vendredi 29 juillet 2011

FANTAISIE SUR L'HISTOIRE DE BAB EL OUED de hubert zakine

Quand les lampions y sont éteints, que les danseurs y s'arrêtent de copier les " Madame Bono", que les paso-dobles y ralentissent pareils  à des slows et que les boulomanes y confondent boule et boulitche, les adultes y battent le rappel pour dire qu'il est temps d'aller dormir.
Nous, les jeunes, on rentre en trainant les pieds qui sont pas encore noirs. Presser le pas on sait pas et la nuit, elle peut nous attendre. La fraicheur du soir elle nous raccompagne au milieu des cabanoniers qui rentrent en baillant aux corneilles. On en profite pour jouer les protecteurs! Zarmah, on désenfile notre pull over pour l'enfiler à la plus jolie fille de la bande. Les vilaines, même pas on demande si elles ont froid! Qué salopris, quand même! Au passage, on en profite pour frotter en louzdé.
Les adultes y marchent devant nous, zarmah on est fatigués. Quand on rencontre un petit coin sombre, on essaie d'entrainer la belle qui s'offusque pour la forme. Nous autres, on préfère mater ses formes! Je vous dis pas la gobia!
On voudrait que jamais la nuit elle finisse et que notre cabanon y s'éloigne de nous à chaque pas! Mais aouah,  il se rapproche de plus en plus, ce samote!
Purée, même pas on a eu droit au chaste baiser! Les filles d'Alger, c'est mariage et compagnie! Comment faire à l'âge des culottes courtes avec des rêves plein la tête? Allez, mieux on va dormir dans les bras de Morphée. C'est pas les bras de la plus jolie fille du cabanon mais c'est mieux que rien!  A demain si dieu veut  et même si y veut pas!
 *****
Comme tous les ans, l'été y joue les prolongations. Mais l'école, comme tous les ans aussi, elle nous donne rendez vous le 1er Octobre. Tiassardo, l'école! Taper cao ou faire l'école buissonnière, c'est bonnet blanc et bonnet d'âne. L'école c'est pot de colle et compagnie. Pot de colle blanche à l'odeur d'amande, ça vous rappelle pas l'enfance? Riveil et Pinelli pour acheter les fournitures et on repart comme en 14 pour une année. Et en avant on va emmagasiner des souvenirs d'enfance. Les souvenirs, c'est pot de colle et nostalgie! Ca fait du bien ou ça fait du mal? A savoir! 
En novembre, y pleut comme vache qui pisse! La marabounta sur Alger. Le déluge à pas mettre le nez dehors. Dehors comme Delouvrier  que de Gaulle, ce falso, y vire comme un malpropre! Tonton, chof, tu avais raison! Plus ça va, moins ça va et plusse mon oncle il avait raison! Si je pouvais je lui dresserais une statue. Mon oncle, c'est la sagesse même. "Tonton, au pouvoir!" c'est ça qu'on aurait dû crier le 13 Mai!
En attendant, Noël y se pointe et on hérite d'un sacré cadeau! La vérité, on s'en serait bien  passé de leur auto machin chose!
*****

LE DICO PATAOUETE de hubert Zakine

Qua mème quand même : tu vas pas faire ça, qua mème?
Quand ... ... tu t'en vas, on dirait que tu reviens : fine allusion à une façon un peu étrange de marcher, de se déplacer  
Quat'zyeux porteur de lunettes; tête-à-tête particulier, pour une remontrance, une dispute ou pour comploter : viens, on va s'arranger entre quat'zyeux
Quel coin sans i ! pseudo politesse pour dire "quel con!" sans le dire expressément  
Quèques de l'anglais cake : faire des manières, minauder  
Quessia? qu'est-ce qu'il y a?  
Quézaco de l'espagnol eso que es? : qu'est-ce que c'est?  
Quiquette du français quéquette : organe sexuel masculin  

Rabia de l'italien rabbia : rage, colère  
Racaoue poisson de roche de Méditerranée  
Ramdam de l'arabe ramadan : tapage  
Raplo petit et costaud  
Rapporter cafarder, moucharder, dénoncer  
Rapporteur cafardeur, mouchard, dénonciateur  
Rascasse poisson de méditerranée  
Ratapoil poil à gratter tiré du fruit du platane  
Réboulica révolution, pagaille  
Rien que continuellement, sans arrêt : manman! Le garçon y fait rien qu'à m'embêter!
Rigoler comme une gargoulette produire des gloussements, au cours du rire, qui font penser au glou-glou de la gargoulette  
Rince énième tournée d'apéritif; seconde raclée administrée : je lui ai mis une botcha et mon frère y lui a mis la rince
Rincette énième tournée d'apéritif  
Riquiqui petit, minuscule, ridicule relativement à la taille : un pantalon riquiqui, juste bon à traverser l'Arrach
Riquita se dit d'une jeune fille mal attifée, mal fagotée  
Rocher toute élévation de pierre au-dessus de l'eau  
Rogarde regarde    
Roïettes, roliettes de l'espagnol rollo, cylindre : gâteau sec et sucré de la forme et de la taille d'un bracelet  
Ronda de l'espagnol, ronde : jeu pratiqué avec des cartes espagnoles  
Roseau avoir le roseau : bander; casser le roseau : reprendre le travail après des congés  
Roubi maison de fous, asile d'aliénés : d'après le nom de la clinique du Dr Roubi, près de ND d'Afrique où l'on soignait les dépressifs

