dimanche 31 janvier 2010

TCHALEFS D'UN ENFANT DE BAB EL OUED -8-


SOUVENIRS DE L’ECOLE ROCHAMBEAU

Parmi les souvenirs que, même les plus babaos d’entre nous y veulent pas oublier c’est, sans conteste, l’école qui fait encore couler quelques larmes sur nos joues mal rasées. Peut être que les bancs de l’école y z’ont usé nos culottes courtes, peut être que les punitions à faire à la maison en cachette pour que notre mère, elle attrape pas « un coup de sang », elles nous gênaient pas tant que ça, peut être que tout au fond de nos cœurs de petits « chitanes » mal élevés, le nom de nos maitres et maitresses y se sont inscrits indélébiles dans nos mémoires, plus profondément en tous cas qu’on voudrait bien le laisser deviner, aujourd’hui qu’on est devenus grands. Qué, devenus grands ! Quand on repense à nos années de billets d’honneur, de craie blanche et de tableau noir, on redevient des enfants pas très sages, mais des enfants quand même qui aiment évoquer ces années de lumière lors de retrouvailles dans un sous bois enfumé. Alors, on se souvient de Mrs Serror, Papa Ayache, Pietri, Castellani, Vittori, Benfredj, notre chère madame Dahan et bien d’autres avec des étoiles au fond des yeux. Pour ma part, j’ai une tendresse toute particulière pour un homme et une femme qui ont gravé dans ma mémoire des souvenirs indélébiles. Et lorsque, au hasard de la vie, dans une rue de Toulon, je me suis retrouvé nez à nez avec Mr Ayache, bien que de très (trop) nombreuses années s’étaient enfuies depuis le jour fatidique de l’indépendance, je suis redevenu l’enfant qu’il avait quitté le 30 Juin 1956. Surtout qu’il m’a apostrophé par mon nom comme si on s’était vu la veille :
--« Ô Zakine, comment tu vas ? »
--« Bonjour Mr Ayache, vous vous rappelez de moi ? »
--« Je me rappelle de tous MES élèves, je dis bien de tous ! »
Tous SES élèves, au cours des années où il exerça, lui avaient témoigné leur affection en l’appelant non pas Mr Ayache mais PAPA AYACHE. Ainsi, au fil du temps et des générations, le surnom incrusté dans les cœurs d’adolescents est demeuré dans nos mémoires d’hommes. Avec mon ami, Henri Agullo, nous l’avons fêté lors des retrouvailles de l’A.B.E.O et plus tard, avec mon frère qui fut lui aussi SON élève, nous l’avons porté vers sa dernière demeure. Nous lui avons rendu, à la fin de sa vie, l’affection, le respect et l’hommage que cet homme de bien méritait. Et dans ma salle à manger trone deux éléphants en serre livre que je lui avais offert au nom de tous les élèves pour la fête de Noël 1956. Ce serre livre, sa fille me les avait offert lorsque, bien après, je l'avais accompagné dans sa maladie.
Une Dame avec un grand D était la directrice de l’école maternelle de la rue Rochambeau. Tous les élèves gardent de Madame Dahan un souvenir ému car cette Dame nous impressionnait par sa beauté, sa prestance et son caractère. Nous l’avons retrouvé à Marseille où elle coulait une retraite paisible et l’avons, comme PAPA Ayache, fêtée au rassemblement de l’A.B.E.O. Elle était très émue devant ces hommes et ces femmes qui n’avaient jamais oublié qu’ils avaient été SES élèves. Dans sa grande capeline et sous son élégant chapeau, elle avait goûté aux joies d’être connue et reconnue par toute la communauté de Bab El Oued.
D’autres souvenirs d’école habillent ma mémoire mais je les évoquerai sans tristesse dans d’autres « tchalefs » que je dédie à tous les « chitanes » d’Alger la blanche.

FIN



QUELQUES IMAGES DU BONHEUR

la rue Bab Azoun
le forum (gouvernement général)
retrouvailles algéroises à jerusalem

samedi 30 janvier 2010

LA MEMOIRE DU FOOTBALL D AFN

DEUX PERLES DU S.C.B.A.
CLIQUEZ POUR LES AGRANDIR - REPRODUCTION INTERDITE


RAYMOND CHAYAT "l'homme orchestre pied noir"



Raymond CHAYAT (BENAZERAF) est né le 10 septembre 1948 à Casablanca (Maroc )
Sa Maman est née à Oran et Papa à Tlemcen ( Algérie )
En 1955 il part pour la Métropole ( Paris )Il fait ses études secondaires ( baccalauréat )En 1992, voit la naissance de sa vocation de Chanteur.Son inscription à un concours de chant auquel il devait participer à Ajaccio dans l'île de beauté où ilrésidait à ce moment là, lui donne le virus artistique et lui fait présentir sa vocation à venir.Mauvais élève de solfège mais très bon guitariste c'est seulement en 1981 qu'il entre à l'Académie demusique de Bruxelles pour combler le vide solfègique.En 1984 verra son entrée de plain pied dans le monde du spectacle avec l'adaptation du " Rital " de Claude BARZOTTI .Le disque du " Pied-Noir " 50 000 exemplaires vendus, le situe à la 20 eme place des ventes du hit parade entre Phil COLLINS et Steeve WONDER .Ses nombreuses particitations aux émissions de radios et télévisions ainsi que ses premières parties d'Artiste connus, confirme son statut d'Artiste à part entière .En 1986 son retour en France lui permet d'être découvert par la Communauté Pied-Noir qui a apprécié sa chanson .De 1986 à 1992 il participe à de nombreuses tournées d'été, galas, et manifestations festives.En 1992 il s'installe dans le sud de la France ( Nimes ) entrée dans le monde des croisières, il intègre la troupe du Théatre Pied-Noir de Narbonne où il interprète le rôle de Robert le bègue dans la famille Hernandez .
De 1992 à 2004, il participe à treize croisières, dont celle prévue du 16 au 23 septembre 2004 en Pelerinageen ORANIE . En 1995 il travaille avec Geneviève BAÏLAC et la Troupe Passerelle dans le cadre de l'insertion des quartiers défavorisés pour la ville de Nimes .
AUTEUR, COMPOSITEUR, INTERPRETE, il se découvre un autre talent celui,
" D'HUMORISTE "

vendredi 29 janvier 2010

LA MEMOIRE DU FOOTBALL D AFN

                                                     LE GALLIA SPORTS D'ALGER dossier de "LA MEMOIRE DU FOOTBALL D'AFN" --REPRODUCTION INTERDITE -









ELIE KAKOU l'enfant de Nabeul


Elie KAKOU est né le 12 Janvier 1960 à Nabeul (Tunisie)
Eté 1984. Un petit bonhomme franchit clandestinement au bras de sa sœur les portes de la Payotte, un célèbre cabaret marseillais. Diplôme de prothésiste en poche, il est décidé à fêter cela dignement. Il va en découdre, blouson de cuir sur le dos, avec l’exigeant public de l’endroit : C’est parti, le malingre kakou marseillais brûle les planches. Le public en redemande. Il revient, réclame KA-KOU, KA-KOU ! Sans savoir que le sobriquet qu’ils scandent avec appétit est en réalité le vrai patronyme d’Alain - Elie, le petit gars de Nabeul (Tunisie), cadet d’une famille de 7 enfants, né le 12 janvier 1960. La cartomancienne lui avait pourtant dit l’année du bac, au cours d’une séance offerte par sa sœur Brigitte : il serait célèbre.
Mais le destin prend parfois des détours inattendus avant de frapper.
En 1978, Elie a dix-huit ans lorsqu’il choisit l’appel du drapeau israélien. Dans cet univers solennel où le rire n’est pas au menu du programme quotidien, Elie fait rapidement davantage l’humour que la guerre. Comique troupier, il est très rapidement extrait des rangs par les gradés pour développer ses talents d’amuseur public. Le gros des troupes, les petits chefs, les moments absurdes qui n’existent que dans cet univers kaki, les humiliations bénignes ou malignes sont autant de situations dont il restitue la quintessence. Son premier public est uniquement viril mais déjà enthousiaste. Le deuxième, celui du Club Med sera plus exigeant.Un public qui se renouvelle une fois par semaine, qu’il faut toujours étonner et qui ne paie pas forcément pour cela. Intransigeant. Le succès est immédiat. Elie devient la mascotte de chaque Club dans lequel il exerce ses talents de plongeur ou de lavandier : “you put on the water, you wash it, you wash it, you rince, you rince, you rince, three time, you smell... hummm it smell like a flower !”Après ces quelques mois de rodage, Elie est enfin prêt à passer à la vitesse supérieure.

