Chaouel (Saül) DURAND (1865-1928) dit MOUZINO.
Chaouel ou Saül DURAND dit le Maalem Mouzino né le 29 décembre 1865 à Constantine. Fils de Moïse DURAND et Hanina ABOUCAYA (juive d’origine tunisienne).
Très jeune, il se familiarise avec le monde artistique de la musique. Il participe souvent avec son père Moïse dans les différentes Nechrate et Touhifate organisées par la communauté juive dans la vielle ville de Constantine. En riche commerçant, son père organise des soirées privées au sein de leur demeure d’été à Koudyate Âbed. C’est au cours de ces soirées qu’il va rencontrer de nombreux musiciens dont le fameux Abrahem Fitoussi (l’oncle de la chanteuse Alice Fitoussi) qui va l’initier aux premières notions de la musique.
Lorsque sa famille quitte Constantine pour s’installer à Alger, il s’est mis rapidement à fréquenter les cafés maures où se produisaient les grands maîtres de renom tels que Ben Farachou et Ben Ali Sfindja qui fut son maître direct en l’initiant à la çanaa et aux genres apparentés. Par la suite, ce dernier (Sfindja) l’intégre officiellement dans son orchestre à côté de ses disciples Ben Tefahi, Edmond Yafil, Eliaho Serror, Saïdi, Shaloum…etc.
Dans ces soirées il rencontrera trois personnages qui vont faciliter son intégration dans le milieu algérois (un milieu plutôt hermétique et difficile d’accès aux étrangers) ; ces personnages vont également l’appuyer durant toute sa carrière professionnelle et avec qui il va nouer une relation d’amitié sans égale !
- Il s’agit d’un certain Elie KANOUNE, chantre juif et élève de Maalem Abraham Mortjane. Kanoune participe activement avec la communauté juive d’Alger dans l’organisation des différentes soirées privées pour son ami. Il lui procure des locaux pour ses répétitions. Et, étant son voisin, il l’assiste dans toutes ses démarches jusqu’à sa mort (son nom est mentionné sur l’acte de décès de Mouzino).
- Âziz LAK’HAL de Belcourt (un commerçant fortuné, véritable mélomane de musique) qui lui organise des soirées privées chez lui et allant jusqu’à lui acheter une voiture pour faciliter ses déplacements.
- H’mida Elkateb Qadi et membre du Conseil des Ôulamas musulmans, né en 1905 à Alger. Diplômé de la fameuse Medersa d’Alger (école prestigieuse d’enseignement religieux qui a connu plusieurs Chouyoukh et Mafatis dont Benoubia, Boukandoura, Benkebtane et Mohamed Benchaouech « le père de Mamed Benchaouech professeur au Conservatoire d’Alger »).
Mouzino animera toutes les soirées organisées par H’mida Elkateb. Il léguera un bon nombre de pièces rares en faisant profiter les membres de son orchestre (grâce à lui quelques morceaux de la nouba Reml et la Nouba Hsin ont été sauvés : le Btayhi Kaouani Elbiâd et l’Insiraf Elôudo Qad Taranem transmis à Charles Sonégo ; le Btayhi Raqat lana elkhamro transmis à H’mida Elkateb qui l’intégra dans le répertoire religieux chanté pendant le Mawlid dans « la Qacida de Ya ghorat_al Youmni » et d’autres pièces…).
En artiste virtuose, il maîtrisa pratiquement tous les instruments. Il excella dans le violon comme dans la Kouitra, mais son instrument de prédilection pour l’exécution de la Nouba reste le R’bab (Feu Sid Ali Benmerabet, ancien professeur à Eldjazaïria-Elmoussilia qui était un véritable mélomane et collectionneur et qui possédait de nombreux objets ayant appartenus à de célèbres musiciens algérois, disposait du R’bab de Mouzino ainsi que de son violon).
Mouzino enregistra une centaine de disques dans tous les genres (Nouba, Neqlabates, Âroubi, Hawzi, Qadriate et Zendani). Ces enregistrements sont aujourd’hui comme hier d’un grand apport à l’étude de la musique. En effet, il nous donne une idée très claire sur l’évolution qu’a connu la çanaa à travers le temps.
Il décède à Alger, le 2 février 1928
Chaouel ou Saül DURAND dit le Maalem Mouzino né le 29 décembre 1865 à Constantine. Fils de Moïse DURAND et Hanina ABOUCAYA (juive d’origine tunisienne).
Très jeune, il se familiarise avec le monde artistique de la musique. Il participe souvent avec son père Moïse dans les différentes Nechrate et Touhifate organisées par la communauté juive dans la vielle ville de Constantine. En riche commerçant, son père organise des soirées privées au sein de leur demeure d’été à Koudyate Âbed. C’est au cours de ces soirées qu’il va rencontrer de nombreux musiciens dont le fameux Abrahem Fitoussi (l’oncle de la chanteuse Alice Fitoussi) qui va l’initier aux premières notions de la musique.
