La présence de Juifs à Oran est attestée pratiquement depuis la fondation de la ville. En 1220, leur communauté est cependant extrêmement réduite. Lorsque les relations entre Chrétiens et Juifs dégénèrent en Espagne, on assiste à une arrivée massive de ces derniers en Afrique du Nord. Cet exode s'intensifie au cours des siècles suivants et atteint son paroxysme en 1492 lorsque Ferdinand et Isabelle d'Espagne décident de chasser tous les Juifs de leur pays.
Le 31 juillet de cette année, 200 000 réfugiés débarquent sur les côtes maghrébines et une grosse partie d'entre eux va s'installer à Oran.
Certains ont emmené leur fortune et tous ont des compétences dans le commerce, les sciences et les technologies. Ils s'imposent rapidement au sommet des classes sociales bien que vivant à l'écart des autres communautés, " gardés " dans leur quartier par des soldats afin qu'ils n'entrent pas en relation avec les Espagnols établis dans la ville.
Le fait que les Juifs d'Oran soient appréciés ne plait pas aux autorités espagnoles et le 31 mars 1668, un ordre d'expulsion est prononcé. Les Juifs ne reviendront à Oran qu'après 1708 lorsque la ville est aux mains des Turcs. Ils peuvent enfin pratiquer ouvertement leur religion. La paix est brisée en 1735 lorsque les Espagnols reviennent et les expulsent à nouveau.
L'arrivée des Français permet leur réintégration.
En 1865, Napoléon III offre la nationalité française aux Juifs et Musulmans. Ce décret est très mal vu des colons et ce n'est que le 24 octobre 1870 que le décret Crémieux va effectivement permettre à 37 000 Juifs d'Algérie de devenir citoyens de France.
Ce décret, basé sur de bonnes intentions va néanmoins empoisonner les relations entre Juifs minoritaires mais devenus Français et les Musulmans largement majoritaires mais considérés comme simples " indigènes ".
La première ligue anti-juive est fondée en 1871 réclamant l'interdiction au vote. Des magasins et des habitations juifs sont saccagés. L'antisémitisme qui ne repose que sur des questions politiques va aller croissant et en 1925 le parti du Docteur Molle prônant l'antijudaïsme l'emporte aux élections. Des croix gammées apparaissent sur les monuments oranais et la crise économique aggrave les tensions.
A l'entrée de la seconde guerre mondiale, le gouvernement de Vichy abroge le décret Crémieux. Les Juifs algériens perdent non seulement leur nationalité française mais sont également exclus des professions libérales et des universités.
Ils s'organisent et rentrent dans la Résistance aux côtés des Français pour aider les Etats-Unis lors du débarquement en Algérie.
En 1943, le décret Crémieux est remis en vigueur.
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