mercredi 2 mars 2011

FANTAISIE SUR L'HISTOIRE DE BAB EL OUED -4- hubert zakine

(Il ne faut surtout pas perdre le fil… car c’est  subtil enfin je crois. En tous les cas, je me suis bien amusé à écrire.....Et c'est pas fini!)
CHAPITRE 4
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Coiffeurs, y coupent les cheveux en quatre. En deux temps trois mouvements, y deviennent les rois du ciseau et de la gomina. Glaciers, y font la bombe et y s’en payent une tranche napolitaine pour le bonheur des bambinos et pour se souvenir du pays. Tailleurs, y se font une place au soleil au côté des juifs. Le coup d’aiguille facile et le coup de poing encore plus facile quand le client y paye pas.
Mais de la place y’en a pour tout le monde à qui sait travailler. Et l’Italien y sait travailler. Quand y travaille ! Une truelle, cà lui va mieux qu’un poil dans la main, La vérité, il a pas tort sauf quand y se prend pour Casanova.

Habitué de la pelote à épingles, il est tiré à quatre épingles pour jouer au gigolo et se faire tirer le portait pour les yeux d’une bellissima. Mais la mamma elle veille sur ses enfants. Y faut marcher droit aux Messageries ou sinon ça crie et ça se lamente. La comédia dell arte, elle est pas loin.
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L’Espagnol, lui aussi, petit à petit, y grandit. Comme l’Italien, y joue les matamores pour mériter le respect de sa communauté. Et les matadors dans les arènes près du trou Bonnifay. De bonne foi, y prie à l’église à Saint Joseph de la place Lelièvre. Espagnol, y sue sang et or pour gagner son pain quotidien. Pain espagnol, pain italien ou pain arabe. Késako la kesrah? Du pain arabe ! Ni plus ni moins ! Y manque que le pain juif du shabbat pour représenter toutes les communautés du pays. Amen, Barouh Achem, Inch Allah. La croix l’étoile et le croissant. Trois dieux pour un seul pays.
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L’Espagnol, bonne pâte, y pétrit comme personne. Tu seras boulanger, mon fils ! C’est un métier où il faut se lever de bonne heure pour trouver le bonheur. La fortune elle sourit aux audacieux qui se lèvent tôt mais qui se couchent tard. Le contraire des gens fainéants qui se couchent tôt et se lèvent tard. Alors va pour le métier de boulanger pour les courageux enfants d’Espagne. Vidal, Mullor, Aznar Réalé, Solbès ou Villa Grossa, peut importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse d’une tendre calentita ou d’une moelleuse mouna. Sans parler des montecaos.
Le travail ne fait pas peur aux charmantes Ibériques. Les jolies cigarières à l’accroche-cœur élégant, elles accrochent plus d’un cœur pubère au sein des manufactures Bastos, Mélia ou Job. Luttes intestines des marques pour conquérir et abimer les poumons des fumeurs algérois.
A SUIVRE.....

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