...Malgré tout !
CHAPITRE 1
Jacky et Roland, commentaient
la trahison de Richard leur ami d’enfance qui avait fauté avec Colette la
petite amie de Paulo, leur frère d‘amitié. Jacky, le plus âgé comme le plus
réfléchi, n’en revenait pas.
--Purée
mais il devenu fou ! Niquer Colette, la femme de Paulo, tu t’rends
compte ?
Roland n’en pensait
pas moins mais tenta de minimiser la
faute de Richard afin qu’elle ne déclenche un cataclysme au sein de la « bande. »
--C’est pas sa femme, c’est sa
gonzesse !
--Et alors ? Ils sont ensemble depuis
trois ans. Il la considère comme son épouse.
--S’il voulait que chacun la considère comme
son épouse, il n’avait qu’à l’épouser, ce tête de con ! Ça fait deux ans qu’il
lui promet le mariage.
--Il faut mieux être sourd qu’entendre
ça ! A t’écouter, c’est de la faute de Paulo si Richard il a niqué Colette.
-- Dans un tribunal, tout bien considéré, les
torts seraient partagés.
Jacky parut effaré
devant l’argument de Roland.
--Pourquoi tu me parles de tribunal
maintenant ? On n’est pas à Nuremberg, on est chez moi !
Roland chercha une
porte de sortie comme s’il était coupable.
--Et puis, tu travestis la vérité ! Ajouta-t-il.
--Je travestis la vérité ? En quoi je travestis
la vérité, dis-le moi parce je suis largué ! Richard a niqué Colette oui ou non ?
-- Oui, pour l’avoir niquée, il
l’a niquée !
-- Alors ? Qu’est-ce que tu veux
de plus ?
--Que tu dises également que Colette elle a niqué Richard !
Jacky connaissait
suffisamment Roland pour savoir qu’il adorait mettre les points sur les i.
-- Il l’a niquée, elle l’a
niqué…… Qu’est-ce que ça change ?
--Ah, ça change tout !
--Putain, j’vais péter un plomb !
--Pète si tu veux mais il n’empêche que,
plomb ou pas plomb, tu travestis la vérité. Tu accuses Richard
d’avoir niqué Colette sans savoir si Colette,
elle lui a fait du rentre dedans !
Jacky n’en pouvait
plus alors que Roland, sûr de ses arguments, gardait son calme.
--Qu’est-ce que ça peut faire qu’elle lui ait
fait du rentre dedans. Explique-moi pourquoi c’est si important.
--Ça le disculpe ! Paulo ne peut pas
l’accuser de l’avoir fait exprès……je veux dire sciemment !
--Ah ouais, il a niqué Colette par hasard,
sans le faire exprès…….sciemment comme tu dis !
--Dans un tribunal…………….
--Ah lâche-moi avec ton tribunal ! Et
surtout, tu joues avec les mots……..du rentre dedans, n’importe quoi !
--Les mots ont un sens et Moi, le prof de
français, je rétablis la vérité !
--Alors, toi, le prof de français, tu admets
qu’il y a eu …euh……..niquade même si ce n’est pas très français ?
--Il y a eu …..niquade comme tu dis si
bien !
--Alors, qu’est-ce qu’il te faut de
plus ! Qu’il y ait eu viol ?
--Non, puisqu’elle était consentante !
--Eh bien sûr qu’elle était consentante.
--Donc, ton phrasé est faux !
--Mon phrasé ? Achno adda mon
phrasé ? Qu’est-ce qu’il vient faire mon phrasé là-dedans ?
--Moi,
j’aurais dit que Richard il a niqué AVEC Colette. La préposition Avec, ça change
tout. Si tu dis AVEC, ça prouve qu’ils niquent tous les deux. Elle n’est pas
violée et il est disculpé.
--Non, mais je rêve. Ça doit te taper sur le
système, cette histoire. Je sais bien que tu es prof de français mais qui a
parlé de viol ? Qui ?
--Justement, c’est parce que je ne suis pas
un brèle comme toi, que je prépare
sa défense.
Jacky marcha de
long en large sans comprendre pourquoi Roland défendait Richard avec tant de
véhémence.
--Sa défense ? Quelle défense ? Et
pourquoi tu parles de disculper Richard ? Tu ne défends pas un assassin, il n’a tué
personne. Il a simplement niqué la gonzesse de son meilleur ami. Il ne va pas aller
en prison, ni passer à ton fameux tribunal pour avoir niqué Colette et, pour ta
gouverne, je te signale, si jamais tu penses qu’il mérite la mort, que la peine de mort est abolie en France.
--Admettons ! Donc d’après toi, c’est
uniquement une affaire de cul?
-- Une affaire de cul ou une affaire de
quiquette, qu’est-ce que ça change ? Le tout c’est que Paulo, il est cocu.
