CHAPITRE DEUXIEME
ACTIVITES INTELLECTUELLES
LA MEDECINE
Lorsque les Français posent le pied en Algérie, ils découvrent un pays insalubre. La brillante médecine du Moyen-Age est morte. D’autres avant eux le constatèrent, les Arabes soignent les épidémies de peste et de choléra, la tuberculose, le paludisme et la syphilis à l’aide de remèdes de guérisseurs. Chassés d’Espagne par l’inquisition médiévale de 1391, puis par la Reconquista en 1492, les médecins juifs renoncent très vite à utiliser leurs compétences savantes, confrontés à l’immobilisme et au fatalisme d’orient en vigueur sur cette terre d’Afrique. Simon Ben Sémah DURAN, éminent médecin à Barcelone et à Majorque, astronome, théologien et linguiste distingué, se voit, pour simple raison alimentaire, dans l’obligation d’accepter la charge de rabbin devant le peu d’empressement d’une clientèle indigène qui préfère les traditionnelles pointes de feu, les ventouses et les prières. A l’arrivée des français, la mortalité infantile atteint les 30 %.
Il est bien naturel de constater que les premiers médecins de la conquête sont des militaires. Si les soldats sont périodiquement victimes d’épidémies de variole et de fièvre typhoïde, c’est le paludisme qui commet le plus de ravages chez des individus peu immunisés contre les maladies du pays.
Parmi ces militaires dont l’œuvre scientifique s’écrit en lettres d’or dans l’histoire de la médecine française figure le Médecin-Major MAILLOT qui réussit à sauver la vie du corps expéditionnaire français embourbé dans les marais de la plaine de Bône. Il impose la quinine à forte dose aux soldats qu’il juge atteints de paludisme alors que ses confrères songeaient à la fièvre typhoïde. La mortalité tombe alors de 23% à 5%.
Ancien hôpital du Dey, l’hôpital MAILLOT occupe depuis 1832 une maison de style hispano-mauresque bâtie par le Dey ABA HASSAN (1751-1797). De somptueux jardins agrémentent la beauté du site et même si les visiteurs ne se trouvent pas dans les meilleures dispositions pour apprécier le lieu, il n’en est pas moins vrai que ce décor apaise le malade.
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En 1939, la Croix Rouge française demande à l’une de ses sociétés de réaliser un dispensaire à l’intérieur de l’hôpital Maillot. Ainsi naît l’hôpital BARBIER-HUGO qui longe le cimetière de Saint-Eugène, à l’angle de la rue Cardinal Verdier et du boulevard de Flandres. A la suite du débarquement américain, les autorités militaires réquisitionnent ce bâtiment pour le détourner de sa fonction première et en disposer comme centre de neurochirurgie. Ainsi furent soignés les blessés des abords méditerranéens (Tunisie, Elbe, Italie…..) Sous la direction du Professeur GOINARD, le centre est conservé après la guerre pour les malades civils atteints de tumeurs cérébrales. Une clinique privée s’y rattache au deuxième étage, des habitations pour la direction et les infirmières sont réservées au palier supérieur.
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Lorsque éclate la guerre d’Algérie, le centre BARBIER-HUGO dispense son savoir-faire aux quelques 2000 gravement blessés cranio-cérébraux dont les deux tiers s’en sortent avec un minimum de séquelles. Comme toutes les réalisations françaises, l’hôpital-clinique BARBIER-HUGO met la clé sous la porte en 1962.
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L’une des célébrités du faubourg appartient aux frères CHICHE.
Située Avenue DURANDO, à quelques encablures des Messageries, cette clinique d’accouchement dépoussière les habitudes ancestrales de ce pays et à travers lui de toutes les contrées méditerranéennes qui veut que les femmes donnent la vie au sein de leur chambre à coucher. Bien sur, les cliniques ROSETTI dans la rue du même nom, FERRARI à l’angle des rues Léon ROCHES et FOURCHAULT ainsi que celle de la rue de Nancy lui emboîtent le pas mais c’est DURANDO qui institue l’accouchement à la clinique. Inutile de dire combien fut long et douloureux l’Abandon des anciennes traditions dans un pays où chaque geste puise à la source du passé l’écriture de son avenir. Le téléphone arabe fonctionnant à merveille auprès des femmes, les nouveau-nés ouvrent, à présent, les yeux dans des établissements spécialement prévus. Certaines irréductibles résistent à ce grand pas vers la modernité, encouragées par des accoucheuses à l’ancienne.
Le Centre Villeneuve construit sur « le champ », un terrain vague où la jeunesse de la basseta s’adonne avec volupté aux jeux de l’enfance, ouvre ses portes en 1955, offrant ainsi à Bab El Oued, le dispensaire moderne digne d’une grande cité. Les médecins attachés au centre qui consultent gratuitement la veuve et l’orphelin, soignent, accompagnent, guérissent pour une somme modique, tout ce que le faubourg compte de souffrances.
L’essor de la médecine, voie dans laquelle s’engouffrent majoritairement les étudiants juifs, encourage les vocations. De nombreuses officines contribuent à la modernité de la médication même si les anciens remèdes, enveloppements d’alcool, ventouses, cataplasmes à la moutarde et au chou, massages à base d’huile chaude ou d’anisette, cuillerées de foie de morue, badigeons au henné résistent dans les mémoires de grands-mères.
La médecine gagne la partie. Les praticiens s’imprègnent totalement de la mentalité du faubourg dont ils sont originaires. La liste de ces hommes de bien qui visitaient parfois tout un immeuble, le téléphone arabe ayant fait son office sur la présence du docteur dans les parages, serait trop longue à énumérer mais ils méritent tous la reconnaissance de Bab El Oued.
A SUIVRE...........