Il « monte » à la capitale et court les auditions. Il décroche rapidement son premier sésame cathodique. Madame Sarfati déboule sur le plateau de la première émission d’Arthur, « l’émission impossible ». Arrive ensuite « la Classe », le fleuron de France 3 (FR3 à l’époque), formidable tremplin pour les humoristes du moment. En sortiront d’autres de ses camarades qui se feront une notoriété à leur tour : Michèle Laroque, Jean-Marie Bigard, Anne Roumanoff, Gustave Parking, Pierre Palmade, Lagaf'.Premières télés, premières planches parisiennes.A cette époque, juste après avoir rodé son spectacle au Plateau 26, Elie squatte l’un des plus célèbres cafés-théâtres de la capitale, le Point Virgule qui s’avère rapidement trop petit pour contenir les interminables files d’attente. Huit mois seulement plus tard, après un été au théâtre Déjazet, il éblouira l’Olympia, puis fera des prolongations au Casino de Paris avant d’être le premier artiste « comique » à s’installer au Zénith de Paris. La tournée de l’Olympia durera deux ans, dans toutes les villes de France, Suisse, Belgique, et au Québec !Une éblouissante ascension qui finira au mythique Cirque d’Hiver en février 1997. Puis pendant un an, Elie emmène son « Cirque » en tournée : panthère, chameau, et une troupe de danseurs habillés par Jean-Paul Gaultier (qu’Elie admirait beaucoup, le personnage de Jean-Paul Goudier en est une preuve…).
L'ascension ne lui tourne pas la tête. Sa famille veille sur lui. A commencer par sa mère qui lui promet avec le plus grand sérieux : - Ne t’inquiète pas. Tu me donnes l’argent et moi je vais te le cacher. Et puis tu vas travailler. Tu vas gagner encore plus. Je m’occupe de tout.Il gagne surtout l’affection d’un public toujours plus nombreux et transporté au gré de ses tournées. Au cours d’une représentation à Marseille, le spectacle doit commencer par l’arrivée des danseurs. Mais le brouhaha est si puissant que ceux-ci ne peuvent pas entendre la musique, couverte par les cris du public. Finalement l’un d’entre eux décide qu’il est temps de s’y coller. Les autres le suivent comme un seul homme sur la scène et improvisent sous les hurlements du public, un grand et enthousiaste n’importe quoi. En 1997, à l’âge de 37 ans, Elie entame aussi une carrière cinématographique. Son premier film, la Vérité si je mens (sorti le 30 avril 1997) est un carton. Viendront ensuite les kidnappeurs (sorti le 25 novembre 1998) puis deux films qu’Elie ne verra jamais, emporté prématurément par un cancer aussi fulgurant que son succès : Prison à domicile (sorti le 9 juin 1999, la veille de sa mort) et enfin Monsieur Naphtali (sorti le 11 août 1999). Elie nous a quittés le 10 juin 1999, bientôt 10 ans… «Déjà !» (titre de son spectacle à l’Olympia).

La force comique d’Elie Kakou réside dans trois éléments. Les costumes tout d’abord car dès son apparition sur scène, en un instant, on sait dans quel registre on va le retrouver. La situation est posée dès le départ.Les mimiques en deuxième lieu. Elie peut entrer sur scène et ne piper mot pendant de nombreuses secondes. D’un regard, d’un geste, d’un mouvement d’épaule il pouvait déclencher l’hilarité dans le public. Certains sketches comme celui où il met en scène un oiseau, ou celui du chignon, ne reposent d’ailleurs que sur du mime.Et enfin les textes pour lesquels le phrasé, les expressions, la diction complètent parfaitement les deux premiers éléments sus-cités.Elie possède un univers très personnel rempli de personnages fabuleux et hilarants dont tout le monde se souvient encore : Madame Sarfati (attention, pas grosse, juste un peu dilatée

SPIGOL LA DYNASTIE DE DE BAB EL OUED




1876- Antoine ESPIG, d'origine espagnole, s'installe à Alger et commerce le safran importé d'Espagne puis vend d'autres safrans d'origines diverses.

1899- Frédéric succède à son père et met au point un nouveau produit appelé SPIGOL.

1933- Il crée une S.A. avec ses 4 enfants, Julia, Antoine, Maxime et André. Il prend comme directeur Mr Adrien Cervera, son neveu jusqu'alors journaliste dans la presse Algérienne. 70 employés travaillent alors dans la société.

La distribution du SPIGOL se fait essentiellement sur l'Algérie, le Maroc, la Tunisie et débute sur l'Espagne et la France.

1946- Suite au décès de Frédéric ESPIG, son fils aîné Antoine, prend la direction de la S.A. avec comme collaborateurs Maxime, André ses frères et Marcel Martinez son beau-frère.1962- La guerre d'Algérie contraint la famille ESPIG à quitter Alger et à s'installer sur Marseille (choix stratégique dû au port).

Une nouvelle société naît: la S.A.R.L. CEPASCO (Centrale des Epices Assaisonnements et Condiments) au capital social de 182 939 € (1,2 MF) et composée d'une dizaine d'employés.1967- L'activité grandissante (40 employés) oblige à déménager dans de plus vastes locaux (toujours sur Marseille).

CEPASCO s'installe sur le parc d'activités de Gémenos dans 2500.m_ avec des outils de travail ultra modernes. La société construit un bâtiment de 1200 m_ de stockage et augmente son capital social à 300 000 Euros. La société réalise un CA de 12,28 M€ et compte 56 employésA travers son produit SPIGOL. La Centrale des Epices-CEPASCO est probablement un des fournisseurs d’épices le mieux implanté auprès des professionnels.Elle offre aux professionnels des métiers de bouche une largeur de gamme incomparable grâce à un savoir-faire ancestral reconnu. Un assortiment d’épices et de mélanges des plus naturels, sans additifs ni auxiliaires technologiques, qui a renforcé sa notoriété et largement contribué à l’extension de sa clientèle. Son implantation, relativement récente dans le circuit GMS rencontre un succès prometteur sous la marque La Planète des Epices. Aujourd’hui, par le biais d’agents commerciaux les circuits RHF (13 agences) et GMS (17 agences) sont traités à parité dans tout l’hexagone. Les forces de vente dédiées aux circuits RHF et GMS représentent respectivement 39 et 54 personnes qui couvrent l’ensemble du territoire.

jeudi 28 janvier 2010

ENRICO MACIAS "l'enfant de Constantine"