jeudi 28 juillet 2011

Le Monde est-il un journal fasciste ? – par Guy MillièreL

 SI VOUS NE VOUS CONTENTEZ PAS DE BOIRE LES ARTICLES DES PSEUDO- JOURNALISTES
Je suis, voici peu, en parcourant cette version, tombé sur un texte indigent dont mon ami Michel Garroté a déjà traité ici, censé être consacré à la fachosphère française (orthographe analphabète d’origine).
J’y ai constaté, comme Michel Garroté, que drzz était désigné comme un site « islamophobe, ultra sioniste et néo-conservateur ». Le seul mot qui ait un sens dans cette série d’adjectif est néo-conservateur, et encore : je pense qu’un journaliste du Monde sait autant de choses sur le néo-conservatisme que j’en sais concernant la fabrication des galoches de bois à Aurillac.
Islamophobe est un mot forgé par l'ayatollah Khomeyni (dont le journal Le Monde a chanté les louanges il y a trente ans, comme il chante aujourd’hui les louanges de diverses crapules génocidaires), destiné à traiter toute critique de l’islam comme étant porteuse d’une peur irrationnelle qui relève du psychiatre ou d’un traitement plus radical.
Information pour le Monde : aucun des auteurs de drzz n’a peur de l’islam. Aucun des auteurs de drzz n’est irrationnel. Critiquer une religion est une prérogative inhérente à la liberté de parole et à la liberté de penser. Aucun des auteurs de drzz ne critique l’islam de manière grossière sans faire des distinctions (qui échappent, bien sûr, totalement à un journaliste du Monde, journal où la déculturation règne).
J’ai consacré moi-même plusieurs articles à ce qui sépare islam radical et islam modéré, à l’histoire de l’islam, et à la signification qu’avait pu être celle du mouvement mu’tazilite (A l’attention des journalistes du Monde, le mouvement mu’tazilite n’est pas une façon de préparer le couscous, mais un courant de pensée auquel a appartenu, entre autres, Ibn Rushd, aussi appelé Averroès en France ).
Ultra sioniste ne veut rien dire, sinon pour celui qui a écrit l’article. Pas plus qu’ultra libéral. Je ne qualifierai pas l’auteur de l’article d’ultra-con. Le mot con suffit amplement. Le mot sioniste, lui, n’est plus guère employé que par les antisémites à la mode, qui nient le droit d’exister de l’Etat d’Israël : en l’occurrence, les gens du Hamas, du Hezbollah, les dirigeants iraniens, et quelques auteurs publiant dans Le Monde.
L’Etat d’Israël existe, c’est un fait. Drzz considère que l’existence d’Israël est un fait. Et drzz défend l’existence d’Israël et la réalité historique face aux falsificateurs et aux antisémites, fussent-ils déguisés en « antisionistes ».
Drzz est résolument hostile à l’antisémitisme sous toutes ses formes.
Drzz aurait combattu l’antisémitisme au temps du Troisième Reich comme il le combat aujourd’hui. Au temps du Troisième Reich, paraissaient en France des ancêtres du journal Le Monde, et des journalistes travaillant pour les ancêtres du journal Le Monde insultaient ceux qui combattaient l’antisémitisme. Le journal Le Monde, aujourd’hui, défend les antisémites déguisés en « antisionistes », les héberge parfois dans ses colonnes, et insulte ceux qui combattent les antisémites.
Vous défendez Israël et la réalité historique ? Pour Le Monde, vous êtes un « fachiste ultra-sioniste » (orthographe analphabète d’origine pour le mot « fachiste »). Vous lisez Mein Kampf et Les protocoles des Sages de Sion en aiguisant des couteaux d’égorgeur à Gaza, un journaliste du Monde passera sur ces détails et vous traitera avec respect.
Néo-conservateur a un sens effectivement ; Le néo-conservatisme est né des réflexions d’Irving Kristol et de Norman Podhoretz (à l’attention des journalistes du Monde : non, ce ne sont pas des alpinistes et, oui, ils ont des noms juifs), et il s’est appuyé sur les réflexions et les analyses de Léo Strauss (à l’attention des journalistes du Monde : non, ce n’est pas un compositeur de valses viennoises, et, oui, c’est encore un juif). Il s'appuie, entre autres, sur l’idée que des valeurs éthiques reposant sur le droit naturel des êtres humains, la démocratie et la liberté de penser, doivent guider la politique étrangère. Quand on est hostile aux droits naturels de l’être humain, à la démocratie et à la liberté de penser, c’est choquant, bien sûr, et cela ne laisse pas beaucoup de place pour admirer Kim Jong Il ou Mahmoud Ahmadinejad, mais c’est ainsi. Cela ne laisse pas beaucoup de place non plus pour admirer ceux qu’on semble admirer dans les salles de rédaction du Monde, mais c’est ainsi, là encore.
Lisant le texte indigent dont je suis parti ici, j’en suis venu à me poser la question sérieusement : Le Monde est-il un journal fasciste (je sais, je m’éloigne de l’orthographe d’analphabète du journaliste du Monde et j’écris le mot correctement, ce qui impliquera un effort intense de concentration pour un journaliste du Monde et pourra le pousser à découvrir, ô surprise, que le fascisme est un mouvement collectiviste, nationaliste et socialiste, créé par Benito Mussolini en Italie en 1919. Indice pour un journaliste du Monde, drzz n’est ni collectiviste, ni nationaliste, ni socialiste)
Je ne voudrais par répondre à la question en disant oui. Et je ne le ferai pas.
Je poserai, plutôt, d’autres questions.
Le Monde pratique-t-il l’amalgame le plus grossier avec des positions qui n’ont strictement rien à voir les unes avec les autres (en l’occurrence celles, par exemple, d’Alain Soral, de Fdesouche, de Riposte Laïque, de drzz et de sites néo-nazis) ? La réponse, là, est : oui.
Le Monde entend-il utiliser cet amalgame pour diffamer et salir arbitrairement certains de ceux qu’il inclut dans l’amalgame ? La réponse, là, est : oui.
Le Monde reprend-il des falsifications de l’information aux fins de les faire passer pour de l’information, et a-t-il approuvé et applaudi la mise en place de plusieurs régimes totalitaires et criminels contre l’humanité sur terre ? La réponse, là, est : oui.
Le Monde entend-il, au-delà de la diffamation de personnes et de sites, contribuer à détruire la liberté de parole, de critique et de pensée en ce pays, destruction qui, l’histoire l’a montré, serait propice à l’instauration d’une société de type totalitaire où des gens comme moi et les contributeurs de drzz n’auraient plus aucune liberté de parole, et seraient condamnés à l’ostracisme ? Il semblerait que la réponse est encore : oui.
Je n’écris pas dans le Monde et je n’y écrirai jamais.
Je n’aurais (ce qui n’a rien à voir, cela va de soi) pas publié dans la Sturmer de Julius Streicher il y a soixante dix ans, ou dans Je Suis partout au temps de Robert Brasillach.
Je suis un défenseur intransigeant des droits de l’être humain et de la démocratie libérale, de l’économie de marché et de la liberté de choix, de la primauté de l’éthique en politique étrangère, et de la liberté pour tous les peuples du monde, qu’ils soient européens ou arabes, africains ou asiatiques, nord-américains ou sud-américains.
J’ai, ajouterai-je, une famille métissée dont les racines s’étendent sur quatre continents et comptent des juifs, des musulmans, des bouddhistes, des chrétiens et des athées, et c’est très bien ainsi : quand on attaque un juif, je me sens très juif, quand on attaque un chrétien, je me sens très chrétien, quand on agresse un musulman parce qu’il est musulman, je me sens très musulman. Est-ce clair ?
Quand je vois un terroriste, certes, je dis que je vois un terroriste, et je ne l’appelle pas « activiste ». Dans un journal comme Le Monde, il vaut mieux dire « activiste » dans ce cas là, et le dire en particulier si l’activiste tue des enfants juifs : appelez terroriste un « activiste » qui tue des enfants juifs et hop, vous êtes « fachiste » (orthographe d’origine), et Le Monde se met en transe et en perd son alphabet. Si vous ajoutez que l’ « activiste » est islamiste, vous êtes un « islamophobe ». Par définition, pour un journaliste du Monde, de même qu’un « terroriste » est juste un « activiste » s’il tue des enfants juifs, un « activiste » qui tue des enfants juifs n’est pas islamiste.
Mes références intellectuelles primordiales sont John Locke, Thomas Jefferson et Friedrich Hayek. Des « fachistes » sans doute aux yeux d’un journaliste du Monde. (Sachant le degré d’inculture d’un journaliste du Monde, je préciserai que John Locke n’est pas un musicien de jazz, que Thomas Jefferson n’est pas un coureur cycliste et que Friedrich Hayek ne travaillait pas dans l’horlogerie suisse). Je suis économiquement et politiquement libéral : cela veut dire « fachiste » pour Le Monde. Sans doute Le Monde expliquera-t-il bientôt ce qu’est le « fachisme » et en quoi il est différent du fascisme : ce sera fait dès que des journalistes du Monde auront lu la définition de fascisme dans un dictionnaire. S’ils ne savent pas ce que c’est qu’un dictionnaire, je leur donne un indice : c’est le gros livre empli de mots suivis de définition qui traîne sur une table de la salle de rédaction du Monde, et que personne dans la salle n’a jamais ouvert.
Des journaux tels que Le Monde, intoxiquent les esprits et charcutent les faits depuis des décennies. Des livres ont été publiés pour dénoncer les méthodes employées à ces fins. Cela continue néanmoins.
Cela suffit.
Reproduction autorisée avec la mention suivante et le lien vers cet article :
© Guy Millière pour Drzz.fr

LA VERITE SUR LE CONFLIT ISRAEL-PALESTINE

POUR TOUT SAVOIR ET POUR TOUT COMPRENDRE SUR LE CONFLIT ISRAEL-PALESTINE

Israel Palestinian Conflict: The Truth About the West Bank
lien vers : CLIQUEZ ICI 
http://youtu.be/XGYxLWUKwWo

mercredi 27 juillet 2011

MARINO MARINI CHANTE TEL AVIV

MARINO MARINI CHANTE TEL AVIV

ANDRE MALRAUX ET L'ISLAM

André Malraux, le 3 juin 1956
" La nature d'une civilisation, c'est ce qui s'agrège autour d'une religion. Notre civilisation est incapable de construire un temple ou un tombeau. Elle sera contrainte de trouver sa valeur fondamentale, ou elle se décomposera. C'est le grand phénomène de notre époque que la violence de la poussée islamique. Sous-estimée par la plupart de nos contemporains, cette montée de l'islam est analogiquement comparable aux débuts du communisme du temps de Lénine. Les conséquences de ce phénomène sont encore imprévisibles.

