mercredi 31 août 2011

LES AILES BLANCHES D ALGER de Rosalind Ferrara

REPARATION DANS L’AMOUR


          Ce que l’on croit à jamais perdu, défait, se trouve peut-être à portée de main, à portée de cœur, c’est le goût du bonheur, cette propension à aimer qui vous redonne la force de vivre, la volonté tenace de ne pas se couper de la vie, de lui prodiguer chaque jour toutes les attentions que l'on accorde à une fleur précieuse et fragile pour qu’elle ne meure pas !  De même à ceux qui nous entourent. N'est-il pas nécessaire pour avancer soi-même, vivre pleinement et avoir sur les autres un regard plus humain  d'essayer de comprendre et de pardonne ?
. Même, si tout vous paraît, trop souvent dur, ardu, peu conforme à vos aspirations profondes, le fait d’être bon avec soi-même a pour effet de nous amener à envisager différemment les déplaisirs rencontrés. Alors, curieusement, et d’autant plus que  la souffrance est plus profonde, tout devient  plus beau, plus pur et vous savourez plus intensément le rayon fugitif d'une joie qui passe.
N’en doutez pas, les bons moments, les chers, les suaves vous seront rendus un jour… il vous suffit d'être toujours en accord avec sa bonté intérieure, en ouverture complète sur son moi, pour pouvoir accueillir l’autre dans ce qu’il a de meilleur. Pour lui aussi, les portes de la vie déboucheront comme par magie, sur le tendre, le compris, le pardon !...

          Ainsi, en mes jeunes années, il me fut donné de déchiffrer assez rapidement les diverses strates de l’existence, étape qu’il m’était nécessaire d’accomplir, afin d’avancer et de m’engager dans le combat intéressant de la vie, comme un sportif de haut niveau, c’est-à-dire en mettant la barre toujours plus haut. Si, grâce à mon jeune âge,  ces pensées étaient les miennes, il n’en fut pas de même pour mes grands-parents lorsqu’ils arrivèrent à quai : j’ai conservé une vieille valise qui parle de leur disgrâce, leur cœur n’avait plus la force de la continuité…

          Ils n’avaient hélas plus de projets pour eux, ni pour nous. Ils prirent le parti de se retirer de la vie sociale dans leur petit appartement de l’avenue de Mazargues à Marseille,  rythmant leur vie tristement.

          Mais moi, je voulais, même si j’en voulais à la vie !...

Durant son enfance à Alger, Rosalind a participé aux activités des « Ames Vaillantes », association catholique, jumelle côté filles des Scouts de France et des Cœurs Vaillants. Vêtue de l'uniforme obligatoire, béret, blazer, jupe plissée bleu marine et chemisier blanc très amidonné pour la circonstance, elle s’y rend chaque jeudi. Là, elle y apprend la droiture, le sens de la loyauté, du respect de soi et des autres, assujettie aux règles strictes du groupe. Excellente préparation pour l'avenir. Mais ce n'est pas sans ombre au tableau : la petite fille solitaire et, rêveuse, souffrait un peu de la promiscuité avec les petites bourgeoises d’Alger. Celles-ci, en particulier, n’avaient pas comme elle, à sa connaissance, un père absent de leur vie. Aussi, ne parle-t-elle jamais du sien, ne le citant jamais, n’osant évoquer celui qu’elle ne pouvait rencontrer qu'à  la sauvette, tel un amant de passage, comme si elle avait rendez-vous avec un fantôme, un voleur ou bien même un criminel. Rencontres interdites par son grand-père maternel qui avait pris la place de l’homme renégat qu’il lui fallait « oublier ou faire semblant d’oublier » pour ne causer de la peine à personne !
A SUIVRE....

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