jeudi 25 mars 2010

ISRAEL L'AFFAIRE DES 1000 LOGEMENTS

A en croire les médias européens, l'actualité israélienne ne bruisse que de la malheureuse affaire des 1600 logements de « Jérusalem Est ». Hillary Clinton ne décolère pas, c'est son Président qui lui en a donné l'ordre.

Pour information, Ramat Schlomo, où ces logements pourraient être construits (ou pas), n'est pas à l'est mais au nord ouest de la capitale israélienne. C'est-à-dire qu'elle n'est ni dans la partie arabe (Jérusalem Est), ni une « colonie ». C'est un quartier reconquis par l'armée Israélienne sur la Jordanie lors de la Guerre des Six jours.
Certes, peu de kilomètres séparent ces deux points, mais au Moyen-Orient, comme ne devrait pas l'ignorer Joe Biden qui prétend vouloir discuter du processus de paix, quelques centaines de mètres peuvent faire toute la différence.
 Construire à petit prix
 Les Palestiniens se croient autorisés à construire n'importe quel bâtiment où ils le veulent, sans aucun respect pour le Plan d'Occupation des Sols (POS) qui d'ailleurs n'existe pas dans les territoires que gère l'Autorité Palestinienne. Cela facilite les démarches pour l'obtention de permis de construire.
Selon le Fond Monétaire International, la croissance de l'économie palestinienne a été de 7%, un taux que lui envient bien des pays européens et qui suscite quelque convoitise sur le plan foncier. C'est ainsi, qu'en Territoire palestinien, on peut voir de splendides demeures ou des mosquées surgirde terre à l'écart des routes et des chemins sans aucun souci de cohérence. Il suffit ensuite de graisser la patte d'un fonctionnaire (payé avec les impôts des contribuables européens) pour se voir installer l'eau et l'électricité.
Mais on prendra bien soin de ne pas achever complètement le bâtiment, c'est-à-dire de laisser quelques fers à béton dépasser de l'ouvrage, de ne pas achever le dernier étage. La raison ? Cela fait un peu plus pauvre dans le décor et, surtout, tant que la maison n'est pas terminée, on ne paye pas d'impôts fonciers. Il n'y a pas de petits bénéfices.
Juste à côté, d'autres jeunes Palestiniens jouent au foot dans ce qui ressemble fort à une école ou un
camp, où s'entassent pêle-mêle les familles pauvres. Ce sont des baraquements construits de bric et de broc, des plaques de béton qui ne tiennent debout que par miracle surmontées de tôles ondulées.
L'Orient aux mille visages, disait le poète. Ces camps existent encore pour 3 raisons : Un, pour justifier le nombre de fonctionnaires de l'UNRWA qui les prennent en charge, deux, pour entretenir la colère arabe, trois pour nourrir les reportages des correspondants internationaux.

Une synagogue, mais cent minarets
Pour l'heure, la colère arabe monte chaque jour un peu plus. Car, après les 1600 logements de  Jérusalem (Est ? Nord ? Nord-Ouest ?), il est maintenant question de la synagogue Hurva, qui vient d'être réhabilitée.
Le dôme blanc du nouveau lieu de prière s'élance vers le ciel, se mélangeant avec les monuments plus anciens, musulmans comme chrétiens. En raison de la topographie, car elle est située sur une colline, elle s'élève au-dessus des lieux saints islamiques et surtout de la mosquée d'Al-Aqsa.
Et cela est tout simplement insupportable pour les Musulmans. Ils prétendent que leur religion est supérieure à toutes les autres. En foi de quoi, aucun clocher, aucun édifice religieux ne doit dépasser en hauteur le toit de leurs mosquées. Question de principe !

A Jérusalem, que l'Islam, malgré les grandes déclarations, ne tient pas du tout à partager, il ne faudrait construire que des logements pour les Arabes musulmans et surtout que des mosquées.
À Damas, Khaled Mechaal, le chef en exil du groupe islamiste Hamas, a déclaré que l'inauguration de la
synagogue signifiait «la destruction de la Mosquée Al Aqsa et la construction du Temple», dixit l'Agence France-Presse.
Le Hamas a appelé à une « journée de rage », peut-être point de départ d'une nouvelle intifada. La Jordanie, pourtant coupable de la destruction de ce lieu, "a condamné son inauguration par Israël près d'Al- Aqsa", a annoncé l'agence de presse Petra.
Le ministre jordanien Nabil Sharif a également souligné le rejet de son pays de toute tentative d'Israël de s'introduire dans la mosquée Al-Aqsa. Pour information, la nouvelle synagogue est située à 350 mètres de la mosquée. C'est dire la bonne foi du ministre.
 Le journal espagnol Globo répercute l'indignation d'un haut responsable palestinien, Hatem Abdel Kader
: « L'inauguration de cette synagogue est le prélude à une vague de violence, d'extrémisme et de fanatisme religieux ».
Précisons que c'est des Juifs qu'il parle, ils sont connus pour leur violence et leur fanatisme religieux (les attentats de New York le 11 septembre 2001, de Madrid le 11 mars 2004, de Londres le 7 juillet 2005 ont été revendiqués par qui, déjà ?)  
 Dans un dossier consacré à cette affaire, le journal algérien L'expression cite cette phrase, toute nimbée de délicatesse : « Croyez-moi, car je suis sincère lorsque je vous dis que cette race [les juifs], vile et faible, est hégémonique dans le monde entier et qu'on ne peut la vaincre. Des juifs siègent dans chaque gouvernement, dans chaque banque, dans chaque entreprise. » (Lettre à un dirigeant arabe, attribuée à Mark Sykes, 1930).

 La Jordanie, pourtant coupable de la destruction de ce lieu, "a condamné son inauguration par Israël près d'Al-Aqsa", a annoncé l'agence de presse Petra.
De plus, les dirigeants palestiniens ne pouvaient ignorer cette construction. Les travaux ont débuté il y a 15 ans. Ils connaissaient l'état d'avancement du projet. Ils savaient parfaitement que cela déboucherait bientôt sur une inauguration officielle. Ils ne sont pas idiots à ce point.
Par contre, ce sont de parfaits hypocrites ainsi que de fieffés meurtriers lorsqu'ils lancent ainsi leur appel au Djihad et hurlent juste aujourd'hui contre cette "provocation".
Même le département d'Etat américain, pourtant furieux contre Israël, vient de déclarer par la voix de son porte-parole P.J. Crowley, que les Etats-Unis étaient « profondément troublés par les déclarations trompeuses de plusieurs responsables palestiniens ».

Une synagogue historique

Son nom hébreu, Hurva (ruine), vient de ce qu'elle a été construite au milieu des ruines d'une synagogue inachevée, détruite en 1721 par de seigneurs, créanciers arabes en colère. La pauvre petite communauté juive n'avait pas pu payer l'impôt.
La Synagogue Hurva a été construite dans les années 1860, en un temps où le Sionisme n'était encore qu'une pensée, une prière. C'est dans ses murs que Théodor Herzl et Avraham Yitzhak ha-Cohen Kook ont alerté le monde entier sur le sort des Juifs d'Europe.
Ce bâtiment est resté en ruines après que la Jordanie l'ait fait sauter, comme 29 autres synagogues de la vieille ville, deux jours seulement après que le quartier juif soit tombé entre les mains de son armée, en 1948.
Le commandant jordanien qui avait dirigé l'opération aurait déclaré à ses supérieurs : « Pour la première fois en 1000 ans, pas un seul Juif ne demeure dans le quartier juif. Pas un seul bâtiment ne reste intact. Cela rend le retour des Juifs ici impossible ». Après cet effort louable d'analyse géostratégique, il est allé faire la sieste. On le comprend.
Mais l'Histoire, la grande se fiche bien des jérémiades et des conclusions toutes faites. L'Histoire ne se soumet pas aux diktats des dictatures et des monarchies, fussent-elles musulmanes. Les Juifs sont de retour sur cette terre et redonnent vie à leurs anciens monuments.
A en croire les Arabes, pour être acceptables dans cette partie du Moyen-Orient, les Juifs ne devraient plus rien construire, même pas un barbecue dans le jardin, en tout cas pas des synagogues.
On veut bien à la limite qu'ils soient Juifs mais qu'ils ne le soient pas trop quand même.
Les responsables palestiniens comprendront un jour que les synagogues ne sont pas fatalement là pour être pillées, brulées, démolies (comme à Gaza en 2005). Ils comprendront qu'Israël a droit de cité sur cette terre.
Il viendra un jour ou n'importe quel Juif, même le plus athée, pourra passer devant un lieu de culte sans crainte de le voir un jour détruit.
Ce jour-là seulement, on pourra dire que les religions sont faiseuses de paix et de tolérance. (Lire notamment sur Primo un article d'Arezki Bakir et Nafa Kirèche.)
Mais, quand on a la prétention de construire des mosquées, le moins que l'on puisse faire est de tolérer la réhabilitation d'une ancienne synagogue, même si le toit est un peu plus haut que celui d'Al Aqsa.

Pierre Lefebvre

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