Chantre de la musique « juive pied-noir » jusqu’à l’excès, Enrico Macias est un artiste unique dans le paysage musical francophone.
Souvent moqué ou parodié, l’enfant de Constantine est pourtant devenu le porte-parole sympathique de tout un peuple déraciné, celui de l’Afrique du Nord des années 60. Chanteur utopiste de l’amour et de l’amitié entre les peuples, il est resté fidèle à ses convictions pour effectuer un retour remarqué en ce début de millénaire. Oranges amères, son dernier album, est le pur fruit de l’univers d’Enrico, et c’est ce monde-là qui nous séduit en lui.
L’Algérie
Né en Algérie, à Constantine, le 11 décembre 1938, Enrico Macias, de son vrai nom Gaston Ghrenassia, grandit dans la pure tradition musicale du maalouf, chant traditionnel andalou-arabe. Dès sa naissance, il porte en lui les thèmes de ses futures chansons: le déchirement entre les cultures juive et arabe; la musique, à laquelle son père, violoniste au sein de l’orchestre de Raymond Leyris, l’initie; le soleil et les enfants de l’Algérie…
Dès son plus jeune âge, Gaston-Enrico s’exerce à la guitare et finit par intégrer lui aussi l’orchestre de Leyris. Cependant, les besoins alimentaires le poussent à exercer momentanément la profession d’instituteur. Tout en enseignant, Enrico continue son apprentissage de la musique.
Mais la guerre éclate. Dès 1961, le FLN tente d’obtenir l’indépendance de l’Algérie. Pour des milliers de jeunes soldats, c’est le début d’une guerre sans nom. Pour tout un peuple, c’est le début de l’exil vers la métropole. Enrico quitte son pays en 1962 avec son épouse Suzy, fille de Raymond Leyris, sauvagement assassiné quelques mois auparavant. A l’exil s’ajoutent la douleur de l’absence et le sentiment de la fin d’une époque.
Adieu, mon pays
Le jeune homme installé à Paris court les cabarets avec sa guitare, essayant d’imposer en France sa musique si particulière sans trop de succès. Finalement, et assez rapidement, Enrico Macias va obtenir la gloire. Après une première partie sur scène lors d’un concert de Gilbert Bécaud, et un passage évènement dans la célèbre émission télévisée Cinq colonnes à la Une le 5 octobre 1962, le jeune pied-noir fait parler de lui. Son premier disque, Adieu mon pays, sort la même année et porte déjà la signature de toute son oeuvre.
1963-1964 est une période charnière dans la carrière du chanteur. Outre la naissance de sa fille Jocya, (un fils Jean-Claude suivra quelques temps après), il prend définitivement le nom de scène d’Enrico Macias et connaît un succès phénoménal avec des tubes tels que Enfants de tous pays, Les filles de mon pays ou La musique et moi.
Commencent aussi d’interminables tournées à travers le monde, faisant d’Enrico un artiste incontournable dans toute la francophonie. Ses voyages lui permettent d’exporter avec aisance sa philosophie fraternelle et son message de paix entre les peuples, sans jamais sombrer dans la politique.
Etonnamment, la musique de Macias semble universelle. De New York à Tokyo, en passant par Paris ou Moscou, ses concerts « méditerranéens » déplacent des milliers de personnes et ses disques se vendent par millions tout au long des années 60.
Représentant de la paix
Partagé entre chanteur de charme et chanteur à message, Macias traverse les années sans faillir. Bien au contraire, son personnage jovial et chaleureux est convié à toutes les manifestations de paix et de rassemblement entre les peuples, comme en cette année 1978 où il entame une tournée de réconciliation durant les accords égyptiens entre Sadate et Begin. De même, l’ONU le choisit comme représentant de la paix en 1980.
Boudé dans les années 80 par la jeune génération rock, il faut attendre le retour en force de la musique arabisante dans les années 90 pour qu’Enrico Macias retrouve le chemin des hit-parades. Malgré les violences politiques et religieuses que subit l’Algérie, Enrico ne désespère pas de chanter à nouveau dans son pays, et un public nombreux attend aussi cet évènement.
Côté musique, après avoir subi un premier rajeunissement en 2000 avec Enrico Experience, un album remixé façon électronique par son fils, le chanteur constantinois revient en force en 2003 avec Oranges amères, un album dans la tradition arabo-andalouse. Après un essai au cinéma (La vérité si je mens 2) et une vie bien remplie, Enrico Macias continue, avec l’aide de son fils, de nous charmer de sa musique orientale. A plus de 65 ans, cet éternel jeune homme émeut, charme, enivre, et finit par séduire toutes les générations d’auditeurs. Un exemple remarquable de longévité et d’authenticité.


Il est un ardent défenseur d'ISRAEL, DE LA PAIX DANS CETTE PARTIE DU MONDE ET SUR LA PLANETE TOUTE ENTIERE .
Bien qu'il reste un "Constantinois de coeur", son voeu de retourner dans sa ville natale est restée lettre morte car le gouvernement algérien refuse de lui garantir la sécurité qu'il mérite. UN LAMENTABLE GACHIS!

AVISSE A LA POPULATION PIED NOIR

rue montaigne

AVISSE A LA POPULATION QUI LIT CE BLOG DE BABAO


DANS CE BLOG, JE CITE DES PIEDS NOIRS QUI Z' ONT LES YEUX BLEUS, LES YEUX NOIRS, QUI SONT BICHELAOUERES, LES CHEVEUX BLONDS, LES CHEVEUX NOIRS OU QUI Z' ONT LA BOULE A ZERO. QUI SONT FARTASSE COMME YUL BRYNNER. QUE LEUR NEZ Y CACHE L'AMIRAUTE TELLEMENT Y Z ONT LE NEZ GROS D'AFRIC FILM.
JE PARLE DE TOUS LES BABAOS, LES BADJEJS, LES R 'MARS, LES PAROTES ET LES TORRENES QUI Z' ONT UN POIS CHICHE DANS LA CABESSA.
EN UN MOT COMME EN CENT VINGT ET UN (POURQUOI S'ARRETER A CENT, LA VERITE!) JE PARLE DE TOUS LES PIEDS NOIRS. CEUX QUI Z'ONT PAS LES MEMES IDEES QUE MOI OU BIEN QUI PENSENT COMME MOI SUR LES CHOSES DE LA VIE. TANT MIEUX OU TANT PIS JE PEUX RIEN CHANGER!
MAIS QUAND MEME, QUAND MEME Y SONT NES DE L'AUTRE COTE DE LA MEDITERRANEE. ALORS, JE LEUR GARDE UN COIN DE MON COEUR QUI FOND COMME UN "COEUR GLACE" QU'ON ACHETAIT A L'ENTRACTE QUAND Y NOUS RESTAIT DES SOUS.
MEME QUE DES FOIS, JE ME DIS QUE JE SERAIS TOUJOURS UN BABAO. ET ALORS, ET OILA! C'EST CA QUE JE VOULAIS VOUS DIRE.

QUE CEUSSES QUI Z'EN PEUVENT PLUS DE COLERE, Y Z'ONT QU'A ALLER SE FAIRE UNE SOUPE DE FEVES PARCE QUE SI JE DEVAIS PLAIRE A TOUT LE MONDE, JE SERAIS LE PRESIDENT DE LA RAIE PUBLIQUE ET J'IRAIS ME TAPER UNE OLIVE.
MAIS LA VERITE, JE PREFERE QUI RESTENT SUR MON BLOG ET QUI SAUTENT QUELQUES ARTICLES. COMME CA, TOUT LE MONDE Y SERA CONTENT ET LES VACHES ELLES SERONT BIEN GARDEES.......QUE LE BON DIEU Y VOUS L'ALLONGE....LA VIE!

mercredi 27 janvier 2010

NICOLE GARCIA la petite fille d'Oran


Née le 22 avril 1946 à Oran (Algérie) Nicole Garcia quitte son Algérie natale après ses études secondaires, et s'incrit en faculté de droit tout en prenant des cours de théâtre. Elle intègre ensuite le Conservatoire où elle obtient un premier prix de Comédie moderne en 1969. Apparue à l'écran en 1968 dans Des Garçons et des filles et Le Gendarme se marie, elle est remarquée en 1974 dans Que la fête commence de Bertrand TavernierLa jeune Nicole Garcia est à l'affiche de films particulièrement audacieux, par leur thématique (La Question et L'Honneur d'un capitaine, sur la guerre d'Algérie) ou leur esthétique (Duelle de Rivette et Mon oncle d'Amérique, le récit-puzzle de Resnais en 1980). Mais c'est grâce au Cavaleur, la comédie de de Broca avec Jean Rochefort -alors son compagnon- qu'elle décroche le César du Meilleur second rôle féminin en 1978. Le succès de la saga de Lelouch Les Uns et les Autres asseoit la popularité de l'actrice qui, dans les années 80, incarne avec énergie et sensibilité les différents visages de la femme moderne, entre émancipation (Garçon ! de Sautet), séduction (Péril en la demeure de Deville en 1985) et ambition (Le Quatrieme Pouvoir).Comme ses amies Christine Pascal et Brigitte Rouan, Nicole Garcia entame ensuite une carrière de réalisatrice. Après 15 août, court présenté à Cannes en 1986, elle signe plusieurs longs-métrages qui témoignent de son sens du romanesque. Elle y décrit la trajectoire sinueuse, entre échappée belle et descente aux enfers, de personnages en crise, offrant ainsi des rôles en or à de grands comédiens : Nathalie Baye en mère divorcée dans Un week-end sur deux (premier opus salué par la critique en 1990), Gérard Lanvin en Fils préféré, avec à la clé un César du Meilleur acteur en 1995, Deneuve en courtière alcoolique dans Place Vendôme (performance qui lui vaut le Prix d'interprétation à Venise en 1998) et Auteuil en mythomane dans L'Adversaire. Cette évocation de l'affaire Romand fut présentée à Cannes en 2002 tout comme, quatre ans plus tard, le film choral au masculin Selon Charlie. Si elle ne joue pas dans ses propres films, Nicole Garcia n'en continue pas moins de faire l'actrice, pour d'autres réalisateurs, mais aussi au théâtre et pour le petit écran. Epouse volage de Jean-Pierre Bacri dans Kennedy et moi de Sam Karmann, elle campe, avec une réjouissante cruauté, des mères désaxées dans Betty Fisher et autres histoires (2001) et La Petite Lili (2003), deux films mis en scène par Claude Miller.

mardi 26 janvier 2010

ALBERTO STAIFFI l'humoriste de la chanson pied noir.


CE PIED NOIR BON TEINT S'APPELLE EN REALITE ALBERT DARMON ALIAS ALBERTO STAIFFI (NAISSANCE A SETIF OU A BLIDA ???) .