A l'origine de la révolution marxiste, on croyait pouvoir endiguer le courant par des solutions partielles. Ni le christianisme, ni les organisations patronales ou ouvrières n'ont trouvé la réponse. De même aujourd'hui, le monde occidental ne semble guère préparé à affronter le problème de l'islam. En théorie, la solution paraît d'ailleurs extrêmement difficile...
Peut-être serait-elle possible en pratique si, pour nous borner à l'aspect français de la question, celle-ci était pensée et appliquée par un véritable homme d'Etat. Les données actuelles du problème portent à croire que des formes variées de dictature musulmane vont s'établir successivement à travers le monde arabe.
Quand je dis " musulmane ", je pense moins aux structures religieuses qu'aux structures temporelles découlant de la doctrine de Mahomet. Dès maintenant, le sultan du Maroc est dépassé et Bourguiba ne conservera le pouvoir qu'en devenant une sorte de dictateur. Peut-être des solutions partielles auraient-elles suffi à endiguer le courant de l'islam, si elles avaient été appliquées à temps.
Actuellement, il est trop tard! Les "misérables" ont d'ailleurs peu à perdre. Ils préféreront conserver leur misère à l'intérieur d'une communauté musulmane. Leur sort sans doute restera inchangé. Nous avons d'eux une conception trop occidentale. Aux bienfaits que nous prétendons pouvoir leur apporter, ils préféreront l'avenir de leur race. L'Afrique noire ne restera pas longtemps insensible à ce processus. Tout ce que nous pouvons faire, c'est prendre conscience de la gravité du phénomène et tenter d'en retarder l'évolution.

HORIZONS BLEUS de Hubert Zakine

EXTRAIT DE HORIZONS BLEUS
Serge et Jacky y préparent le broumitche qui est très loin de sentir la rose. Cà pue mais çà pue. Aucun mot y peut décrire l’envie de vomir qui me prend. Y faut dire que le broumitche c’est un mélange inventé par mon tonton Robert. Avec des ingrédients dégueulasses.

Comme des petits vers, du roquefort arrière grand-père, de la crème de gruyère arrière-arrière grand-mère, de la mie de pain trempée dans un liquide noirâtre que personne y sait d’où y vient et une odeur à s’amputer le nez pour pas la sentir. Plus nauséabonde, c’est le cas de le dire, tu meurs ! Quatre naufragés asphyxiés  malgré l’air du large, ya qu’aux horizons bleus que tu trouves. Nulle part ailleurs ! Une fois enfilée à l’hameçon, cette pâte même pas tu oses la jeter dans l’eau, des fois qu’elle pollue la Méditerranée jusqu’à Gibraltar. Mais y faut croire que les poissons y sont moins difficiles que moi pace que aussitôt l’hameçon dans l’eau, y se ruent à l’attaque et y se morfalent les boulettes à une vitesse grand V. Les boulettes infectes elles ont un succès fou. C’est du caviar pour poissons, dé ! Tu montes un restaurant sous l’eau, tu fais un argent fou. (là, je commence à m’inquiéter sérieusement tellement le soleil y tape sur la carabasse !) En tous les cas, rien qu’y mordent à l’hameçon. La bouillabaisse, elle va régaler tous les cabanoniers.

Mais attention, dans la famille on est pas des fanatiques de la pêche, hein ! Non, nous c’est plutôt la belote. Alors de temps en temps, on laisse les poissons faire le Ramadan et taper la sieste pour une belote bridgée et après on se tape la cabassette. Pace que comme elle dit ma mère :
« une sortie sans cabassette c’est un apéritif sans anisette ! »
Purée, c’est vrai ! Un sandwich à la soubressade, une tranche de méguenna, un verre de Sélecto, une coca aux blettes et aux anchois, des tramousses, c’est meilleur à bord d’un bateau au beau milieu de la mer qu’assis à une table sur la terre ferme. L’après midi, on est passé de la baignade à la belote en passant par une nouvelle partie de pêche. Les paniers remplis de poissons-morfals, le « lamparo » de mon oncle il a glissé jusqu’à la petite plage des Horizons Bleus. La terrasse, elle s’était mise sur son trente et un. Naïfs comme des babaos, nous autres, on croyait que les guirlandes qui se croisaient les bras au dessus de nos têtes, elles fêtaient notre pêche miraculeuse. Tu parles ! les Bensimon y célébraient leurs noces de quelque chose, or, argent ou fer blanc. A saoir ! Moi qui espérait que tous les badjejs du cabanon y se disputeraient pour nous interviewer, nous porter en triomphe peut-être, nous chanter « olé Toréro », s’exclamer avec plein des po !po !po ! et des « purée, cette pêche, dé ! ». Total, ces r’mars de la cuisse gauche, même pas y nous ont calculé. Il est vrai que le calcul et eux, y sont pas de la même religion. Qu’y z’aillent chez leurs mères ! Aouah pas leurs mères. Qu’est ce qu’elles ont fait les pauvres, à part mettre au monde une bande de cucu-la-praline.

Tant pis , y me reste le regard de ma petite chinoise qu’à force de me lancer des œillades, elle va s’abîmer les yeux. Les yeux mais pas le nez pace qu’elle me mate seulement de loin bicause de près je pue le broumitche.

Plutôt que de me laver dans la cuisine mesquinette, je descends taper le bain et je me frotte avec les algues pour me déodoriser. Colette, elle me rejoint aussitôt suivie par l’armée des cataplasmes ambulants. Jeannot et Bernard y sont malheureux comme les pierres pace que les tétés y sont restés à Bains Romains. A saoir si les pierres elles sont malheureuses, au fait ! Ya des expressions, des fois on se demande qui c’est le babao qui les a inventées.

FIN DE L'EXTRAIT

IL ETAIT UNE FOIS BAB EL OUED de hubert zakine -34 -

Théâtre de bonne humeur et de bon voisinage, le balcon prolonge l’amitié dans des discussions qui se terminent souvent avec les premiers bâillements. Dés le matin, le décor apparaît dans sa majesté aux buveurs de café. On échange des bonjours ensommeillés puis les femmes en quête de menus bavardent sans discontinuer.
Lorsque le balcon prend ses quartiers d’été, la salle à manger déporte ses convives à l’abri du « rideau de soleil » où l’on déjeune chez soi et chez les autres, le voisinage s’emparant sans ambages de  la discussion d’autrui. Sans se voir, entre deux bouchées, on s’interpelle, on se chahute, on prend rendez-vous pour la belote ou le cinéma.
Puis le balcon revient à sa fonction première qui semble avoir été inventée sous le ciel brûlant d’Afrique du Nord, par des gens qui se flattent de posséder l’une des plus importantes vertus humaines : la faculté de prendre le temps de vivre. Quoi de plus délicieux et de plus jouissif que de prendre le temps de se « taper une bonne sieste à l’ombre d’un rideau de soleil après un bon repas », entendre dans un lointain coma les bruits étouffés d’une rue endormie, s’anéantir au creux d’une chaise longue épousée par le corps et l’esprit, bercé par le doux murmure d’un rivage indolent. La sieste, « cette façon de faire l’amour à la nature sans se fatiguer », semble née pour les gens de Bab El Oued quand l’été accomplit son œuvre de somnolence. Rester des heures les yeux ouverts dans la contemplation de l’instant, jouir du plaisir de ne rien faire, de ne rien penser, de ne rien voir, le regard fixé sur l’infini. Quel bonheur !
Le café au lait de l’après-midi réveille les plus ensommeillés. Tout en surveillant du coin de l’œil leur progéniture dans la rue, les femmes reprennent le cours de leur discussion interrompue le matin à l’heure de la préparation du « repas des fauves ». Le soir, le balcon s’habille de bruit et de fureur. Dès le souper avalé, chacun se rue sur ce forum des humbles gens qui assistent au cinéma de la rue sans débourser un sou. Les gosses accaparent un coin de balcon pour converser un peu trop bruyamment au goût des adultes ou pour échanger des illustrés en utilisant un ingénieux système de panier accroché à une corde à poulie qui  relie les balcons.
Cette tribune politico-sportive trouvera dans les événements d’Algérie une façon originale de se faire entendre du reste de la ville en répercutant  la colère de tout un quartier. Selon une tactique bien naïve, un concert de casseroles assourdissant s’évadait, alors, des balcons et des terrasses, ricochait de quartier en quartier pour se fracasser sur la colline de Notre Dame d’Afrique avant de sombrer dans la mer. Inutile de dire que les femmes se désolaient le lendemain en constatant la déformation « politique » de leur batterie de cuisine. Mais même au plus fort de la tourmente, le faubourg conserva la bonne humeur qui transformait une manifestation de leur angoisse, de leur colère et de leur désespoir en un jeu dérisoire.
Bab El Oued encourage l’exubérance. Est-ce la nature violente des pionniers, la terre sauvage à dompter, le combat permanent à mener, est-ce tout simplement le bonheur de vivre là où sont enterrés les anciens, là où les yeux se sont ouverts, là où le ciel et la mer  embellissent chaque geste, amplifient chaque élan, exagèrent chaque phrase? Toujours est-il que le son le plus répandu sur cette terre bénie des Dieux claque comme le drapeau tricolore aux quatre vents de l’amitié, dévalant en cascades tonitruantes sur les vagues d’une Méditerranée en folie et ricoche sur les murs des cafés aux comptoirs anisés.  Message d’amitié et de complicité, le RIRE se  porte en bandoulière au stade comme au cinéma, à l’école comme à la plage, à la rue comme au jardin. Il accompagne les souvenirs de jeunesse  et les repas au balcon, les réussites aux examens et les billets de satisfaction,  il joue avec les larmes du bonheur.

