mercredi 11 mai 2011

FANTAISIE SUR L'HISTOIRE DE BAB EL OUED -12-de hubert zakine

(Il ne faut surtout pas perdre le fil… car c’est  subtil enfin je crois. En tous les cas, je me suis bien amusé à écrire.....Et c'est pas fini!)
CHAPITRE 12
Dien Bien Phu c’est fini. Chlass et rlass ! Encore une tannée militaire avec des morts, des blessés, des estropiés ! Ho ! Chi, Mine de rien, la France, elle a dégagé ! Aller jusqu’en Indochine pour revenir la queue entre les jambes ! La honte à la figure!

Heureusement que l’Algérie c’est la France ! Nous autres, on rit pas jaune mais bleu, blanc, rouge. Même si j’oublie qu’impossible, c’est pas français !

L’Indochine, non plus c’était pas français alors que l’Algérie c’est la France ! Mitterand, il l’affirme ! Houla, j’te jure si je mens ! Crache parterre, si tu mens pas ! Mais Mitterand, c’est menteur et compagnie ! Je vous fais observer que l’attentat de l’Observatoire  est là pour témoigner. Zarmah l’attentat!

Les fêtes de l’été, c’est l’occasion de sortir les héros d’Indochine. L’armée des estropiés au jardin Guillemin ! Ma parole, ça nous enlève l’envie d’aller au conseil de révision. Mais à chaque jour suffit sa peine et demain le bon dieu y sera grand !


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1957 ! Les Platters et Paul Anka au Majestic ; La bamboula à Bab El Oued. Dès cinq heures du matin, la jeunesse elle tape la chaine. La chaine ou la queue comme tu veux, tu choises ! Spèce d’esprit mal tourné !

Malgré le couvre feu, les soldats y ferment les yeux ! D’abord parce qu’ils ont sommeil et ensuite, y sont jeunes alors ils comprennent l’engouement des Algérois. Faut pas oublier qu’ils ont vingt ans dans les Aurès ! Celui qui a pas entendu le public du faubourg applaudir à se casser les mains, siffler à se crever les tympans, hurler comme des malades, en un mot comme en cent, taper l’ardjeb, y peut pas pénétrer l’âme des enfants d’Algérie. Le poulailler du Majestic il a vu ce jour là les jeunes du Gallia, de l’ASSE et du Spardégna ranger les couteaux au vestiaire et délaisser le football pour le music hall ! C’est la preuve que la musique américaine, elle adoucit les mœurs même si la vérité,  langue US et langue pataouète c'est   aussi différent que langue de boeuf et langue de vipère 
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Le couvre-feu, y nous étouffe. C’est ce qu’on appelle la cuisson à l’étouffé ou bien à l’étuvé ! Le « chacun chez soi », tout le monde, y respecte! Les plus téméraires y nous traitent de falsos en campant devant leurs immeubles « en bas la rue » au cas où ! Total, dès qu’un bruit il éclate, y détalent comme des gamates. Zarmah, y sont intrépides ! Qué intrépides ! Mabouls, oui! Nous autres, les péteux, on écoute le dimanche soir « les maitres du mystère » à la TSF. Même que pas une paille elle passe ! Les autres jours, on discute en prenant le frais au balcon sur une chaise longue en écoutant « Double Tchatche et Fif la Housse ». Qui mieux que nous ? Tout le quartier y se croit au balcon du Majestic. La classe, dé ! Paulette, par un système de poulies breveté, elle envoie « Atout cœur » à Lisette qui  met dans le panier un "Nous Deux"  parce que ca se fait pas de rendre le panier vide ! Hé, on sait vivre à Bab El Oued!

Les vieux y parlent football ou politique comme si leurs vies elles en dépendaient. Ce qu’on sait, c’est qu’y demandent rien d’autre à la vie que de vivre sur cette terre, là où les anciens y sont enterrés !
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1 commentaire:

  1. j'aimerai contacter l'auteur du manuscrit je suis un enfant de la rue marengo cousin des duran ou durand comme tu veux marcel.aidane@gmail.com merci

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