GRACE AU GRANDISSIME SYDNEY BECHET, IL EST PRESENTE AUX DISQUES VOGUE. POUR LE REMERCIER, IL ENREGISTRE UNE VERSION « STAIFFIENNE » DES FAMEUX "OIGNONS" DU CELEBRE CLARINETTISTE.
LA CHANSON "MUSTAFA" QU'IL SORT CHEZ VOGUE PENDANT LES EVENEMENTS D'ALGERIE EST UN ENORME SUCCES MAIS LE TITRE EST INTERDIT PAR LES AUTORITES FRANCAISES CAR LA CHANSON PREND DES ALLURES.......... D' HYMNE FLN. CE QUI NE SERA PAS LE CAS POUR D'AUTRES CHANSONS DE HAUTE VOLEE COMME
TAPE CINQ / YAOLELE / LES FILLES DE BOUFARIK /LA TCHOUKTCHOUKA /YA ZOUBIDA/ THE CHAMP en hommage a Dizzy Gillepsie/ PAM POU DE /LE MARCHAND DE POISSONS / CHERIE COMBIEN JE T AIME / TURKISH TANGO /ETC...

QUELQUES IMAGES DU BONHEUR



lundi 25 janvier 2010

ILS AIMENT LE BLOG "NOSTALGERIE"


Moi aussi cher Georges je me suis régalée avec le blog d'Hubert Zakine. Pendant tout le temps de la lecture, j'avais l'impression d'être toujours là-bas, avec les bruits, les rigolades, la lumière. Voilà une autre machine à remonter le temps... comme notre Es'mma, que je consulte chaque jour, et parfois même deux fois, pour voir s'il y a de nouveaux messages et
Merci à ES'MMA "spécial", mais aussi à Georges LEVY, de m'avoir incité à parcourir le blog d'Hubert ZAKINE. Je ne me suis lassé de lire "ses petites histoires". Que de mots et d'expressions que je n'avais plus entendus depuis... longtemps! "Spardégna", le surnom d'un petit club de fooball, S.A.B.O., dans lequel joua mon jeune frère, André, aujourd'hui malheureusement décédé!Il faut vous dire que si je suis né à Guyotville, j'ai été "Bab-el-Ouedien", comme dit Hubert Zakine, de 1927 à 1948. J'ai fréquenté l'Ecole Sigwalt, anciennement rue Rochambeau, avant d'être transférée rue des Messageries, puis le cours complémentaire de l'Ecole Rochambeau, et, pour finir, l'E.P.S. du Bd Guillemin.Il me tarde de reprendre la lecture des "oeuvres" d'Hubert Zakine, et je vous invite à m'imiter

PHIL BARNEY l'enfant de Bone


Philippe Baranés, plus connu sous le nom de Phil Barney, naît le le 2 février 1957 à Bône, en Algérie. Le chanteur français s'installe en France avec ses parents en 1967. Il commence la musique dès l'âge de huit ans, par des cours de solfège. Son premier instrument est le violon, même s'il préfère à l'époque la guitare. Très vite, il devient un autodidacte en matière de musique et décide de s'initier à la percussion africaine. C'est d'ailleurs comme batteur qu'il joue pour la première fois en public. Des influences rock A treize ans, Phil Barney rejoint des camarades de classe dans un groupe, Terre Neuve, qui propose des morceaux jazz-rock. A cette époque, Phil écoute du funk (James Brown) et du hard rock (Led Zeppelin, Deep Purple, Black Sabbath). Pendant ses études, il fait la connaissance de Michel Amsellem, un pianiste, pour qui il s'éprend d'amitié et à qui il voue une réelle admiration. Avec lui, il fait ses premières armes d'auteur et compositeur de chansons. De la chanson au cinéma Phil Barney commence alors à enregistrer des mini-maquettes à la guitare et tente de les proposer à des producteurs indépendants ou des directeurs artistiques. Il en rencontre un, mais son premier single commercialisé n'a que peu de succès. Après un passage à la radio et à la télévision, il enregistre, en 1986, son premier succès : Un enfant de toi, qui se vend à 15 000 exemplaires par jour. Parallèlement, le chanteur fait ses débuts au cinéma dans le film d'Ariel Zeitoun, Le Nombril du monde. Une carrière dans la chanson en dents de scie En 1988, arrive dans les bacs l'album Recto verseau, suivi de Tours d'ivoire (1990), Carnets de route (1992), Partager tout (1995). Un an plus tard, Phil Barney revient sur le devant de la scène avec un best of baptisé Histoires confidentielles, suivi de Voleurs de rêves et C'est promis (2002).

LES FRERES NAKACHE ET HAMDI BENANI

Une longue et belle histoire unit ces deux passionnés de la musique arabo-andalouse que sont Hamdi BENANI et Claude NAKACHE.Tous les deux nés en Algérie et si l’un est arabe et l’autre juif ils n’en sont pas moins les meilleurs amis du monde.Tous les deux sont issus de famille d’artistes où la tolérance et le partage sont la clé de voûte de leur conduite et de leurs convictions
Hamdi BENANI, fils d’un grand peintre unanimement reconnu, fait ses premiers pas à Constantine dans des radio-crochets où il chante d’abord en français et remporte succès après succès.Nous sommes en 1960, et au même moment à Constantine, Claude apprend avec son père, le Cheikh Alexandre-Judas NAKACHE, les rudiments du Malouf et l’accompagne déjà à la guitare au sein de son orchestre.Et puis, c’est l’indépendance de l’Algérie et les communautés se séparent après des siècles de vie commune.Pendant que Hamdi s’affirme de plus en plus comme l’héritier des plus grands maîtres du genre, Alexandre – Judas reforme un orchestre à Paris avec ses cinq fils (les frères NAKACHE) et d’autres musiciens exilés à Paris.Et un jour de 1974, Hamdi BENANI fait la rencontre à Paris avec la famille NAKACHE restée ancrée dans ses traditions et son amour de la musique orientale.C’est le début d’une amitié qui ne s’est jamais démentie.
Alexandre – Judas invite Hamdi à de nombreuses reprises à ses concerts et à ses enregistrements de disques. Il le considère d’emblée comme un de ses enfants et jamais aucun nuage n’a assombri cette fraternité.
Bien sûr, Hamdi BENANI poursuit son chemin personnel et devient une star incontestée, d’abord en Algérie, puis dans tout le Maghreb et devient représentant de la Culture arabo – andalouse dans de nombreux pays. Homme de conviction, il obtient en 1983 à Samarcande le prix d’Excellence pour la paix entre les peuples devant 62 Nations réunies dans l’ex Union Soviétique. Un prix bien mérité pour un homme aussi sincère et tellement convaincu que la musique est le ciment de la fraternité et de la paix. Son violon et son habit blancs le rendent reconnaissable entre tous et reflètent bien la blancheur de son coeur.
Claude, de son côté, s‘intègre naturellement au groupe formé par tous ses frères et qui deviendra le groupe NACASH.Ensemble, ils chantent en français leurs propres compositions et obtiennent un gros succès avec leur titre – phare “Elle imagine” et d’autres comme “y’a des jours comme ça” et “La petite Alice”.
Mais la musique arabo – andalouse reste ancrée dans le coeur de Claude. Et parallèlement, il commence à composer de nouvelle chansons avec Hamdi BENANI et son frère Gérard où ils chantent dans les deux langues et où ils évoquent autant le passé que l’avenir, où leurs voix qui se répondent n’ont qu’une seule ambition : rapprocher les uns les autres, prouver que tout est possible pour peu qu’on ait le courage de le clamer.Et puis, Claude et Hamdi sont tenus par un serment : le papa Alexandre, dans ses derniers jours de l’année 1999 ( paix à son âme) les fait venir près de lui et leur demande de lui faire une promesse: celle de rester toujours unis et de continuer à chanter ensemble pour pérenniser son oeuvre et son combat.
Cette promesse , ce serment, ils l’ont tenu. C'est désormais ce disque réalisé

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samedi 23 janvier 2010

MICK MACCOTTA "Alger au fond des yeux"


Souvent, je pense à mon enfance, mon ado au quartier des HBM du RUISSEAU à ALGER, là, où je suis né - les maisons blanches, les marchés, la mer, ma famille, mes copains et copines des différentes communautés, mon quartier, mon école et collège, les plages comme Sidi Ferruch -Je me rappelle aussi des « Couleurs et Parfums ».....
Nous étions plus d’un MILLION, de toutes confessions à rejoindre la Métropole en 1962 -

Dès l’âge de 12 ans, alors qu’il suit régulièrement ses cours de musique, ses parents lui offrent sa première guitare.Il est très imprégné des nouveautés « anglo-saxonnes » et découvre le rock n’roll a travers Bill Haley, Elvis Presley, Gene Vincent, Chuck Berry et les rockeurs de cette époque. Il « flash » également sur les Platters, Paul Anka, Bob Dylan, les Bee Gees….