--C’est vrai, le pauvre !
--Ah quand même ! Tu as compris. Hamdoullah !
Roland prit
aussitôt le contre-pied comme s’il tirait un malin plaisir à trouver d’autres
arguments en faveur de Richard.
--A la vérité, Paulo ne peut pas être cocu…..il attendit une réaction qui tardait aussi
poursuivit-il : Eh, ouais, pour être
cocu, il faut être marié ! Un
célibataire, il n’est pas cocu, il est tout au plus…….. banané mais pas cocufié !
--Oh putain, tu me fatigues la tête. On
dirait que tu fais exprès de m’embrouiller.
--Je n’embrouille rien du tout !
J’expose simplement les faits !
--Ecoute, Maitre Isorni, expose tout ce que tu veux mais, la vérité, je préfère attendre Victor et Paulo pour
prendre le relais parce que moi, j’abdique ! Ils ne vont pas tarder.
Chapitre 2
Victor fut le
premier à débarquer chez Jacky qui ne lui laissa pas le temps de respirer.
--Jamais, tu devines ?
--Qu’est-ce que je dois deviner ?
--Si je te le dis, c’est pas la peine que tu
devines !
--Oui mais tu me dis que jamais je
devinerais alors, c’est même pas la peine que je cherche !
--Oh putain, que c’est difficile de se faire
comprendre !
--Tu n’as qu’à parler français, je comprendrais !
Roland sentit que
ses amis ne s’en sortiraient pas, aussi, il arrêta les frais !
-- Vous êtes
aussi cons l’un que l’autre ! Richard, il a niqué Colette !
--La Colette de Paulo ?
--Eh bien sûr, pas la Colette des
Misérables !
-- Dans les Misérables, c’est pas Colette,
c’est Cosette ! Rectifia
Roland
--Alors, Richard a niqué Colette ou Cosette ?
--Putain, il fait le con ou il est vraiment
con ?
Victor sentit qu’il
était temps d’arrêter de jouer l’incrédule.
--Vous êtes tellement nuls que ça m’amuse de
vous berner ! Alors, comme ça, Richard, il a niqué Colette ! C’est
Paulo qui vous l’a appris ou Colette….. ou bien Richard?
--Mais on s’en fout de savoir qui c’est qui
nous l’a appris……l’essentiel, c’est que Richard il a donné le compte à la
copine de Paulo.
--Ouais, mais tu es sûr, sûr…………
-- J’en suis sûr…c’est Paulo qui me l’a
appris ! S’énerva
Jacky.
Victor redevint
sérieux.
--Richard a pété les plombs, ce n’est pas
possible.
Bien que très
contrarié, Roland considéra que Richard avait néanmoins des circonstances
atténuantes.
--Il faut bien reconnaitre que Colette faisait tout pour se faire remarquer avec sa
poitrine agressive et son cul à rendre la vue à un aveugle.
--Ah
ça y est ! C’est de la faute de Colette si elle est belle ! Qu’est-ce tu
aurais voulu, qu’elle s’habille comme une nonne. Demanda Jacky.
-- Entre s’habiller comme une nonne et avoir
la mini-jupe à ras le bonbon, il y a la même différence qu’entre Raquel Welch
et Paulette Carton ! Et puis, il faut bien le reconnaitre, même les
aveugles voyaient qu’elle faisait tout pour accrocher le regard de Richard.
--Elle le draguait pas, elle est coquette,
c’est une femme, tout simplement, elle aime plaire ! Plaida Jacky.
--Elle aime tellement plaire que chaque fois
qu’elle me regarde, j’ai l’impression qu’elle m’envoie une invitation en trois
exemplaires. Appuya Roland
qui aurait bien aimé goûter au fruit défendu.
--Tu prends tes rêves pour de la
réalité ! Regarde-toi dans la glace, tu ressembles au petit gros de Bud Abbot
et Lou Costello !
--Va te faire un amant, va !
Malgré la gravité
du moment, ils ne purent s’empêcher de s’esclaffer et de dérider une atmosphère
bien pesante.
--C’est vrai qu’ils étaient comiques ces
deux-là !
Jacky n’en démordait
pas. Le seul fautif, c’était Richard !
--Comme il a dit l’autre, il n’est pire
aveugle que celui qui ne veut pas voir. Lâcha Roland qui pensait que Colette avait tout bonnement récolté ce
qu’elle avait semé.
--Putain, Roland, tu as fini de jouer les
philosophes……. Pour tout dire, moi aussi, je trouve qu’elle draguait Richard. Enchaina Victor. Et même, on aurait dit que Paulo s’en fichait !
Jacky, calmement,
lentement, s’assit et tenta de le rallier à la cause de Paulo.
--Victor, même si elle draguait Richard, ce
que je doute fortement, c’était une raison pour bananer Paulo ?
