Abdel-Kader Zaaf est un ancien coureur cycliste algérien (de nationalité française), né le 27 janvier 1917 à Chebli, dans la région de Blida en Algérie et mort le 22 septembre 1986 en Algérie. Il participa quatre fois au Tour de France (1948, 1950, 1951 et 1952), mais n'alla jusqu'à Paris qu'une seule fois, en 1951 où il termina 66ème au classement général. Il n'en fait pas moins partie de ceux qui ont écrit leur nom dans la légende du tour.
À partir de 1935 Abdel-Kader Zaaf figura régulièrement parmi les vainqueurs de courses d'amateurs en Afrique du Nord et en France. En 1942 il devint, avec le Vélo Club Musulman, champion de France sur route pour la première fois et put renouveler ce succès en 1947. En 1946 il devenait champion d'Algérie. Ce succès lui valut en 1948 un contrat professionnel dans l'équipe Volta, puis l'année suivante chez Duralca ; en 1950 et 1951 il faisait partie de l'équipe Terrot-Wolber puis de 1952 à 1955 de l'équipe Terrot-Hutchinson qui lui avait succédé. Comme le Tour de France à l'époque ne se courait pas par équipes de marque mais par équipes nationales et régionales, Zaaf faisait toujours partie d'une des équipes françaises (en 1950, 1951, 1952, par exemple de l'équipe d'Afrique du Nord) puisque l'Algérie était encore française.
Sa fameuse cuite
La 13e étape du Tour de France 1950 a été rendue terrible par une chaleur caniculaire, ce qui rendait le parcours très difficile. Marcel Molinès et Abdel-Kader Zaaf, tous les 2 de l'équipe Afrique du Nord avaient attaqué et avaient pris suffisamment d'avance (jusqu'à 16 minutes) pour aller jusqu'à la victoire qui devait se disputer au sprint. Étant parvenu à lâcher Molinès, Abdel-Kader Zaaf, assoiffé, pris un bidon que lui présenta un spectateur sur le bord de la route. Malheureusement pour lui, ce bidon contenait du vin. Le résultat ne se fit pas attendre, ce fut l'assommoir pour le coureur qui, après s'être désaltéré, et légèrement titubant, reprit son vélo et repartit dans le sens inverse de la course. Marcel Molinès désormais seul poursuivait sa route et atteignit la ligne d'arrivée quatre minutes trente avant le peloton de poursuivants comprenant Stan Ockers et Ferdi Kübler.
Cette histoire fit le bonheur des salles de rédaction, avec pour conséquence qu'il fut invité de nombreuses fois aux critériums qui suivaient le Tour. Encore au début du 21ème siècle, il n'y a aucun commentateur du Tour qui renonce à raconter cette anecdote. Il s'agit d'une version qui a été longtemps colportée mais qui est totalement fausse. La vérité est que Zaaf qui était musulman pratiquant ne buvait pas de vin. A cause de la fatigue, de la chaleur et surtout des amphétamines il a été victime d'un malaise et il s'est écroulé au bord de la route. Des vignerons qui se trouvaient là l'ont adossé contre un platane ( il existe une photo) et comme ils n'avaient pas d'eau sous la main l'on aspergé avec du vin. Zaaf ayant retrouvé ses esprits enfourcha sa bécane et repartit en sens inverse jusqu'à ce qu'il rencontrât la voiture balai. Il sentait épouvantablement la vinasse. D'où la légende. Ce personnage pittoresque devint extrêmement populaire. L'année suivante il termina lanterne rouge du Tour et sut très habilement exploiter cette dernière place qui lui permit d'être invité dans de nombreux critériums d'après-tour.
Chaque année, de 1948 à 1955, Abdel-Kader Zaaf gagna plusieurs étapes dans des circuits et plusieurs courses. 1950 fut sa meilleure année avec au total neuf premières places. Il emporta des victoires entre autres au Tour d'Algérie, au Tour du Maroc, au Tour d'Afrique du Nord, au Circuit de la Côte d'Or et à la Ronde des Champions. Au tour du Luxembourg de1951, il termina l'étape préliminaire à la deuxième place. On le vit aussi au départ du tour de Suisse en 1950, de Paris-Bruxelles en 1951, et en 1952 aux six jours de Dortmund. Il remporta au total 27 victoires.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire