dimanche 10 octobre 2010

REVELATIONS DE L'INTELLIGENCE SERVICE BRITANNIQUE

Un nouveau livre révélant des secrets sur les attaques des navires transportant des rescapés de la Shoah par la Marine Britannique vient de paraître.
Son auteur y détaille comment, pour apaiser les pays arabes riches en pétrole, les Britanniques ont violemment tenté d'arraisonner les navires juifs menant en Israël.
Les survivants juifs de l'holocauste, le plus grand crime de l'histoire, ont du faire face après la guerre à différents maux tout aussi meurtriers : malnutrition, hostilité des pays européens qu'ils ont du traverser afin de se rendre en terre promise, maladie, indifférence des soviétiques qui venaient pourtant de les libérer, bureaucratie lourde des américains et des alliés, et le tout nouvel ennemi, le nationalisme arabe.

Nous découvrons aujourd'hui que ce n'était hélas pas les seuls problèmes que ces survivants ont du surmonter pour enfin arriver en Israel.
Un danger plus perfide et moins connu des historiens vient d'être révélé grâce aux dernières recherches sur les archives anglaises : des bombes étaient cachées à bord de certains de ces navires de rescapés, par l'Intelligence Service britannique, plus connu aujourd'hui sous le nom de MI6.
L'histoire du Secret Intelligence Service 1909-1949, par l'éminent historien britannique Keith Jeffery, révèle l'existence de l'opération Embarras, un plan pour tenter d'empêcher les Juifs d'entrer dans la Palestine en 1946 – 48 en utilisant la désinformation et la propagande, mais aussi d'engins explosifs placés à bord des navires. Et ce n'est pas une histoire d'espionnage spéculative qui peut être réfutée par les autorités : le livre du Dr Jeffrey est en fait, dans ses propres mots : "Publié avec l'autorisation des services secrets de renseignement et du contrôleur de Stationery Office de Sa Majesté."
Voilà pourquoi, le cynisme de la Grande Bretagne d'aujourd'hui est révoltant et honteux !
Que la Grande Bretagne ait fait exploser des navires de juifs rescapés des camps de la mort n'a vraisemblablement pas ému grand monde, mais que cette même Grande Bretagne ose demander la condamnation d'Israël, pour avoir arraisonné une flottille prétendument humanitaire, mais dont on sait aujourd'hui qu'elle comportait des éléments terroristes, est dans l'ordre des choses.

Le 1er juin de cette année, le gouvernement britannique a dénoncé comme "totalement inacceptable" la façon dont les troupes israéliennes ont débarqué sur la flottille turque à Gaza. Nous ne savions pas que son prédécesseur avait fait la même chose, en faisant sauter un navire et en endommageant deux autres, qui faisaient partie d'une flottille authentiquement humanitaire, afin de sauver les survivants juifs des camps d'extermination nazis qui se rendaient dans leur patrie, Israël.
Bien sûr, l'hostilité de l'Establishment britannique sur l'immigration juive en Palestine était bien antérieure au fameux livre blanc de 1939. Le Roi George VI écrivit du reste cette année là, "qu'il était heureux que des mesures étaient enfin prises pour empêcher "ces gens" de quitter leurs pays respectifs".
Néanmoins, les découvertes du Docteur Jeffrey apportent un nouvel éclairage sur les actes de violence et de terrorisme du gouvernement britannique de l'époque, dans le seul but de plaire aux états arabes producteurs de pétrole de la région.

Car il semble maintenant avéré qu'à la fin de l'année 1946, le gouvernement travailliste britannique de Clement Atlee a demandé au MI6 que "des propositions d'actions soient faites afin de dissuader les capitaines de navires ainsi que leurs équipages, de transporter des immigrants juifs en Palestine." ajoutant : "la nature de l'action envisagée devra être une forme d'intimidation et l'intimidation n'est efficace que si elle débouche sur des conséquences fâcheuses et désagréables".
Parmi ces options envisagées, une d'entre elle consistant à saboter un navire échoua dans un premier temps. Il fut donc proposé par le SIS (ex MI6) de s'en prendre aux fournitures d'eau douce, ainsi que de la nourriture à bord. Un incendie à quai fut même envisagé.
Tous ces désagréments furent mis sur le compte d'un prétendu groupe arabe prénommé "les défenseurs de la Palestine" comme le préconisait le Chef du SIS Sir Stewart Menzies.
Cette opération de "désagréments multiples" eut pour nom OPERATION EMBARRAS (Operation Embarrass).
Elle fut lancée conjointement le 14 février 1947 par le MI6, les services armés, le Colonial Office et le Foreign Office (bureau des affaires étrangères équivalent au Quai d'Orsay).

William Hayter était le chef des services de liaison du Foreign Office. Il devint plus tard ambassadeur de Grande Bretagne à Moscou. Il n'a jamais soufflé mot de cette opération, même si, dans une note, il écrivit qu'il serait cependant préférable que l'incendie du navire se fasse lorsqu'il était vide…

Andrew Robert

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