mardi 20 mars 2012

Faut-il, comme Hollande, avoir peur du mot "race" ?

François Hollande a trouvé la solution : pour supprimer un problème, il suffit de supprimer le mot. Pour lutter contre le racisme, éliminer le mot race, et hop !
A dire vrai, ce truc de prestidigitateur est déjà utilisé par le langage officiel, qui déploie des trésors d’imagination pour ne pas appeler un chat un chat mais, par exemple, un voyou un jeune ou une cité en insurrection une banlieue sensible.
Cette fois, le candidat du PS a annoncé, samedi, vouloir faire disparaître le mot race de l’article 1 de la Constitution qui stipule :
"La France (...) assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion (...)."
Pour Hollande, "il n’y a qu’une seule race, qu’une seule famille, la famille humaine (...) Il n’y a pas de place dans la République pour la race".
A ceux qui doutaient de l’enlisement de la gauche dans le politiquement correct et sa peur des mots, la proposition du candidat à la présidentielle vient rappeler à quel point l’idéologie des bons sentiments et son déni des réalités imprègnent le parti socialiste qui se caricature ici dans l’angélisme niais.
Non seulement la proposition de Hollande ne réglera évidemment pas le racisme, mais l’article de la Constitution entend justement dénoncer ce mal.
Supprimer le mot race (qui est aussi employé dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948) revient à nier une réalité anthropologique qui fait qu’il y a, en effet, des blancs, des noirs, des jaunes, ainsi désignés d’ailleurs par ceux-là mêmes qui se réclament de leur "visibilité" tout en se disant victimes de racisme.
S’il faut supprimer le mot, l’antiracisme n’a plus de sens (on ne lutte pas contre quelque chose qui n’existe pas), et l’éloge du métissage non plus puisque cet aboutissement espéré de l’homme parfait est le produit du mélange de races.
A passage, il faudrait s’interroger sur cet éloge du métis qui ressemble beaucoup à l’éloge du mythe aryen tel que l’entendait Gobineau.
Traquer des mots, c’est porter atteinte à l’intelligence.
C’est pourquoi cette proposition est idiote.
Ivan Rioufol le 12 mars 2012
ABSURDE VOUS AVEZ DIT ABSURDE : supprimons les mots assassinat, kalachnikov, guerre, bêtise, envers et le monde tournera obligatoirement à l'endroit.
Par qui sommes nous gouvernés, mon dieu?

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