jeudi 30 juin 2011

IL ETAIT UNE FOIS BAB EL OUED de hubert zakine -29 -

CHAPITRE TROISIEME
L’ECONOMIE
LES TRANSPORTS
Bien avant la présence française, la Régence d’Alger utilisait le cheval, animal noble, pour la monte des soldats et de la noblesse du pays, les écuries du Dey, future Salpétrière, attenantes la plus grande caserne des janissaires. Ces soldats venus des quatre coins du globe, enlevés à leurs parents lors des razzias ottomanes, fer de lance de l’empire, cavaliers émérites, lâchaient leurs montures chaque matin le long de cette plage connue sous l’appellation de « plage des chevaux ». Appellation conservée plus tard sur le sable où s’ébattent les chevaux des Messageries de Monsieur BONNIFAY qui parcourent les lointaines contrées jusqu’à Guyotville. Les galères à chevaux transportent la pierre bleue extraite de la carrière afin de construire les fortifications de la ville suivis des aménagements extérieurs de la proche banlieue.
En 1876, les Omnibus à chevaux déplacent les passagers tout au long du littoral. Seuls les hommes du pouvoir et la bourgeoisie du pays battent la campagne environnante et les allées non pavées de Bab El Oued à bord de calèches personnelles conduites par des hommes de bonne mise. Tel le premier gouverneur des possessions françaises en Afrique du Nord, le Comte DROUET D’ERLON qui se pavane dans tout Alger accompagné du « juif DURAN », son conseiller intime dont il francise le patronyme en y ajoutant un D ; ce qui lui vaudra plus d’une inimitié.
De son côté, le bourricot est utilisé pour sa robustesse et sa rusticité au nettoyage des voiries. Moins noble que le cheval aux yeux de la Régence, il ne sert qu’aux tâches ingrates. Plus tard, il retrouvera ses lettres de noblesse en portant sur son dos les petits enfants pieds noirs au square Bresson.
Les « Corricolos »,  diligences à vapeur des premières années, montées sur rails aux noms évocateurs, « le lézard », « le berceau d’amour », « le lion du désert », les jardinières tirées par trois chevaux, les hippomobiles de construction douteuse subissent le vent du modernisme. La Compagnie des Chemins de Fer du Réseau Algérien installe les lignes parallèles aller-retour Bab El Oued - Deux Moulins empruntant la corniche souterraine du littoral creusée dans la roche. A partir de 1860, le départ s’effectue à la gare de Bab El Oued située sous le contrefort du boulevard Front de Mer à hauteur des « Bains des Familles ». Quant à la compagnie des Tramways Algériens, sa ligne traverse la ville dans le sens de la longueur mais ne pousse pas au delà.
Les autobus et les trolleys bus prennent le relais au début des années 50 en utilisant pour les trolleys bus les lignes électrifiées des Tramways. Le langage populaire ampute, alors, ce moyen de locomotion de sa deuxième syllabe pour ne plus le désigner que par l’appellation tronquée : « Trams ».
La jeunesse du faubourg malgré les multiples recommandations des parents et la colère du conducteur adore se faire transporter gratuitement en s’accrochant, telle une grappe humaine, à la dernière voiture du Tram dont les perches se détachent souvent de la ligne provoquant  des étincelles qui apeurent les passants.
Les mêmes enfants devenus adultes se souviendront toute leur vie du moyen de transport qui les déportera d’un coup d’aile sur  l’autre rive de la Méditerranée. Un voyage au long cours dont ils se seraient bien passé. Un exodus à l’envers qui éloignait de la terre promise un million de pauvres pantins patriotiques. Tous les exils sont douloureux, tous les exodes sont malheureux. Le drame des arrière-petits fils et arrière-petites filles des bâtisseurs de Bab El Oued a marqué les esprits et les cœurs au delà du supportable.
A PIED, A CHEVAL OU EN VOITURE !

A SUIVRE.....

2 commentaires:

  1. bonjour où trouve-t-on vôtre livre
    ma grand mère & ma mère qui vient de décèder tenaient la bgoutique de chapeaux josy mode mme GHNASSIA en face la rue de la bretonnière avenue de la bouzareah
    à côté de la pharmacie nahon & pas loin du trianon devenu MONOPRIX & mon grand père avait une fabrique de chapeaux rue jean-jacques rousseau

    mes grands parents plus loin habitaient en face les escaliers de l'avenue DURANDO où il y avait un marchand de coquillages & fruits de mer qu'on appelait "z'oiseaux' parcequ'il avait une fresque sur la mer & plezin d'oiseaux jgjais@gmail.com

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  2. QUI NE CONNAIT PAS ZOISEAU , LA PHARMACIE NAHON FACE A LA RUE FRANKLIN

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