Lors d’un « radio-crochet », organisé par la radio nationale d’Alger « Radio Alger », il a alors 15 ans et se met à chanter une chanson de Richard Anthony, en s’accompagnant de sa guitare devant un nombreux public – On lui découvre alors un certain talent pour la guitare mais également pour le chant – il remporte ainsi le 1er prix.Les événements de la guerre d’Algérie, font, qu’il rejoint la métropole, avec sa famille, peu de temps avant l’indépendance. Sa ville d’adoption sera TOURS, en Indre et Loire. Fin 2005, Mick Maccotta voulu écrire une chanson sur les derniers souvenirs qu’il avait en 1962, alors âgé de 18 ans, lorsqu’il quittait la « rade » d’ALGER – c’était quelques jours avant l’Indépendance – Sans « tomber » dans la nostalgie, lui qui est né à ALGER et a passé toute sa jeunesse jusqu’au « grand départ » s’en souvient – c’est, comme dit-il, quelque chose qui vous « égratigne » à vie…. Quelque chose d’inacceptable de prendre un « billet sans retour » lorsque l’on atteint un âge de jeune homme et que l’on a grandi sur une « terre » que l’on ne reverra plus. Après l’écriture qu’il a écrit avec un de ses amis d’enfance, Yves Chardon, du quartier du Ruisseau, à ALGER, il lui fallait trouver une musique. Inspiré par le rock, le blues et la musique Hispano-Orientale, Mick a trouvé une musique qu’il voulait très colorée et parfumée – c’est ainsi qu’il a titré sa chanson « Couleurs et Parfums ». Au départ de cette aventure musicale, Mick a voulu sortir un single – le disque était prêt en avril 2006. C’est alors que ses amis musiciens, producteurs, lui ont conseillé de faire un Album CD. La suite, vous l’imaginez... Mick s’est mis à travailler sur de nouveaux textes, sur de nouvelles musiques dès avril 2006 – Il a fréquenté les studios, travaillé avec ses compagnons de musique pendant 8 mois pour enfin sortir l’album qu’il a nommé tout simplement, et en souvenir de son single « Couleurs et Parfums ». Cette chanson fait partie de son album « Couleurs & Parfums ».L’Album comprend 11 chansons dont une version « radio » de Sylvia de Marbella.Les 10 chansons dont il est l’auteur - compositeur (pour trois d’entre-elles, pour ce qui est du texte, il les a écrites avec deux de ses amis) affirment certaines réalités notamment la chanson « La trentaine ou la soixantaine ».- Il aime écrire sur l’impossible comme : « Quand je serai jeune »,- Il parle de ses échecs de sa vie pour : « Le point sur mon passé »,- Il se souvient de là-bas… quand elle avait 15 ans et lui, à peine 17 ans : « La p’tite fille de là-bas »,- Le souvenir d’une jeune fille qu’il avait rencontré à Marbella : « Sylvia de Marbella »,- Se rappeler de nos aïeux et grands-parents... « 19ème Siècle »,- Les repos du week-end : « C’est comme des câlins »,- Se laisse aller à la nostalgie : « La dame solitaire »,- Evoque ce qu’il vit sur scène : « Le donneur de rêves ».

ALAIN VIRCONDELET "l'enfant de la rue Soleillet"




Né à Bab El Oued, rue Soleillet, à Alger, Alain Vircondelet quitte l'Algérie à l'âge de 15 ans. Son enfance algéroise sera plus tard sa principale source d'inspiration romanesque. Il consacrera à sa terre natale la plupart de ses récits et romans, dont les motifs majeurs traitent tous de l'exil, du bonheur perdu et de l'amour pour la mère. Tous ses livres sur l’Algérie sont l’objet d’études tant en Algérie qu’en France.
Il poursuit ses études secondaires à Limoges, puis, supérieures à Paris où il soutiendra avec succès à Paris IV-Sorbonne, une thèse de doctorat en histoire de l'art et des mentalités, à l'issue d'un cursus universitaire classique : licences de lettres modernes, de philosophie, maîtrise de lettres modernes, Capes, diplôme d'études approfondies, doctorat ès lettres. Une carrière d'enseignant ininterrompue depuis 1968. Il intègre l'enseignement supérieur en 1984 à l'Institut catholique de Paris, particulièrement recommandé auprès du Recteur de l'époque par l'académicien et philosophe Jean Guitton. Maître de conférences à la faculté des lettres de l' Institut, il enseigne les littératures des XVIIIe et XXe siècles.
Sa rencontre avec Marguerite Duras est déterminante dans sa carrière d'écrivain. Ami de la romancière dès 1969, il lui consacrera pas moins de sept ouvrages, grâce auxquels il est considéré aujourd'hui comme un des meilleurs spécialistes de son oeuvre.
A la fois autobiographe et biographe, il a publié près de 40 ouvrages qui se partagent entre des récits sur son enfance en Algérie et des biographies qui s'attachent toutes à explorer des vies vouées à l'absolu. Parmi les plus connues et les plus traduites dans le monde, on retiendra surtout celles consacrées à Blaise Pascal, à Saint-Exupéry, à Marguerite Duras, à Albert Camus, à Joris-Karl Huysmans, à Arthur Rimbaud, à Charles de Foucauld, à Balthus, à Françoise Sagan. On lui doit notamment la publication des retentissants Mémoires de la Rose de Consuelo de Saint-Exupéry dont il a exhumé en 2000 les archives oubliées. Sa rencontre avec le pape Jean-Paul II fut particulièrement fondatrice et l'objet de plus de sept ouvrages consacrés au Saint-Père.
Parallèlement à ces ouvrages, il contribue à d'importants travaux encyclopédiques (Universalis, Dictionnaire des religions, etc.) et au rayonnement culturel et intellectuel de la littérature française et européenne pour ses éditions critiques de Huysmans, de Duras, pour ses travaux exégétiques sur l'imagerie religieuse du XVe au XXIe siècles, ses recherches sur les grands mystiques espagnols (Jean de la Croix et Thérèse d'Avila), et français (Charles de Foucauld et Bernadette Soubirous).
Il est le fondateur du Prix Marguerite Duras et le Président d'honneur de l'Association Internationale Marguerite Duras, membre juré du Prix des Ecrivains croyants qui réunit les 3 monothéismes.
Invité fréquent des Centres Culturels Français et des Ambassades, il prononce très régulièrement des conférences dans le monde entier (Amérique Latine, Europe). Il participe également à divers organes de presse (La Vie, Le Figaro, Psychologie...)
Il dirige des colloques internationaux dans sa faculté et participe également à des colloques organisés dans des facultés françaises et étrangères. Tout récemment, le maire de Trouville lui a demandé d'organiser un colloque dans sa ville sur Duras et la mer.
Il organise dans le monde des expositions internationales dont il est le commissaire.(Rome, Milan, Barecelone, Montréal, et bientôt Tokyo).
Il publie également des livres d'art consacrés aux chefs-d'oeuvre du patrimoine mondial : Balthus, les Enclos paroissiaux bretons, et surtout Venise sur laquelle il a écrit pour Flammarion des ouvrages de référence.
Tous ses travaux sont traduits dans le monde (Etats-Unis, Europe, Europe de l'Est, Japon, Chine, Corée, pays arabes), en plus de 22 langues.
Entré dans le Who's Who en 2000 et tout récemment dans le Dictionnaire des Personnalités
françaises. Il est chevalier des Arts et des Lettres et Chevalier dans l'Ordre National du Mérite. Marié et père de trois enfants, il vit à Bordeaux.
Il vient de publier La véritable histoire du Petit Prince chez Flammarion, ouvrage unanimement salué par la critique.
Le Marathon des Mots de Toulouse, consacré à Alger, a retenu son texte intitulé Alger Alger. Il sera mis en scène à la prochaine édition du Marathon, les 14 et 15 juin 2008 ;

ALAIN VIRCONDELET ET ALBERT CAMUS
Pour la première fois, une biographie s’attache à éclairer le génie d’Albert Camus par le génie de sa terre natale, l’Algérie, et celui de sa ville tant aimée, Alger, sans lesquelles, disait-il, il ne pouvait pas vivre… L’Algérie est l’espace tout entier de son imaginaire et de son engagement. Avec le temps, le conflit et l’exil, elle est même devenue une sorte d’Eden illuminant cette part intime qu’il appelait « obscure » et dont il regrettait, un an avant sa mort, qu’elle ne fût pas davantage perçue. Il fallait un autre fils d’Alger pour comprendre cette dimension sensible de l’écrivain. Alain Vircondelet a grandi dans un quartier populaire, il a fréquenté les mêmes écoles, les mêmes plages, les mêmes lieux qu’Albert Camus. Grâce à son ample connaissance de l’œuvre, il raconte la douleur de l’exil et la nostalgie d’un pays devenu mythique, lieu de refuge et de consolation…
« Vous avez ce qu’il faut de justesse de ton, de maîtrise dans la construction et de retenue dans l’émotion pour restituer dans sa vérité le Camus, tel en tout cas que je l’ai connu. » .JEAN DANIEL -LE NOUVEL OBSERVATEUR-
ALAIN VIRCONDELET ET SA LITTERATURE DE LA-BAS ;
-ALGER L'AMOUR - MAMAN LA BLANCHE -LA-BAS- LA CUISINEE DE LA-BAS- ALGER, ALGER

jeudi 21 janvier 2010

QUELQUES PIEDS NOIRS DE TALENT !



