CHAPITRE TROISIEME
L’ECONOMIE
LE COMMERCE
Ville barbaresque, ALGER vit de la « course ». Le produit de la piraterie profite à la Régence et aux négociants juifs chargés de monnayer auprès des comptoirs méditerranéens les nombreuses prises. Ces grands voyageurs devant l’Eternel prélèvent une commission sur les ventes, débattue avant le départ. Ainsi, la « course » nourrit une Régence dont les revenus s’amoindrissent, pourtant, au fil des années par les revers de l’empire ottoman.
Le commerce est intimement lié à la vie sociale du monde arabo-musulman. Au commerce du pouvoir, rançon sur prisonniers chrétiens, dîme à verser pour la pratique d’autres religions que l’Islam, s’associent mille et uns petits métiers jalonnant l’existence de ce pays artisanal. Tisserands, brodeurs sur soie, savetiers, orfèvres d’or, tailleurs d’habits, cardeurs côtoient les métiers de bouche le long de l’artère principale de la ville qui relie le souk Bab Azoun au souk Bab El Oued.
Le boutiquier assis en tailleur accueille la clientèle sur le pas de son échoppe qui sert tout à la fois de magasin et d’atelier, un escalier d’une cinquantaine de centimètres en interdisant l’accès aux visiteurs.
En 1841, les autorités militaires déplacent la porte Bab El Oued de la place MARGUERITTE, future place MERMOZ où sera édifié le lycée BUGEAUD, au boulevard Général FARRE, futur boulevard GUILLEMIN afin de permettre le passage aisé des chariots qui se rendent aux carrières.
De cette nouvelle porte, on accède aux cimetières, au jardin du Dey sur l’emplacement duquel sera édifié l’hôpital MAILLOT, aux Consulats et à la colline toute proche de la Bouzaréah
Le souk, suite ininterrompue de boutiques s’allonge de l’avenue Bab El Oued, future avenue de la Marne aux commerces modernes, aérés dont l’accès de plein pied invite la clientèle à entrer à l’intérieur.
Bab El Oued s’éveille au commerce par le biais des cafés qui accueille les maçons piémontais, les pêcheurs napolitains, les terrassiers valenciens après une dure journée de labeur. Dès 1831, plus de quatre cents établissements se partagent, à Alger, la volonté de perpétuer la coutume du pays d’origine de ces exilés qui exige un territoire d’hommes d’où sont exclues les femmes. Ce lieu fermé, ce café, ce no man’s land connaît un essor considérable par le formidable attachement de chaque communauté à son patrimoine culturel. Ainsi les ibériques fréquentent assidûment les « clubs1 » à forte résonance espagnole tandis que les pêcheurs transalpins, avides d’histoires marines « campent » au comptoir d’un confrère sarde ou napolitain. Les lieux de vie se multiplient au sein du faubourg et peu à peu, se spécialisent dans la cuisine, la musique ou le sport. On adopte une salle avant tout pour sa fréquentation.
Plus tard, lorsque les mariages mixtes auront dissipé quelque peu l’image du pays natal, la khémia ou l’appartenance du patron au clan de supporters d’une équipe de football détermineront le choix de la clientèle. Fleurissent alors « les cafés de Bab El Oued » dont les salles et arrière-salles crépitent d’engueulades mémorables entre joueurs de belote et de mauvaise foi. Forum et amphithéâtre, le café se glorifiera tout au long de la présence française d’incarner le haut lieu des mâles de Bab El Oued
Une autre corporation peut se vanter d’attirer à elle tant d’hommes qu’elle figure parmi les haut-lieux de tout pays méditerranéen et donc de Bab El Oued : les salons de coiffure pour hommes. Le candidat à la coupe « bol de loubia » ou à la coupe « fartasse » n’entre pas chez le coiffeur comme partout ailleurs. Ici, le client s’y rend avec le même entrain qui l’habite lorsqu’il va au stade ou au cinéma car le salon se parfume d’amitié et d’eau de Cologne.
