mardi 1 mars 2011

FANTAISIE SUR L'HISTOIRE DE BAB EL OUED -3- hubert zakine

(Il ne faut surtout pas perdre le fil… car c’est  subtil enfin je crois. En tous les cas, je me suis bien amusé à écrire.....Et c'est pas fini!)
CHAPITRE 3
Les femmes, elles se comptent sur les doigts d'une seule main. Alors, on fait venir de France des filles à la cuisse légère pour peupler l’Algérie. Des belles et des vilaines. Les belles, elles se font épouser, mon ami, illico presto! Les vilaines, elles se font la malle arabe. Et elles partent chez Dache voir si Ali Baba il est pas dans les parages! Le roulement y s’opère sans douleur comme les accouchements qui mettent au monde des tonnes de petits pieds noirs. Et tout ça, ça fait d’excellents français. De papier.
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Les cabarets bouis-bouis  y débordent de partout. La madelon vient nous servir à boire de l’absinthe. Des militaires, des ouvriers, des touristes, des hommes quoi ! Où sont les femmes ? Elles jouent à cache-cache quand elles sont honnêtes. Honni soit qui mal y pense. Les malhonnêtes, mieux j’en parle pas. Des malheureuses dans ce pays d’hommes. Bonnes ou boniches, elles sont la proie des   gobieux de passage. Les filles de famille, elles trouvent chaussures à leurs pieds (pas encore noirs) et les hommes sérieux y leur glissent la bague au doigt.
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1850. L’Algérie française elle est majeure. On n’a pas tous les jours vingt ans. Mais la diphtérie elle tue sans compter les années. La maladie elle frappe où elle veut, quand elle veut, qui elle veut. Ce slogan y renaitra de ses cendres et trouvera sa raison d’être au moment de l’hallali, un siècle plus tard. Salim Hallali, le chantre de la chanson judéo-arabe, même pas il est né alors, la vérité, qu’est ce qu’il vient faire dans mon histoire…..de France. Parce que l’Algérie c’est la France, comme il a dit le grand escogriffe.
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La hara, quartier insalubre des juifs, elle donne le vertige à Alger. Ce dernier vestige de l’empire ottoman, y fait connaissance avec les pioches du génie français. On ouvre les rues de la Lyre et de Chartres. Hamdoullah, plus de hara pour les héros qu’hier encore y comptaient pour zéro. La casbah elle fait sa toilette. On aère à nouveau pour rendre Alger plus fréquentable. On fait table rase sur le passé. Tant qu’on y est, plus de mosquée Mezzo Morte transformée depuis 1830 en un hôpital militaire non plus ! La France elle avance doucement, doucement. Qui va piano, va sano !Ou le contraire !
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Et les Italiens dans tout ça ? Y pêchent les oublades, les sars, et autres tchelbas. Y z’ont Napoli dans la voix mais empruntent la voie de la raison. Et la raison elle leur murmure que là est leur pays. Là est l’avenir de leurs enfants. Alors, les petits Louis, Rose et Vincent y supplantent Luigi, Rossana et Vicenzo sur les papiers d’identité. Des mariages à la pelle. L’appel de l’amour transalpin y donne des ailes pour escalader les Alpes et la Méditerranée. A la maison, les femmes, elles jouent au commandant et les hommes y passent commande au café d’Apollon.
Pêcher, les Italiens y savent mais y sont pas manchots pour d’autres métiers. Y retroussent leurs manches pour gagner de quoi faire bouillir la marmite.
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A SUIVRE.......

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