VOUS SOUVENEZ VOUS DE CES ARTISTES DE CHEZ NOUS?



GEORGES BLANESS ET SES CHANSONS DE LA-BAS :"QUI ME RENDRA MES RUES D'ALGER", "J AI LAISSE", "MON AMI DE PARIS" , "SI TU SAVAIS" ," L'EGLISE DE CHEZ NOUS", "NOEL D'ALGER" ETC.....


Georges Blanès est né à cherchell en 1928. En Algérie il faisait partie de l'orchestre de Jo Barousse En 1964, il participa à " La Rose d'Or avec un titre "les corsaires de l'Eté" .En 1970, dominique Tirmont est à l'origine de la création d'un groupe vocal "Les Poivres et Sel" avec Georges Blanès, Francis Linel, Francis Lopez, Dominique Tirmont. Il a tourné des petits rôles au Cinéma notamment dans -Une Chambre en Ville-de Jacques Demy en 1982 avec Richard Berry, il jouait un rôle de C.R.S . Il faisait la voix chantée de Michel Piccoli dans "les parapluies de Cherbourg" .Il jouait aussi dans le film de Philippe Clair "Déclic et des claques"et son neveu était Bruno Carette des NULS.

MAYA CASABIANCA ET SA VOIX CHAUDE ET PRENANTE QUI CHANTAIT ENTRE AUTRES MORCEAUX : "LE CREDO DE L'EXILE" ET "J'AI QUITTE MON PAYS"



MICHEL GESINA : DES L'AGE DE HUIT ANS, SOUS LA HOULETTE DE SON PROFESSEUR DE FRERE, IL APPREND LA GUITARE JUSQU'A DEVENIR UN VERITABLE VIRTUOSE. UNE GUITARE DANS LES MAINS, IL JOUE, IL COMPOSE AVEC SON ORCHESTRE ET SA GUITARE HAWAIENNE

LES MISSILES: En 1963, un groupe d'oranais se propulse avec le titre "SACRE DOLLAR". Les Missiles ce sont des jeunes pieds-noirs ( l'accent est facilement reconnaissable ) qui lance un morceau où l'esprit de camaraderie "bien de chez nous" transparait. c'est avec ce morceau librement inspiré de "GREEN BACK DOLLAR"DU KINGSTON TRIO que Manu, Bernard Robert et Micky avaient connu la gloire.



NINO DE MURCIA ENFANT D'ORANIE ET SA GUITARE MAGIQUE. SES GRANDS SUCCES : "EL EMIGRANTE" ET "BRASILIA"



EMILHENCO, L'AUTRE ENRICO.

LO CICERO QUI CHANTAIT: "SUR LES MURS NUS DE MA PRISON" LES COMPAGNONS DE L'HARMONICA: LE TRIO RAISNER ALGEROIS AVEC PAUL DEBBAH ET......

ANITA MORALES :UN MELANGE DE GLORIA LASSO ET DALIDA QUI PRETA EN METROPOLE SA VOIX ET SON TALENT A LA FAMILLE HERNANDEZ.


LOS ALCARSON ET SES CHANSONS HISPANISANTES: "CUENTO CALIENTA EL SOL" "BESAME MUCHO" ET SON GRAND SUCCES "VERTE CAMPAGNE"

ROGER DELALANDE ET SES CHANTS PATRIOTIQUES : "ALGERIE FRANCAISE" et"L'ALGERIENNE

ISA PARDO ET SES CHANSONS "NOSTALGERIE" COMME LE CREDO DE L' EXILE. D'autres "disparus" seront "retrouvés" avec la volonté des uns et des autres.....











































mercredi 20 janvier 2010

ANDRE CARRUS " l'inventeur du P.M.U. "


André Carrus est né en Algérie en 1898. Petit-fils de rabbin, fils du doyen de la faculté d’Alger, il est reçu à Polytechnique.
Hélas, la guerre l’envoie au front. . En 1918, couvert d’honneurs et de médailles, le jeune officier intègre Polytechnique. Il en sort pour être nommé ingénieur en chef des travaux publics de la Ville deParis.
C’est à lui qu’on doit l’ouvrage d’art qui enjambe les voies ferrées de la gare du Nord.
Et les grilles qui entourent les arbres de Paris. Et les pavés en arc de cercle et leur
recouvrement en bitume, encore lui. Il épouse sa "marraine de guerre" Madeleine Chauvin . Il débute une brillante carrière d’ingénieur, lorsque survient la mort de son beau-père en 1927.
Sa veuve et sa fille unissent leur voix pour lui demander de reprendre le Pari mutuel.
Drole d' héritage: des baraques de jeu dans toute la France, des cabarets sur les boulevards…
Mais le sens de la famille et le goût du sacrifice vont lui faire accepter la succession.
Si André se passionne pour le Pari mutuel Chauvin, c’est parce que les polytechniciens sont comme ça : il faut que ça marche, que ça s’organise. Les courses françaises se sont péniblement relevées de la première guerre mondiale. . En 1930, les sociétés de courses obtiennent de l’Etat le droit de gérer elles-mêmes les paris en ville.

A la famille Carrus, on confie la province . Elle a ses machines, son système et des sociétés qui les exploitent.
Pour les Carrus, il n’y a aucune lettre à changer, juste l’ordre : le Pari mutuel Chauvin devient
la Compagnie du pari mutuel, qui donnera plus tard le Groupe Carrus. Des sociétés qui, l’une
après l’autre, le plus naturellement du monde, fournissent le matériel nécessaire au PMU…
dirigé par les Carrus. .
En 1939, Les hippodromes parisiens ne ferment que durant quelques semaines, les officiers allemands aiment trop les courses, et André Carrus retrouve la direction du PMU.
Le « Juif Carrus »
Un courrier du Commissariat général aux questions juives, daté du 6 novembre 1942, arrive .
André Carrus s’enfuit avec sa famille, laissant la place à des rivaux qui ne refuseront pas
l’opportunité de récupérer ce qu’ils ont toujours considéré comme leur bien. Réfugié à
Goncelin (Isère), Pierre Carrus, 17 ans, fils aîné d’André, réussit à quitter la France par
l’Espagne. Il arrive aux Etats-Unis, s’engage dans l’armée américaine où il devient pilote
instructeur. Son frère Jacques a été envoyé en Algérie dès le début du conflit.
A la Libération, André Carrus est de nouveau appelé au cabinet de Raoul Dautry, chargé par
de Gaulle de la reconstruction du pays. Deux ans plus tard, mission accomplie, André Carrus
peut retrouver « son » PMU. La situation n’est pas brillante. Il faut rouvrir les hippodromes
fermés pendant la guerre, remettre les guichets en place, reconstruire tout le réseau, en ville et
à la campagne. Il faut surtout redonner le goût des courses aux Français. André Carrus ne
connaît rien au sport hippique, mais a fini par s’imprégner de la psychologie du joueur. Il
lance un nouveau jeu : le couplé. Gros succès.
C’est alors qu’il appelle ses fils à ses côtés. Une fois encore, il en va de l’honneur de la famille . Vingt ans après leur père, ils vont faire eux aussi le sacrifice de leur carrière pour se mettre au service du Pari mutuel.
Après le couplé, la suite paraît logique : ils inventent le tiercé. Evidemment, le génie des
Carrus tient moins à l’invention qu’à la conception technique du système :
les tickets à trois volets, la pince à encoche, la machine à calculer.
La première course « à tiercé » se court dans l’indifférence générale sur l’hippodrome d’Enghien, le 22 janvier 1954. Trois ans plus tard, le tiercé est un phénomène national. Les Carrus étant les inventeurs du tiercé, ils sont les sauveurs des courses. C’est du moins ce qu’il fallait démontrer et qui va permettre à la famille Carrus d’asseoir son règne sur les paris hippiques pour de longues années.

