mardi 4 février 2014

ROBERT BADINTER

LORSQUE DANS LES RUES PARISIENNES ON HURLE LES JUIFS DEHORS,
Par
Thérèse Zrihen-Dvir

Robert Badinter qui croit encore à l'antisionisme

Il y a quelque temps encore, on croyait que ce phénomène ne récidiverait jamais, que la vieille France d’antan n’est plus et que l’antisémitisme, ce détritus ignoble, est passé de ce monde. Quelques têtes chaudes apparaissaient de temps à autre dans la foule couinant leur fameux slogan « Juifs dehors », très vite étouffé par les services de sécurité alors que les médias jouaient aux sourds et aux muets.
La Honte réapparait en toute splendeur ; l’horreur n’est plus un murmure, elle vocifère et se dénude sans honte face au monde entier. Nul d’entre nous ne peut plus s’accrocher au fil ténu de l’improbable, car il n’est plus, il a cassé. La France a franchi l'infranchissable, s'est revêtue de sa vieille pèlerine noire, a repris en galopant cette retraite qu’elle n’a en réalité jamais quittée et qui s’appelle la « HAINE DU JUIF ».
Les rues de Paris ont donné aux juifs de France et à ceux du monde entier la réponse qu’ils repoussaient… Les rues de Paris ont été les premières à faire ce que les autres ont hésité d’entamer… Les rues de Paris ont refait le chemin, accompagnées cette fois du partenaire naturel islamique en quête de diversion, mais qui représente d’ors et déjà, une majorité écrasante - atout indéniable et terriblement influant.
Alors, ce n’est donc plus la Palestine, les territoires occupés, la légitimation ou délégitimation d’Israël qui se dissimulaient sous la fureur des protestations… C’était bien tout ce que certains d’entre nous avaient cru déceler mais n’osaient dénoncer tant il nous était incompréhensible et monstrueux. « Pourquoi cette haine ? » Ne cherchez plus, elle saura se trouver des milliers d’excuses, de raisons… Les juifs sont riches. Les juifs mènent le monde. Les juifs par ci… Les juifs par là… On ne cesse d’en parler, ils laissent une traîne, une empreinte là où ils passent… Ils marquent les sociétés. Ils sont les ingénieurs de toutes les révolutions… Ils ne sont qu’une poignée.
Ils sont aussi le bouc émissaire – l’âne - que les animaux malades de la peste accusent de tous leurs maux.
Erreur, vous n’y êtes pas du tout. Mais comment parler à un condamné à mort qui sent le sol se dérober à ses pieds… Car c’est bien ce qui arrive à l’Europe entière. Elle glisse vers sa perte et dans sa lutte pour conserver sa tête hors de l’eau, elle s’accroche aux aléas les plus invraisemblables. Il faut donner au peuple une raison de ses malheurs… Comme l’avait fait Hitler la veille de la seconde guerre mondiale. Rappelez-vous, le mal avait commencé par l’accusation des juifs de ruiner l’économie du pays…
Ainsi, l’histoire se répète avec de nouveaux acteurs mais toujours les mêmes victimes. L’unique différence est qu’aujourd’hui, les juifs de par le monde savent bien qu’ils ont un refuge, petit, moins éblouissant peut-être, mais qui est leur véritable patrie et qui défendra leur dignité et leurs droits jusqu'à la dernière goutte de son sang.

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