dimanche 28 octobre 2012

DEUX GRANDS DE LA MUSIQUE JUDEO ARABE





LA TOMBE DU GRAND DE LA MUSIQUE JUDEO ARABE SAUL "MOUZINO" DURAND AU CIMETIERE DE SAINT EUGENE

Chaouel ou Saül DURAND dit le Maalem Mouzino né le 29 décembre 1865 à Constantine. Fils de Moïse DURAND et Hanina ABOUCAYA (juive d’origine tunisienne).
Très jeune, il se familiarise avec le monde artistique de la musique. Il participe souvent avec son père Moïse dans les différentes Nechrate et Touhifate organisées par la communauté juive dans la vielle ville de Constantine. En riche commerçant, son père organise des soirées privées au sein de leur demeure d’été à Koudyate Âbed. C’est au cours de ces soirées qu’il va rencontrer de nombreux musiciens dont le fameux Abrahem Fitoussi (l’oncle de la chanteuse Alice Fitoussi) qui va l’initier aux premières notions de la musique.
 Lorsque sa famille quitte Constantine pour s’installer à Alger, il s’est mis rapidement à fréquenter les cafés maures où se produisaient les grands maîtres de renom tels que Ben Farachou et Ben Ali Sfindja qui fut son maître direct en l’initiant à la çanaa et aux genres apparentés. Par la suite, ce dernier (Sfindja) l’intégre officiellement dans son orchestre à côté de ses disciples Ben Tefahi, Edmond Yafil, Eliaho Serror, Saïdi, Shaloum…etc.
Dans ces soirées il rencontrera trois personnages qui vont faciliter son intégration dans le milieu algérois (un milieu plutôt hermétique et difficile d’accès aux étrangers) ; ces personnages vont également l’appuyer durant toute sa carrière professionnelle et avec qui il va nouer une relation d’amitié sans égale !
En artiste virtuose, il maîtrisa pratiquement tous les instruments. Il excella dans le violon comme dans la Kouitra, mais son instrument de prédilection pour l’exécution de la Nouba reste le R’bab (Feu Sid Ali Benmerabet, ancien professeur à Eldjazaïria-Elmoussilia qui était un véritable mélomane et collectionneur  et qui possédait de nombreux objets ayant appartenus à de célèbres musiciens algérois, disposait du R’bab de Mouzino ainsi que de son violon).
Mouzino enregistra une centaine de disques dans tous les genres (Nouba, Neqlabates, Âroubi, Hawzi, Qadriate et Zendani). Ces enregistrements sont aujourd’hui (comme hier – années 1940 -) d’un grand apport à l’étude de la musique. En effet, il nous donne une idée très claire sur l’évolution qu’a connu la çanaa à travers le temps.
                                                 
Il décède à Alger, le 2 février 1928 à 8h du matin.





LA TOMBE DU GRAND DE LA MUSIQUE JUDEO ARABE NATHAN EDMOND YAFIL      AU CIMETIERE DE SAINT EUGENE

Edmond Nathan Yafil : Le precursseur.
Juif indigène algérois, Edmond Nathan Yafil, est né en 1874. Enfant, il hante les cafés maures, lieux traditionnels de pratique et de transmission de la musique andalouse. C’est là que se produit quotidiennement le plus grand Maître musulman du 19ème siècle, Mohammed Ben Ali Sfindja.
Cette obstination et cette envie insatiable d’apprendre la musique classique date de l’époque où, âgé de deux ou trois ans, son père, Makhlouf Yafil, a pris l’habitude de l’emmener  avec lui dans certains cafés d’Alger. Aux cotés de son géniteur, lui-même mélomane, Edmond Nathan  assiste à ses premiers galas et commence à se nourrir de mélodies andalouses qu’interprètent de grands musiciens, dont son préféré, Mohammed Sfindja. (…)
Mû par la volonté et le souci de léguer à la postérité l’héritage musical andalou, ou du moins ce qu’il en reste, Yafil redouble d’ingéniosité.  Alors lui vient l’idée de mettre à contribution l’écriture, et d’utiliser le livre comme support et vecteur.   Dès lors, se pose un problème crucial. Lui qui ne sait ni lire ni écrire la musique, a besoin du concours d’une tierce personne. Il lui faut s’attacher les services d’un spécialiste à même de transcrire ces vestiges d’une autre époque ; une culture musicale qui a traversé des siècles, transmise d’une génération à l’autre,  grâce à des mélomanes à la mémoire infaillible. (…)
Yafil s’en va, dès 1909, créer la première école de musique arabe de l’histoire ; Une association qui prendra, en 1911,  le nom de « La Moutribia ».
Par le biais de ses programmes pédagogiques et artistiques, et à travers ses tournées intérieures et internationales, cette noble institution participera à faire sortir la musique arabe des cafés et  des cercles traditionnels, plus ou moins hermétiques, vers l’universalité des salles de spectacles de par le monde. La musique traditionnelle algérienne  est ainsi hissée à des niveaux jamais atteints auparavant.
Au sein de cette organisation, Mahieddine Bachtarzi (1897 – 1986) fera ses premiers pas dans le domaine musical. Jeune muezzin et habitué des milieux religieux, Mahieddine fait la connaissance du musicien juif, en 1918. Séduit par les intonations vocales de Bachtarzi, Yafil  le prend sous son aile.  Poussé par son maitre, Mahieddine montre des dons artistiques certains et des capacités extraordinaires pour l’assimilation  et l’apprentissage de la musique. Bientôt l’élève de Yafil sera une valeur sûre dans tout ce qui a trait aux arts lyrico-dramatiques. Tantôt chanteur, compositeur ou chef d’orchestre ; tantôt acteur, metteur en scène  ou même imprésario ou gestionnaire, Bachtarzi investira tous les domaines du spectacle.
Marie Soussan est une autre disciple de Yafil. De confession juive, elle est la première algérienne à fouler les planches d’une scène pour donner le change à Rachid Ksentini, le père du théâtre Algérien.(…)
Parmi la multitude  de musiciens de confession juive qui avaient le monopole de nos musiques et qui ont travaillé, surtout dans la tradition orale, à la préservation d’une grande partie du registre andalou, Edmond Yafil est celui qui aura le plus contribué à l’essor de cet art. Comble de l’ingratitude, depuis la terre qui l’a vu naitre, l’on ne peut même pas accéder au site internet qui lui est  passionnément dédié.

2 commentaires:

  1. Que savez vous sur sa vie privée ? Je serais intéressée car je pense être l'une de ses arrières petites filles. Je suis en effet la petite fille de Madame Hélène CHAÏA, née YAFIL en ALGERIE, sa fille.
    Merci de me tenir au courant.

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  2. انا في إطار البحث عن معلومات حوله

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