jeudi 25 août 2011

LES AILES BLANCHES D ALGER de Rosalind Ferrara

CHANT   VIII
Pavane pour une vie défunte
Rosalind a souffert, tant et tant, de la séparation d’avec sa terre natale sans rien en dire… Son ressenti fractionné, dispersé, fait d’elle aujourd’hui une petite femme fragilement mûre qui répugne à être quittée ou plus, abandonnée… En effet, n’a-t-elle pas connu, subi le grand chaos du divorce de ses parents, puis le naufrage de son « Atlantide » à elle, son merveilleux pays d’amour… Comment n’être pas porté à se cacher, pour mettre hors d’atteinte cette sensibilité à fleur de peau, pour ne pas aller au-delà de l’altération plus offensive… si ce n’est en se repliant dans les feuilles de son âme lézardée.
 Les circonstances de la guerre d’Algérie ont donné à la petite fille le courage d’être ! On ne pourrait comprendre pourquoi, si ce n’est certainement la résultante de l’ambiance particulière due à ces atmosphères terrifiantes d’où émane et s'impose l’odeur insoutenable de la mort...
QUITTER ? Est-il possible de le faire sans se quitter soi-même ?
O douleur intense de l’amputation d’être ! O césure complète, silencieuse initiation au malheur...Où trouver  la force de résister à l'appel de l'abîme et vouloir exister ?…
Réunir tous ces morceaux de moi éparpillés par le malheur qui frappe déjà et me saisit au cœur même de mon enfance magique… Petite mère courage prête à surmonter tous les obstacles lorsque ma mère nous réunit un soir, mes petits frères et moi, pour nous faire la confidence du triste devenir qu’elle ne pouvait supporter seule. Et pour la rafraîchir et la réconforter, nous la caressions avec des petits morceaux de ouate parfumée de lavande.
O mère affolée, c'est en ces termes que tu nous confias tes craintes et les bouleversements qui affecteraient bientôt nos jeunes existences :
« Nous allons partir en France, à Marseille et rien ne sera plus jamais comme avant… Nous vivrons avec vos grands-parents dans un appartement de quatre pièces qui appartient à grand-père là-bas… Ce « là-bas » tombant comme un caillou lourd de conséquences dans nos imaginations enfantines ; c’est pourquoi je t’avais répondu car j’étais la plus grande des trois « mais non, maman, ne crains rien, si nous allons à Marseille, nous verrons Fernandel, et il nous fera beaucoup rire ! »……………  Colmater la brèche, soulager la peine, tu savais, petite fille, déjà le faire par tes enfantines prévenances, cette amabilité affable d'un cœur sensible au désarroi de l'autre mais qui, dans un même temps, l'aspirant de tout son être, reçoit le pouvoir divin de l'apaiser.

 A SUIVRE.......

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire