samedi 27 octobre 2018

Amis pour la vie.... ...Malgré tout !

Amis pour la vie........
 ...Malgré tout !

                                                                              HUBERT ZAKINE

CHAPITRE 1



Jacky et Roland, commentaient la trahison de Richard leur ami d’enfance qui avait fauté avec Colette la petite amie de Paulo, leur frère d‘amitié. Jacky, le plus âgé comme le plus réfléchi, n’en revenait pas.

 --Purée mais il devenu fou ! Niquer Colette, la femme de Paulo, tu t’rends compte ?

Roland n’en pensait pas moins mais  tenta de minimiser la faute de Richard afin qu’elle ne déclenche un cataclysme au sein de la « bande. »

--C’est pas sa femme, c’est sa gonzesse !

--Et alors ? Ils sont ensemble depuis trois ans. Il la considère comme son épouse.

--S’il voulait que chacun la considère comme son épouse, il n’avait qu’à l’épouser, ce tête de con ! Ça fait deux ans qu’il lui promet le mariage.

--Il faut mieux être sourd qu’entendre ça ! A t’écouter, c’est de la faute de Paulo si Richard il a niqué Colette.

-- Dans un tribunal, tout bien considéré, les torts seraient partagés.

Jacky parut effaré devant l’argument de Roland.

--Pourquoi tu me parles de tribunal maintenant ? On n’est pas à Nuremberg, on est chez moi !

Roland chercha une porte de sortie  comme s’il était  coupable.

--Et puis, tu travestis la vérité ! Ajouta-t-il.

--Je travestis la vérité ? En quoi je travestis la vérité, dis-le moi parce je suis largué ! Richard  a niqué Colette oui ou non ?

-- Oui, pour l’avoir niquée, il l’a niquée !

-- Alors ? Qu’est-ce que tu veux de plus ?

--Que tu dises également  que Colette elle a niqué Richard !

Jacky connaissait suffisamment Roland pour savoir qu’il adorait mettre les points sur les i.

-- Il l’a niquée, elle l’a niqué…… Qu’est-ce que ça change ?

--Ah, ça change tout !

--Putain, j’vais péter un plomb !

--Pète si tu veux mais il n’empêche que, plomb ou pas plomb, tu travestis la vérité. Tu accuses Richard d’avoir  niqué Colette sans savoir si Colette, elle lui a fait du rentre dedans !

Jacky n’en pouvait plus alors que Roland, sûr de ses arguments, gardait son calme.

--Qu’est-ce que ça peut faire qu’elle lui ait fait du rentre dedans. Explique-moi pourquoi c’est si important.

--Ça le disculpe ! Paulo ne peut pas l’accuser de l’avoir fait exprès……je veux dire sciemment !

--Ah ouais, il a niqué Colette par hasard, sans le faire exprès…….sciemment comme tu dis !

--Dans un tribunal…………….

--Ah lâche-moi avec ton tribunal ! Et surtout, tu joues avec les mots……..du rentre dedans, n’importe quoi !

--Les mots ont un sens et Moi, le prof de français, je rétablis la vérité !

--Alors, toi, le prof de français, tu admets qu’il y a eu …euh……..niquade même si ce n’est pas très français ?

--Il y a eu …..niquade comme tu dis si bien !

--Alors, qu’est-ce qu’il te faut de plus ! Qu’il y ait eu  viol ?

--Non, puisqu’elle était consentante !

--Eh bien sûr qu’elle était consentante.

--Donc, ton phrasé est faux !

--Mon phrasé ? Achno adda mon phrasé ? Qu’est-ce qu’il vient faire mon phrasé là-dedans ?

 --Moi, j’aurais dit que Richard il a niqué AVEC Colette. La préposition Avec, ça change tout. Si tu dis AVEC, ça prouve qu’ils niquent tous les deux. Elle n’est pas violée et il est disculpé.

--Non, mais je rêve. Ça doit te taper sur le système, cette histoire. Je sais bien que tu es prof de français mais qui a parlé de viol ? Qui ?

--Justement, c’est parce que je ne suis pas un brèle comme toi, que je prépare sa défense.

Jacky marcha de long en large sans comprendre pourquoi Roland défendait Richard avec tant de véhémence.

--Sa défense ? Quelle défense ? Et pourquoi tu parles de disculper Richard ? Tu  ne défends pas un assassin, il n’a tué personne. Il a simplement niqué la gonzesse de son meilleur ami. Il ne va pas aller en prison, ni passer à ton fameux tribunal pour avoir niqué Colette et, pour ta gouverne, je te signale, si jamais tu penses qu’il mérite la mort,  que la peine de mort est abolie en France.

--Admettons ! Donc d’après toi, c’est uniquement une affaire de cul?