La sacro-sainte obligation d’aller se faire couper les cheveux en quatre afin que « la tignasse ne mange pas toute la figure », s’enrichit du plaisir de rencontrer les habitués. Car chacun a son coiffeur, son café, sa place de stade ou son glacier. Le salon s’apparente à une fontaine d’où coulerait un bain de jouvence perpétuel.
Chaque coiffeur est détenteur d’une spécialité entretenue par ses clients. Vincent décore les glaces de son salon de photos du Gallia Sports d’Alger, obligeant le client à se contorsionner pour s’admirer. Martial parle de grande musique, Sauveur de chansons napolitaines, Jules en grand admirateur de Luis MARIANO, « gomine » tout ce qui bouge au grand dam de ses clients récalcitrants, Riri est le chantre des histoires drôles et Maurice des histoires juives. Gaëtan attire les jolies filles qui accompagnent le petit frère à seule fin de croiser le regard du Clark GABLE algérois.
En conclusion, le coiffeur est un ami chez qui l’on se fait des amis.
Le Mozabite, incontournable au royaume des épiciers de Bab El Oued, que l’on affuble du sobriquet « Moutchou », vient tout droit de son M’zAb natal. Il a apporté dans ses bagages des us et coutumes ancestrales. Les femmes restées au pays, il se veut autonome, autarcique et économe. Sa boutique-capharnaüm tient des bazars d’antan qui s’ouvraient sur les rues du Diwan, d’Orléans ou de Rovigo. Des bougies torsadées, des veilleuses, de la sauce tomate, du fromage, des toupies, de l’huile rance, de la semoule, des charançons, des anchois avariés ou des bonbons, on trouve de tout dans ces échoppes d’un autre temps où l’horloge tourne au ralenti. Ces hommes affables perdent souvent leur sang froid aux plaisanteries des « chitanes » qui envahissent le lieu en bande pour l’achat d’un caramel ou d’une « guitane », ficelle spéciale, indispensable au jeu de la toupie. Très bien accepté par Bab El Oued qui prouve s’il en était besoin combien le travailleur est respecté sur ce morceau de France, le « moutchou », sobriquet péjoratif du mozabite, se fait adopter par quelques petits gestes commerciaux qui fidélisent ainsi une clientèle par ailleurs repoussée par la saleté du lieu. Parmi ces commerçants à la chéchia sereine, SLIMANE aux Trois Horloges, MOUSSA de l’Etoile Blanche Boulevard de Provence, DOUDOU au square GUILLEMIN, AHMED à NELSON, BRAHIM rue ROCHAMBEAU sont des personnages incontournables du quartier.La confrérie des glaciers de Bab El Oued occupe une place à part dans la vie des gens du quartier. Dés la conquête, les espagnols et surtout les italiens apportent de leur pays d’origine le savoir-faire et le goût pour ce rafraîchissement ignoré du Maghreb. L’agua limon et le créponné, tous deux à base de citron, d’eau et de sucre s’imposent immédiatement par la sensation de coupe-soif que dégagent ces breuvages venus d’ailleurs. il ne pouvait en être autrement sous cette latitude où le thermomètre dépasse allègrement les trente cinq degrés dans les villes. Plus tard, les fils de ces pionniers prennent la relève et le modernisme aidant, offre à la gourmandise de certains des crèmes glacées aromatisées à la vanille et à la fraise. Le chocolat et autres parfums viendront par la suite quand les glaciers multiplieront les « fantaisies glacées » telles les tranches napolitaines, spécialités du kiosque BARERI.
