vendredi 11 mars 2011

IL ETAIT UNE FOIS BAB EL OUED -20- hubert zakine

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LA CRISE ANTISEMITE DE 1898
A la naturalisation du décret CREMIEUX de 1870 qui ravit la communauté succède la crise anti-juive de 1898 qui la plonge dans un océan de perplexité.
La crise éclate en 1897 à la suite de l’affectation à la Faculté de droit d’un professeur israélite nommé LEVY. Deux étudiants Louis et Max REGIS se déclarent ouvertement contre cette nomination. Ils relancent ensemble le journal « l’anti-juif ». Nous sommes en pleine affaire DREYFUS.
Max REGIS, de son vrai nom Massimiliano Régis MILANO est accueilli par 5000 personnes à son retour de Paris où il exposa les thèses antisémites d’Alger. Bab El Oued fait un triomphe à DRUMONT candidat du parti anti-juif qui est élu aux élections législatives. DRUMONT élu, Max REGIS acclamé tel un héros à sa sortie de prison où l’avait fait enfermé le gouverneur LEPINE, la victoire est totale.
LAFERRIERE remplace LEPINE le 31 août ; Max REGIS est élu Maire d’Alger en novembre. Après mille péripéties qui lui valent honneur et emprisonnements, il subit un revers aux élections législatives avant d’essuyer l’affront d’être défait lors d’un duel avec le socialiste LABERDESQUE sur la plage de PADOVANI. Un an après, les députés antisémites sont battus lors de nouvelles élections. Max REGIS disparaît de la scène algérienne. Bab El Oued venait de faire connaissance avec la politique. Les juifs avaient souffert mais la passion de l’Algérie renoua les liens et cet épisode « burlesque et odieux » selon les termes du Professeur GOINARD , disparut des mémoires les plus obstinées.
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CHAPITRE QUATRIEME
LES COMMUNAUTES
LES MALTAIS
Ballottés par l’histoire qui a imposé à l’île de Malte la tutelle arabe, française puis anglaise, spécialisée dans la batellerie des ports, ils ont écumé les comptoirs commerciaux du bassin méditerranéens. Touchés par la dépression du milieu du XIX ème siècle, c’est tout naturellement qu’ils répondent à l’appel de la colonisation de l’Algérie. Ils s’installent le plus souvent à l’est et dans les ports, Alger notamment où ils feront des Tagarins leur territoire. En 1889, la loi de naturalisation automatique est promulguée. Colporteurs nés, ils vendent dans les rues du sucre d’orge, des bâtons de guimauve, des poissons, des fruits et du tabac qu’ils roulent eux-mêmes. Le maltais élèvent chèvres et chevaux et parcourent la casbah et Bab El Oued pour vendre le lait frais chaque matin et les fromages de chèvre. Bien typés, leur anneau à l’oreille et leur bonnet brun, ils conduisent leurs chèvres en passant dans les rues principales. Les clientes descendent au bruit des clochettes et ramènent chez elle le lait chaud tiré sous leurs yeux. Pratique car se répand la psychose du lait qui donne la fièvre maltaise.
Ils ont la passion du cheval. Ils en achètent pour la remonte, les attellent au char à banc qu’ils se sont rafistolé pour leurs livraisons et mènent leur équipage à grand renfort de harnais étincelants dans un vacarme de grelots et de coups de fouet. Mais leur fierté c’est le moulin qui livre la farine avec un camion tiré par un magnifique équipage de chevaux. Ils forment un clan à part, ne se mélangent pas aux autres autant pour ne pas faire de vagues que pour se prémunir contre l’adversité. Ils fuient les tracasseries de l’administration britannique et l’économie en perdition de 1830. La proximité et la Méditerranée encouragent le départ. Ils colonisent ainsi le climat de France où leurs chèvres paissent en paix.

Les célébrités sont SEIBERRAS propriétaire d’une chaîne de cinémas dans toute l’AFN dont le Majestic et les Variétés. Charles DEBONO, important propriétaire terrien de Boufarik, reçoit la légion d’honneur à 37 ans pour services exceptionnels rendus à la colonisation et au pays. La famille SALVA se fait un nom dans la laiterie et l’élevage de vaches laitières vendues dans toute l’Afrique du Nord avant de connaître la gloire avec le « grand » Marcel, footballeur international qui porta 13 fois le maillot de l’équipe de France. Quant à la famille MUSCAT, elle tente en vain de concurrencer la famille SALVA depuis sa laiterie de la Basséta.

Quant à la famille FALZON, elle donnera au prestige de Bab El Oued l’un de ses plus beaux fleurons avec Charly, champion de catch.
A SUIVRE........


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