vendredi 23 avril 2010

BREVE HISTOIRE D'ORAN


" Rien n'est plus beau, rien n'est plus significatif pour celui qui aime du même amour l'Afrique et la Méditerranée que de contempler leur union du haut de Santa Cruz.(…)Ce tas de monnaies blanches jetées au hasard, c'est Oran ; cette tache d'encre violette c'est la Méditerranée ; cette poussière d'or sur un miroir d'argent, c'est le sel de la plaine à travers le soleil. "  Jean Grenier

Le site d'Oran fut occupé dès la préhistoire comme le confirment les fouilles entreprises dans les grottes avoisinantes. Vers le deuxième millénaire avant JC, les Phéniciens y fondent des établissements commerciaux et par la suite ce sont les Romains qui occupent la région. Ils en font une des plus riches contrées agricoles de leur Empire grâce à la mise en oeuvre d'un système d'irrigation. C'est ainsi que fut fondé " Portus Divini ". La situation géographique du site avait été déterminante dans le choix de l'implantation : présence de sources d'eau, accès à la mer, possibilités de défense, ...
La ville s'éteindra cependant suite aux invasions successives des Vandales en 455 et des Arabes en 645. Il faut attendre 903 pour que des marchands arabes venus d'Andalousie réoccupent le site. Ils y construisent quelques habitations et entrepôts afin d'établir des relations commerciales avec les Nomades du Sahara.
La ville porte alors le nom de Wharan et ne possède pas son propre port. C'est Mers El Kebir qui jouera ce rôle jusqu'en 1846.
La ville s'enrichit de manière fulgurante et est tout aussi rapidement l'objet de convoitises. Les Fatimides, dynastie chiite, les Almovarides, dynastie berbère installée en Espagne et en Afrique du Nord et les Merinides, également Berbères vont tour à tour s'en emparer.
Ces troubles n'empêchent pas Oran de prendre de l'extension et de s'enrichir grâce aux relations commerciales qu'elle entretient avec des villes comme Marseille, Gênes ou Venise. Ses épices, ses laines et ses tissus sont fort appréciés des Européens.
L'opulence dans laquelle vivent les Oranais entraîne inévitablement un relâchement des moeurs ; corruption et décadence s'installent dans la ville en même temps que pirates et forbans.
C'est ainsi qu'en 1509, les Espagnols s'emparent de la ville. C'est le début de deux siècles d'occupation hispanique.
Ils fortifient la ville et construisent le fort de Santa Cruz qui domine la ville.
Les Turcs commandés par Bou Chlahem assiègent et prennent Oran en 1708 mais cette occupation est de courte durée et les Espagnols en redeviennent maîtres en 1732.
Lorsque le tremblement de terre de 1790 détruit une grande partie de la ville, le roi d'Espagne se désintéresse de cette ville qui lui coûte plus qu'elle ne rapporte. Il la cède le 6 mars 1792 au Bey d'Alger. Oran devient la capitale jusqu'en janvier 1831 lorsque les Français entrent en vainqueur dans Oran et que, après plusieurs années de troubles Abd El Kader se soumet à Louis Philippe.
Les Français restaurent la ville et distribuent des terres pour attirer des colons européens.
Oran devient une ville cosmopolite et chaque communauté reçoit un surnom (Espagnols = escargots ; Juifs = piments ; Musulmans = melons ; …) Bien qu'il n'y eut que très peu de mariages interraciaux, aucun véritable problème n'existe alors à cause de cette promiscuité.



Cette entente est brisée en 1865 lorsque Napoléon III autorise la nationalisation française et le décret Crémieux de 1870 aggrave la situation. Les Juifs deviennent une menace électorale pour les Musulmans. La première ligue anti-juive est créée. Ces représailles ne cesseront de s'amplifier et à la veille de la seconde guerre mondiale, les Juifs perdent la nationalité française.
Cependant beaucoup de Juifs entreront dans la résistance et aideront les Français à préparer le débarquement américain en Algérie.
Le 5 juillet 1962, Oran devient algérienne.
De nos jours, elle est la seconde ville du pays et jouit d'une excellente réputation en tant que ville universitaire et industrielle.

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