D’autres transalpins s’installent sans se faire concurrence. ROMA GLACES, LA PRINCESSE et ALGER GLACES se partagent la clientèle de l’avenue de la Bouzaréah et des Messageries où la jeunesse en goguette craque pour les coupes aux trois parfums. Durant la guerre et bien que l’amalgame entre l’Italie de MUSSOLINI et les Français d’origine italienne ne fut jamais d’actualité, le propriétaire de ROMA GLACES, se voit contraint, à l’instar des Italiens « déportés » à Colomb-Béchar par les Américains, de mettre en sommeil son activité qui ne reprendra qu’à la fin des hostilités avec un égal bonheur jusqu’à sa fermeture définitive en 1953.
Mais si le Bab El Ouédien désire s’attabler et déguster avec ostentation une glace amoureusement et artistiquement composée, une adresse s’impose indiscutablement : GROSOLI. Cet artiste de la crème glacée débute en vendant, une plaque sur l’épaule, des friandises alentour des squares et placettes du faubourg. Grâce à la complicité d’un compatriote, Mr MOLL, il fabrique des glaces et les propose à la vente itinérante jusqu’au jour où se présente l’opportunité d’ouvrir son salon, rue LAZERGES, qui devient, alors, le nec plus ultra, des glaciers algérois.
Si la glace reste l’apanage des Italiens, la boulangerie-patisserie est l’exclusivité des Espagnols. Il suffit d’énumérer la liste des boulangers qui s’affairent dans leur fournil afin de contenter une clientèle méditerranéenne pour laquelle le pain est synonyme de nourriture de Dieu. Les MULLOR, VILLA GROSSA, SCIANDRA, VIDAL, SOLBES, SANTAMARIA, PRAT, AZNAR, GARCIA, REALE, LOPEZ, MARTINEZ chantent l’Espagne aux quatre coins du faubourg et régalent de leurs multiples spécialités (ah le bon pain espagnol!) le palais des « goulafres1 » Bab El Ouédiens. La calentita à la farine de pois chiches, les montécaos et autres cocas variées témoignent de l’origine ibérique des boulangers de Bab El Oued.
Son succès le prédispose à concurrencer le beau Tony MARIO pour le titre suprême de roi du beignet italien. A la vérité, à goûter les deux sucreries, personne ne se croit habilité à les départager tant les recettes sont identiques et le beignet savoureux. Alors, sagement, chacun s’accorde à reconnaître que Bab El Oued tient dans son sein deux rois du beignet italien.
Il n’en est pas de même pour le beignet arabe dont BLANCHETTE détient le titre envié d’empereur de cette pâte cuite dans une huile quelque peu rance qui donne ce goût si particulier au beignet que certains préfèrent saupoudrer de sucre au grand dam des puristes. Si les zlabia et les mekrodes gardent le mystère de leur fabrication, il n’en est pas de même pour le beignet que BLANCHETTE, sous sa toque blanche de grand cuisinier, prépare à la commande. Ainsi, chacun peut voir cet africain au sourire boulimique jeter dans un geste auguste dont il a le secret la pâte dans l’huile surchauffée, retourner le beignet à l’aide d’un morceau de fer recourbé et le placer dans un papier absorbant grisâtre qui s’imbibe immédiatement de gras. Le festin peut alors commencer.
Avant l’apparition de Monoprix qui ralliera tous les suffrages auprès des femmes tout en accablant la jeunesse du pays et les nostalgiques d’une époque hélas révolue du cinéma- music-hall dont le Trianon se vantait d’en être le dernier représentant, Discophone des sœurs LEGENDRE hérite, dès son ouverture, de l’appellation rare à Bab El Oued de moyenne surface. Sur trois étages, le magasin propose le linge de maison, les vêtements pour hommes, femmes et enfants, les parfums et autres accessoires de beauté féminine. Il jouit auprès de la population d’une flatteuse réputation pour la qualité de ses articles et pour le crédit accordé sans trop de difficulté. DISCOPHONE mérite de figurer au Panthéon des commerces qui ont permis l’élévation du niveau de vie des habitants par la mise à disposition d’un mini « galeries Lafayette» au cœur du faubourg.
