mardi 26 juillet 2011

FANTAISIE SUR L'HISTOIRE DE BAB EL OUED de hubert zakine

C'est l'été à Bab El Oued! Et dans toute l'Algérie, ch'uis pas bête quand même! Qué ralah, ces lecteurs, dé! Vous croyez que c'est facile de raconter des tchalefs à toutes les pages! Tssstt!
L'été dans le faubourg, ça sent une odeur de pain grillé comme dans le four de la boulangère Villa Grossa de l'avenue de la Bouzaréah! Ouais, je sais! ça sent la même chose dans toutes les boulangeries. je vais pas toutes les citer quand même! Qué, vous allez me pourrir la vie comme ça sans arrêt? Vous voulez que je m'arrête ou quoi? Espèces de r'mars!
Y fait tellement chaud que le bithume y fond! Bithume, thume crois ou tu me crois pas?
A Padovani, on attend trois heures (dix pour Yuma) avant de taper le bain because  la digestion. (tain, ch'uis multilingue! )Si on va pas à la plage, c'est kif kif bourricot!  A la plage ou la maison,  pas moins de trois heures pour une digestion soua-soua!
Blanchette, noir comme l'ébène, il arrose les rues en trainant un tuyau lourd comme dix kilos de pommes de terre. Kilos ou tchitchepounes comme tu veux tu choises!
LA BONBONNIERE DE L'AMI PASQUALE ET SES BEIGNETS ITALIENS
Le soleil, notre Kadour à nous, y me fait dire n'importe quoi! Il est temps que je tape la sieste pour faire la digestion! Cha, cha, je ferme les yeux et j'écoute la chanson de ma rue ! La chanson de ceux qui ont toujours l'air de se disputer, de ceux qui tapent cinq tous les dix minutes, ceux qui tchortchorent sans discontinuer (achno où y trouvent la force de parler?), ceux qui dorment les yeux ouverts même que ça fait peur, ceux les pauvres qui sont obligés de travailler parce que le patron y fait suer le tricot de corps,(la vérité, le burnous y fait trop la saranah!) enfin ceux des chitanes qui sont sortis en louzdé pour rejoindre la bande  en bas la rue. Et tous ces bruits familiers y composent la chanson de ma rue.
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L'été, on oublie tout. Les cabanons sur pilotis et les baraques en bois y se tapent la grande toilette pour une saison de folie. Les retrouvailles des familles c'est la trouvaille de l'été. Y manque que Charlot dans cette ruée vers l'or. Charlie Chaplin y viendra pas mais Charly de Bab El Oued, il est arrivé depuis longtemps!

On se morfale d'embrassades et de tape-cinq, on tape l'anisette de bienvenue, on mate les nouvelles petites des cabanons voisins!

Les jeunes y pensent qu'à taper la pancha dans la mer. Les anciens déjà y fourbissent leurs armes. Belote, ronda, rami, pétanque ou farniente, comme tu veux tu choises!


Les nouveaux arrivants y se morfalent des ventrées de sardines en attendant la soirée de bienvenue.

A l'Eden, aux Deux Chameaux, à la Vigie, au Casino de la Corniche, à Pointe Pescade, Bains Romains ou Baïnem, ça danse et ça drague à mort! Sur le dernier slow de Sidney Bechet, Sidney y se la joue bêcheur et compagnie.  Le "Bel Antonio" il est pas loin. Les fanfarons, les frimeurs, les bluffeurs, les "sminfin couffin", les "plein de vent" y jouent les Casanova! Total, y  sont vilains, raïeb! Quasimodo en personne! Combien de mariages à la fin des vacances? Dieu seul le sait mais grâce à dieu, l'amour y gagne à tous les coups comme à la fête foraine!

Les "qui z'aiment ni danser, ni transpirer, ni jeter les boules de pétanque,  ni taper la belote ou le rami",  y se contentent de faire la mata en matant un maximum. Spèce de  consom-mateurs!
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