PETITE HISTOIRE DES JUIFS DE CORSE.
La population autochtone et dans certains villages de montagne, des églises gardent encore la trace de documents rédigés en hébreu à côté de ceux rédigés en latin. Bien des siècles plus tard, dans les années 1500-1530, environ 1000 Juifs de la région de Naples trouvèrent refuge en Corse, fuyant très certainement une persécution locale, et ils s'installèrent dans les régions montagneuses du centre de l'île. En l'an 1684, la ville de Padoue, située en Italie, qui était peuplée en grande partie par des Juifs qui habitaient un ghetto édifié en 1516, fut le théâtre de violences dirigées contre ses citoyens juifs, dont une partie faillit se faire lyncher. Une rumeur malveillante selon laquelle leurs coreligionnaires de Buda, avaient commis des actes de cruauté contre les Chrétiens de la ville hongroise, déclencha cette flambée de brutalité dirigée contre la communauté juive de la ville.
C'est grâce à l'intervention d'un père Franciscain nomme Père Marco qui écrivit une lettre afin de dénoncer cette mystification, que la communauté juive échappa au massacre annoncé. Une grande partie de la communauté juive de Padoue décida à la suite de ces événements d'émigrer sous d'autres cieux plus cléments. Certains arrivèrent en Corse et les habitants les nommèrent Padovani, ce qui signifie : venu de Padoue. Le nom de famille Padovani est un nom très répandu de nos jours en Corse.
En réalité, c'est plus de 25% de la population corse qui aurait des origines juives.
Ces immigrants portaient pour la plupart des noms à consonance ashkénaze, qui étaient très difficilement prononçables par la population locale. Une partie d'entre eux étant roux, ils se virent affubles du surnom de Rossu qui signifie rouge et désigne les rouquins ce qui donne au pluriel Rossi, nom extrêmement répandu en Corse. En réalité, c'est plus de 25% de la population corse qui aurait des origines juives. En lisant les états civils, on peut facilement s'en rendre compte : les noms tels que Giacobbi, Zuccarelli, Costantini, Simeoni... très communs dans l'ile de Beauté, ne laissent planer aucun doute quant à leur origine.
Le nombre peu important des membres de la communauté juive, ajoute au fait que les Corses n'ont fait aucune différence entre les originaires de l'ile et ces nouveaux venus, est très certainement à l’ origine d'un grand nombre de mariages mixtes qui déclenchèrent une assimilation quasi-totale. Malgré cela, les signes sur l'ile de beaute d'une ancienne présence juive y sont très nombreux ; un exemple probant en est le nom d'un village Cazalabriva qui selon plusieurs sources concordantes viendrait de: casa di l'ebreo, littéralement la maison de l'hébreu (le mot juif n'existant pas en Corse). Ou bien encore, de nos jours dans certaines régions, il subsiste une tradition très ancienne de donner aux nouveau-nés des prénoms d'origine hébraïque tel que Mouse (Moise) etc. ...
La Corse eut donc une attitude plus qu'honorable envers les Juifs persécutés, et pas seulement pendant la Seconde guerre mondiale. En effet, c'est le seul endroit en Europe ou l'on n'eut jamais à déplorer
des actes antisémites, et cela mérite d'être dit. En 1947, la Corse apporta sa contribution à la création de l'Etat d'Israël. Des Corses d'alors décidèrent de secourir les combattants juifs luttant pour leur indépendance et pour former leur Etat. Leur mission: accueillir des avions qui vont être bourrés d'armes pour s'envoler vers des lieux gardés par la Haganah. Ajaccio est alors choisie comme piste
d'atterrissage. Des hommes, parmi eux des policiers mais aussi des voyous, rendent visite au préfet de l'époque; il a pour nom ...Maurice Papon.
Les jeunes, pour la plupart, quittent l'ile pour aller étudier sur le continent et bien souvent ils y rencontrent leur moitié et s'y installent définitivement. Il existe en Corse de très nombreuses personnes soutenant l'Etat d'Israël dans la période difficile qu'il traverse actuellement.
Parmi ces amis d'Israël, certains sont allés jusqu'a écrire des missives au président français Jaques Chirac, à la Haute Cour internationale de La Haye ainsi qu'aux medias français,afin de dénoncer la politique européenne et française, en particulier, toujours pro palestinienne. Ce soutien inconditionnel s'explique en partie par le fait que beaucoup de corses ont le sentiment qu’il y a un gouffre entre ce qui se passe réellement et ce qui se dit dans les medias Français au sujet de ces deux communautés.
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