Issu d'une vieille famille aristocratique espagnole, Germain de Miras est né à Oran, le 04 novembre 1913. Il était employé à l'Electricité et Gaz d'Algérie (E.G.A)
Durant près de 60 ans, il a servi la natation à Oran, en Algérie, en France. Nageur, entraîneur, conseiller technique, dirigeant, il laisse un souvenir impérissable dans les mémoires de tous ceux de la famille de la natation, qui l'ont approché.
Pédagogue hors du commun, doté d'une personnalité attachante, discret, ne cherchant jamais la gloire, il était animé d'un seul souci : faire progresser la natation. Un des premiers (avec Louavard) à nageur le crawl en Oranie, son image est liée au club mythique de la Glorieuse Marine Oranaise (G.M.O) cher à son alter-égo Louis Perez dit "fougo ", Il demeure l'homme qui a conduit l'un des plus grands champions français de la natation : Alain Gottvalles aux portes du record du monde. Il a révélé l'un des plus sûrs espoirs de la natation Jean-Marie Rodriguez, hélas disparu trop tôt, enfin il a découvert, entraîné et encouragé Michel Rousseau champion d'Europe dans les années 70.
" Un chercheur d'or que la fortune n'intéressait pas " Germain de Miras était qualifié ainsi par le journal l'Equipe à propos de son sens inné et désintéressé de découvreur de talents.
Germain de Miras débute jeune à la pratique de la natation. En 1929, il obtient son premier diplôme " nageur de fond ". Attiré par le water- polo, il rejoint l'équipe et côtoie alors les : Mazeau, Scotto, Pipolo, Perez Antoine et Louis, Nicolas, Maggdaléna, Labessa, Oliva, Marin, et surtout Esponteille un homme respecté , meneur d'hommes, créateur de la section de water polo Animé par un souci constant du perfectionnement, il observe la manière de nager et son évolution sur les champions d'alors. Il met en pratique sa technique et impose une nouvelle façon de nager plus coulante, plus dynamique. Il demeura comme l'un des pionniers à nager dans cette discipline de nage libre, en lui donnant un nouveau style bien loin de celui pratiqué jusqu'à alors tête hors de l'eau. L'école de Miras était née. Il importera ce crawl sur l'ensemble de l'A.F.N. L'écho d'Oran dans un article datant du 07 août 1954 rendait hommage aux immenses qualités de l'homme tout en soulignant cette particularité de pionnier. Avec l'équipe de water-polo, il dispute plusieurs finales des championnats d'Algérie. La GMO, par ailleurs sera 17 fois championne d'Oranie. En 1953, il laisse ses copains de l'équipe de water-polo dont il était devenu entraîneur pour se tourner vers la compétition et se consacrer à l'éducation des jeunes. Il est à noter qu'à cette époque, la GMO, ne possédait pas de piscine. Les entraînements se déroulaient au port, pas loin de la pêcherie. On devine aisément les conditions difficiles dans lesquelles les nageurs pratiquaient leur sport favori dans une eau salée qui sentait le mazout, le plan d'eau était celui des plaisanciers…………
Le 14 mai 1955 enfin, la piscine est inaugurée, une nouvelle ère commence pour de Miras entraîneur et "fougo " Louis Perez, ce dernier sera président du club jusqu'en 1962. Au cours de la saison 53/54, avec son ami Louis, il crée une section de sauvetage pour récompenser des nageurs méritants. Cette section ne tarde pas à se mettre en valeur puisqu'elle remporte dès sa première année de participation, les championnats du monde devant les Italiens alors considérés comme les meilleurs spécialistes européens, et mondiaux La qualité d'enseignement de Germain de Miras ne va pas tarder à produire des effets auprès des jeunes nageurs, les résultats flatteurs se succèdent dans le département, en Algérie et aux championnats de France où les nageurs brillent dans toutes catégories. En 1957, cinq nageurs de la GMO participent aux championnats de France. En 59, ils étaient dix, un chiffre qui sera en augmentation jusqu'à1962……..avec des titres et records en prime. Alain Gottvalles, jeune nageur en 1954, sera sa plus belle réussite, il conduira l'espoir devenu champion jusqu'aux portes du record du monde du 100m nage libre.
En 1962, il arrive à Douarnenez, pour exercer son métier au sein de l'E.D.F, hélas il ne mettra pas sa compétence aux services des bretons, il le déplore d'ailleurs à cause de l'insuffisance des équipements sportifs notamment pour la natation. La presse locale s'en faisait l'écho avec regret: "Une personnalité extrêmement connue qui ne pouvait donner vie à sa passion " DE 1963 à 1967, il est affecté à Paris Il rejoint l'Institut National Sportif en qualité d'entraîneur. Une période où il découvre, Michel Rousseau (futur champion à l'échelon européen), et l'encourage à se consacrer à la nage, il l'entraînera jusqu'à son départ. La Gironde l'accueille en 1967. Il y restera jusqu'en 1972 et devient directeur et moniteur de la piscine municipale. Durant ces six années il obtient des résultats en tous points remarquables. Enfin, jusqu'à 1980, à Agen, il est conseiller technique départemental, au centre d'études. Un passage qu'il a marqué de toute son empreinte pour le plus grand bonheur des agenais. En 1980, il se retire à La Rode près de Toulon, pour jouir d'une retraite bien méritée, après les années des services rendus au sein de l'EDF. Mais plus encore après la passion sportive qui l'a animé tout au long de ses différentes participations pour la cause de la Natation et toujours "à titre bénévole " depuis ses débuts avec ses amis de la GMO. Il demeurera un Exemple. Le 26 décembre 1990, il tire sa révérence.
José Bueno (texte écrit avec l'autorisation de Christian, son fils aîné)
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