samedi 5 avril 2014

MON ENFANCE A L'ESPLANADE DE HUBERT ZAKINE

MON ENFANCE A L'ESPLANADE DE H. ZAKINE
 
Photo : MON ENFANCE A L'ESPLANADE DE H. ZAKINE

Ma rue, c'était la rue Thuillier. (VOIR PHOTO)
Elle était coincée entre  l'avenue Malakoff et la rue Rochambeau.   
Tout au long des deux trottoirs, les champions  du jeu des noyaux  y s'agglutinaient en proposant leur plus petit  noyau appelée tapette aux viseurs sachant viser. Les moins laouères y dégommaient la tapette pour gagner dix, vingt ou trente noyaux (plus le challenge, il était difficile et plus le lot de noyaux gagnés il était important). 
Cette rue elle était le domaine des chitanes en culottes courtes qui s'adonnaient aux jeux d'enfants, toupie, savate, tchapp's, matches de tête dans une entrée de maison, taouète, papa vinga, carrioles etc...... 
Mais avec le jardin qui la jouxtait, on la délaissait aux grand soulagement des riverains. La particularité de ma rue était connue des tous ses habitants et seulement de ses habitants. En effet,  contrairement aux édifices traditionnels, deux immeubles y tapaient la feinte en possédant une double entrée. Comme si les architectes y savaient que les chitanes de l'Esplanade, c'était voyou et compagnie ! 
Ainsi, dès qu'un agent de police y se pointait, on se taillait par la rue  Thuillier et on ressortait rue Rochambeau  ou avenue Malakoff. La classe.  Ni vu, ni connu ! Encore aujourd'hui, les agents (on disait pas flic à l'époque) contrairement à la grande Zohra, y z'ont rien compris !
Attention, on était pas des gangsters. Raïeb de nous, on cassait pas trois pattes à un canard mais que des carreaux sans faire exprès,  en se prenant pour Kopa, Fontaine et consort. Total, on jouait au foot  comme des unijambistes. 

/////

Un p'tit chouïa d'érudition pour ceux qui veulent pas mourir idiot ! 
Napoléon III qu'il était venu à Alger en 1861, il avait demandé à sa femme l'impératrice Eugénie d'aller voir si là-bas, il y était ! Elle avait du lui casser les bonbons ! 
Alors, elle s'est promenée dans les rues et elle a attrapé une insolation. Obligé, la pauvrette, elle avait dû oublier son ombrelle chochotte. A savoir ce qu'elle a fait à son empereur de mari pour regagner ses grâces, toujours est-il (ne croyez pas que je parle toujours comme ça, hein!) qu'elle a demandé à l'empereur de planter des arbres parce que, décidément, y avait trop de soleil, en Algérie. 
Qu'est-ce qu'elle croyait, celle là-là ? Qu'en l'Algérie, y faisait un temps pourri comme à Paris ! 
Et mon empereur, cucu la praline comme tout, il a dessiné lui même les trouées des boulevards Laferrière et Général Farre futur Guillemin avec plein d'ombres et une tonne de verdure. Et voilà, l'histoire du jardin Guillemin! Ça vous en bouche un coin,  hein ?Ma rue, c'était la rue Thuillier. (VOIR PHOTO)
Elle était coincée entre l'avenue Malakoff et la rue Rochambeau.
Tout au long des deux trottoirs, les champions du jeu des noyaux y s'agglutinaient...
en proposant leur plus petit noyau appelée tapette aux viseurs sachant viser. Les moins laouères y dégommaient la tapette pour gagner dix, vingt ou trente noyaux (plus le challenge, il était difficile et plus le lot de noyaux gagnés il était important).
Cette rue elle était le domaine des chitanes en culottes courtes qui s'adonnaient aux jeux d'enfants, toupie, savate, tchapp's, matches de tête dans une entrée de maison, taouète, papa vinga, carrioles etc......
Mais avec le jardin qui la jouxtait, on la délaissait aux grand soulagement des riverains. La particularité de ma rue était connue des tous ses habitants et seulement de ses habitants. En effet, contrairement aux édifices traditionnels, deux immeubles y tapaient la feinte en possédant une double entrée. Comme si les architectes y savaient que les chitanes de l'Esplanade, c'était voyou et compagnie !
Ainsi, dès qu'un agent de police y se pointait, on se taillait par la rue Thuillier et on ressortait rue Rochambeau ou avenue Malakoff. La classe. Ni vu, ni connu ! Encore aujourd'hui, les agents (on disait pas flic à l'époque) contrairement à la grande Zohra, y z'ont rien compris !
Attention, on était pas des gangsters. Raïeb de nous, on cassait pas trois pattes à un canard mais que des carreaux sans faire exprès, en se prenant pour Kopa, Fontaine et consort. Total, on jouait au foot comme des unijambistes.

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Un p'tit chouïa d'érudition pour ceux qui veulent pas mourir idiot !
Napoléon III qu'il était venu à Alger en 1861, il avait demandé à sa femme l'impératrice Eugénie d'aller voir si là-bas, il y était ! Elle avait du lui casser les bonbons !
Alors, elle s'est promenée dans les rues et elle a attrapé une insolation. Obligé, la pauvrette, elle avait dû oublier son ombrelle chochotte. A savoir ce qu'elle a fait à son empereur de mari pour regagner ses grâces, toujours est-il (ne croyez pas que je parle toujours comme ça, hein!) qu'elle a demandé à l'empereur de planter des arbres parce que, décidément, y avait trop de soleil, en Algérie.
Qu'est-ce qu'elle croyait, celle là-là ? Qu'en l'Algérie, y faisait un temps pourri comme à Paris !
Et mon empereur, cucu la praline comme tout, il a dessiné lui même les trouées des boulevards Laferrière et Général Farre futur Guillemin avec plein d'ombres et une tonne de verdure. Et voilà, l'histoire du jardin Guillemin! Ça vous en bouche un coin, hein ?
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Napoléon, c'est bien joli à Paris mais nous, à l'Esplanade, on avait aussi, quelques Empereurs.
Prenez Antoine Espig qui s'installe rue Delacroix en 1876 pour le commerce du safran importé d'Espagne...
. De fil en aiguille, la famille crée la marque du fameux safran Spigol que tout le monde s'arrache et, pas seulement, en Algérie.
C'est comme Grosoli, l'empereur du créponné, des tranches napolitaines et des bombes glacées où vous croyez qu'il s'est installé? Rue Lazerges, à l'Esplanade!
Et le vin ne sera pas Monserrat comme le chante le fameux slogan mais le Royal Kébir de Frederic Lung même que ses entrepôts y sont situés au 9 avenue Malakoff.
Idem pour les sommiers Royal indéformables, inusables et solides qui font concurrence aux sommiers Mondial.
Le Majestic qui appartient au maltais Seiberras (chof, l'érudition!) c'est paraît-il, le plus grand cinéma de France, et peut-être d'Europe et tant qu'on y est, pourquoi pas, du monde!
Albert Yvel, enfant de Bab El Oued, y décroche son premier titre européen des poids lourds contre l’Espagnol Paco Bueno sur la scène du Majestic puis conserve sa couronne en 1947 au stade de Saint-Eugène contre l’Italien Tontini, au milieu d’une cohue indescriptible. Purée, qu'est-ce qu'on est fort à l'Esplanade.
Photo : MON ENFANCE A L'ESPLANADE DE H. ZAKINE

Napoléon, c'est bien joli à Paris mais nous, à l'Esplanade, on avait  aussi, quelques Empereurs. 
Prenez Antoine Espig qui s'installe rue Delacroix en 1876 pour le commerce du safran importé d'Espagne. De fil en aiguille, la famille crée la marque du  fameux safran Spigol que tout le monde s'arrache et, pas seulement, en Algérie. 
C'est comme Grosoli, l'empereur du créponné, des tranches napolitaines et des bombes glacées où vous croyez qu'il s'est installé? Rue Lazerges, à l'Esplanade! 
Et le vin ne sera pas Monserrat comme le chante le fameux slogan mais  le Royal Kébir de Frederic Lung  même que ses  entrepôts y sont  situés au 9 avenue Malakoff. 
Idem pour  les sommiers Royal indéformables, inusables et  solides qui font concurrence aux sommiers Mondial. 
Le Majestic qui appartient au maltais Seiberras (chof, l'érudition!) c'est paraît-il, le plus grand cinéma de France, et peut-être d'Europe et tant qu'on y est, pourquoi pas, du monde! 
Albert Yvel, enfant de Bab El Oued, y décroche son premier titre européen des poids lourds contre l’Espagnol Paco Bueno sur la scène du Majestic puis conserve sa couronne en 1947 au stade de Saint-Eugène contre l’Italien Tontini,  au milieu d’une cohue indescriptible. Purée, qu'est-ce qu'on est fort à l'Esplanade. 
Le sport, c'était la raison de vivre de la jeunesse. Les clubs y poussent comme des champignons: l’Elan de Bab El Oued, Pro Patria,   C.C.B.E.O. club cycliste de bab el oued même que Hubert Ferrer, il a tapé quelques tours de France, Algeria Sports,  Footbal Club Rochambeau où Marcel Salva il a fait ses premiers pas, Sporting Club Algerois, le fameux Spadegna, équipe des porteurs d’espadrilles,  Joyeuse Union Algeroise,  Racing Club Nelson,  Sport Athletique Bab El Oued, Volley Club  Habitations Bon Marche, j'en passe et des meilleurs.
C’est en 1949 que le stade Marcel Cerdan il est inauguré à la Consolation. Alphonse Halimi, apprenti-tailleur,  chez mon oncle, y rangera définitivement son  aiguille d’apiéceur et sa pelote d’épingles avant de donner une véritable  tlérah à l’italien Mario D’Agata pour devenir  champion du monde des poids coqs.  
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Le sport, c'était la raison de vivre de la jeunesse. Les clubs y poussent comme des champignons: l’Elan de Bab El Oued, Pro Patria, C.C.B.E.O. club cycliste de bab el oued même que Hubert Ferrer, il a tapé quelques tours de France, Algeria Sports, Footbal Club Rochambeau où Marcel Salva il a fait ses premiers pas, Sporting Club Algerois, le fameux Spadegna, équipe des porteurs d’espadrilles, Joyeuse Union Algeroise, Racing Club Nelson, Sport Athletique Bab El Oued, Volley Club Habitations Bon Marche, j'en passe et des meilleurs.
C’est en 1949 que le stade Marcel Cerdan il est inauguré à la Consolation. Alphonse Halimi, apprenti-tailleur, chez mon oncle, y rangera définitivement son aiguille d’apiéceur et sa pelote d’épingles avant de donner une véritable tlérah à l’italien Mario D’Agata pour devenir champion du monde des poids coqs.
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