mercredi 10 août 2011

LES AILES BLANCHES D'ALGER de Rosalind Ferrara -13 -

Initiée par mon entourage familial, j'étais déjà bien consciente de ma féminité naissante : dès l’âge de huit ans, ma grand-mère maternelle  me donnait à lire Caroline chérie et les Amours de France, et m'offrait de belles robes achetées au Magasin Général, sorte de Galeries LAFAYETTE de l’époque… Il y avait aussi les colliers de bois d’olivier qu’elle posait à mon cou dans les grandes occasions et qui faisaient de moi, à mon humble avis,  la plus belle des princesses… Elle me chantait « Vous avez l’éclat de la rose et le parfum du jasmin… ». Alors, comment ne pas être belle, oui, la plus belle des petites du monde, comment croire que tout cela, un jour s’effeuillerait avec le temps et les années.
Quel bonheur aussi de me rouler dans l’herbe verte, tous mes sens éveillés dans la fraîcheur du cresson dégringolant d’une petite butte qui faisait mes délices, et l’enivrante quintessence des marguerites coquettes que j' embrassais de toute la force de  mes petits bras de soie blanche…
Mille et une joies sur les ailes des anges…
Reviennent bruire à vos oreilles, s’épancher, comme autant d’amours de jeunesse, tous les parfums, toutes les images, tous les chants divins du cantique aux murmures indicibles des voix, des mers, des êtres…
Fontaines de jouvence face à l’éternité, qui ignore le temps indompté, les yeux écarquillés pour regarder le monde avec confiance, fascination, éblouissements si gais, si joyeux…Félicité de l’enfance mais sans facilité…et comment dire, ivresse d’être, premiers émois conscients et ingénus.
Tous ces bonheurs restent inoubliables, inscrits paisiblement, ils se gravent à jamais dans votre âme, et seront le socle de vos espoirs à venir. Toutes ces résonances de l’être, même à travers tant d’êtres différents, lentement tissent des myriades d’étoiles lumineuses dans le ciel de votre jeunesse… Alors il pousse des ailes au sein même de vos pensées d’enfant, telles celles que vous ne cessiez de contempler dans les églises, la tête renversée indolemment en arrière pour accrocher votre regard aux multiples symboles religieux planant au ciel immense de votre vie !
Rosalind a déjà, petite fille, une telle maturité d’être, consciente de bien des émotions pétillantes comme des notes de champagne, d’élixirs si joyeux. Petite reine silencieuse que l’on dit si posée, mais qui en fait, ne rêve qu’à jouer, courir, s’épancher, s’étirer, s’enivrer de tout, se grandir… Elle respire les parfums, car elle en est l’aimable rose, ses pensées sont si douces. Elle boit ce que l’on dit avec vivacité, et puis elle entonne des mélodies et les mélange à ses rires comme autant de mélopées…
 A SUIVRE.......

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