--Bien sûr que non ! Mais pour défendre
Richard, Colette, ça doit être une bombe au lit !
--Mais, ce n’est pas le problème, tête de
con ! Tu te rends compte ! Richard lui a tapé sa gonzesse !
Richard, c’était comme son frère.
-- Eh bien, si c’est comme son
frère, ça ne sort pas de la famille ! Plaisanta Victor ce qui déplut
souverainement à Jacky qui se désolait de ne pas avoir réussi à mobiliser Victor à sa cause.
Il prit le
téléphone et s’isola pour passer un coup de fil à Paulo en maugréant.
--Putain ! Plus con tu meurs !
--Alors, il vient ou il ne vient pas? Demanda
Roland.
--Aouah, il est trop énervé.
--Je n’aurais pas dû le laisser seul. Avoua Victor.
--Pourquoi, il a peur du loup garou?
Sans faire
attention à la boutade de Roland, Victor enfonça le clou.
--C’est qu’il faisait une drôle de
tête !
--Si c’est que ça, il a toujours eu une drôle de tête ! Se rappela Roland.
-- Avant qu’il rapplique, s’il rapplique un
jour, si on parlait un chouïa des gros tétés de Colette ? Proposa Victor qui n’appréciait pas du tout
les discussions sérieuses.
--C’est vrai qu’elle a de sacrés nichons! Enchaina Roland.
--Il a dû se régaler, ce pourri ?
--Tu crois que Paulo avait conscience de ce
qu’il avait entre les mains ?
--Aouah, les tétés, ce n’est pas sa tasse de
thé ! Oh putain, en plus, je fais des vers sans en avoir l’air comme Victor
Hugo les faisait sur son pot.
--Putain, tu connais tes classiques,
hein !
--Tu crois que Paulo n’aime pas les
tétés ?
--Il les aime….comme il aime la soubressade
ou les beignets arabes. Il n’en ferait pas des folies……..contrairement à
moi !
--Et à moi !
--Oh, vous avez fini, ouais ! On dirait
que ça vous en touche une sans
faire bouger l’autre ! S’emporta Jacky qui ne comprenait pas la désinvolture dont faisait
preuve ses amis.
Victor, sans se
soucier de la remarque de Jacky, persévéra, encouragé par Roland.
--Purée, en parlant de folie…..
--Oh c’est fini, ouais ! Répéta Jacky.
--Lâche-nous un peu, monsieur
casse-couilles.
Roland sentant
l’atmosphère devenir belliqueuse préféra changer de sujet.
-- Et s’ils
arrivent en même temps ?
--Paulo et Richard ?
--Non Laurel et Hardy, eh bien sûr, Paulo et
Richard.
--Mais tu n’as pas dit que Paulo ne venait
pas ?
--Avec lui, on ne sait jamais !
--Oh tu déconnes ?
--Ce que je sais, si Paulo vient c’est qu’il
se sera calmé. Soit tranquille, Jacky, il n’y aura pas de Saint- Barthélémy
chez toi !
Roland, éternellement
optimiste, tempéra ses amis.
--Aouah, il n’est pas du genre à se battre pour une
gonzesse, croyez-moi ! Je me rappelle, à Alger, il n’avait pas bronché
quand la petite Carmen, elle lui avait préféré
Capo.
--Il avait 12 ans ! C’est tout juste
s’il ne faisait pas encore pipi au lit.
Le rire était entré
en douceur dans leurs propos. Roland était aux anges. Même Jacky plaisantait en se souvenant de leur jeunesse. Ils profitaient de l’absence de Paulo
et Richard pour redessiner l’amitié avec un A majuscule en redevenant les chitanes algérois qu’au fond, ils
n’avaient jamais cessé d’être.
--Bon, c’est pas tout que Paulo vienne ou
pas, Richard, lui, va venir. Prévint Jacky.
-- Qu’on crève l’abcès une bonne fois pour
toutes et puis basta !
--Basta,
c’est bien gentil mais le cocu dans l’affaire, c’est Paulo et seulement
Paulo ! Se lamenta
Jacky qui redevint l’empêcheur de tourner en rond.
--C’est pas toi non plus ! A moins
que……
--Va niquer les mouches, va !
Victor, qui faisait
toujours confiance à la fatalité orientale, ne se démonta pas.
--Aouah,
quand ils se verront, ils vont
tomber dans les bras l’un de l’autre……et
peut-être, ils vont comparer les
performances de Colette au lit.
--Oyé, oyé, la nouvelle madame Soleil est
arrivée. S’écria Roland.
--La nouvelle tête de con ouais ! Non,
mais tu entends ce que tu dis !
--Eh bien, quoi ! Ce n’est pas ce qu’on
faisait quand on était jeune ? Comparer les gonzesses !
--Prenez le relais parce que la crise
cardiaque, elle me guette.
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