mardi 7 juin 2016

OUVRAGES DE HUBERT ZAKINE -2-



QUELQUES OUVRAGES DE BIBI SONT EPUISES.
AUSSI JE ME PROPOSE DE LES PUBLIER (QUELQUES PAGES PAR JOUR DU DEBUT A LA FIN ) AFIN DE VOUS EN FAIRE PROFITER.
ON DEBUTE PAR :

BAB EL OUED POUR MEMOIRE. -2-

Et Bab El Oued dans tout ça ? Y suit son p'tit bonhomme de chemin avec les Italiens, les Espagnols, les Maltais, les Mahonnais qui se font suer le burnous, mon ami, comme des profiteurs de colonialistes qui s'en mettent plein les poches trouées, sous le soleil exactement. Le soleil, Kaddour pour les intimes, mieux qu'à Acapulco que personne y connaît encore pace que Luis Mariano il est pas né et que sa mère, la pauvre, elle sait même pas que son fils y va devenir la coqueluche de toutes les filles d'Algérie. Aille, qu'elles sont jolies les filles de mon pays ! Larzèze à sa mère!
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Les mauvais garçons y jouent du couteau, mieux que le boucher de la rue de la Lyre qu'elle, non plus, elle existe pas encore. Tout ça pour les beaux yeux d'une belle que, total, elle est bichelaouère qu'elle en peut plus. Seulement oilà, des femmes y'en a pas bezef à se mettre au lit, au lait avec des croissants chauds. Alors, obligé, tous les hommes y se morflent l'œil pour faire les zigotos. Des morts, j'vous dis pas ! Allez, va, j'vous le dis ! En veux-tu en voilà. Pas assez, les épidémies, la peste, le choléra !
Reusement, la France elle fait la mata. Mon ami, le premier qui fait le zouave, ni une ni deux, enrôlé chez les zouaves ! Tu l'as voulu, tu l'as eu, et vogue la galère jusqu'au pont de l'Alma.
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La casbah judéo-arabe, toute en discrétion et en prière, raïben, elle voit ses ruelles éventrées par le génie militaire qu'il en touche pas une en compréhension de la mentalité du pays et de ses habitants. Zarmah, le génie y veut aérer la vue. Qué génie ! Babao ouais !
Total, à perte de vue, la fournaise elle envahit le quartier. Avant, le soleil, y se contentait de brûler les terrasses qu'elles s'affalaient les unes sur les autres, la partouze, j’vous dis pas ! Maint’nant, la s’rannah, j’vous dis pas non plus !
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Pendant ce temps, les juifs comme des gobieux, lassés des sévices de l'Ottoman, y rendent service aux Français. Topographes, y connaissent le topo. Banquiers de la Régence, y régentent le change des différentes monnaies du pays. Tailleurs, y se taillent la part du lion dans la confection de tenues militaires plus adaptées au climat. Linguistes, y z'interprêtent, y traduisent, y discutent. Y tchatchent, quoi !
Quand les chefs de la nation juive, Jacob Bacri et Léon Juda Ben Duran y sont allés offrir (offrir, mon œil !) les services de la communauté au chef de la conquête, le Général de Bourmont, rien y connaissait de l'Algérie ! Alors, fissa-fissa, la France, elle l’a pris dans ses bras, comme elle dit la chanson !
Le général, il a cru en sa bonne étoile "de David" et en retour, il a reçu son bâton de maréchal. Des notables à la table de de Bourmont. Un p'tit verre de Bourbon contre un verre d'anisette, la kémia en plus ! Tramousses et compagnie.
Ex-"drogman" du Dey, le "juif Duran" drogué du pouvoir y devient ! Comme il est cul et djellaba avec Abd el Kader, les Français y le nomment ambassadeur auprès du Comte Drouet d’Erlon, 1er gouverneur général des Possessions françaises d'Afrique du Nord, Ba ! Ba ! Ba ! Dé !
Déjà, qu'il était "oukil" de l'Émir ! Ambassadeur, quoi ! C’est un oukil utile.
Pour les Français, Léon Juda Ben Duran y devient "Sieur Duran D'Alger". Zarmah, ça fait plusse mieux. Il a rajouté un D à son nom depuis que le Dey il a perdu l’Algérie aux « tchic-tchic ».
En tous les cas, la casbah judéo-arabe, petit à petit elle s'agrandit. Et la France, elle se croit en terrain conquis. Comme chez sa mère ! Sa mère-patrie, en quelque sorte !



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