mardi 9 août 2011

L’élimination du peuple juif se prépare en Europe Par Guy Millière © Metula News A gency

J’ai publié, voici quelques semaines, un livre appelé « Comme si se préparait une seconde Shoah ». J’y explique la remontée de l’antisémitisme en Europe, ses engrenages, ses dimensions nauséabondes, ses hypocrisies. J’y explique les dangers absolus qui résultent de ce qu’est effectivement l’ « antisionisme ».
 J’ai découvert récemment un ouvrage qui peut servir de complément à mon propre livre. Et je me dois de le recommander à ceux qui me lisent. Le livre s’appelle Recettes pour l’anéantissement du peuple
juif [1]. Il a trois auteurs, deux que je connais fort bien, et qui sont des amis, Alexandre Feigenbaum et Kebir Jbil. Et l’un que le découvre, Bernice Dubois.
L’objectif du livre n’est pas d’expliquer les engrenages, mais de montrer, concrètement, comment ceux-ci fonctionnent.
 Tout se passe, disent Feigenbaum, Jbil et Dubois, comme si le monde (et plus particulièrement l’Europe, et en elle la France) préparait une élimination du judaïsme et du peuple juif, et comme si cette élimination devait se révéler un gage de paix, d’harmonie et de bonheur pour les décennies à venir. Et tout se passe comme si ceux qui préparent cette élimination et y œuvrent, tout en faisant preuve d’une redoutable efficacité, ne discernent pas ce qu’ils font.
 Les personnes à incriminer sont, bien sûr, continuent-ils, les antisémites à l’ancienne, les nostalgiques d’Adolf Hitler et de Philippe Pétain. Mais ce sont aussi les innombrables journalistes qui écrivent ou parlent en suivant fidèlement le sens du vent ou celui de la ligne éditoriale, et qui, quand bien même ils mentent et sèment le fiel, semblent penser que cela ne portera pas à conséquence.
Ce sont, en outre, les gestionnaires des organisations censées défendre les droits de l’homme ou combattre le racisme, et qui, sous prétexte de défense des droits de l’homme ou d’antiracisme, apparaissent se consacrer à la défense de certains hommes au détriment d’autres, et à la défense de certaines races au détriment d’autres.
Ce sont, enfin, les dirigeants des institutions internationales, qui, trahissant leur mission, et usant d’appellations trompeuses, font le contraire de ce qu’ils prétendent faire : les dirigeants des Nations
Unies, ainsi, sous prétexte d’organiser un sommet « antiraciste » à Durban, en Afrique du Sud, en 2001, ont permis de mettre en place, en fait, la plus grande réunion d’incitation au pogrom qui ait jamais vu le jour.
Ce sont, de surcroît, et les auteurs reprennent la notion, forgée par Shmuel Trigano, d’ « alterjuif », les Juifs qui, en s’affirmant tels, pratiquent la haine d’eux-mêmes, se conduisent comme s’ils avaient une
faute indélébile à expier, ou, identifiant le peuple juif à la souffrance et à la faiblesse, en viennent à considérer comme « Juifs » symboliques quiconque semble souffrir, être faible ou appartenir à une minorité persécutée.
Les auteurs citent à ce propos des noms, qui vont de Shlomo Sand, auteur juif israélien d’un ouvrage expliquant qu’il n’existe pas de peuple juif, et que l’Etat d’Israël est, dès lors, une « entité » qui n’a pas de raison d’être, à Olivia Zemor, fondatrice d’Europalestine. Une organisation de soutien au terrorisme palestinien, instigatrice de ces petites nuits de cristal, que sont les raids de destruction de produits juifs dans les magasins.
Ils citent aussi, bien sûr, Charles Enderlin ou Eyal Sivan, auteurs de documentaires militants, dignes de ceux réalisés au temps du Reich, et destinés à donner des raisons de détruire Israël et d’exterminer le
peuple israélien.
Il se dégage de la lecture du livre l’impression, justifiée, que ce qui se joue est la mise en place d’une convergence très inquiétante.
Une constante existe, disent les auteurs : la haine des Juifs et la volonté de les éliminer. Cette constante a toujours des adeptes à l’extrême droite. Elle en a désormais aussi à l’extrême gauche, et chez les musulmans touchés par l’islamisme.
Elle crée des passerelles reliant le discours d’extrême gauche au discours islamiste, qui lui-même présente des proximités et des filiations avec le discours d’extrême droite. Une part importante du
champ politique finit par se trouver touchée, et s’opèrent des phénomènes de contagion qui atteignent désormais la gauche et la droite traditionnelles.
Les dirigeants d’organisations juives, ajoutent les auteurs, se heurtent, lorsqu’ils veulent décrire ce qui se passe, à un « plafond de verre », qui endigue leurs réactions et les empêche d‘atteindre le grand public.
Je suis, hélas, bien placé pour dire que ce ne sont pas seulement les dirigeants d’organisation juives qui se heurtent à ce « plafond de verre », mais tous ceux, juifs ou non juifs, qui tentent eux-mêmes de rétablir la vérité en public.
Le judaïsme et le peuple juif, dirai-je, ne seront pas éliminés de la planète. Mais le judaïsme et le peuple juif, pourraient bien, si rien ne change et si nul sursaut ne se dessine, se trouver éliminés en Europe.
Israël ne sera pas rayé de la carte du monde. Mais Israël est déjà traité en Europe comme les Européens, en masse, traitaient les Juifs voici sept ou huit décennies.

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