mardi 5 juillet 2011

HISTOIRE D'ALGER

En 1830, motivé par les ressources agricoles de la Mitidja, Charles X envoie un corps expéditionnaire français commandé par le général de Bourmont, ministre de la guerre prendre possession de la ville qui tombe le 5 juillet 1830, trois semaines après avoir débarqué à Sidi-Fredj (Tipaza) situé à 30 km à l'ouest. Simple raid à l'origine, l'occupation française va se prolonger pendant plus de 130 ans, et marquer profondément la cité qui comptait à peine 30 000 habitants à cette époque.
le Mausolée de la Salpétrère
La ville, bâtie en amphithéâtre sur un rocher dont l'inclinaison est tournée vers l'Est, s'étendait alors, dans la partie comprise entre les actuels rue Benganif, boulevard Hahkad, la Casbah (la citadelle) et le port, soit 3 200 mètres de remparts avec cinq portes (Bab El-Oued, Bab Azzoun, Bab Dzira, Bab El Bhar et Bab Jedid) qui enfermaient environs 12 200 maisons de grandeurs diverses contenant toutes une cour d'une plus ou moins grande étendue, 103 mosquées, une dizaine de synagogues, 7 grandes casernes de Janissaires, 150 fontaines et 60 cafés maures.
Les faubourgs constituaient la campagne avec de belles villas enfouies dans un cadre de verdure et de vastes jardins qui faisaient l'admiration des Européens. La ville haute, le Djebel, constituait la vraie ville avec ses mosquées, ses
zaouïas et ses rues étroites.
Au lendemain de la colonisation, la ville est maintenue comme capitale de la nouvelle colonie d'Algérie, où une commission de gouvernement et un conseil municipal institués par Bourmont, siègeant en premier lieu à l'hôtel Bacri, rue Socgémah, remplacent l’administration turque. Cette assemblée composée de 7 Maures et de 2 Israélites, était présidée par un maure marié à une française, Ahmed Bouderbah qui, avant 1830 avait vécu en qualité de commerçant à Marseille. C’est lui qui, avec Hamdan Khodja, négocia la rédition de la ville auprès du Dey Hussein. M. Brugière, sous-intendant militaire, agisssant en tant que « commissaire du Roi près de la municipalité » le seconda dans sa tâche.
LA CASSAUBAH
la colonisation française commença par le refoulement des indigènes, qui furent chassés de tout le Sahel d’Alger, puis évolua vers leur cantonnement qui les obligea pour vivre à vendre leur travail au colon voisin
Puis dès 1848, elle devient le siège de la préfecture du département du même nom, permettant ainsi développement rapide, grâce à l'arrivée d'émigrants européens au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle, principalement d'origine française, tandis la population locale se concentre plutôt dans une Casbah en voie de taudification.

PLACE JUBA
Afin d'investir la ville, deux ressources s'offrent aux colons : soit celle d'occuper les habitations mauresques, en s'adaptant à leur architecture ; soit celle d'en démolir quelques-unes pour construire des voies carrossables et des places pouvant servir aux rassemblements de troupes et aux marchés.
RUE BAB EL OUED
La topographie de la ville, accidentée dans sa partie ouest et n'offrait qu'une zone basse légèrement plane dans sa partie est, qui en bordure de mer pouvait, grâce au voisinage du port, avoir un plus grand intérêt économique. Ainsi, c'est dans cette dernière zone qu'il y eu le plus de transformations.
On commença par quelques démolitions entre Bab-Azoun et la Marine, ainsi que dans la rue des Souks pour permettre aux chariots de circuler librement. On continue le tracé des rues « Bab-Azoun », « Bab el Oued » et « de la Marine » qui ont été auparavant simplement élargies. Pour les deux premières, on construit des rues à arcades et on fait adopter l'établissement de galeries, de façon à lutter contre les rayons du soleil. Aussi l'ouverture de deux autres rues est décidée : celles « de Chartres » et « des Consuls » afin d'établir une communication entre les portes Nord et Sud au cas où les rues Bab-Azoun et Bab el Oued aient été rendues inutilisables.