d'après Christophe Donner/Le Monde Magazine 26 septembre 2009

mardi 19 janvier 2010

IMAGINEZ ! GENS DE FRANCE ET DE NAVARRE



REFLEXIONS DE HUBERT ZAKINE SUR LA VIE D'UN PIED NOIR

Le temps est passé. Il me semble qu’il a filé entre mes doigts. Que reste -t-il de cet enfant de Bab El Oued, insouciant et heureux, qui a traversé la vie de l’homme que je suis devenu ? Le poète disait : « Que reste-t-il de nos amours, une photo, vieille photo de ma jeunesse. ». Il me reste des bribes de souvenirs que j’ai tenté de conserver tout au fond de mon cœur. L’affreux sentiment d’être un déraciné m’a toujours accompagné dans cette descente aux enfers découverte sur un bateau-prison qui me déporta au large de mon enfance, si loin du paradis dont je ne savais pas, encore, qu’il me hanterait jusqu’à mon dernier jour.
Durant cinquante années j’ai vécu par procuration. A côté de ma vie. Complètement disloqué pour raison d’état. J’étais un français vivant mais la mort rôdait à tout instant, dans un univers froid où la solitude m’inoculait une autre façon de vivre et de me comporter, une autre façon de penser et de rigoler, une autre façon de rire et d’aimer la vie. L’insouciance des jours heureux a déserté mon horizon et s’est muée en une angoisse du lendemain qui m’était étrangère malgré une guerre d’Algérie qui pouvait, à tout moment, bouleverser ma vie.
Alors, m’est venu l’idée de coucher sur papier nostalgie ces quelques notes qui parlent de ce que d’autres écrivains, d’autres cinéastes, d’autres artistes n’ont pas su ou pas voulu retracer, par pudeur sans doute, la tragédie qui assassina un peuple en le déplaçant vers une autre terre. Car, tragédie il y eut, bien au delà des mots et des larmes et il me semble que le temps est venu d’évoquer les conséquences dramatiques de cet épisode contemporain de l’Histoire de France qui accabla les français d’Algérie.
Des français d’Algérie qui se sont remis au travail sans rien demander à personne et qui s’éteindront du sommeil des justes avec le sentiment, tous comptes faits, que la France leur sera redevable de leur patriotisme même si ce sentiment n’est plus en odeur de sainteté de nos jours.
Les Pieds Noirs étaient des gens heureux et rien n’effacera cette image. Mais le drame était omniprésent dans leur histoire et c’est ce sentiment qui prédomine dans mon approche sociologique. Je ne suis pas un lettré. Je ne suis pas non plus un éminent chercheur, ni un journaliste d’investigation. Je ne suis qu’un enfant d’Algérie, un enfant d’Alger, un enfant de Bab El Oued avec tous les défauts et les qualités des gens de ma communauté. Mais j’ai tellement vu de compatriotes se plaindre en catimini, j’ai tellement constaté de tragédies au sein de mon peuple, j’ai tellement de choses à dire que le temps est venu de sortir ces trois mots qu’un certain général a minimisés : « Ils ont souffert ! »

