dimanche 25 juillet 2010

LE CHAMP DE MANOEUVRES


Le Champ-de-Manœuvre
Cet endroit s'appelait ainsi car il servait aux manœuvres du personnel des régiments militaires. Il accueillait également les entraînements militaires : exercices de trot, galop, attaque au sabre sur mannequin, saut d’obstacles, leçons d’équitation pour nouvelles recrues.
Dans les années 1920, le carrefour du Champ-de-Manœuvres comprenait essentiellement la rue Sadi-Carnot . Celle-ci commençait à partir du carrefour de l’Agha, en direction d’Hussein-Dey et de Maison-Carrée, en passant par la rue de Lyon . Le terrain militaire du Champ-de- Manœuvres d’une superficie de 25 hectares environ était entièrement libre jusqu’en 1928 date à laquelle la ville d’Alger lança le projet de construction des premières citées HBM appelées plus tard les HLM. Le programme des 650 logements du Champ-de-Manœuvres fut achevé en décembre 1955.
Sur une partie du Champ-de- Manœuvres avaient été installés des manèges de chevaux en bois, des balançoires, des baraques de loteries de vaisselle, des tirs à la carabine. Les cirques Amar, Fedrizzi, Joyat, Zavatta y installaient leurs chapiteaux.
En 1921, le Champ-de-Manœuvres abrita la foire d’exposition d’Alger. Ce lieu était aussi destiné au sport. En effet, des équipes de football des clubs algérois : le Red Star, le RCA (Racing Club Algérois), le Gallia Sport Algérois… venaient y disputer des matches de football.
La ville d’Alger avait aménagé un jardin public face aux rond-point (parallèle à l’hôpital Mustapha). Des massifs de plantes décoratives (bigaradier, bambou, ficus), des fleurs (canna et aubépine) l’ornaient. Le sol était en terre battue de tuf. Un vaste kiosque à musique de polygone multiplans surélevé y avait été installé ainsi que des bancs en bois. Ce square drainait tous les habitants du quartier. Pendant que les enfants jouaient, les adultes faisaient un brin de causette ou écoutaient les concerts de l'orchestre de la société philharmonique, l’Africaine de Mustapha, ou l’Estudiantina, sous la direction d’Henri Siacci, le chef d’orchestre. Le kiosque à musique vibrait au son de la polka, java (masurka), scottish, valse. Des jeux étaient organisés pour les enfants : course en sac, mât de cocagne, jeu de matraquage à l’aveuglette de marmites suspendues et lachers de montgolfières. Les concours de boules n’était pas en reste. Ceux-ci se tenaient à l’extérieur du jardin. L’Association sportive de la boule algéroise (ASBA) avait son siège en face de ce jardin, au 91, rue Sadi-Carnot.
Le rond-point du Champ-de- Manœuvres connaissait une activité fébrile à cause des lignes des tramways de CFRA dont le dépôt était situé rue Sadi-Carnot près de l’Arsenal, où les rames venaient se garer chaque soir. Ce rond-point était même doté d’une gare des CFRA d’où les trains desservant les lignes Alger-Fort de l’eau, Aïn Taya, Larbaâ embarquaient les voyageurs. A côté de la gare des CFRA se dressait la baraque du père Tanzi, sorte de kiosque à journaux.
Un autre type de transport existait aussi : les trams à chevaux des Messageries de Belcourt, descendant à la fois d’omnibus (hippomobiles parisiens du XIXe siècle) et des carricolos de Cagayous. Ces véhicules dans lesquels on entrait par l’arrière étaient dotés d’un couloir central et deux rangées de sièges latéraux parallèles. Ces trams étaient tirés par 3 chevaux attelés en limonière. Mais un cheval de renfort sous la conduite d’un cocher, attendait au bas de la côte de Mustapha chaque véhicule allant vers Belcourt. Il aidait alors l’équipage à gravir la côte jusqu’au rond-point où ce cheval était décroché. Le cocher redescendait ensuite au bas de la côte pour attendre l’arrivée du prochain véhicule.
La tour de l’école de parachutage du Champ-de-Manœuvres se dressait non loin du Foyer civique.
Cette tour servait à l’entraînement des troupes
Le Foyer civique
Il abritait expositions et activités culturelles.   La foire du Trône d’Alger s’y déroula le samedi 2 septembre 1961. Les Chats sauvages, le groupe d'Eddy Mitchell devait s’y produire mais se décommanda à la dernière minute
Néanmoins, les Blackers, rois du rock oranais ainsi qu’un groupe de jazz enflammèrent la scène entre 17h et 23h30. Le Foyer civique (inauguré en 1935) était également le siège d’activités à caractère syndical.

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