.....SUITE
Le soir, c’est la fiesta bohémienne dans le quartier. Les familles, elles descendent par vagues. Le bonheur, il est aux quatre coins du boulevard Guillemin. Les petits y font « damner » les mères pendant que les hommes y redeviennent des oualiones qui épluchent leurs souvenirs d’école. Madame Alcazar, la pin up du quartier, elle fait la belle devant la galerie de ceux qui se prennent pour des Adonis. Marcel, l’imitateur de Tino Rossi, y se tape des vocalises comme s’il allait chanter à l’opéra d’Alger. L’orchestre de Pierre Siste y s’installe dans le chahut ambiant qui cessera dès que la première note elle envahira le podium. Nous autres, déjà, on fait notre marché. Bouzouz y sélectionne les gros tétés, Capo y joue les blazés, Bozambo y file un mauvais coton avec sa petite, Mani et Jacky y matent des jetons sur les femmes assises en rang d’oignons (je sais on écrit oignons mais on dit ognons ) le tout dans une atmosphère où le rire il est omniprésent. (j’ai failli écrire omnibus à cause de « Bébert et l’omnibus » !) Nicole elle a mis sa petite robe jaune paille. Elle ressemble à un bonbon que tout à l’heure je vais manger. Un babao il est tombé dans les cactus qui entourent le square. Tout le monde y s’affaire autour de lui. Sa mère, c’est une mère de Bab El Oued. Au lieu de le plaindre, elle l’engueule.
Le soir, c’est la fiesta bohémienne dans le quartier. Les familles, elles descendent par vagues. Le bonheur, il est aux quatre coins du boulevard Guillemin. Les petits y font « damner » les mères pendant que les hommes y redeviennent des oualiones qui épluchent leurs souvenirs d’école. Madame Alcazar, la pin up du quartier, elle fait la belle devant la galerie de ceux qui se prennent pour des Adonis. Marcel, l’imitateur de Tino Rossi, y se tape des vocalises comme s’il allait chanter à l’opéra d’Alger. L’orchestre de Pierre Siste y s’installe dans le chahut ambiant qui cessera dès que la première note elle envahira le podium. Nous autres, déjà, on fait notre marché. Bouzouz y sélectionne les gros tétés, Capo y joue les blazés, Bozambo y file un mauvais coton avec sa petite, Mani et Jacky y matent des jetons sur les femmes assises en rang d’oignons (je sais on écrit oignons mais on dit ognons ) le tout dans une atmosphère où le rire il est omniprésent. (j’ai failli écrire omnibus à cause de « Bébert et l’omnibus » !) Nicole elle a mis sa petite robe jaune paille. Elle ressemble à un bonbon que tout à l’heure je vais manger. Un babao il est tombé dans les cactus qui entourent le square. Tout le monde y s’affaire autour de lui. Sa mère, c’est une mère de Bab El Oued. Au lieu de le plaindre, elle l’engueule.
--Aussi, tch’as besoin de faire le zigoto ! Tu peux pas rester tranquille, non !
La musique elle adoucit les mœurs. Dès que l’orchestre il entame ses premières notes, comme par miracle, le jeune qui faisait le zigoto dans les cactus, il est guéri. Comme elle dit ma mère « il a fait zbérote ! » Ca y est ! Ma petite blondinette, elle me fait signe. A nous Toututil ! Ma mère, toujours elle se met le cinq pour enlever la schkoumoune. J’aurais dû l’imiter parce que l’immeuble de Toututil il est fermé. Peut être que les habitants ils ont eu peur des fêtards du jardin, à savoir. Mais Bibi, il a plus d’un tour dans son sac de noyaux.
--Viens on va dans la maison des morts, rue Thuillier !
--La maison des morts ?
--Je t’expliquerais !
On contourne le jardin et on entre dans la maison, sombre comme une tombe.
-- J’ai peur
--Oh, c’est mon quartier ! Donne-moi la main !
J’entraîne ma petite blondinette dans l’obscurité la plus totale. J’ai pas le temps de préparer mes lèvres, de réfléchir où je vais mettre ma langue, style Jerry Lewis ou Robert Mitchum, de viser juste entre le nez et le menton qu’elle m’en colle un que la maison des morts, elle prend des allures de maison de Cendrillon. Ce baiser y dure, y dure que même dans le noir total, je vois des étoiles. Je sais maintenant ce que c’est l’apnée. De temps en temps, elle s’accroche à mon torse musclé comme si elle allait tomber. Nos lèvres, elles vont être toutes boursouflées tellement qu’on se les torture. Mes mains, elles sont d’un sans-gêne. Le temps y défile trop vite et on s’arrache à ce moment d’éternité à regret. La rue Thuillier, c’est un désert qui répercute en sourdine la musique du jardin qu’on retrouve comme des chitanes qui ont quelque chose à se reprocher.
*****
Les jeunes, on aimait cette entrée de maison toute en longueur qui nous servait de minuscule terrain de foot bien au sec. Quand on était pas assez nombreux, on disputait des matches de tête. (Allez y faut encore une fois que je vous tape l’expliquement .) On lançait la balle en l’air, on shootait de la tête et si on était bon joueur, on marquait. Sinon, le copain il arrêtait et à son tour, y tentait de marquer et ainsi de suite jusqu’à.........épuisement !
Encore un jour à marquer d’une pierre blanche entre les amis du quartier, Padovani et Nicole.
A SUIVRE......
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