Vous êtes vous imaginé quitter votre maison qui renferme tant de souvenirs avec en tout et pour tout deux valises dans les mains ? Vous êtes vous imaginé regarder une dernière fois cet appartement que vous avez entretenu tout au long d’une vie de labeur, cet appartement que vous aimiez, qui n’était pas à vous, car en ce lieu et à cette époque, rares étaient les propriétaires, mais que vous chérissiez tant. Poser un dernier regard sur ce buffet qui avait appartenu à votre grand mère, cadeau reçu en héritage afin de perpétuer sa mémoire et d’avoir une pensée attendrie chaque fois que vous ouvriez un tiroir ou une porte. Et ce lit, votre lit qui avait dorloté votre corps, homme ou femme, lors de chaque nuit éblouissante ou bien accueillant et moelleux après une dure journée de travail, qui avait vu naître vos enfants qui ensoleillent votre vie, vos enfants, ces « chitanes » souvent atteints de flémingite aigüe les jours d’école. Oui, imaginez tous ces instants magiques à ranger dans un coin de votre mémoire qui va s’effilocher, à présent que les images du temps passé se sont fanées et ne sont plus que des souvenirs. Le petit deux pièces de l’avenue de la Bouzaréah ou le grand quatre pièces de l’Avenue Malakoff, le petit cabanon sur pilotis de la Pointe Pescade ou la belle villa de la Madrague dont vous vous souviendrez avec nostalgie au jardin des Tuileries à Paris ou sur la Canebière à Marseille. Autres bruits, autres visages, autres accents, autres paysages, réminiscences du paradis à jamais perdu.
Imaginez que l’on vous demande de quitter instamment votre pays, votre ville, votre quartier, votre maison, vos voisins qui partageaient vos joies et vos peines, qui poussaient votre porte ouverte sur l’amitié pour vous demander de l’ail, de la laitue ou une noisette de beurre. Imaginez que, plus jamais, vous ne reverrez vos copains de rues, ces autres vous même, qui accompagnaient votre apprentissage de la vie à la sauce de Bâb El Oued entre famille, football, amitié et rigolade. Plus jamais, vous n’entendrez leurs éclats de rire-gargoulettes se répandre dans vos tympans, jamais plus, Alain, Roland ou Jacky vous demanderont de vous rendre aux Stocks Américains pour y acheter un bleu jean délavé, Richard, Lucien ou Robert vous demander de choisir le film à voir entre « la rivière sans retour » et « les neiges du Kilimandjaro », oui, jamais plus, vous entendrez ce coup de sifflet, reconnaissable entre tous parce qu’il était celui de la bande, qui vous demandait de descendre « en bas la rue ».
Vous êtes vous imaginé le sentiment des vieux, nos vieux, nos anciens face à la perte de leurs repères appris durant des années auprès de visages connus, mille fois rencontrés, les imaginez vous dans une nouvelle ville, totalement perdus et totalement étrangers au milieu d’inconnus qui utilisent un français édulcoré et anémié si loin de la langue pataouète utilisée par la famille Hernandez. Imaginez ! Oui imaginez ces pauvres grand-père assis, solitaires, dans un coin de France qu’ils, traversèrent, jadis, la fleur au fusil pour défendre cette patrie tant chantée par leurs aînés, pour défendre leur patrie auprès de leurs frères pieds noirs, musulmans ou métropolitains. Et imaginez, ces pauvres grands-mères dont les yeux perlées de larmes retenues expriment l’incompréhension d’une situation qu’elles ne maitrisent pas. Ces grands-mères qui se contentent de tenir leurs petits enfants bien serrés contre elles de peur de les perdre et qui attendent qu’une main secourable les dirige vers la lumière. Imaginez l’éblouissement douloureux de ces hommes, de ces femmes, de ces enfants, admirant pour la toute dernière fois leur ville, Alger, Oran, Constantine, splendides réminiscences d’un temps hélas révolu, disparaitre à jamais dans les flots bleus de la déraison. Imaginez ces visages burinés, torturés de douleur, retenant larmes et suppliques afin ne pas ajouter le chagrin des hommes au chagrin des femmes. « Ils souffriront ! » avait répondu le général à l’un de ses ministres, et bien ils ont souffert ! Bien au delà des mots. Bien au delà de ce qu’il est possible de supporter, bien au delà du vraisemblable.
Imaginez l’arrivée à Marseille, Port Vendres ou Toulouse, imaginez le désarroi d’un peuple en perdition qui débarque en un lieu inconnu car ces villes françaises où les bateaux accostent, où les avions se posent, ne représentent que des clubs de football accolés à leurs villes. Ces pauvres bougres que l’on qualifient volontiers de colonialistes, racistes, et autres mots en « istes » sont des français d’Algérie qui ignorent tout ou presque de la géographie de cette France-là. Imaginez que vous soyez transféré dans un pays qui parle français mais dont les mœurs, les coutumes, l’accent et les saisons vous sont étrangères. Reportez vous en 1962, est-ce que le Marseillais vous semblait capable de situer des villes aussi diverses et variées que, Caen, Denain ou NoisyLe-Sec et inversement? La télévision a beaucoup aidé les professeurs d’histoire et géographie dans leur appréhension de ces deux matières par le plus grand nombre mais qu’en était-il en 1962 ?
Entendre parler de rapatriement, de retraite, d’abandon, de terre natale c’est une chose mais subir cet arrachement soi-même en est une autre. Et au fil des années, ce manque s’insinue en vous et prend une place considérable dans votre réflexion et vos agissements. Imaginez la force de caractère qu’il a fallu à ce tailleur qui avait pignon sur rue à Alger, Oran ou Constantine, qui s’était fait une belle et bonne réputation au fil du temps par un travail soigné et méticuleux, imaginez avec quelle tristesse et quel abattement, il se rend chaque jour à son travail, dans le sous-sol d’une boutique pour effectuer des retouches pour le compte d’un patron. Et cet exemple se renouvelait à Béziers, Nantes, Belfort ou Montargis. Un coiffeur, métier très prisé en Algérie, un cordonnier, un cafetier ou un boulanger se retrouvait privé de son travail, de son métier, de son échoppe ou de son magasin sans se plaindre pour recommencer une vie sous un autre ciel ou sous une autre latitude. Comment voulez vous que ces hommes déplacés, désarticulés, désespérés réagissent devant tant d’injustice et tant de chamboulement. La désespérance pour seule alliée, ils se sont retroussés les manches comme jadis leurs anciens l’avaient fait pour défricher et dompter la terre d’Algérie. Les vieux sont devenus plus vieux, les plus vieux ont quitté un monde qu’ils ne reconnaissaient plus, les enfants sont devenus des hommes robustes, les petites filles ont abandonnées leurs nattes pour devenir des jeunes filles graciles puis elles se sont mariées. Ainsi va la vie et tournent les heures aux Trois Horloges de leur jeunesse.
Aujourd’hui, cinquante années plus tard au calendrier de la vie, qu’est-il resté de ces enfants déracinés dans un monde qui ne leur ressemble pas, dans un pays égoïste où la joie de vivre n’existe pas plus que la solidarité, où la seule denrée qui coule à flots est une indifférence élevée à la hauteur d’une institution, où le sport, devenu le nouvel opium du peuple, est le seul témoignage d’un patriotisme de bas étage qui ne se reconnait que dans la victoire. Ah ! Que sont-elles devenues ces envolées du vibrant patriotisme algérois, oranais ou constantinois qui chantait la France grande, belle et généreuse, telle qu’on nous l’avait enseigné à l’école de Jules Ferry ? Que sont devenues ces fêtes nationales où des milliers de drapeaux tricolores coloriaient les villes de bleu-blanc-rouge et nous invitaient aux bals du quatorze juillet sans tambour ni trompette. Le cœur empli de fierté, nous refaisions la grande guerre de nos pères partis, la fleur au fusil et la peur au ventre, se couvrir de gloire sous les ordres des généraux De Monsabert et Juin, l’enfant de Bône. Autres temps, autres mœurs, il faut presque s’excuser d’être patriote de nos jours !
Imaginez tous les souvenirs emmagasinés à l’intérieur de l’appartement au voisinage ensoleillé qui répercutait le bruit et la fureur du quartier, de la cuisine où la mère de famille se contentait de trois fois rien pour offrir à sa maisonnée le nécessaire et le superflu, des réunions répétées à l’envi dans cette salle à manger qui servait de salon de thé pour les femmes et de salle de jeux pour les hommes qui s’adonnaient à la belote dans d’homériques parties où la mauvaise foi tenait lieu de respiration, du balcon ouvert sur l’amitié qui devenait tribune de supporters, politiques ou d’échange de menus lors de discussions qui se terminaient avec les premiers bâillements. Et ce couloir qui se transformait en stade Marcel Cerdan pour le bonheur des frères, cousins ou amis invités à la maison, pour disputer le match de football qui occasionnait nombre d’engueulades de la part de la voisine du dessous qui n’en pouvait, mais.
Imaginez braves gens qui parcouraient ces pages, cette dose d’amour qui circulait dans ce petit appartement, cette maison où l’entente familiale n’était pas un vain mot, comme il est doux et douloureux d’évoquer l’heureux temps d’une époque, révolue certes mais qui égratigne toujours le cœur du déraciné que je suis et dont le lieu où je suis né et où j’ai grandi m’est interdit pour deux raisons. La première tient à la solidarité que je témoigne à l’encontre d’un chanteur populaire pied noir interdit de retourner où il est né pour raison politiquement stupide. Quant à la seconde, elle ne tient qu’à moi qui refuse de revoir un pays que j’ai tant aimé et dont les photos actuelles me renvoient l’image d’un pays en pleine déliquescence.
Imaginez le froid qui accueillit des gens habitués à la douceur d’un pays où l’hiver ne se dévoilait qu’en pointillé. Bien sur, ils ont dû s’habituer à d’autres rigueurs, d’autres déplacements, d’autres éloignements. Imaginez un enfant de Cherchell, Ténès ou Bône, obligé de prendre le train chaque jour, matin et soir pour effectuer le trajet domicile-travail et travail-domicile, lui qui se rendait à l’école, à l’atelier ou au bureau en flânant. Imaginez le changement de sa vie ! Imaginez-vous à sa place et en conscience, mesurez la dose de patience qui lui a fallu pour ne pas « péter un plomb » dans un pays où il se sentait totalement étranger hormis la langue. Imaginez son désarroi lorsque, du fin fond de son désespoir, il dût relever la tête et continuer, vaille que vaille, à vivre en honnête homme alors qu’il n’avait plus rien à perdre et qu’une vie d’aventures lui tendait les bras. Il eut pu, à ce moment là, choisir la solution de facilité qui consistait à se ranger du côté des voyous et vivre en marge d’une société qui ne lui avait fait aucun cadeau. Au lieu de ça, il s’est levé chaque matin pour affronter une existence qui ne lui correspondait pas, dans un pays inconnu, dans une ville inconnue, au milieu d’une population inconnue, pour exercer la plupart du temps, un métier différent de celui qu’il aimait. Imaginez cela mais imaginez réellement, en essayant, dans la mesure du possible, de vous mettre à sa place, en forçant une imagination qui, la plupart du temps, ne travaille que dans le sens du positif. Car imaginer ne vous entraine jamais vers la douleur à moins que vous soyez masochiste. Qui peut de nos jours imaginer le désespoir, la perte de son pays, de sa ville natale, de ses amis, de sa famille ? Qui peut imaginer vivre cela ? On imagine toujours une vie meilleure, un gros lot qui tomberait du ciel, un voyage que l’on ne fera jamais, la réussite pour son entourage, mais comment imaginer la déchéance, comment imaginer le déracinement, l’isolement dans une ville et même dans un immeuble où le voisinage n’a pas droit de citer, comment, comment, comment ?
Nous sommes à présent en 2009. Tant d’années sont passées sur nos vies d’adolescent. Tant des nôtres sont partis rejoindre l’infini. Tant de larmes se sont asséchées dans un désert d’indifférence que le combat pour la mémoire des français d’Algérie semble perdu d’avance. C’est pourtant un combat sans arme, loin de toute polémique et surtout loin de cette politique qui assombrit bien des pensées. Mais je ne me résigne pas au défaitisme et, coûte que coûte, je mènerais ce combat. Tant pis s’il est perdu d’avance. Il me tient à cœur de raconter avec mes modestes moyens l’histoire de ces hommes et ces femmes que la France a déshérités mais qui ont retroussé les manches et ont lutté contre l’adversité avec une pugnacité digne de leurs ancêtres. Tout recommencer, tout reconstruire sous des cieux moins cléments, sans l’aide de quiconque, avec comme seul soutien une force de caractère à soulever des montagnes. Certains s’en sont allés rejoindre le jardin de l’éternité, abandonnant leurs frères pieds noirs trop occupés à maintenir la tête hors de l’eau pour s’apercevoir de leur détresse et leur venir en aide. Ils s’ont partis sans bruit, lassés d’une vie qui ne leur ressemblait plus, sans attache, sans famille, sans ami, loin de la vie d’avant où tout était possible, où tout semblait linéaire aux côtés de gens qu’ils côtoyaient tous les jours, auxquels ils ressemblaient dans leurs aspirations et leurs comportements. D’autres, à l’environnement plus attentif ou plus présent, ont relevé le défi de se refaire une santé malgré les obstacles d’une vie sans repère. Des réussites extraordinaires les plus inattendues aux descentes aux enfers les plus vertigineuses, les gens d’Algérie se sont comportés vaillamment en conservant au fond du cœur cette flamme que nul vent n’a pu faire vaciller car elle était soutenue par une joie de vivre qui, même au plus fort de la tempête, ne s’est jamais démentie.
Cette joie de vivre se constate à chaque réunion de famille si rare de nos jours alors qu’elles étaient le dénominateur commun d’un peuple dont l’éclat de rire était le son le plus répandu dans chaque ville, dans chaque village, dans chaque maison, café ou salon de coiffure, ces paradis de l’amitié omniprésente de l’enfance au cimetière.

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lundi 18 janvier 2010

LA MEMOIRE DU FOOTBALL D'A.F.N. - a suivre -

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