Le TRIANON démoli, s’élève sur l’emplacement de ce cinéma au style rococo une bâtisse moderne de deux étages à l’enseigne de MONOPRIX. C’est l’époque du règne de cette entreprise nationale sur le commerce des moyennes et grandes surfaces et Alger ouvre sa première succursale à Bab El Oued en 1955.
Parmi les gloires locales figurent « BORRAS et SAMPOL », miroitiers de leur état, dont les attentats répétés brisèrent plus de carreaux et de vitrines en quelques années que dans toute une vie de vitrier dans d’autres villes. Les « Porsche » rouges, garées devant le magasin de l’avenue de la Bouzaréah témoignent de la réussite de cette entreprise, ce qui n’empêche pas les deux patrons de conserver leurs habitudes à la Grande Brasserie de « Pépette » SOLIVERES qui s’adosse à la miroiterie.
Une grande figure de Bab El Oued doit sa notoriété à son métier de tailleur-chemisier. Avenue de la Bouzaréah, cet apôtre de l’élégance masculine draine toute une clientèle « bon chic bon genre » qui suit ses avisés conseils. Du banquier au vendeur, de l’employé de bureau à l’avocat et du notaire au chirurgien-dentiste, l’homme distingué s’habille chez « JULES LE CHEMISIER » qui conserve sa clientèle malgré l’arrivée de la mesure semi-industrielle et se paie le luxe d’agrandir son magasin après la fermeture de ROMA GLACES en 1953.
Son pendant féminin « ANNE DE PARIS » offre à la convoitise des promeneuses au 3 de l’Avenue de la Bouzaréah des vitrines superbement habillées par l’étalagiste où des mannequins « que ma parole, on dirait des vraies! » présentent les dernières collections parisiennes. Peu nombreuses sont les élégantes qui ont la possibilité de se payer ces articles « hors de prix » pour la majorité des femmes de Bab El Oued » qui se contentent de s’envoler sur les ailes de l’imagination. « Belles comme on est, on a pas besoin de ces artifices, nous autres! »
Au sein de ce faubourg de cent mille âmes, l’éducation nationale met un point d’honneur à scolariser tous les enfants d’immigrés. Ainsi, chaque quartier possède ses écoles et chaque école se révèle un trésor pour le commerçant avisé et opportuniste. S’ouvrent alors face aux établissements, nombre de cavernes d’Ali Baba, tenues par un marchand de bonheur. Dans ces jardins d’enfance, la jeunesse joue les prolongations en se gavant de caramels COSTA, de bibérine citronnée, de cheving gum GLOBO, en échangeant les illustrés CAPITAINE MARVEL, MANDRAKE, BUCK JONES, TARTINE MARIOLE, BLEK LE ROC ou MIKI LE RANGER’S, en achetant les toupies, les balles, les pétards, les billes ou les « taouètes » que les autres quartiers appellent « tire-boulettes » et la métropole, « lance-pierres ».
Revers de la médaille, ces magasins vendent également toute la panoplie du bon élève, cahiers, crayons, gommes, stylos, plumes sergent-major, encres et plumiers. Et ce rappel perpétuel de l’école dans ces maisons de l’enfance trouble le plaisir presque sensuel ressenti dès le seuil franchi. « Coco et Riri », place LELIEVRE, « La Chinoise » rue FRANKLIN, « Palomba » rue MONTAIGNE, « Baby sports » avenue des Consulats sont les représentants les plus populaires de cette corporation qui demeure dans les mémoires des enfants de Bab El Oued.
A Bab El Oued comme ailleurs, personne n’échappe à la ruée de la rentrée des classes. Parmi les libraires et papetiers, RIVEIL et PINELLI qui se font face avenue de la Marne sont assaillis une bonne partie de la semaine bloquant la circulation malgré la vigilance volontaire des gardiens de la paix réquisitionnés pour la circonstance.
BLOGER et MESQUIDA à l’opposé de Bab El Oued se disputent la clientèle des Messageries en rivalisant d’amabilités et de petits gestes comme le bocal de bonbons trônant sur le comptoir.