-- Une affaire de cul ou une affaire de quiquette, qu’est-ce que ça change ? Le tout c’est que Paulo, il est cocu.

--C’est vrai, le pauvre !

--Ah quand même ! Tu as compris. Hamdoullah !



Roland prit aussitôt le contre-pied comme s’il tirait un malin plaisir à trouver d’autres arguments en faveur de Richard.

--A la vérité, Paulo ne peut pas être cocu…..il attendit une réaction qui tardait aussi poursuivit-il : Eh, ouais, pour être cocu, il faut être  marié ! Un célibataire, il n’est pas cocu, il est tout au plus…….. banané mais pas cocufié !

--Oh putain, tu me fatigues la tête. On dirait que tu fais exprès de m’embrouiller.

--Je n’embrouille rien du tout ! J’expose simplement les faits !

--Ecoute, Maitre Isorni,  expose tout ce que tu veux mais, la vérité,  je préfère attendre Victor et Paulo pour prendre le relais parce que moi, j’abdique ! Ils ne vont pas tarder.





Chapitre 2



Victor fut le premier à débarquer chez Jacky qui ne lui laissa pas le temps de respirer.

--Jamais, tu devines ?

--Qu’est-ce que je dois deviner ?

--Si je te le dis, c’est pas la peine que tu devines !

--Oui mais tu me dis que jamais je devinerais alors, c’est même pas la peine que je cherche !

--Oh putain, que c’est difficile de se faire comprendre !

--Tu n’as qu’à parler français, je comprendrais !

Roland sentit que ses amis ne s’en sortiraient pas, aussi, il arrêta les frais !

-- Vous êtes  aussi cons l’un que l’autre ! Richard, il a niqué Colette !

--La Colette de Paulo ?

--Eh bien sûr, pas la Colette des Misérables !

-- Dans les Misérables, c’est pas Colette, c’est Cosette ! Rectifia Roland

--Alors, Richard  a niqué Colette ou Cosette ?

--Putain, il fait le con ou il est vraiment con ?

Victor sentit qu’il était temps d’arrêter de jouer l’incrédule.

--Vous êtes tellement nuls que ça m’amuse de vous berner ! Alors, comme ça, Richard, il a niqué Colette ! C’est Paulo qui vous l’a appris ou Colette….. ou bien Richard?

--Mais on s’en fout de savoir qui c’est qui nous l’a appris……l’essentiel, c’est que Richard il a donné le compte à la copine de Paulo.

--Ouais, mais tu es sûr, sûr…………

-- J’en suis sûr…c’est Paulo qui me l’a appris ! S’énerva Jacky.

Victor redevint sérieux.

--Richard a pété les plombs, ce n’est pas possible.

Bien que très contrarié, Roland considéra que Richard avait néanmoins des circonstances atténuantes.

--Il faut bien reconnaitre que Colette  faisait tout pour se faire remarquer avec sa poitrine agressive et son cul à rendre la vue à un aveugle.

 --Ah ça y est ! C’est de la faute de Colette si elle est belle ! Qu’est-ce tu aurais voulu, qu’elle s’habille comme une nonne. Demanda Jacky.

-- Entre s’habiller comme une nonne et avoir la mini-jupe à ras le bonbon, il y a la même différence qu’entre Raquel Welch et Paulette Carton ! Et puis, il faut bien le reconnaitre, même les aveugles voyaient qu’elle faisait tout pour accrocher le regard de Richard.

--Elle le draguait pas, elle est coquette, c’est une femme, tout simplement, elle aime plaire ! Plaida Jacky.

--Elle aime tellement plaire que chaque fois qu’elle me regarde, j’ai l’impression qu’elle m’envoie une invitation en trois exemplaires. Appuya Roland qui aurait bien aimé goûter au fruit défendu.

--Tu prends tes rêves pour de la réalité ! Regarde-toi dans la glace, tu ressembles au petit gros de Bud Abbot et Lou Costello !

--Va te faire un amant, va !

Malgré la gravité du moment, ils ne purent s’empêcher de s’esclaffer et de dérider une atmosphère bien pesante.

--C’est vrai qu’ils étaient comiques ces deux-là !



Jacky n’en démordait pas. Le seul fautif, c’était Richard !

--Comme il a dit l’autre, il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Lâcha Roland qui pensait que Colette avait tout bonnement récolté ce qu’elle avait semé.

--Putain, Roland, tu as fini de jouer les philosophes……. Pour tout dire, moi aussi, je trouve qu’elle draguait Richard. Enchaina Victor. Et même, on aurait dit que Paulo  s’en fichait !

Jacky, calmement, lentement, s’assit et tenta de le rallier à la cause de Paulo.

--Victor, même si elle draguait Richard, ce que je doute fortement, c’était une raison pour bananer Paulo ?

