LA TOMBE DU GRAND DE LA MUSIQUE JUDEO ARABE SAUL "MOUZINO" DURAND AU CIMETIERE DE SAINT EUGENE
Chaouel ou Saül DURAND dit le Maalem Mouzino né le 29
décembre 1865 à Constantine. Fils de Moïse DURAND et Hanina ABOUCAYA (juive
d’origine tunisienne).
Très jeune, il se familiarise avec le monde artistique de la
musique. Il participe souvent avec son père Moïse dans les différentes Nechrate
et Touhifate organisées par la communauté juive dans la vielle ville de
Constantine. En riche commerçant, son père organise des soirées privées au sein
de leur demeure d’été à Koudyate Âbed. C’est au cours de ces soirées qu’il va
rencontrer de nombreux musiciens dont le fameux Abrahem Fitoussi (l’oncle de la
chanteuse Alice Fitoussi) qui va l’initier aux premières notions de la musique.
Lorsque sa famille
quitte Constantine pour s’installer à Alger, il s’est mis rapidement à
fréquenter les cafés maures où se produisaient les grands maîtres de renom tels
que Ben Farachou et Ben Ali Sfindja qui fut son maître direct en l’initiant à
la çanaa et aux genres apparentés. Par la suite, ce dernier (Sfindja) l’intégre
officiellement dans son orchestre à côté de ses disciples Ben Tefahi, Edmond
Yafil, Eliaho Serror, Saïdi, Shaloum…etc.
Dans ces soirées il rencontrera trois personnages qui vont
faciliter son intégration dans le milieu algérois (un milieu plutôt hermétique
et difficile d’accès aux étrangers) ; ces personnages vont également l’appuyer
durant toute sa carrière professionnelle et avec qui il va nouer une relation
d’amitié sans égale !
En artiste virtuose, il maîtrisa pratiquement tous les
instruments. Il excella dans le violon comme dans la Kouitra, mais son
instrument de prédilection pour l’exécution de la Nouba reste le R’bab (Feu Sid
Ali Benmerabet, ancien professeur à Eldjazaïria-Elmoussilia qui était un
véritable mélomane et collectionneur et
qui possédait de nombreux objets ayant appartenus à de célèbres musiciens
algérois, disposait du R’bab de Mouzino ainsi que de son violon).
Mouzino enregistra une centaine de disques dans tous les
genres (Nouba, Neqlabates, Âroubi, Hawzi, Qadriate et Zendani). Ces
enregistrements sont aujourd’hui (comme hier – années 1940 -) d’un grand apport
à l’étude de la musique. En effet, il nous donne une idée très claire sur
l’évolution qu’a connu la çanaa à travers le temps.
Il décède à Alger, le 2 février 1928 à 8h du matin.
LA TOMBE DU GRAND DE LA MUSIQUE JUDEO ARABE NATHAN EDMOND YAFIL AU CIMETIERE DE SAINT EUGENE
Edmond Nathan Yafil : Le precursseur.
Juif indigène algérois, Edmond Nathan Yafil, est né en 1874.
Enfant, il hante les cafés maures, lieux traditionnels de pratique et de
transmission de la musique andalouse. C’est là que se produit quotidiennement
le plus grand Maître musulman du 19ème siècle, Mohammed Ben Ali Sfindja.
Cette obstination et cette envie insatiable d’apprendre la
musique classique date de l’époque où, âgé de deux ou trois ans, son père,
Makhlouf Yafil, a pris l’habitude de l’emmener
avec lui dans certains cafés d’Alger. Aux cotés de son géniteur,
lui-même mélomane, Edmond Nathan assiste
à ses premiers galas et commence à se nourrir de mélodies andalouses
qu’interprètent de grands musiciens, dont son préféré, Mohammed Sfindja. (…)
Mû par la volonté et le souci de léguer à la postérité
l’héritage musical andalou, ou du moins ce qu’il en reste, Yafil redouble
d’ingéniosité. Alors lui vient l’idée de
mettre à contribution l’écriture, et d’utiliser le livre comme support et
vecteur. Dès lors, se pose un problème
crucial. Lui qui ne sait ni lire ni écrire la musique, a besoin du concours
d’une tierce personne. Il lui faut s’attacher les services d’un spécialiste à
même de transcrire ces vestiges d’une autre époque ; une culture musicale qui a
traversé des siècles, transmise d’une génération à l’autre, grâce à des mélomanes à la mémoire
infaillible. (…)
Yafil s’en va, dès 1909, créer la première école de musique
arabe de l’histoire ; Une association qui prendra, en 1911, le nom de « La Moutribia ».
Par le biais de ses programmes pédagogiques et artistiques,
et à travers ses tournées intérieures et internationales, cette noble
institution participera à faire sortir la musique arabe des cafés et des cercles traditionnels, plus ou moins
hermétiques, vers l’universalité des salles de spectacles de par le monde. La musique
traditionnelle algérienne est ainsi
hissée à des niveaux jamais atteints auparavant.
Au sein de cette organisation, Mahieddine Bachtarzi (1897 –
1986) fera ses premiers pas dans le domaine musical. Jeune muezzin et habitué
des milieux religieux, Mahieddine fait la connaissance du musicien juif, en
1918. Séduit par les intonations vocales de Bachtarzi, Yafil le prend sous son aile. Poussé par son maitre, Mahieddine montre des
dons artistiques certains et des capacités extraordinaires pour l’assimilation et l’apprentissage de la musique. Bientôt
l’élève de Yafil sera une valeur sûre dans tout ce qui a trait aux arts
lyrico-dramatiques. Tantôt chanteur, compositeur ou chef d’orchestre ; tantôt
acteur, metteur en scène ou même
imprésario ou gestionnaire, Bachtarzi investira tous les domaines du spectacle.
Marie Soussan est une autre disciple de Yafil. De confession
juive, elle est la première algérienne à fouler les planches d’une scène pour
donner le change à Rachid Ksentini, le père du théâtre Algérien.(…)
Parmi la multitude de
musiciens de confession juive qui avaient le monopole de nos musiques et qui
ont travaillé, surtout dans la tradition orale, à la préservation d’une grande
partie du registre andalou, Edmond Yafil est celui qui aura le plus contribué à
l’essor de cet art. Comble de l’ingratitude, depuis la terre qui l’a vu naitre,
l’on ne peut même pas accéder au site internet qui lui est passionnément dédié.
Que savez vous sur sa vie privée ? Je serais intéressée car je pense être l'une de ses arrières petites filles. Je suis en effet la petite fille de Madame Hélène CHAÏA, née YAFIL en ALGERIE, sa fille.
RépondreSupprimerMerci de me tenir au courant.
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