Les gens aisés achètent plus que le nécessaire tandis que d’autres se contentent de recoudre le cartable, recouvrir les livres récupérés auprès de la famille, du strict minimum pour commencer. Les enfants « nécessiteux », orphelins de père ou de mère, pupilles de la nation, se voient dispensés d’acheter les livres qui leur sont offerts par l’éducation nationale. Les libraires gèrent cette ruée vers l’or du savoir avec diplomatie car chacun veut se faire servir le premier. Aussi, est-il obligé d’instaurer un ordre de passage qui ne fait pas forcément l’unanimité car ici on déteste s’enfermer dans un carcan de servitudes. La débrouillardise voire la resquille sont les seules valeurs dans la multitude.
Contrairement aux vendeurs ambulants qui possèdent une place en bonne et due forme située toujours à la même place comme au sein des marchés, il existe de nombreuses variantes de ce que l’on pourrait appeler le commerce itinérant. Musulmans pour la plupart, ces vendeurs font partie du paysage Bab El Ouédien avec leurs charrettes achalandées de maïs grillé sur la braise sous les yeux de l’acheteur, de figues de barbarie ouvertes avec dextérité par le tenancier qui évite ainsi au client de se piquer les doigts mais pas d’attraper « le bouchon1 », de jujubes et grenades, de tramousses (graines de lupins), d’allumettes aux anchois, de cacahuètes et de bien d’autres produits selon la saison. Une mention spéciale toutefois à ces petites unités qui inventent avant l’heure les « chips » que l’on râpe à la main et que l’on jette dans l’huile bouillante avant de les servir dans un cornet de papier absorbant et que l’on nomme ici « frites de la plage »
Si la grande braderie d’Alger se déroulait le long des rues Bab El oued, Bab Azoun et le long de la rue d’Isly, tristement célèbre, le faubourg, pourtant très commerçant n’organise pas de ces fêtes marchandes pour une raison qui échappe à toutes tentatives d’explication. Aussi, devant ce désert commercial, il reste à stigmatiser la seule gloire que Bab El Oued tire de cette manifestation qui s’interrompît avec les événements : c’est une enfant du faubourg belle « à tomber parterre » qui remporta le titre envié de « Miss Braderie ». On se console comme on peut !
Bab El 0ued suit la mode venue principalement d’Italie. La femme du faubourg s’habille avec « trois fois rien » ; « un rien l’habille » mais elle allie l’élégance à un goût raffiné qui ne la verra jamais sortir, serait-ce pour faire son marché, avec des vêtements mal assortis. Une veste bleue associé à des chaussures marron disqualifie, à vie, la plus belle des jouvencelles.
Lorsque la mode du « blue jean’s » émancipe la jeunesse, les garçons envahissent le marché de Bab Ej Did situé à deux pas de la prison civile de Barberousse, afin d’y « dégoter » la pièce rare au meilleur prix après des transactions « à couteaux tirés » avec le responsable du stand. Les plus aisés préfèrent choisir le « blue jean’s » dans les stocks américains qui détiennent des lots importés de meilleur aspect.
Quant aux chaussures italiennes à bout pointu, elles connaissent un succès fou dans les années 53-55, supplantées plus tard par les mocassins blancs sans semelles et les tennis « B.N.C.I. ».
La chemise blousée, la cravate cote de maille, la coupe « à la Marlon », les pantalons en coutil avant les « pattes d’éléphant » pour les hommes, la robe sac, la robe vichy « à la B.B. », les chaussures de danseuse « à la RIERA » danseuse étoile de Bab El Oued, pour les femmes, autant de signes extérieurs d’intérêt de la part des enfants du faubourg pour l’élégance et la beauté des choses.
A SUIVRE.....................