--Bien sûr que non ! Mais pour défendre Richard, Colette, ça doit être une bombe au lit !

--Mais, ce n’est pas le problème, tête de con ! Tu te rends compte ! Richard lui a tapé sa gonzesse ! Richard, c’était comme son frère.

-- Eh bien, si c’est comme son frère, ça ne sort pas de la famille ! Plaisanta Victor ce qui déplut souverainement à Jacky qui se désolait de ne pas avoir réussi à  mobiliser Victor à sa cause.

Il prit le téléphone et s’isola pour passer un coup de fil à Paulo  en maugréant.

--Putain ! Plus con tu meurs !



--Alors,  il vient ou il ne vient pas? Demanda Roland.

--Aouah, il est trop énervé.

--Je n’aurais pas dû le laisser seul. Avoua Victor.

--Pourquoi, il a peur du loup garou?

Sans faire attention à la boutade de Roland, Victor enfonça le clou.

--C’est qu’il faisait une drôle de tête !

--Si c’est que ça, il  a toujours  eu une drôle de tête ! Se rappela Roland.

-- Avant qu’il rapplique, s’il rapplique un jour, si on parlait un chouïa des gros tétés de Colette ? Proposa Victor qui n’appréciait pas du tout les discussions sérieuses.

--C’est vrai qu’elle a de sacrés nichons! Enchaina Roland.

--Il a dû se régaler, ce pourri ?

--Tu crois que Paulo avait conscience de ce qu’il avait entre les mains ?

--Aouah, les tétés, ce n’est pas sa tasse de thé ! Oh putain, en plus, je fais des vers sans en avoir l’air comme Victor Hugo les faisait sur son pot.

--Putain, tu connais tes classiques, hein !

--Tu crois que Paulo n’aime pas les tétés ?

--Il les aime….comme il aime la soubressade ou les beignets arabes. Il n’en ferait pas des folies……..contrairement à moi !

--Et à moi !

--Oh, vous avez fini, ouais ! On dirait que ça vous  en touche une sans faire bouger l’autre ! S’emporta Jacky qui ne comprenait pas la désinvolture dont faisait preuve ses amis.

Victor, sans se soucier de la remarque de Jacky, persévéra, encouragé par Roland.

--Purée, en parlant de folie…..

--Oh c’est fini, ouais ! Répéta Jacky.

--Lâche-nous un peu, monsieur casse-couilles.

Roland sentant l’atmosphère devenir belliqueuse préféra changer de sujet.

-- Et s’ils  arrivent en même temps ?

--Paulo et Richard ?

--Non Laurel et Hardy, eh bien sûr, Paulo et Richard.

--Mais tu n’as pas dit que Paulo ne venait pas ?

--Avec lui, on ne sait jamais !

--Oh tu déconnes ?

--Ce que je sais, si Paulo vient c’est qu’il se sera calmé. Soit tranquille, Jacky, il n’y aura pas de Saint- Barthélémy chez toi !

Roland, éternellement optimiste, tempéra ses amis.

--Aouah,  il n’est pas du genre à se battre pour une gonzesse, croyez-moi ! Je me rappelle, à Alger, il n’avait pas bronché quand la petite Carmen, elle lui avait préféré  Capo.

--Il avait 12 ans ! C’est tout juste s’il ne faisait pas encore pipi au lit.

Le rire était entré en douceur dans leurs propos. Roland était aux anges. Même Jacky plaisantait  en se souvenant de leur jeunesse. Ils profitaient de l’absence de Paulo et Richard pour redessiner l’amitié avec un A majuscule en redevenant les chitanes algérois qu’au fond, ils n’avaient jamais cessé d’être.

--Bon, c’est pas tout que Paulo vienne ou pas, Richard, lui,  va venir. Prévint Jacky.

-- Qu’on crève l’abcès une bonne fois pour toutes et puis basta !

--Basta, c’est bien gentil mais le cocu dans l’affaire, c’est Paulo et seulement Paulo ! Se lamenta Jacky qui redevint l’empêcheur de tourner en rond.

--C’est pas toi non plus ! A moins que……

--Va niquer les mouches, va !

Victor, qui faisait toujours confiance à la fatalité orientale, ne se démonta pas.

--Aouah, quand ils se verront,  ils vont tomber  dans les bras l’un de l’autre……et peut-être, ils  vont comparer les performances de Colette au lit.

--Oyé, oyé, la nouvelle madame Soleil est arrivée. S’écria Roland.

--La nouvelle tête de con ouais ! Non, mais tu entends ce que tu dis !

--Eh bien, quoi ! Ce n’est pas ce qu’on faisait quand on était jeune ?  Comparer les gonzesses !

--Prenez le relais parce que la crise cardiaque, elle me guette.





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire