Voici une belle histoire sur le Pourim d'Alger
En 1492, les juifs ont été expulsés par les souverains d'Espagne, Isabelle de Castille et Ferdinand d'Aragon, après avoir subi de terribles persécutions. Certains trouveront un refuge temporaire au Portugal, d'où ils seront expulsés quelques années plus tard dans des conditions encore plus dures.
Nombre de ces juifs déracinés trouveront refuge en Afrique du Nord , rejoignant ainsi leurs frères qui s'y étaient établis avant la conquête arabe.
La mémoire des souffrances endurées dans la péninsule Ibérique était vive.
Charles-Quint, petit fils d'Isabelle et Ferdinand, Empereur d'Autriche, roi d'Espagne Sous le nom de Charles 1er, représentant de la chrétienté, combattit pendant des années l'Empire Ottoman.
En 1535, à la tête d'une flotte espagnole, il s'empare de Tunis et la livre au pillage durant 3 jours. La ville compta 70 000 victimes. De nombreux juifs y sont massacrés et beaucoup d'entre eux sont capturés pour être vendus comme esclaves.
Cette même année, les juifs de Tripoli fuient la ville chassés par les espagnols.
En octobre 1541, la flotte de Charles-Quint se présente devant Alger, débarque une armée à proximité de la ville et la bloque. On dit même que les côtes africaines n'avaient jamais vu une flotte aussi impressionnante.
La consternation et la peur envahissent la communauté juive d'Alger.
Les synagogues ne désemplissent pas. Les juifs se réfugient dans le jeûne et la prière pour implorer leur salut.
L'issue fatale semble inéluctable.
Et voilà que la nuit du 23 octobre 1541 se déclenche une énorme tempête. Celle-ci fait des ravages dans la flotte de Charles-Quint. Cette dernière perd plus de 150 bateaux.
Les rescapés de cette armée, se réfugient à Bougie, subissant le froid et la faim, avant de rejoindre l'Espagne.
Cette incroyable issue a, pendant des siècles, été fêtée le 3 et 4 Hechvan, par un jour de jeûne à l'image du jeûne d'Esther suivi d'un jour de joie et de fête.
De nombreux poèmes ont été écrits pour célébrer cette occasion. Ils font partie du rituel algérois et étaient lus à chaque anniversaire de cette délivrance.
La synagogue Abentoua, du nom d'un des rabbins de l'époque, possédait une Téba (pupitre de l'officiant) bien particulière, puisqu'il parait qu'elle était faite du bois des épaves de cette flotte.
La communauté juive d'Alger a célébré un second Pourim dit Pourim de Tamouz , institué au 18ème siècle.
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