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mardi 26 juillet 2011

LA LOUBIA DE PIERRE EMILE BISBAL

Mes parents sont partis à une répétition de la chorale Jean-Claude. Ce soir je mange seul avec ma grand-mère Ascencion. Depuis le début de l’après-midi elle s’affaire dans sa cuisine, mais j’ai déjà deviné ce que nous allons manger car, hier je l’ai vu mettre les gros haricots blancs à tremper. En plus, tout à l’heure, j’ai entendu le bruit du pilon dans le mortier de bois pour écraser l’ail, le kemoun, le poivre rouge et le clou de girofle. Les odeurs de cuisson qui filtrent sous la porte fermée du royaume de ma grand-mère confirment mon pronostic. Elle fait de la Loubia. Je me régale par avance et, pour oublier le temps, je me plonge dans les aventures dessinées de Miki le Ranger du Texas.
-« C’est prêt, mets la table ! » a dit mémé à travers la porte. J’ai lâchement abandonné Miki et j’ai mis le couvert. Hypocritement, j’ai demandé : « qu’est-ce qu’il y à manger ? » Elle allait me répondre quand on a sonné à la porte. C’est mon oncle, son fils, le frère de ma mère. Au dessus de tous ces titres c’est surtout mon complice. Il me ballade sur sa vespa, il m’emmène pécher au port, sur les blocs, il me traîne chez Quesada le garagiste et parfois on va voir ses copines, mais ça je ne dois pas en parler. Avec lui je n’ai pas neuf ans : je suis un grand. Il travaille de nuit à l’Echo d’Alger, à l’imprimerie de journal. Il est linotypiste
-« Maman, ça sent bon ! Tu as fait de la loubia ? Je m’invite ! » Il passe ses bras autour des épaules de ma grand-mère et l’embrasse doucement. Bien sûr qu’il peut s’inviter, mémé cuisine toujours pour cinquante. Alors que j’allais prendre une troisième assiette, mon oncle m’a stoppé. –«Pierre-Emile, Mets des bols ! la loubia ça ce mange dans des bols, comme chez Maklouf. » C’est mon oncle tout craché il met de la fantaisie partout. Le faitout fumant est posé sur grosse assiette renversée qui sert de dessous de plat. Ma grand-mère nous sert pendant que mon oncle m’explique que Maklouf c’est un restaurant ou plutôt une gargote, ou l’on sert la meilleure loubia d’Alger. Il promet de m’y emmener un jour. Je ne comprends pas très bien ce qu’est une gargote, mais je lâche un « oui » enthousiaste. Je déguste ma loubia dans mon bol. C’est vrai que c’est meilleur, différent et plus pratique. La couleur est plus rouge. On peut bien caler les gros haricots contre la paroi du bol et les faire basculer dans la cuillère. Je trouve que le fumet du plat est plus concentré. La bonne odeur du kemoun monte comme d’une cheminée. En douce, quand ma grand-mère part dans la cuisine, mon oncle parsème ma ration de quelques gouttes d’huile « felfel ». C’est un délice supplémentaire de sentir sur ma langue et contre le palais les attaques rugueuses du piment. Je m’étouffe un peu, mon oncle rit et me fait un « tape cinq ». Je suis heureux devant mon bol, avec mes yeux qui pleurent, la bouche en feu et ce fou rire qui nous secoue. Mémé revient et devine ce qui se passe. « Qui c’est le plus petit des deux ? » demande-t-elle à mon oncle en essayant de faire celle qui est en colère. On rit tous les trois.
Le repas fini, mon oncle s’est levé, ma grand-mère l’a imité. – « elle était "taïba" ta loubia » a-t-il dit à mémé. Elle a un peu baissé la tête, elle a fait sa modeste, mais moi je sais qu’elle adore qu’on la complimente sur sa cuisine. Mon oncle nous a dit au revoir et s’est engouffré dans l’escalier. Je suis vite allé au balcon de la salle de séjour qui donne sur l’avenue de la Bouzaréah. Je crie « Tonton ! » et j’agite le bras. Il monte sur son scooter. Il me rend mon salut et part à son travail.
Je ne suis jamais allé manger la loubia chez Maklouf, la vie (et ce que les hommes en font) en a décidé autrement. Cinquante ans après, quand je repense à cette soirée, je me dis que c’est tous ces instants de bonheur simple qui m’ont construit. J’en suis redevable à tous ceux qui les ont mis en œuvre. Leur souvenir est tatoué dans mon cœur et dans mon âme.