L’ECONOMIE
LE COMMERCE
Ville barbaresque, ALGER vit de la « course ». Le produit de la piraterie profite à la Régence et aux négociants juifs chargés de monnayer auprès des comptoirs méditerranéens les nombreuses prises. Ces grands voyageurs devant l’Eternel prélèvent une commission sur les ventes, débattue avant le départ. Ainsi, la « course » nourrit une Régence dont les revenus s’amoindrissent, pourtant, au fil des années par les revers de l’empire ottoman.
Le commerce est intimement lié à la vie sociale du monde arabo-musulman. Au commerce du pouvoir, rançon sur prisonniers chrétiens, dîme à verser pour la pratique d’autres religions que l’Islam, s’associent mille et uns petits métiers jalonnant l’existence de ce pays artisanal. Tisserands, brodeurs sur soie, savetiers, orfèvres d’or, tailleurs d’habits, cardeurs côtoient les métiers de bouche le long de l’artère principale de la ville qui relie le souk Bab Azoun au souk Bab El Oued.
Le boutiquier assis en tailleur accueille la clientèle sur le pas de son échoppe qui sert tout à la fois de magasin et d’atelier, un escalier d’une cinquantaine de centimètres en interdisant l’accès aux visiteurs.
En 1841, les autorités militaires déplacent la porte Bab El Oued de la place MARGUERITTE, future place MERMOZ où sera édifié le lycée BUGEAUD, au boulevard Général FARRE, futur boulevard GUILLEMIN afin de permettre le passage aisé des chariots qui se rendent aux carrières.
De cette nouvelle porte, on accède aux cimetières, au jardin du Dey sur l’emplacement duquel sera édifié l’hôpital MAILLOT, aux Consulats et à la colline toute proche de la Bouzaréah
Le souk, suite ininterrompue de boutiques s’allonge de l’avenue Bab El Oued, future avenue de la Marne aux commerces modernes, aérés dont l’accès de plein pied invite la clientèle à entrer à l’intérieur.
Bab El Oued s’éveille au commerce par le biais des cafés qui accueille les maçons piémontais, les pêcheurs napolitains, les terrassiers valenciens après une dure journée de labeur. Dès 1831, plus de quatre cents établissements se partagent, à Alger, la volonté de perpétuer la coutume du pays d’origine de ces exilés qui exige un territoire d’hommes d’où sont exclues les femmes. Ce lieu fermé, ce café, ce no man’s land connaît un essor considérable par le formidable attachement de chaque communauté à son patrimoine culturel. Ainsi les ibériques fréquentent assidûment les « clubs1 » à forte résonance espagnole tandis que les pêcheurs transalpins, avides d’histoires marines « campent » au comptoir d’un confrère sarde ou napolitain. Les lieux de vie se multiplient au sein du faubourg et peu à peu, se spécialisent dans la cuisine, la musique ou le sport. On adopte une salle avant tout pour sa fréquentation.
Plus tard, lorsque les mariages mixtes auront dissipé quelque peu l’image du pays natal, la khémia ou l’appartenance du patron au clan de supporters d’une équipe de football détermineront le choix de la clientèle. Fleurissent alors « les cafés de Bab El Oued » dont les salles et arrière-salles crépitent d’engueulades mémorables entre joueurs de belote et de mauvaise foi. Forum et amphithéâtre, le café se glorifiera tout au long de la présence française d’incarner le haut lieu des mâles de Bab El Oued
Une autre corporation peut se vanter d’attirer à elle tant d’hommes qu’elle figure parmi les haut-lieux de tout pays méditerranéen et donc de Bab El Oued : les salons de coiffure pour hommes. Le candidat à la coupe « bol de loubia » ou à la coupe « fartasse » n’entre pas chez le coiffeur comme partout ailleurs. Ici, le client s’y rend avec le même entrain qui l’habite lorsqu’il va au stade ou au cinéma car le salon se parfume d’amitié et d’eau de Cologne.