Lorsque sa famille quitte Constantine pour s’installer à Alger, il s’est mis rapidement à fréquenter les cafés maures où se produisaient les grands maîtres de renom tels que Ben Farachou et Ben Ali Sfindja qui fut son maître direct en l’initiant à la çanaa et aux genres apparentés. Par la suite, ce dernier (Sfindja) l’intégre officiellement dans son orchestre à côté de ses disciples Ben Tefahi, Edmond Yafil, Eliaho Serror, Saïdi, Shaloum…etc.
Dans ces soirées il rencontrera trois personnages qui vont faciliter son intégration dans le milieu algérois (un milieu plutôt hermétique et difficile d’accès aux étrangers) ; ces personnages vont également l’appuyer durant toute sa carrière professionnelle et avec qui il va nouer une relation d’amitié sans égale !
- Il s’agit d’un certain Elie KANOUNE, chantre juif et élève de Maalem Abraham Mortjane. Kanoune participe activement avec la communauté juive d’Alger dans l’organisation des différentes soirées privées pour son ami. Il lui procure des locaux pour ses répétitions. Et, étant son voisin, il l’assiste dans toutes ses démarches jusqu’à sa mort (son nom est mentionné sur l’acte de décès de Mouzino).
- Âziz LAK’HAL de Belcourt (un commerçant fortuné, véritable mélomane de musique) qui lui organise des soirées privées chez lui et allant jusqu’à lui acheter une voiture pour faciliter ses déplacements.
- H’mida Elkateb Qadi et membre du Conseil des Ôulamas musulmans, né en 1905 à Alger. Diplômé de la fameuse Medersa d’Alger (école prestigieuse d’enseignement religieux qui a connu plusieurs Chouyoukh et Mafatis dont Benoubia, Boukandoura, Benkebtane et Mohamed Benchaouech « le père de Mamed Benchaouech professeur au Conservatoire d’Alger »).
Mouzino animera toutes les soirées organisées par H’mida Elkateb. Il léguera un bon nombre de pièces rares en faisant profiter les membres de son orchestre (grâce à lui quelques morceaux de la nouba Reml et la Nouba Hsin ont été sauvés : le Btayhi Kaouani Elbiâd et l’Insiraf Elôudo Qad Taranem transmis à Charles Sonégo ; le Btayhi Raqat lana elkhamro transmis à H’mida Elkateb qui l’intégra dans le répertoire religieux chanté pendant le Mawlid dans « la Qacida de Ya ghorat_al Youmni » et d’autres pièces…).
En artiste virtuose, il maîtrisa pratiquement tous les instruments. Il excella dans le violon comme dans la Kouitra, mais son instrument de prédilection pour l’exécution de la Nouba reste le R’bab (Feu Sid Ali Benmerabet, ancien professeur à Eldjazaïria-Elmoussilia qui était un véritable mélomane et collectionneur et qui possédait de nombreux objets ayant appartenus à de célèbres musiciens algérois, disposait du R’bab de Mouzino ainsi que de son violon).
Mouzino enregistra une centaine de disques dans tous les genres (Nouba, Neqlabates, Âroubi, Hawzi, Qadriate et Zendani). Ces enregistrements sont aujourd’hui comme hier d’un grand apport à l’étude de la musique. En effet, il nous donne une idée très claire sur l’évolution qu’a connu la çanaa à travers le temps.
Il décède à Alger, le 2 février 1928
Bonjour,
RépondreSupprimerMerci de reprendre notre article consacré à ce monument de la musique algérienne que sera éternellement Mouzino.
Peut-être un souci de visibilité sur le Net de cet artiste, mais on aurait aimé être cité histoire d'encourager les bénévoles qui participent aux pages de notre site.
Bonne continuation au blog.
Pour le Groupe YAFIL d'Alger
Youssef T.
http://yafil.free.fr/album_mouzino.htm
Tout à fait exact. je suis impardonnable de ne pas avoir cité votre source. D'autant plus que ma mère est descendante en ligne directe de simon ben semah Duran dit"RASHBAZ" et de léon juda ben Duran ami d'abd el kader et du comte drouet d'erlon qui lui proposa de franciser son nom pour "commodités administratives" et de s'appeler DURAND. Dans mon blog, il y a un extrait de mon livre "le destin fabuleux de leon juda ben Duran".
RépondreSupprimersans rancune je vais de ce pas sur votre site.
Pas de problèmes. Il faudrait une armée d'écrivains et de blogueurs pour rendre hommage à ces "repères" de notre histoire... Je vais tourner encore les pages de votre site, on y atterrit de temps en temps pour lire des belles choses; l'histoire de la sieste du côté de bab el oued est super!
RépondreSupprimerBonne continuation et bravo pour ce que vous faites pour entretenir la mémoire.
Youssef du groupe Yafil