Pourquoi il existe un montée de l’« extrême droite » en Europe – Guy Millière


On va entendre et on entend déjà des discours suggérant qu’il existerait une menace d’ "extrême droite" en Europe, et la tuerie barbare et ignoble à laquelle s’est livrée Anders Behring Breivik à Oslo ces derniers jours vient et viendra étayer l’argumentation.
Il ne fait aucun doute qu’il existe présentement une montée de courants d’extrême droite en Europe, et que des individus dérangés mentalement et se considérant proches de ces courants peuvent passer à l’acte.
Il importerait, cela dit, de voir pourquoi ces courants montent.
L’Europe aujourd’hui est tout à la fois dans une situation de confiscation de la démocratie par les structures technocratiques de l’Union Européenne, de dysfonctionnement économique croissant, de vieillissement, et de mutation de population.
L’arrivée de populations musulmanes nombreuses qui, pour partie, s’intègrent, mais, pour partie, ne s’intègrent pas, est une réalité.
L’émergence de phénomènes de bandes ethniques radicalement hostiles à la civilisation occidentale est une réalité aussi.
Des populations confrontées à une démocratie confisquée, à des économies détraquées et à la paupérisation, au vieillissement, à la non intégration de certains groupes, et à la violence de bandes ethniques hostiles envers leur propre civilisation, peuvent ressentir diverses formes de frustration.
Le fait que ces frustrations ne puissent pas s’exprimer sans être immédiatement stigmatisées de manière insultante renforce les frustrations.
Les actes commis par Anders Behring Breivik sont, je le répète, barbares et ignobles. On ne peut, pour autant, les déchiffrer en dehors du contexte que je viens de décrire. Le « politiquement correct » européen, et la façon dont il interdit certaines paroles et certains propos a des conséquences.
L’aveuglement volontaire qui accompagne ce « politiquement correct » a des conséquences aussi.
La relativisation des valeurs éthiques, l’impossibilité de distinguer le bien du mal, sauf pour s’obnubiler sur un seul « mal » qui serait l’ « extrême droite » (et la définition de l’expression « extrême droite » est en Europe aujourd’hui si élastique, qu’il semblerait parfois que l’extrême droite commence à la hauteur de l’épaule droite de François Hollande ou de Martine Aubry), le dogme socialiste qui conduit à traiter les coupables en victimes et, parfois, les victimes en coupable (sauf quand les victimes et les coupables sont définis comme d’ "extrême droite") viennent ajouter leurs effets délétères.
Il en résulte, par exemple, qu’en Norvège, les policiers ne sont pas armés et que le postulat de base est que la police n’a pas à intervenir, sinon, essentiellement, pour procéder au « dialogue social ». Une police plus efficace n’aurait pas mis quatre vingt dix minutes à intervenir pour arrêter un tueur.
Il en résulte qu’un tueur comme Anders Behring Breivik risquera un maximum de vingt et un ans de prison, avec d’éventuelles remises de peine : cela place le prix à payer pour l’assassinat d’un être humain, dans le cas présent, à environ quatre vingt jours d’emprisonnement.
Il en résulte qu’en Norvège, comme en d’autres pays d’Europe, on peut accorder l’asile politique à des djihadistes et à des islamistes, et fermer les yeux sur leurs appels à la violence, tout en interdisant par la loi tout propos hostile au djihadisme et toute critique envers l’islamisme.
Il en résulte qu’en Norvège comme en d’autres pays d’Europe, on peut tolérer l’antisémitisme s’il s’offre des habits neufs « antisionistes », et s’il émane de djihadistes et d’islamistes : à un point tel que la Norvège est aujourd’hui l’un des pays les plus antisémites d’Europe, bien qu’y vivent fort peu de Juifs. Oslo n’en est pas encore au degré de Malmö en Suède, où la chasse aux Juifs est ouverte, mais une atmosphère s’installe, et les plaintes déposées contre des auteurs de propos ouvertement antisémites débouchent sur des acquittements. Très logiquement, la Norvège est le pays le plus radicalement anti-israélien d’Europe, et le parti travailliste norvégien au pouvoir est l’un des partis les plus anti-israéliens de tous les partis politiques européens.
Les bandes ethniques en Norvège existent et, comme ailleurs en Europe, sont vectrices d’une haine envers la civilisation occidentale, qui s’est manifestée par de violentes émeutes à Oslo en 2009, émeutes dont on n’a pas parlé dans les médias français. Elles ont leur propre contre-culture, comme c’est le cas dans d’autres pays d’Europe. Le contenu de cette contre-culture est, d’après Bruce Bawer, écrivain américain vivant en Scandinavie, similaire au contenu d’autres contre cultures en Europe.
En ne regardant pas les relations de cause à effet, et en voulant s’en prendre aux effets sans regarder les causes, on risque de se trouver confronté à des situations de plus en plus explosives.
Anders Behring Breivik est un monstre criminel : c’est un monstre criminel non pas parce qu’il est d’ "extrême droite", mais parce qu’il est un monstre criminel, et que son comportement est celui d’un psychopathe. Il se trouve que c’est un psychopathe qui a lu certains textes et qui a construit sur la base de ses lectures un discours de type paranoïaque très structuré. Mais ce discours est loin de prendre toutes les références chez des auteurs qu’on peut qualifier comme d’ "extrême droite" : on y trouve, outre des conservateurs américains, des libéraux classiques tels John Stuart Mill (je n’ai pas vu un seul journal dire qu’Anders Behring Breivik avait été influencé par des idées libérales : cela viendra peut-être), et des passages entiers du manifeste d’un autre terroriste psychopathe, celui qu’aux Etats-Unis on a appelé Unabomber, et dont les références étaient technophobes et écologistes (je n’ai pas vu un seul journal dire qu’Anders Behring Breivik avait des motivations écologistes et technophobes, je doute que cela vienne un jour).
Anders Behring Breivik est censé avoir été « chrétien » et avoir prétendu incarner les valeurs de la civilisation occidentale, mais, en tuant des innocents de manière barbare, il a trahi les valeurs du christianisme et celles de la civilisation occidentale. Il constitue une exception monstrueuse parce que des comportements comme le sien sont considérés comme monstrueux dans les sociétés chrétiennes et de civilisation occidentale.
S’il avait été islamiste, aurait-il été considéré comme trahissant les valeurs de l’islam radical ? Aurait-il constitué une exception monstrueuse ? Son comportement aurait-il été considéré comme monstrueux par la quasi totalité des populations du monde musulman ? Les questions méritent d’être posées. Je pense n’avoir nul besoin d’y répondre.
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© Guy Millière pour Drzz.fr

FANTAISIE SUR L'HISTOIRE DE BAB EL OUED de hubert zakine

C'est l'été à Bab El Oued! Et dans toute l'Algérie, ch'uis pas bête quand même! Qué ralah, ces lecteurs, dé! Vous croyez que c'est facile de raconter des tchalefs à toutes les pages! Tssstt!
L'été dans le faubourg, ça sent une odeur de pain grillé comme dans le four de la boulangère Villa Grossa de l'avenue de la Bouzaréah! Ouais, je sais! ça sent la même chose dans toutes les boulangeries. je vais pas toutes les citer quand même! Qué, vous allez me pourrir la vie comme ça sans arrêt? Vous voulez que je m'arrête ou quoi? Espèces de r'mars!
Y fait tellement chaud que le bithume y fond! Bithume, thume crois ou tu me crois pas?
A Padovani, on attend trois heures (dix pour Yuma) avant de taper le bain because  la digestion. (tain, ch'uis multilingue! )Si on va pas à la plage, c'est kif kif bourricot!  A la plage ou la maison,  pas moins de trois heures pour une digestion soua-soua!
Blanchette, noir comme l'ébène, il arrose les rues en trainant un tuyau lourd comme dix kilos de pommes de terre. Kilos ou tchitchepounes comme tu veux tu choises!
LA BONBONNIERE DE L'AMI PASQUALE ET SES BEIGNETS ITALIENS
Le soleil, notre Kadour à nous, y me fait dire n'importe quoi! Il est temps que je tape la sieste pour faire la digestion! Cha, cha, je ferme les yeux et j'écoute la chanson de ma rue ! La chanson de ceux qui ont toujours l'air de se disputer, de ceux qui tapent cinq tous les dix minutes, ceux qui tchortchorent sans discontinuer (achno où y trouvent la force de parler?), ceux qui dorment les yeux ouverts même que ça fait peur, ceux les pauvres qui sont obligés de travailler parce que le patron y fait suer le tricot de corps,(la vérité, le burnous y fait trop la saranah!) enfin ceux des chitanes qui sont sortis en louzdé pour rejoindre la bande  en bas la rue. Et tous ces bruits familiers y composent la chanson de ma rue.
*****

L'été, on oublie tout. Les cabanons sur pilotis et les baraques en bois y se tapent la grande toilette pour une saison de folie. Les retrouvailles des familles c'est la trouvaille de l'été. Y manque que Charlot dans cette ruée vers l'or. Charlie Chaplin y viendra pas mais Charly de Bab El Oued, il est arrivé depuis longtemps!

On se morfale d'embrassades et de tape-cinq, on tape l'anisette de bienvenue, on mate les nouvelles petites des cabanons voisins!

Les jeunes y pensent qu'à taper la pancha dans la mer. Les anciens déjà y fourbissent leurs armes. Belote, ronda, rami, pétanque ou farniente, comme tu veux tu choises!


Les nouveaux arrivants y se morfalent des ventrées de sardines en attendant la soirée de bienvenue.

A l'Eden, aux Deux Chameaux, à la Vigie, au Casino de la Corniche, à Pointe Pescade, Bains Romains ou Baïnem, ça danse et ça drague à mort! Sur le dernier slow de Sidney Bechet, Sidney y se la joue bêcheur et compagnie.  Le "Bel Antonio" il est pas loin. Les fanfarons, les frimeurs, les bluffeurs, les "sminfin couffin", les "plein de vent" y jouent les Casanova! Total, y  sont vilains, raïeb! Quasimodo en personne! Combien de mariages à la fin des vacances? Dieu seul le sait mais grâce à dieu, l'amour y gagne à tous les coups comme à la fête foraine!

Les "qui z'aiment ni danser, ni transpirer, ni jeter les boules de pétanque,  ni taper la belote ou le rami",  y se contentent de faire la mata en matant un maximum. Spèce de  consom-mateurs!
 *****

LES AILES BLANCHES D'ALGER de Rosalind Ferrara -11 -

CHANT VII
SECONDE ELEGIE POUR NOS FAMILES EN DEUIL
Mon autre grand-père, mon père, mes grands-mères, mes tantes...
Les souvenirs tracent de grandes lignes blanches comme des avions fusent dans le ciel, et vous restituent la beauté de la mémoire, pareille à une grande fleur pleine de poésie… C’est pourquoi, ce qui fut douleur, souffrance, laideur, s’estompe dans le flou des pensées, et l’on ne retient que son souffle à l’apparition des plus belles réapparitions de l’enfance bénie sur les ailes des anges…
Ce furent d’étranges parents que les miens, si contrastés, un père sicilien, une mère anglo-alsacienne, lorraine, autrichienne, espagnole, surprenant mélange, dont je sens dans mes veines toute l’immense force créatrice, très différents, mais très beaux tous les deux. Deux familles si dissemblables et pourtant chacune dans son genre ouverte au BEAU et pourvue de dispositions artistiques… Les parents de mon père venaient de Sicile, de Catania plus précisément. Quand ils sont arrivés en Algérie, ils ne parlaient pas français. Mon grand-père marié à l’époque avait déjà des enfants. Mais il rencontra Arduina MALAVOLDI. Le divorce par consentement mutuel n'étant pas possible à cette époque, il se sépara tout simplement de son épouse. Les amoureux vécurent dix-huit années sans pouvoir se marier au grand scandale de mes grands-parents maternels très conservateurs ! Mes grands-parents siciliens donnèrent le jour à plusieurs enfants dont mon père.
Je garde de ma grand-mère, un souvenir très affectueux et à consonance artistique : après m’avoir emmenée voir Faust, cette petite femme s’était inventé un prénom « Marguerite », … Quant à mon grand-père sicilien, sec et maigre, pourvu d’une fine petite moustache, il était doté d’un caractère volcanique. J’adorais les « petits canards » au rhum sur un sucre qu’il glissait dans ma petite bouche gourmande…
Je me souviens de beaucoup de remue-ménage dans cette famille si peu calme et fort remuante. Je la voyais très souvent, car, à cette époque déjà, mes parents vivaient une séparation flagrante et douloureuse

Le petit appartement de mes grands-parents siciliens, rue de la Tour d’Auvergne, était situé dans les étages supérieurs de l’immeuble. Ses galeries intérieures reviennent souvent encore hanter mes rêves… C'était pour moi le plus bel appartement du monde. Il était bien rustique en réalité et n'avait rien de bien attrayant, si ce n’est la chaleur affective qui y régnait. On entrait directement dans une immense pièce, qui servait de chambre à mes tantes, meublée d’un cosy discrètement transformé en lit le soir, d’une table ronde où des bouquets de fleurs fraîches, parfois immenses pour la petite fille que j’étais, souvent des glaïeuls, jaillissaient dans les sillons joyeux du soleil entré insolemment par l’immense fenêtre toujours ouverte dans mon souvenir. J'y regardais danser des grains de poussières étoilées dans les fines dorures de l’astre pénétrant et peu discret, tandis qu’il me tardait qu’une de mes tantes ouvre le grand coffre de bois mystérieux. De là ne manqueraient pas d'apparaître, pour mon bonheur, de merveilleux trésors délicatement enfouis : jupes de toutes les couleurs aux allures gitanes, jupons bouffant en cascades intrépides... Et je ne cessais de rêver du jour où je pourrais porter toutes ces belles choses !...
Puis, il y eut des mariages, les grands mariages de mes tantes, et d'abord toute la préparation solennelle qu’ils suscitaient : les courses dans les beaux magasins dont les robes immaculées, les diadèmes fantastiques me fascinaient... Et voici que moi-même j'avais une nouvelle robe, une belle robe de demoiselle d’honneur montée et cousue à même de mon fier petit corps plein de vie !...
Initiée par mon entourage familial, j'étais déjà bien consciente de ma féminité naissante : dès l’âge de huit ans, ma grand-mère maternelle me donnait à lire Caroline chérie et les Amours de France, et m'offrait de belles robes achetées au Magasin Général, sorte de Galeries LAFAYETTE de l’époque… Il y avait aussi les colliers de bois d’olivier qu’elle posait à mon cou dans les grandes occasions et qui faisaient de moi, à mon humble avis, la plus belle des princesses… Elle me chantait « Vous avez l’éclat de la rose et le parfum du jasmin… ». Alors, comment ne pas être belle, oui, la plus belle des petites du monde, comment croire que tout cela, un jour s’effeuillerait avec le temps et les années.

Quel bonheur aussi de me rouler dans l’herbe verte, tous mes sens éveillés dans la fraîcheur du cresson dégringolant d’une petite butte qui faisait mes délices, et l’enivrante quintessence des marguerites coquettes que j' embrassais de toute la force de mes petits bras de soie blanche…
Mille et une joies sur les ailes des anges…
Reviennent bruire à vos oreilles, s’épancher, comme autant d’amours de jeunesse, tous les parfums, toutes les images, tous les chants divins du cantique aux murmures indicibles des voix, des mers, des êtres…Fontaines de jouvence face à l’éternité, qui ignore le temps indompté, les yeux écarquillés pour regarder le monde avec confiance, fascination, éblouissements si gais, si joyeux…Félicité de l’enfance mais sans facilité…et comment dire, ivresse d’être, premiers émois conscients et ingénus.
Tous ces bonheurs restent inoubliables, inscrits paisiblement, ils se gravent à jamais dans votre âme, et seront le socle de vos espoirs à venir. Toutes ces résonances de l’être, même à travers tant d’êtres différents, lentement tissent des myriades d’étoiles lumineuses dans le ciel de votre jeunesse… Alors il pousse des ailes au sein même de vos pensées d’enfant, telles celles que vous ne cessiez de contempler dans les églises, la tête renversée indolemment en arrière pour accrocher votre regard aux multiples symboles religieux planant au ciel immense de votre vie !

Rosalind a déjà, petite fille, une telle maturité d’être, consciente de bien des émotions pétillantes comme des notes de champagne, d’élixirs si joyeux. Petite reine silencieuse que l’on dit si posée, mais qui en fait, ne rêve qu’à jouer, courir, s’épancher, s’étirer, s’enivrer de tout, se grandir… Elle respire les parfums, car elle en est l’aimable rose, ses pensées sont si douces. Elle boit ce que l’on dit avec vivacité, et puis elle entonne des mélodies et les mélange à ses rires comme autant de mélopées…Elle est parfum léger, bouton de rose, insaisissable petit elfe, fragile comme une aile de papillon, elle est l’évidente vision de l’amour, la concrétisation d’un songe inaccompli… Son petit cœur bat au rythme de toutes les harmoniques l'enfance. Tout est, pour elle, éblouissement, découverte. Ses oreilles à l’écoute des moindres bruits, des plus petits cris d’oiseaux, restent entr'ouvertes pour capter la beauté des sons et des spectacles les plus parlants, mais aussi pour se charger de rêve, étincelles, poudroiements d’or, magiques silences, crépitements, lieux de délices aux senteurs de paradis… Bonheur candide, élan de vivacité, juvénilité au cœur battant, tant de chemins à faire, de traverses fleuries, de plaines et montagnes, mers et lacs à traverser…et surtout cette merveilleuse sensation d’être portée sur le long baiser des vents les plus rassurants et les plus chauds…

Rosalind se sentait ainsi si multiple, si intense, si pleine de mouvements, d’envie de faire, et de défaire, petit ange incandescent, petite fille croquant, à belles dents, la vie !... Mais si sage en apparence, à l’image de ce que sa chère mère très victorienne lui demandait d’être, très posée, souriante, ne contrariant jamais personne, petite poupée immobile, rendant des visites aux grands amis ( leur hauteur la laissait perplexe) de ses parents des avocats, des hommes d'affaires. En dépit de son jeune âge, elle avait saisit très vite les jeux et les obligations liés au bon fonctionnement de l’existence, subodorant tous les combats menés par les grandes personnes pour se faire une place au soleil, cet astre fait pour chacun de nous au fond de nos cœurs de solitude.
Cependant, cette petite fille aimait aussi être seule et rêver à son aise…