RUE BAB AZOUN
À partir de 1840, la ville sortant des limites des fortifications ottomanes et des logiques de défense, le Génie élabore en 1841 un projet d’ensemble de fortifications modernes. L’architecte Pierre Auguste Guiauchain rédige en 1845 un schéma général de voirie et d’alignements concernant les terrains à édifier à l’intérieur de la nouvelle enceinte. Il installe les nouveaux bâtiments publics : Hôtel de Ville, palais du Gouverneur, théâtre, palais de justice, hôtel des postes et du trésor... dans les meilleurs emplacements dominant la mer et prévoit une série de percées transversales destinées à faciliter la liaison entre les nouveaux quartiers du nord et du sud de la ville.
LA MOSQUEE DJAMAA ED DJEDID
Ce plan qui sera publié en 1848 par Delaroche, esquisse les rampes et les escaliers destinés à relier les quais à la ville, quelque 15 mètres plus haut, de même que les liaisons avec la « place du Gouvernement » au sud.
Par étapes successives cette idée aboutira, en 1860, au projet de
Charles Frédéric Chassériau, architecte de la ville, qui dessine l’ensemble de la structure soutenant le boulevard et les rampes entre les quais et la ville. Il prend le nom de boulevard de l’Impératrice en honneur de Eugénie de Montijo, l’épouse de Napoléon III qui l’inaugure en 1865 (avant son achèvement) et accueille, au fil du temps, d’importants édifices publics : la Préfecture, le Palais des Assemblées, le Casino, l’Hôtel de ville, etc…
Les Français s'installent principalement dans les faubourgs, dans des maisons qui se trouvent le long des remparts, comme le quartier populaire de Bab El-Oued au nord, tandis que l'on poursuit également l'européanisation de la ville musulmane ; aménager les constructions mauresques semble être le meilleur programme d'utilisation de la cité. Ainsi, dès 1839, la partie basse de la ville tend à disparaître, démolitions et expropriations contribuent à donner un aspect nouveau à ce quartier. L'immigration d'Européens est importante. Tous les nouveaux venus commencent d'abord par occuper les maisons mauresques qui sont transformées pour répondre à des exigences nouvelles. Celles-ci deviennent bientôt des bâtisses insalubres et mal aérées. Lors de son voyage, Napoléon III fait une enquête personnelle qui a pour résultat d'arrêter les démolitions de la vieille ville. Le rapport dit que la haute ville doit rester telle quelle. On commence à s'apercevoir qu'il est difficile de greffer une ville européenne sur une ville musulmane. Le temps seul se charge alors de modifier l'aspect de la cité.
Ainsi, les quartiers d’Alger ressemblent peu à peu à des quartiers parisiens, dignes des travaux haussmanniens, avec les lieux nécessaires à la vie publique (jardin, église, mairie, école). Les anciennes somptueuses villas ottomanes réquisitionnées, sont utilisées comme maisons secondaires par les grandes familles françaises.
La colonisation fait d'Alger une ville à majorité européenne, ceci bien que la population musulmane indigène commence à s'accroître de façon exponentielle à partir de la Première Guerre mondiale, du fait tant de l'accroissement naturel que de l'exode rural.
À partir de 1903, l’administration française demande le respect de la culture indigène, c’est ainsi que le style néo-mauresque est né (exemple : grande poste). L’embellissement de la ville est accentué pendant les années 1930 (centenaire de la conquête de l’Algérie). C’est un moyen pour justifier la colonisation et de montrer sa réussite. Pour cela, on construit des musées (musée des beaux arts), des jardins (jardin d’essais), des lieux artistiques (villa Abd El Tif).
Les transports modernes sont également installés. Ainsi, en 1892 le chemin de fer fait son apparition par la création de la Compagnie des Chemins de Fer sur Routes de l'Algérie (CFRA), dont une partie du réseau est centré sur Alger. Il se compose d'une ligne côtière traversant la ville par les boulevards le long du port. La même année, la Compagnie des Tramways Algériens (TA) est créée afin de constituer un réseau purement urbain dans Alger. Une longue ligne est construite, parallèle à celle des CFRA, mais à l'intérieur de la ville. En complément de la ligne de tramways des TA, une nouvelle ligne de trolleybus est mise en service

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire