vendredi 5 février 2010

JEAN CLAUDE BRIALY "parle de son Algérie"

Jean Claude Brialy, nous entraîne sur les traces de son enfance, dix ans de bonheur et d’insouciance. Dans « Mon Algérie », Jean Claude Brialy, se livre, se découvre avec beaucoup d’humilité, avec un sens de partage et de respect , ses rencontres, ses coups de cœurs, pour un visage, un instituteur, un théâtre, un village, un ruisseau, une ville, une région, un pays le sien , son Algérie. Dans cet ouvrage , des récits, des photos , des cartes postales, des cartes routières, des pubs, des pochettes de disque restituent l’atmosphère des années 30/40 ( on pourrait presque entendre la voix d’Arletty, son amie)
« Je suis né sous le soleil. Je suis né dans 1es odeurs de jasmin et de citronnier. J’ai fait mes premiers pas, appris mes premiers mots, lu mes premiers livres là-bas. Je me souviens de la première fois que j’ai mis les pieds dans un cinéma. Fasciné, j’ai découvert Blanche-Neige et les sept nains, et je me suis empressé de courir près de l’écran que je prenais pour une scène, cherchant les coulisses où devaient se cacher les sept nains facétieux, une belle jeune fille brune et une ribambelle d’animaux familiers quand ils quittaient les planches. Là-bas, je suis aussi né au cinéma. Mes parents sont arrivés à Aumale, un village à une quarantaine de kilomètres d’Alger, un an avant ma naissance, en 1932. Mon père, officier, y était muté. Mes grands-parents s’étaient inquiétés de voir partir ce jeune couple dans un pays lointain, mystérieux, à la fois angoissant et attirant. Ils ont eu tort ; mes parents ont tout de suite aimé leur nouvelle vie, la beauté des paysages, la gentillesse des Algériens, ce sentiment de paix et de bonheur qui a régné sur nos dix années de vie algérienne. »

« Par trois fois, je suis revenu en Algérie. J’ai retrouvé Aumale en 1965, Alger dans les années quatre-vingts. Enfin, en 2005, je suis reparti sur les traces de mon enfance, revoyant avec les yeux de mes dix ans ces lieux que dans mon cœur, je n’avais jamais vraiment quittés.
A chaque fois, j’ai retrouvé les ambiances et les sourires dont j’avais gardé le souvenir. En Algérie, j’ai toujours été accueilli comme un enfant du pays. Et c’est aussi ainsi que je me vois.

C’est cette Algérie, mon Algérie, celle d’hier et d’aujourd’hui, que je veux vous faire aimer. « « La promenade vous entraînera à Alger, dans la casbah, sur le port de Bône ou à Blida, les lieux de ma jeunesse, ceux où j’ai grandi. Avec vous, j’évoquerai le souvenir du père de Foucauld pour qui j’avais tellement d’admiration, et ensemble, nous croiserons ce peuple touareg qui l’avait adopté.
Je reprendrai également les chemins des marchés, des plages, du Ruisseau des Singes, tous ces endroits que nous, enfants d’Algérie, avons découverts avec tant de bonheur. «

« Nous irons même plus loin, dans cette Algérie que je n’ai pas connue mais que j’ai tant imaginée. Nous nous perdrons dans les rues d’Oran, traverserons le désert, ferons un détour par la Kabylie.
A chaque page, nous croiserons l’Histoire et la culture d’un peuple accueillant, sincère, et de leur beauté se dégagera un sentiment de paix. »
« L’Algérie que je vais vous présenter a existé, elle existe encore. Mais c’est aussi et surtout l’Algérie telle que je l’ai vue avec les yeux de l’enfance, telle que je l’ai imaginée tout au long des années qui ont suivi, telle que je l’ai rêvée peut-être aussi.

En partant pour la France, j’ai amené avec moi le pays qui m’a vu naître, un peu de cette terre ocre, généreuse et parfumée.
Je vous tiens la main pour un voyage d’amitié. Bienvenue dans mon Algérie
Je suis né en Algérie. J’y ai passé les dix premières années de ma vie, dans le village d’Aumale, à Blida et à Bône.
Le jours de fête, je découvrais Alger. Le dimanche, mon père nous amenait dans les gorges de la Chiffa, à la recherche, au détour d’un virage, du Ruisseau des Singes.
C’est en Algérie que j’ai fait mes premiers spectacles, rencontré mes premiers amis, c’est là-bas que je me suis découvert.
J’ai quitté le pays en 1942, sans savoir que je l’emmenais avec moi, dans mon cœur.
En 2005, enfin, j’y suis revenu, retrouvant les visages, les lieux de mon enfance.
L’Algérie a grandi, elle n’a pas changé. C’est ce pays de mon enfance que je veux vous faire aimer.
L’Algérie de mes souvenirs, celle d’hier et d’aujourd’hui, et celle que je connais pas, que je n’avais jamais visitée, mais dont j’ai tant rêvé : dans les ruelles d’Oran, au cœur de l’ermitage du père Foucauld, avec les Touaregs qui l’ont adopté…
Bienvenue dans mon Algérie
J’ai deux amours, l’Algérie et la France

Vous savez l’enfance marque toujours les hommes ou les femmes. L’endroit où l’on est né, où j’ai grandi, découvert la vie, appris à lire et à écrire, fait la connaissance de l’amitié, tout cela reste marqué. Moi, je suis né à Aumale. Je suis resté deux ans à Aumale, quatre ans à Blida et quatre autres à Bone. J’ai donc passé toute mon enfance, ici, en Algérie.... J’ai un souvenir de l’Algérie : que du bonheur ! Je suis né parmi la mer, la montagne, le soleil, le jasmin, les orangers et les citronniers... Ma mère était jeune et belle. Mon père était militaire, un officier, et il était gentil. Donc, tout était paix et bonheur.
Le centre-ville de Blida n’a pas changé. Mais j’ai réussi à retrouver la petite villa où j’habitais. Nous n’étions pas propriétaire de cette villa, mais locataires. Donc, je n’étais pas très attaché à la maison. Moi je suis né en Algérie par accident. Je n’ai pas de parents et grands-parents. Je ne suis pas pied-noir. Ce qui ne veut pas dire que j’ai honte. Je suis venu comme cela, par hasard, dans un beau pays.
Je garderai de ce voyage une image de paix. Malgré la pluie et le froid - ce qui est rare ici -, le pays reste beau. Quand un enfant quitte la maison, on le juge un peu. Et puis quand il revient, on la lui ouvre. Et la lumière est là. Ce sont des retrouvailles familiales et fortes.
Je veux dire que l’Algérie est un pays d’amour, hospitalier et de découvertes exceptionnelles. Ce pays est accueillant et il est beau à voir.

1 commentaire:

  1. Merci pour votre texte, je vais l'acheter pour l'offrir à des amis qui sont Français, Juifs et Pieds-Noirs d'Algérie.
    Vous êtes très beau en passant !

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