ACTIVITES INTELLECTUELLES
LA MEDECINE
Lorsque les Français posent le pied en Algérie, ils découvrent un pays insalubre. La brillante médecine du Moyen-Age est morte. D’autres avant eux le constatèrent, les Arabes soignent les épidémies de peste et de choléra, la tuberculose, le paludisme et la syphilis à l’aide de remèdes de guérisseurs. Chassés d’Espagne par l’inquisition médiévale de 1391, puis par la Reconquista en 1492, les médecins juifs renoncent très vite à utiliser leurs compétences savantes, confrontés à l’immobilisme et au fatalisme d’orient en vigueur sur cette terre d’Afrique. Simon Ben Sémah DURAN, éminent médecin à Barcelone et à Majorque, astronome, théologien et linguiste distingué, se voit, pour simple raison alimentaire, dans l’obligation d’accepter la charge de rabbin devant le peu d’empressement d’une clientèle indigène qui préfère les traditionnelles pointes de feu, les ventouses et les prières. A l’arrivée des français, la mortalité infantile atteint les 30 %.
Il est bien naturel de constater que les premiers médecins de la conquête sont des militaires. Si les soldats sont périodiquement victimes d’épidémies de variole et de fièvre typhoïde, c’est le paludisme qui commet le plus de ravages chez des individus peu immunisés contre les maladies du pays.
Parmi ces militaires dont l’œuvre scientifique s’écrit en lettres d’or dans l’histoire de la médecine française figure le Médecin-Major MAILLOT qui réussit à sauver la vie du corps expéditionnaire français embourbé dans les marais de la plaine de Bône. Il impose la quinine à forte dose aux soldats qu’il juge atteints de paludisme alors que ses confrères songeaient à la fièvre typhoïde. La mortalité tombe alors de 23% à 5%.
Ancien hôpital du Dey, l’hôpital MAILLOT occupe depuis 1832 une maison de style hispano-mauresque bâtie par le Dey ABA HASSAN (1751-1797). De somptueux jardins agrémentent la beauté du site et même si les visiteurs ne se trouvent pas dans les meilleures dispositions pour apprécier le lieu, il n’en est pas moins vrai que ce décor apaise le malade.
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En 1939, la Croix Rouge française demande à l’une de ses sociétés de réaliser un dispensaire à l’intérieur de l’hôpital Maillot. Ainsi naît l’hôpital BARBIER-HUGO qui longe le cimetière de Saint-Eugène, à l’angle de la rue Cardinal Verdier et du boulevard de Flandres. A la suite du débarquement américain, les autorités militaires réquisitionnent ce bâtiment pour le détourner de sa fonction première et en disposer comme centre de neurochirurgie. Ainsi furent soignés les blessés des abords méditerranéens (Tunisie, Elbe, Italie…..) Sous la direction du Professeur GOINARD, le centre est conservé après la guerre pour les malades civils atteints de tumeurs cérébrales. Une clinique privée s’y rattache au deuxième étage, des habitations pour la direction et les infirmières sont réservées au palier supérieur.
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Lorsque éclate la guerre d’Algérie, le centre BARBIER-HUGO dispense son savoir-faire aux quelques 2000 gravement blessés cranio-cérébraux dont les deux tiers s’en sortent avec un minimum de séquelles. Comme toutes les réalisations françaises, l’hôpital-clinique BARBIER-HUGO met la clé sous la porte en 1962.
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L’une des célébrités du faubourg appartient aux frères CHICHE.
Située Avenue DURANDO, à quelques encablures des Messageries, cette clinique d’accouchement dépoussière les habitudes ancestrales de ce pays et à travers lui de toutes les contrées méditerranéennes qui veut que les femmes donnent la vie au sein de leur chambre à coucher. Bien sur, les cliniques ROSETTI dans la rue du même nom, FERRARI à l’angle des rues Léon ROCHES et FOURCHAULT ainsi que celle de la rue de Nancy lui emboîtent le pas mais c’est DURANDO qui institue l’accouchement à la clinique. Inutile de dire combien fut long et douloureux l’Abandon des anciennes traditions dans un pays où chaque geste puise à la source du passé l’écriture de son avenir. Le téléphone arabe fonctionnant à merveille auprès des femmes, les nouveau-nés ouvrent, à présent, les yeux dans des établissements spécialement prévus. Certaines irréductibles résistent à ce grand pas vers la modernité, encouragées par des accoucheuses à l’ancienne.
Le Centre Villeneuve construit sur « le champ », un terrain vague où la jeunesse de la basseta s’adonne avec volupté aux jeux de l’enfance, ouvre ses portes en 1955, offrant ainsi à Bab El Oued, le dispensaire moderne digne d’une grande cité. Les médecins attachés au centre qui consultent gratuitement la veuve et l’orphelin, soignent, accompagnent, guérissent pour une somme modique, tout ce que le faubourg compte de souffrances.
L’essor de la médecine, voie dans laquelle s’engouffrent majoritairement les étudiants juifs, encourage les vocations. De nombreuses officines contribuent à la modernité de la médication même si les anciens remèdes, enveloppements d’alcool, ventouses, cataplasmes à la moutarde et au chou, massages à base d’huile chaude ou d’anisette, cuillerées de foie de morue, badigeons au henné résistent dans les mémoires de grands-mères.
La médecine gagne la partie. Les praticiens s’imprègnent totalement de la mentalité du faubourg dont ils sont originaires. La liste de ces hommes de bien qui visitaient parfois tout un immeuble, le téléphone arabe ayant fait son office sur la présence du docteur dans les parages, serait trop longue à énumérer mais ils méritent tous la reconnaissance de Bab El Oued.
A SUIVRE...........
Bonjour je possède des centaines d emballages de bastos ,camélia birtomeu et d'autre marque merci
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