Daniel Leconte est un journaliste français, né en 1949 à Oran, en Algérie. Lauréat du prix Albert Londres pour son documentaire la seconde vie de Klaus Barbie, il débute au Monde diplomatique puis poursuit sa carrière à Libération puis Arte. Il se lance dans la production en fondant en 1995 Doc en stock, société de production de films documentaires puis Films en stock, société de production de fictions. Il anime mensuellement une THEMA sur Arte, anciennement baptisée De quoi je me mêle, composée de deux documentaires suivis d'un débat. En 2008, il réalise le documentaire "C'est dur d'être aimé par des cons" présenté hors-compétition au festival de Cannes. Il est également écrivain, auteur de "Camus, si tu savais".
Lorsqu'il avait publié, il y a vingt-cinq ans, un ouvrage remarqué sur les pieds-noirs, Daniel Leconte n'avait pas cherché à faire mémoire à part en écrivant un récit indifférent aux autres. Rendant compte d'une tragédie, il disait que la guerre d'indépendance - qui avait provoqué le malheur de pieds-noirs qui n'étaient pas tous des exploiteurs - était légitime et que les Algériens avaient eu raison de prendre les armes. Il réédite ce livre documenté en l'accompagnant d'un petit essai percutant qui se demande pourquoi la vérité commune s'efface au profit des récits militants, à une époque où les historiens doivent pétitionner pour défendre leur liberté d'expression. Et il en appelle à Camus, qui plaçait au-dessus de tout l'esprit de dialogue et le refus de la violence aveugle.
Daniel Leconte constate que le «deux poids, deux mesures» se répand et qu'il est par exemple impossible d'évoquer le rapport intime à la violence du FLN ainsi que son refus de la démocratie, deux travers qui ne sont pas étrangers à la nature actuelle du pouvoir algérien. De même pour la mémoire de la colonisation: «Pourquoi donc pourrait-on chanter la science de l'irrigation importée en Espagne en sept siècles d'occupation par les Arabes et considérer comme dérisoire la science de la terre importée par les Français en Algérie en un peu plus d'un siècle?»
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