ALGÉRIE DE MON ENFANCE Je me souviens de mon enfance, Sur ma terrasse ensoleillée, Dans ce pays, loin de la France, Dont Camus parle, émerveillé. Ce fut vraiment pour moi une chance De pouvoir sept ans profiter D’un ciel d’été sans les offenses Que la misère peut engendrer. Je ne savais rien des violences Qui sur cette terre se commettaient ; Je grandissais, loin des démences Que les sales guerres savent exciter. Pourtant, quand parfois j’y repense, Je vois dans le ciel les ballets Des hélicos de la défense Qui, bruyamment, me survolaient. J’entends encore la ville en transe Dont les casseroles se répondaient : Comprenais-je vraiment l’importance De ces cinq coups que je tapais ? Et puis, des fois, mon insouciance Pouvait, soudain, se briser Dans le fracas d’une bombe vengeance Ou des sirènes époumonées. Il me revient la souvenance, En y regardant de plus près, Des « Arabes » en désespérance, Fouillés au corps, les mains levées. Et, juste avant la délivrance, Vint aussi le tour des Français Quand nous allions à la séance Du cinéma de mon quartier. Je ne connaissais pas le sens De ces rancœurs accumulées ; Mais, de chacune de leurs outrances, Il me reste des traces bien cachées. Pour délaisser mon innocence, C’est tout seul que j’ai du chercher Ce qu’en Algérie fut la France Où mes ancêtres sont enterrés. Cela me semble une évidence : Sûr qu’un beau jour je reviendrai Pour retrouver mes bouts d’enfance A Constantine que j’ai aimée ! AMPAZA le 22/01/06 TIGNES le 15/02/11 Je dédie ce poème aux jeunes de ma génération qui sont nés en Algérie. |
vendredi 8 juillet 2011
POEME DE NOSTALGERIE - Robert Casanova -
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