Oh douceur candide de l'enfant, qui découvre sa petite cambrure aérienne dans un miroir, et emprunte, en l’absence de sa mère adorée, les strass et rouge à lèvres pour être aussi ravissante et éblouissante que celle-ci, se regardant avec admiration dans le reflet de la grande glace de la salle à manger après avoir bu des gorgées de liqueur tourbillonnante cachée dans une crédence ancienne !…

Mais aussi parfois se levaient des profondeurs de l'âme enfantine des langueurs et des angoisses secrètes... Que cherchait-elle cette petite fille, qui terminait toutes les coupes de champagne des invités après de grandes fêtes mémorables ?...

lundi 25 juillet 2011

DICK HAYMES POUR LE PLAISIR

L'UN DES PLUS GRANDS CROONERS AMERICAINS  D'APRES GUERRE

Les synagogues dans l’Algérie coloniale du XIXe siècle de Valérie Assan

SUITE.........Des synagogues propriétés de l’État ?En effet, dès 1830, la législation a placé les biens religieux de l’Algérie sous la tutelle de l’État. Ces mesures, qui visaient les corporations musulmanes, n’ont pas été immédiatement appliquées aux synagogues. La question de la propriété se pose toutefois à partir du moment où des travaux sont entrepris : jusqu’en 1870, le budget de toute la colonie est détenu par le ministère de la Guerre, et l’administration militaire est tentée de considérer comme siens des bâtiments qu’elle a édifiés ou réparés. Un décret du Gouvernement général en date du 4 août 1861 permet la remise aux consistoires de la colonie de certains locaux, parmi lesquels des synagogues. Cette mesure permet aux communautés de faire réparer des lieux de prière sans craindre de les voir réclamés par l’administration. À l’inverse, les biens dont la propriété n’a pas été clairement revendiquée risquent d’être « repris » par l’État. C’est ainsi qu’en 1884 les biens de la communauté israélite de Tlemcen sont placés sous séquestre, alors que les Juifs jouissent de plusieurs d’entre eux dès avant la conquête française. Le consistoire d’Oran intervient et obtient en 1886 la remise des biens concernés, en tout cinq immeubles d’une superficie totale de 540 mètres carrés environ.
Bien plus, les consistoires sont aptes à recevoir des subventions de l’État pour la construction et la réparation des édifices. Comme en métropole, ils doivent soumettre leurs projets à l’approbation d’une commission dépendant du ministère des Cultes qui a pour l’Algérie un rôle purement consultatif tant que le ministère de la Guerre reste maître du budget, soit jusqu’en 1870.
À mesure que le régime civil s’étend en Algérie, les budgets des municipalités et des départements peuvent proposer des crédits pour les édifices non-catholiques, par la suite acceptés ou non par le ministre des Cultes. Dans les années 1880, certains députés ont tendance à appuyer la demande des communautés juives auprès des plus hautes autorités dans une logique électoraliste : le système « des rattachements » prévoit en effet que l’administration civile de la colonie corresponde directement avec les différents services ministériels. Gaston Thomson, en particulier, député de Constantine depuis 1877, intervient auprès du ministre des Cultes en 1887-1888 pour qu’une subvention de 6 000 francs soit accordée pour achever la synagogue de Souk-Ahras, puis se tourne vers le président du Conseil en 1894, dans l’intérêt de la communauté de Tébessa. Que le sort des synagogues dépende de l’administration militaire ou de l’administration civile, l’application de la législation est soumise à la bonne volonté de fonctionnaires parfois peu enclins à prendre en considération les besoins de la population juive. On en donnera ici deux exemples. Le gouverneur général de l’Algérie refuse en 1848 un projet de construction de synagogue à Mostaganem, pourtant établi par les services de la province d’Oran, en faisant valoir « combien sont bornées les ressources budgétaires que l’on peut affecter à la construction des édifices consacrés aux différents cultes et il ne conviendrait pas qu’on employât 30 000 francs environ pour une synagogue destinée à une population qui n’atteint pas le chiffre de 600 personnes, lorsque beaucoup de villages manquent d’églises. » En 1882, le consistoire d’Alger sollicite la concession d’un emplacement domanial de 980 mètres carrés à Orléansville, à l’angle des rues de la Mosaïque et de l’Hôpital, afin d’y bâtir une synagogue Comme il ne peut justifier des ressources pour cette construction, l’affaire traîne. En 1889, le consistoire est en mesure de proposer de payer 26 000 francs sur les 31 000 francs de frais prévus par le devis. Mais le gouverneur suit l’avis du préfet selon lequel le consistoire d’Alger, dont le budget est excédentaire, ne pourra bénéficier d’aucun secours de l’État. La concession de terrain ne sera par conséquent accordée que si le consistoire s’engage auparavant à payer entièrement la construction.
Bien plus, le dossier est enfin examiné par le Comité des inspecteurs généraux des édifices religieux le 8 octobre 1890.Quelques modifications architecturales sont demandées afin de réduire les coûts ; et alors que ce comité proposait d’allouer un secours de 3 000 francs, le ministère refuse toute subvention sous un nouveau prétexte : « Ce secours est, en effet, demandé pour un temple qui sera la propriété du Consistoire ; or, le fonds de secours mis à ma disposition est en règle générale réservé aux édifices qui sont propriété communale». Or, les consistoires d’Algérie ont depuis 1861 la personnalité civile, et donc la capacité de recevoir des fonds. On peut donc croire à une entente de différents acteurs de l’État pour réduire les fonds donnés aux Juifs, au moment où l’antijudaïsme s’exprime de plus en plus ouvertement dans la colonie.
A SUIVRE.........

Attentats de Norvège… et pendant ce temps là, les islamistes… par Jean-Patrick Grumberg

L'attentat de Norvège me semble difficilement être autre chose que l'acte d'un dément, c'est mon avis personnel, et non celui d'un terroriste. J'ai du mal à imaginer que la rage de voir son pays lentement glisser vers l'islam tandis que son gouvernement écarte les jambes soit un moteur assez violent : une majorité de la population européenne est excédée par l'islamisation de l'Europe, et encore plus par la complicité d'islamisation des élites et des gouvernements. De là à massacrer cent personnes, rendons à César ce qui est à César, ce sont les islamistes qui massacrent, et quelque fois l'extrême gauche. Pas les chrétiens, pas les juifs.
Tandis que les médias relativistes se régalent d'avoir mis la main sur un coupable qui, croient-ils, nuancera, disculpera et excusera les futurs actes terroristes (faut-il préciser, musulmans) s'ils font assez de bruit sur ses origines, les islamistes ne chôment pas.
J'ai noté que ceux qui, voici à peine un mois, hurlaient au loup pour exiger le bénéfice de la présomption d'innocence pour DSK, ne s'embarrassent plus de cet inutile fardeau pour accuser le terrible criminel d'Oslo d'être un catholique intégriste ou un chrétien fondamentaliste, ou pire, un extrémiste de droite.
J'ai également reçu, c'est inhabituel, de nombreux courriers de musulmans.
Subitement, ces musulmans qui m'ont écrit sont outrés qu'on ait pu, un seul instant, accuser l'islam de cette boucherie… rooohhhh ! C'est pas bien d'accuser injustement l'islam.
Alors voici, pour mes lecteurs musulmans, comment l'islam a transmis son message d'amour et de paix durant ce mois de juillet (qui n'est pas terminé dois-je le rappeler ?)
Afghanistan : 105 personnes massacrées, 93 blessées ou estropiées à vie.
Algérie : 6 personnes massacrées,
Chine : 4 personnes massacrées,
Dagestan : 8 vies humaines supprimées,
Inde : 25 tués, 138 blessés et estropiés à vie,
Iraq : 114 morts, 193 blessés,
Nigeria : 27 tués, 13 amputés ou blessés,
Pakistan : 108 personnes tuées, 147 blessées, estropiées à vie, amputées.
Thailand : 14 tués, 36 blessés,
Yemen : 21 morts et 24 blessés.
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© Jean-Patrick Grumberg pour Drzz.fr

