dimanche 31 octobre 2010

ALGER SUR MER : COURBET MARINE

Centre créé en 1872.
Doit son nom à Amédée, Prosper, Anatole Courbet (1827-1885) Amiral qui a établi le protectorat sur l'Annam.
Après la venue en 1830 des Français en Algérie, le littoral algérois,attira des marins pêcheurs émigrés, qui par leur travail et leur persévérance en firent des zones de pêches de grandes renommées.
Vers 1914 des balancelles et des tartanes pratiquant la pêche " aux bœufs " bien loin à l'Est d'Alger, les pêcheurs découvriront au large d'une plage, un nouveau parcours de traîne (ou cale) pour leurs filets dont les prises s'avérèrent riches et très abondantes de poissons de fond mais aussi de surface comme les sardines et anchois.
Aussitôt ces heureux pêcheurs baptisèrent ce lieu CALANOVE, qui veut dire en patois napolitain Nouvelle Cale.
Cette appellation persiste encore parmi les autochtones pour désigner la plage de Courbet-Marine. Signalons que le mot Cale était couramment employé par les maîtres de pêches de chalutiers algérois pour décrire un parcours de traîne de leurs filets sur le fond de la mer, ne pas confondre avec la cale, partie la plus basse de l'intérieur d'un navire.
Comme le secret n'existe pas dans la pêche, les pêcheurs de lamparos du port d'Alger, pour la plupart originaire de la petite ville de " Cetara " dans le golfe de Naples, apprirent bien vite la présence en cet endroit, de sardines et surtout d'anchois dont la salaison était leur spécialité. Ils envisagèrent de se rendre sur cette plage pour entreprendre une saison de pêche : et c'est ainsi que venant d'Alger par la mer, les premiers pêcheurs débarquèrent à Courbet-Marine.

A l'époque aucune route carrossable ne desservait cette plage, où au début les pêcheurs s'abritèrent dans des baraques de fortune, dépourvues de tout confort que des fonctionnaires français qualifiaient de " gourbis
Fort heureusement, dès la fin de la guerre 14-18, cela changera.
Dépendant administrativement de la commune de Courbet, village situé à 4 kms de la mer, Courbet-Marine désigné auparavant sous le nom de " Port aux Poules ", évoluera.
Courbet était une commune de plein exercice, créée en 1872 par le groupement des villages de Zaatra à 2 kms au Sud et de Zemouri au Nord, détachée de celle de Blad-Guitoune. Ce centre était situé à 16 kms de Ménerville, à 70 kms d'Alger.
En 1900, Courbet-Zemouri-Zaatra s'étendaient sur 5644 hectares en côteaux. En hiver la température était de 5° C au dessus de zéro avec des maxima en été de 35° C.
Ce village prit le nom d'un amiral qui commanda en Chine.
Courbet était desservi par la station de chemin de fer de l'Est Algérien de Blad-Guitoune (Félix-Faure) à 9 kms et à Haussonvilliers par la ligne à voie étroite des chemins de fer sur routes d'Algérie (CFRA) jusqu'au port de Dellys au départ de services maritimes côtiers en direction de l'Est et de l'Ouest.
A 4 kms au Nord Ouest, Port-aux-Poules, hameau maritime qui deviendra " La Calanove ", objet de cet article.
Bien que situées sur les côteaux du littoral, les terres étaient propices à la céréaliculture.
En 1900, un jeune vignoble complanté en Carignan, Cinsaut, Grenache donnait déjà sur 130 hectares, un excellent vin de consommation courante. Cette réussite doit être mise au crédit de ces hommes et ces femmes de la terre, qui en plus animaient et donnaient du travail à une vaste région adossée au massif kabyle dont les cimes enneigées se profilaient au Sud Est.
Nous devons préciser qu'après l'arrivée des français à Alger un grand nombre de marins pêcheurs, presque tous originaires du Mezzogiorno et du littoral napolitain, émigrèrent vers l'Algérie et s'y installeront.
Les causes de ce mouvement migratoire furent diverses. Certains d'entre-eux connaissaient déjà l'Est du littoral de ce pays pour y être venus travailler en saison et revenir chez eux avec le produit de leur pêche. D'autres y furent tentés par la perspective de trouver un meilleur avenir dans ce pays nouveau : ce fut le cas des pêcheurs aux filets " bœufs " originaires de Torredel-Gréco, Ischia, Gaéta, Procida.
Il est incontestable que la mise en œuvre, l'exploitation et le développement de la pêche en Algérie au cours des 132 ans de la souveraineté française, sont dus pour la plus grande part à l'activité des marins pêcheurs italiens qui acquirent avec leurs familles la nationalité française.
La plage de Courbet-Marine, désignée CALANOVE, se trouvait sur la côte Est.Au pied d'un petit promontoire, elle avait une vaste étendue de sable fin mais ouverte au vent du Nord elle était dangereuse d'accès les jours de grand vent. Aussi, les pêcheurs comme ceux de Bou-Haroun, étaient obligés de tirer leurs embarcations à terre pour les mettre à l'abri. Un peu abandonnés au début de leur séjour du fait de manque de route carrossable pour venir jusqu'à eux, cet handicap fut vite remédié par la volonté du Maire de la commune de Courbet dont la plage dépendait administrativement.
A leur début sur cette plage, alors que le transport routier n'avait pas encore vu le jour, les pêcheurs recevaient ce matériel par les " balancelles " venant de leur pays natal pour prendre livraison du produit saisonnier de la pêche et en fixer le prix selon la quantité et surtout la qualité.

• Source :(Extrait partiel) Edgar SCOTTI, Joseph PALOMBA




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