vendredi 13 novembre 2009

SIMON BEN SEMAH DURAN "RASHBAZ"


Chassé par l’inquisition médiévale de 1391, de grandes figures du judaïsme espagnol accostent sur les côtes d’Afrique du Nord, précédant de plus d’un siècle la grande inquisition de 1492 qui succède à la Reconquista. Parmi ces hommes érudits, porteurs de plusieurs sciences ardues telles la théologie, la médecine, l’astronomie, les mathématiques, la linguistique, Simon Ben Semah DURAN dit RASHBAZ et son maître Isaac ben Chechet Barfat dit RIBACH, réunifient le judaïsme du pays en proie à de nombreuses influences régionales dont les branches se détachaient peu à peu de l’arbre de vie israélite pour se maquiller de coutumes empruntées la mystique musulmane. RASHBAZ (1365-1444) rédige les Taqqanots, lois matrimoniales qui font autorité encore de nos jours auprès des communautés séfarades du bassin méditerranéen. A sa mort, cet homme pieux laisse une œuvre considérable, une grande lignée de rabbanim et de nombreux chefs de la Nation Israélite. Une descendance qui portera très haut le nom des DURAN dans le ciel du Judaïsme Algérien. Un mausolée abrite les deux saints, RIBACH et RASHBAZ, au cimetière de l’Esplanade où les membres de la communauté brûlent une bougie à chaque visite lors du jour de Roch Hoddesh. Ce mausolée, respecté par les musulmans qui honorent les saints du judaïsme comme leurs propres saints est malheureusement troublé en 1880 par le Génie qui transfère le cimetière de la porte Bab El Oued à Saint-Eugène. Après avoir regroupé les ossements des tombes civiles, les ouvriers s’attaquent à coups de pioches au mausolée mais sa résistance vient à bout des hommes et des outils qui se brisent comme des jouets.
Superstitieux comme tout musulman qui se respecte, les indigènes voient dans cette aventure une intervention divine et renoncent à l’entreprise. Des soldats français leur succèdent alors mais le même phénomène reproduisant les mêmes effets, les autorités déposent le mausolée dans sa totalité au cimetière de Saint-Eugène.

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