LE DICO PATAOUETE de hubert Zakine

Pame du français empan, distance entre le pouce et l'auriculaire lorsque ces doigts sont écartés au maximum l'un de l'autre : unité de mesure utilisée lors de jeux de billes pour mesurer les distances relativement au but et désigner le vainqueur : quand la distance est supérieure à un pame, on utilise la méthode de la chenille arpenteuse consistant à ramener le pouce vers l'auriculaire avant d'étendre de nouveau ce dernier
Pantcha de l'italien pancia : ventre, panse, bedaine; type de plongeon à plat ventre : il a plongé d'à haut le rocher et y s'est tapé une de ces pantchas!
Papa vinga Jeu tenant à la fois du cheval fou et de la chenille. On constituait deux équipes et, par tirage au sort, l'une d'elles prenait position contre un mur : la tête était représentée par l'un des joueurs de l'équipe qui allait se placer debout, en position inclinée, mains écartées et appuyées contre le mur, les jambes, également écartées, les pieds à une cinquantaine de centimètres du mur, les autres joueurs de l'équipe formaient le corps et se tenaient le dos courbé et tenant le joueur précédent par la taille, la tête posée sur sa hanche, formant ainsi une sorte de chenille. Au cri de "Papa?" poussé par la tête de la première équipe, le premier des joueurs de la seconde criait "vinga!" puis, prenait son élan et sautait aussi loin que possible sur le dos de la chenille, sans pouvoir bouger du point de chute ni changer de position, puis les autres joueurs prenaient ainsi leur place tour à tour. Le but du jeu était, lorsque tous avaient sauté, de flanquer toute l'équipe par terre par des mouvements violents avec interdiction de se désolidariser des autres joueurs de l'équipe. Si tous étaient tombés, l'équipe au mur était déclarée vainqueur, sinon, il fallait attendre son abandon pour cause de fatigue.
Papasse balaise, physiquement ou pas
Paquet très jolie fille
Par mon nom ... de l'expression "Je m'appelle par mon nom, signé par mes talons" : plaisanterie en réponse à la question "Comment tu t'appelles?"
Parapluie instrument apportant le malheur quand on l'ouvre à l'intérieur d'une maison
Pas bonne échappe excuse qui devait sortir immédiatement quand, au cours d'un jeu, le participant avait fait une fausse manœuvre et demandait ainsi son annulation
Pas dans son assiette ne pas être bien, être un peu patraque
Pasque parce que
Pasta i aïolle préparation culinaire à base de pâtes et d'une crème d'anchois et d'ail étendue d'un filet d'huile d'olive
Paste et fazoule de l'italien pasta e faggioli, pâtes et haricots : préparation culinaire économique à base de pâtes, pommes de terre et haricots.
Paste et padane soupe préparée le plus souvent avec des restes auxquels on ajoute des pâtes et des patates, si ces dernières ne sont pas dans la recette initiale, pour faire plus copieux
[Image] Pastéra barque à fond plat, pointue à l'avant et avec un tableau à l'arrière, munie d'une petite quille de quelques centimètres
Patalon pantalon
Pataouète langage spécifique utilisé par les Pieds-noirs des quartiers populaires : ouvriers, marins, etc., et constitué de termes, souvent déformés, issus des langues parlées par les immigrés dans leurs pays d'origine
Patcho probablement de l'espagnol pachucho, mal fichu : mal fagoté, habillé comme l'as de pique
Patin et couffin pour abréger une longue énumération : etc, équivalent de "et patati et patata". : ceci, cela et patin et couffin
Patos métropolitain
Patraque ne pas être bien, pas dans son assiette, être un peu malade
Pavasse gros caillou, pavé : si t'y aurais vu le pavasse que j'y ai mis dans la fugure, au CRS!!!
Pébron bon à rien
Pechcadore de l'italien pescatore, pêcheur : sous entendu malicieux de fainéantise. : y fou rien çuila, un vrai pechcadore!
Pécole maladie imaginaire : avoir la peau du cul qui se décolle
Peloute ou péloute crâne pelé (cf. fartasse) : Il est peloute en dessur
Pépètes sous, argent, valeur d'un objet : ben dis-donc, elle a dû t'en coûter des pépètes, ta ouature!
Petits yeux (avoir les) être mal reveillé
Philippine (faire) expression utilisée lorsqu'on trouvait, dans une amande, une graine double. Cela donnait lieu à une sorte de jeu consistant, pour celui qui trouvait les deux graines, à en offrir une à l'un des convives : celui des deux qui, le lendemain, se souvenait de l'événement et disait "philippine!" à l'autre obligeait celui-ci à lui donner un gage.
Pichadour de l'italien piscia, urine : littéralement pot de chambre : grand bol à petit déjeuner
Pikinini probablement de l'anglais picky (difficile) et nanny (nurse) : enfant, bébé laissé derrière soi :
à chanter sur l'air de "Sous les ponts de Paris":
Après la guerre finie,
Soldat anglais parti,
Mademoiselle garder pikinini,
Souvenir de Johnny.

Pillancoule déformation napolitaine de l'italien pigliarlo in culo : se le prendre dans le cul, l'avoir dans le baba : quoi? tu crois que je vais te rembourser à le carreau que j'ai pas cassé? Va te la pillancoule, eh, falso que tié!
Pineau boisson gazeuse indissociable des piques-niques, tout comme le Sélecto
Ping-foot baby-foot
Pistariel préparation culinaire à base de tomates fraîches, de basilic et d'ail pilés en pommade, servie sur des pâtes brûlantes
Pitchiril napolitain, de l'italien piccino, petit : utilisé surtout pour plaindre un enfant malheureux : pauvre pitchiril
Plages d'est en ouest, à partir du port :
Kassour,
El Kettani,
Padovani,
Mataresse,
Bains de chevaux,
Petit chapeau,
Eden,
Petit bassin,
Deux sources,
Deux moulins,
Deux chameaux,
Les voûtes,
Pointe pescade : Pour celles d'ouest en est, j'attends les volontaires pour me rafraîchir la mémoire...
Plomb accessoire de pêche pour lester une ligne
Pluchures épluchures
Pobrettte de l'espagnol pobre : pauvre petit ou petite
Poh, poh, poh exclamation d'étonnement, d'abasourdissement : ti as vu ça qu'il a fait? Il est fort, hein? Poh, poh, poh!
Pointeur individu toujours à la recherche du dernier cri en matière de mode et arpentant inlassablement les lieux où il veut être croisé et admiré
Poivre rouge paprika
Poser la mouna aller aux toilettes pour la grosse commission
Potage symphonique soupe aux haricots ou autres féculents provoquant le même effet : des gaz en grande quantité, avec le résultat bruyant qui en découle
Potager paillasse d'une cuisine constituée par l'entourage de l'évier et le plan de travail
Pouilleux jeu de mistigri où le roi de pique était la carte qu'il ne fallait absolument pas conserver :
en fin de partie, on remettait le pouilleux au milieu des autres cartes puis on les retournait une à une, et la punition s'appliquait sur le dos de la main du perdant :
un cœur = une caresse,
un trèfle = un pinçon en tournant,
un pique = un coup d'ongle donné avec l'index,
un carreau = un pinçon simple

Poupe poulpe
Pourquoi de l'espagnol por que : parce que :
Avec gloire et honneur je me port' la cravate,
Pourquoi moi et Fernand nous s'avons fréquentés
Du temps que, manque encore, il était député.
(Edmond Brua)

Pove pauvre; malchanceux; : elle s'est fait écraser, la pove bête
Prendre le saucisson subir une défaite électorale
Punaise exclamation de dépit, d'abattement
Purée exclamation de dépit, d'étonnement; nom d'une pipe! bon sang! Equivalent de punaise!
Putain de baouel exclamation de dépit, de rage
.....A SUIVRE.........