MARCEL est l’archétype de ces personnages qui habillent un quartier de leur bonhomie joyeuse et de leur inépuisable pouvoir de faire le clown sans s’en apercevoir. Ce « comique malgré lui » écume tous les cafés de Bab El Oued, rayonne sur tous les radio-crochets organisé par le comité des fêtes du faubourg. Son personnage de simplet « à la Fernandel » est omniprésent par sa position d’homme à tout faire d’un quartier qui, en tout état de cause, le protège. BEO est sa famille. BEO est sa maison. BEO est son amie.
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Au même titre que cet aveugle qui connaît Bab El Oued sur le bout des doigts et se déplace sans l’aide de quiconque ou de Roger qui filtre les entrées des Bains PADOVANI dont chacun oublie l’infirmité, l’indépendance de leur pays ne les a t-elle pas condamnés à n’être que des simplets, des aveugles, des boiteux ? Ceci est une toute autre histoire !
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MARCEL adore chanter. Tino ROSSI est son idole. Ses « copains » l’inscrivent à chaque radio-crochet en insistant sur la chanson à interpréter. C’est ainsi que MARCEL, au comble du bonheur monte sur l’estrade, invité par Charles FINALTERY ou Jacques REDSON. Il annonce « Tchi-Tchi » de la grande vedette corse. Seulement il y a un hic et ce hic ses « copains » le connaissent : sa dentition est pour le moins clairsemée et chaque fois qu’il entame le refrain, il postillonne un maximum. Ses « Tchi-Tchi » à répétition entament les premiers rangs et déclenchent une jubilation hors de commun durant les trois minutes que dure la chanson. Pour la morale, le cher Marcel ne s’apercevant de rien continue de « glavioter » sous les vivats d’un public tous comptes faits, bon enfant.
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Le « MUET » connut la gloire avant d’être la victime expiatoire de fous sanguinaires, et le mot n’est pas trop fort. Joseph Marpangiani, hercule au cœur d’or est le héros des enfants. Son aura franchit les limites de sa rue, de son pâté de maisons, de son quartier. S’il pose sa main sur l’épaule d’un gamin, plus personne n’ose le réprimander. Il devient le protégé du « MUET ». Cet athlète joue bien sûr de ses muscles pour faire la nique au mauvais sort qui le priva de ses cordes vocales. Très beau garçon, il fait malgré tout l’admiration des jeunes filles même si sa réputation de bagarreur freine les élans féminins. Vers la fin des « événements », capturé par des éléments FLN. il est saigné à blanc; son corps figure parmi les innombrables disparus de la période post-accords d’Evian.
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GALOUFA du Triolet est sans aucun doute l’un des personnages de Bab El Oued le plus détesté des enfants. En effet, son métier consiste à chasser les chiens errants, véritables figures des quartiers, parties intégrantes du paysage, adoptés par les enfants et les vieilles dames qui les nourrissent chaque jour. A l’aide d’un fouet et d’une potence à nœud coulant, accoutré d’un épais tablier de cuir contre les morsures, sur sa drôle de machine tirée par deux chevaux, il capture la bête qui s’étrangle en se débattant. Le surnom de GALOUFA dont Bab El Oued l’affuble appartient en fait au premier « ramasseur d’animaux abandonnés » qui sévissait jadis dans le faubourg, une charrette tiré par un bourricot. Tristement célèbre surtout aux yeux des enfants, cet étrangleur assermenté donna son nom à cette corporation.
GALOUFA du Triolet est sans aucun doute l’un des personnages de Bab El Oued le plus détesté des enfants. En effet, son métier consiste à chasser les chiens errants, véritables figures des quartiers, parties intégrantes du paysage, adoptés par les enfants et les vieilles dames qui les nourrissent chaque jour. A l’aide d’un fouet et d’une potence à nœud coulant, accoutré d’un épais tablier de cuir contre les morsures, sur sa drôle de machine tirée par deux chevaux, il capture la bête qui s’étrangle en se débattant. Le surnom de GALOUFA dont Bab El Oued l’affuble appartient en fait au premier « ramasseur d’animaux abandonnés » qui sévissait jadis dans le faubourg, une charrette tiré par un bourricot. Tristement célèbre surtout aux yeux des enfants, cet étrangleur assermenté donna son nom à cette corporation.
Mauriceau est issu de la rampe Valée. Garçon normal, sa vie bascule le jour où il est malencontreusement happé par un tram qui lui sectionne le bras gauche. La douleur ainsi que la frayeur lui ôtent ses facultés mentales. Le physique atteint, il parcourt la vie et les rues de Bab El Oued, un sourire perpétuel aux lèvres. Sans être le souffre douleur des enfants, il fait leur joie en imitant FERNANDEL auquel il fait songer. Aussi, les « chitanes » ne se gênent pas pour s’en moquer, parfois méchamment.
TAGO, le marchand ambulant de « calentita » qui interpelle sa clientèle en frappant de sa spatule en fer le coin de sa plaque métallique où sont disposés les carrés de cette salaison à base de farine de pois chiche dont le cœur tendre et moelleux fait le délice des petits et grands. Fortement salée et poivrée, quelquefois saupoudrée de cannelle, la calentita demeure l’une des spécialités « pieds noirs » les plus cuisinées par delà l’exode.
Embarek BISKRI, alias ZOIZEAU, le roi incontesté de la vente de coquillages qui traîne sa dégaine de pécheur, casquette rivée éternellement sur sa tête et bleu de chine pour unique parure, dans les escaliers menant de l’avenue de la Bouzaréah à l’avenue Durando à hauteur du cinéma Marignan.
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Qui n’a pas croisé le chemin de « l’homme le plus fort du monde » installé devant l’hôpital Maillot pour faire sa démonstration de culturiste haut de gamme, soulevant poids et haltères de pacotille en mimant un effort intense ? Surnommé TRIPLETTE ( pour quellles raisons obscures ?) ce « kilo » faisait partie de ces personnages dont se souviennent avec un sourire au coin des lèvres, les enfants de Bab El Oued.
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Comment ne pas faire une immense place à la plus petite vedette de Bab El Oued, le petit prince du faubourg, marchand de billets de loterie qui interpellait les candidats milliardaires de sa voix fluette. Nain par le caprice des cieux, cette version miniaturisée de l’homme, parfaitement harmonieuse, ami de tout un chacun, la gentillesse personnifiée devînt vedette du jour au lendemain par la grâce de Geneviève BAÏLAC, auteur de « La Famille HERNANDEZ ». Lors de ses nombreux passages à Bab El Oued, il sût rester d’une simplicité envers ses anciens camarades digne « DES PLUS GRANDS »
D’autres tels Théodore le borgne qui habitait la « cour des miracles » ou Taouélo et sa caisse de 5-25, s’illustrèrent dans le faubourg par des petits riens qui les faisaient reconnaître de la majorité.
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A SUIVRE LE CHAPITRE 23
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