AMI DE MA JEUNESSE OU PARFAIT INCONNU, SI TU AS LA MEMOIRE AU COEUR, TU FAIS PARTIE DE MOI, DE MON PAYS, DE MA NOSTALGIE, DE MA FAMILLE.
J'AI RECU UNE LETTRE PARMI TANT D'AUTRES QUE J'AI ENVIE DE VOUS LA FAIRE LIRE DANS MON BLOG. J'ESPERE QUE VOUS Y SEREZ SENSIBLE COMME JE L'AI ETE
DE LA PART DE JEAN LOUIS GAS DU BOULEVARD GUILLEMIN
Mon cher Hubert Zakine, J'ai déjà lu pas mal de tes textes, ou poèmes. C'est à chaque fois un régal, tu t'en doutes. Et comme je suis natif du boulevard Guillemin, tu vois bien ce que cela peut représenter pour moi.Je viens de parcourir ton blog un bon moment, et je veux te dire quelque chose qui me tient à cœur.Tu parles de l'école de la rue Lazerges, qui fut mon école primaire, et mon école maternelle.Je ne suis pas juif, mais tu sais comme nous vivions là-bas, nous étions tout à la fois, nous nous respections parce que nous nous connaissions, et nous nous aimions (le médecin de famille, William Amsellem, m'aidait à faire me versions latines, alors celui-là, on peut dire qu'il m'a plus d'une fois rendu service!). Mais peu importe, là n'est pas le sujet.J'ai un souvenir intact, et ému, de la directrice de l'école maternelle Lazerges, Madame Timsit. Et plus encore, parce que j'étais alors plus grand, de mon directeur d'école primaire, et d'un de mes instituteurs. Le directeur, René Aboudarham, et l'instituteur, Albert Sobann. Ces deux hommes-là, je ne les oublierai jamais. Ils m'ont appris la vie, la vraie, celle dans laquelle tu ne penses pas une seconde que tu es seul, ce qui veut dire que tu n'es pas le roi, que tu écoutes les autres, qui existent eux aussi au même titre que toi; ce qui veut dire aussi que tu n'es pas seul pour te sortir de tes éventuels problèmes; ils m'ont appris ce que j'appelle maintenant la tolérance, l'ouverture aux autres; ils m'ont appris la vie, le quotidien, ils m'ont donné la culture générale qui m'a servi toute ma vie; ils m'ont appris à devenir un Homme. L'un comme l'autre, et d'autres bien sûr avec eux, ne se sont pas contentés de conduire ma scolarité pendant six ans jusqu'à l'examen d'entrée en sixième; ils m'ont suivi après, me demandant, ou demandant à mes parents, ce que je devenais, m'aidant à envisager l'avenir, malgré les graves préoccupations que nous avions tous là-bas. Hélas, René Aboudarham est décédé peu avant notre exil, et j'ai perdu de vue Albert Sobann quelques années après mon arrivée en métropole, ma vie professionnelle étant la cause principale de l'éloignement de ces amis.Tu vois Hubert, voilà deux hommes auxquels je voue une vénération sans faille depuis toujours. Ils ont été mes maîtres. Et ce qu'ils ont fait pour moi, ils l'ont bien sûr fait pour d'autres dans notre quartier. Je leur en suis extrêmement reconnaissant.Excuse-moi de t'avoir peut-être importuné avec ce petit message, mais c'est ma façon à moi de froisser leur modestie, et de vénérer leur mémoire.Voilà ce qu'il me tenait à cœur de te dire.Permets-moi, en ce début d'année, de te présenter mes vœux très chaleureux pour 2010.Et grand merci pour ce travail important que tu mènes à bien pour nous tous.Amitiés d'un vieux compatriote (1939, né à la clinique de l'avenue de la Marne, habitant 19 brd Guillemin Lazerges Bugeaud Fac de Lettres)Jean-Louis Gas (je vis actuellement tantôt à Lyon tantôt dans un petit village de Saône et Loire)
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