mercredi 24 août 2011

Restaurer le courage et l’honneur : défendre Israël, par Guy Millière


« Comment avons-nous pu en arriver à une période où trancher la gorge de bébés devient un moyen acceptable pour atteindre des objectifs politiques ? », a dit l’acteur Jon Voight dans un émouvant discours lors de la deuxième soirée du grand rassemblement de soutien organisé en Israël par le commentateur conservateur américain Glenn Beck. Les paroles indignées de Jon Voight rejoignent la propre indignation. Effectivement, des barbares palestiniens tranchent la gorge de bébés, ont fait sauter lorsqu’ils le pouvaient encore des magasins de jouets pour enfant ou des restaurants où se rassemblaient des familles. Ils ont fait des morts à proximité d’Eilat. Et l’acceptation dont parle Jon Voight est celle des « modérés » de l’Autorité Palestinienne, ces « modérés » qui n’ont condamné aucun attentat et qui ont parlé des ripostes israéliennes et seulement des ripostes israéliennes, pour les qualifier de « crimes contre l’humanité », oui, ces « modérés » qui pendant tout le mois de ramadan ont diffusé à la télévision « modérée » de l’Autorité Palestinienne des programmes montrant des enfants chanter la joie d’espérer tuer des Juifs, ou des mères de martyrs se souvenir avec émotion du moment où leur fils ou leur fille a choisi de rejoindre le paradis d’Allah en se faisant exploser et en tuant autant de Juifs que possible, ces « modérés » qu’on reçoit à l’Elysée ou à la Maison Blanche et à qui on promet un Etat qui, bien sûr, sera un Etat très « modéré ». L’acceptation dont parle Jon Voight est celle des dirigeants et des médias européens pour qui ce qui s’est passé ces jours derniers est seulement la continuation d’un « cycle de la violence » en lequel les coupables sont, bien sûr, surtout, Israéliens, et où les gens qui tirent sur des Israéliens ne sont jamais décrits comme « terroristes » (c’est une description qui pourrait les vexer, sans doute).
Quand Glenn Beck a décidé d’organiser ce rassemblement, la situation au Proche-Orient n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui, mais il était palpable qu’une détérioration était en chemin. Il était visible que la diabolisation de l’Etat d’Israël et l’indifférence au sort du peuple israélien avançaient. Glenn Beck a appelé le rassemblement Restoring Courage. Et c’est une appellation qui convient. L’objectif de tous ceux qui aiment et défendent Israël de par le monde doit être de restaurer le courage, et de tourner le dos à la lâcheté qui prédomine aujourd’hui en Europe, et chez les bien pensants de la gauche américaine. Voici un an, Glenn Beck avait organisé à Washington un rassemblement appelé Restoring Honor. Et c’est un mot d’ordre qui peut résonner aujourd’hui dans un contexte où il faut effectivement restaurer le courage. Il y a un déshonneur absolu de la part des dirigeants occidentaux aujourd’hui à se comporter comme ils se comportent vis-à-vis d’Israël. Mais le déshonneur va souvent de pair avec la lâcheté.
Certains membres de la gauche israélienne, trouvant apparemment qu’Israël a encore beaucoup trop d’amis de par le monde, et que l’idée d’organiser un rassemblement autour du thème de la nécessité pour tous les hommes de courage et d’honneur de défendre Israël était une très mauvaise idée, ont diffamé Glenn Beck et l’ont traîné dans la boue. Certains d’entre eux ont mis en circulation une vidéo absolument ignoble, falsificatrice, où, arguant du fait que Glenn Beck avait critiqué les activités de George Soros, spéculateur devenu milliardaire, financier de multiples causes douteuses, ennemi résolu d’Israël, et que, ce faisant, il avait développé une théorie du complot comparable aux Protocoles des Sages de Sion. Pourquoi cette comparaison ? Parce que Soros est juif, hélas. Et non seulement Glenn Beck ne l’est pas, mais il est conservateur. Et pour ces gens, les conservateurs sont inéluctablement des clones d’Adolf Hitler, bien sûr. Je ne sais si ces gens se pensent plus juifs que le grand rabbin Yona Metzger qui, lui, trouve Glenn Beck très fréquentable. Sans doute que la réponse est oui. Je pense néanmoins que toute juif religieux pourrait leur expliquer ce que signifie « motzi shem ra ».
Je dis ici, moi, que Glenn Beck a réalisé les émissions de télévision les plus exemplaires à avoir été diffusées dans le monde occidental sur Israël et qu’il en a fait davantage, bien davantage d’ores et déjà pour rétablir la vérité sur Israël que ceux qui ont réalisé ou utilsé ce genre de vidéo infâme. Et je dis qu’il a fallu du courage à Glenn Beck pour faire ces émissions : elles lui ont d’ailleurs, sans doute, coûté son poste à Foxnews.
J’ajoute que, comme Barry Rubin l’a écrit dans un article du Jerusalem Post, Glenn Beck a essentiellement raison. Son analyse est que l’on assiste à une vague islamiste d’une ampleur très inquiétante dans l’ensemble du Proche-Orient. Comme l’écrit Barry Rubin, l’islamisme tient aujourd’hui l’Iran, la Syrie, le Liban par l’intermédiaire du Hezbollah, l’Egypte par le biais du poids croissant des Frères musulmans, le Yemen, pour une large partie, la Turquie. L’islamisme est un danger majeur. Il doit être combattu et vaincu.
L’analyse de Glenn Beck est que le « printemps arabe » a d’emblée été un mouvement imprégné par l’islamisme, et débouche sur une influence croissante des islamistes. Les faits montrent que cette analyse est exacte.
L’analyse de Glenn Beck est qu’Israël est un pays essentiel qui mérite un plein et entier soutien. Abandonner Israël et le peuple juif, dit-il, c’est abandonner en même temps toutes les valeurs les plus fécondes qui ont fait la civilisation occidentale. Et je donne là encore raison à Glenn Beck, tout comme Barry Rubin.
L’analyse de Glenn Beck est que l’administration Obama a été catastrophique pour les Etats-Unis, pour le monde et pour le Proche-Orient et Israël. Je lui donne raison, toujours, et Barry Rubin aussi. Barry Rubin, qui a le cœur à gauche, mais qui est un homme lucide, ajoute ceci : «Dans le passé, les Juifs ont vu dans les conservateurs et les Chrétiens très religieux des menaces pour de bonnes raisons. Mais nous ne sommes plus au dix-neuvième siècle ou même au vingtième siècle. Les Conservateurs et les Chrétiens n’aspirent pas à convertir les Juifs, à les tuer ou à les utiliser pour qu’advienne l’apocalypse. Tout en faisant notre possible pour travailler avec les gens de la gauche, nous devons comprendre, quelles que soient nos vues politiques qu’Israël et le peuple juif ont de nouveaux alliés ». Je ne suis pas certain que l’analyse de Barry Rubin vaut pour tous les Chrétiens. Elle vaut, en tout cas, pour des catholiques comme Michel Garroté et l’abbé Arbez. Elle vaut pour des Chrétiens américains comme Glenn Beck, John Hagee, dont l’organisation Christians United for Israel fait un travail remarquable, et Jon Voight.
La situation d’Israël aujourd’hui est difficile. L’islamisme avance. Tous les hommes de courage et d’honneur doivent défendre Israël. Je partage ce message.
Je pense en cet instant à tous les Israéliens, mais surtout aux habitants du Sud du pays. Le gouvernement israélien est confronté à des décisions très difficiles à prendre. A terme, il faudra éradiquer le Hamas et l’Autorité Palestinienne. Les habitants d’Israël ont le droit absolu de vivre en paix et dans la sécurité. Il est clair qu’aujourd’hui une opération d’envergure contre le Hamas renforcerait encore les Frères musulmans en Egypte, et servirait à détourner l’attention des massacres commis par Assad en Syrie. Il est clair que des esprits malsains, et ils abondent, en tireraient la conclusion qu’il faut accélérer l’avancée vers un Etat palestinien. Il n’empêche : il n’est pas supportable que la situation actuelle puisse durer.
Isi Leibler parlait récemment, dans le Jerusalem Post, lui aussi, de la nécessité de menacer les dirigeants du Hamas d’éliminations ciblées s’ils ne mettent pas fin immédiatement et effectivement à tout tir depuis Gaza. Cela me semble une excellente idée. Cela me semble un minimum, qui devra déboucher sur des éliminations effectives si la « trêve » n’est pas respectée. Il faudra ensuite envisager davantage. Mais ce sera un premier pas dans la bonne direction. Un tout premier pas. Je pense, comme Glenn Beck, comme Barry Rubin, comme Isi Leibler, qu’il faudra qu’Israël sorte d’une position défensive et réactive. Les barbares ne s’arrêtent que lorsqu’ils ont peur d’être écrasés. On ne peut passer ni accord ni pacte avec eux.
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© Guy Millière pour
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