La sacro-sainte obligation d’aller se faire couper les cheveux en quatre afin que « la tignasse ne mange pas toute la figure », s’enrichit du plaisir de rencontrer les habitués. Car chacun a son coiffeur, son café, sa place de stade ou son glacier. Le salon s’apparente à une fontaine d’où coulerait un bain de jouvence perpétuel.
Chaque coiffeur est détenteur d’une spécialité entretenue par ses clients. Vincent décore les glaces de son salon de photos du Gallia Sports d’Alger, obligeant le client à se contorsionner pour s’admirer. Martial parle de grande musique, Sauveur de chansons napolitaines, Jules en grand admirateur de Luis MARIANO, « gomine » tout ce qui bouge au grand dam de ses clients récalcitrants, Riri est le chantre des histoires drôles et Maurice des histoires juives. Gaëtan attire les jolies filles qui accompagnent le petit frère à seule fin de croiser le regard du Clark GABLE algérois.
En conclusion, le coiffeur est un ami chez qui l’on se fait des amis.
Le Mozabite, incontournable au royaume des épiciers de Bab El Oued, que l’on affuble du sobriquet « Moutchou », vient tout droit de son M’zAb natal. Il a apporté dans ses bagages des us et coutumes ancestrales. Les femmes restées au pays, il se veut autonome, autarcique et économe. Sa boutique-capharnaüm tient des bazars d’antan qui s’ouvraient sur les rues du Diwan, d’Orléans ou de Rovigo. Des bougies torsadées, des veilleuses, de la sauce tomate, du fromage, des toupies, de l’huile rance, de la semoule, des charançons, des anchois avariés ou des bonbons, on trouve de tout dans ces échoppes d’un autre temps où l’horloge tourne au ralenti. Ces hommes affables perdent souvent leur sang froid aux plaisanteries des « chitanes » qui envahissent le lieu en bande pour l’achat d’un caramel ou d’une « guitane », ficelle spéciale, indispensable au jeu de la toupie. Très bien accepté par Bab El Oued qui prouve s’il en était besoin combien le travailleur est respecté sur ce morceau de France, le « moutchou », sobriquet péjoratif du mozabite, se fait adopter par quelques petits gestes commerciaux qui fidélisent ainsi une clientèle par ailleurs repoussée par la saleté du lieu. Parmi ces commerçants à la chéchia sereine, SLIMANE aux Trois Horloges, MOUSSA de l’Etoile Blanche Boulevard de Provence, DOUDOU au square GUILLEMIN, AHMED à NELSON, BRAHIM rue ROCHAMBEAU sont des personnages incontournables du quartier.La confrérie des glaciers de Bab El Oued occupe une place à part dans la vie des gens du quartier. Dés la conquête, les espagnols et surtout les italiens apportent de leur pays d’origine le savoir-faire et le goût pour ce rafraîchissement ignoré du Maghreb. L’agua limon et le créponné, tous deux à base de citron, d’eau et de sucre s’imposent immédiatement par la sensation de coupe-soif que dégagent ces breuvages venus d’ailleurs. il ne pouvait en être autrement sous cette latitude où le thermomètre dépasse allègrement les trente cinq degrés dans les villes. Plus tard, les fils de ces pionniers prennent la relève et le modernisme aidant, offre à la gourmandise de certains des crèmes glacées aromatisées à la vanille et à la fraise. Le chocolat et autres parfums viendront par la suite quand les glaciers multiplieront les « fantaisies glacées » telles les tranches napolitaines, spécialités du kiosque BARERI.
D’autres transalpins s’installent sans se faire concurrence. ROMA GLACES, LA PRINCESSE et ALGER GLACES se partagent la clientèle de l’avenue de la Bouzaréah et des Messageries où la jeunesse en goguette craque pour les coupes aux trois parfums. Durant la guerre et bien que l’amalgame entre l’Italie de MUSSOLINI et les Français d’origine italienne ne fut jamais d’actualité, le propriétaire de ROMA GLACES, se voit contraint, à l’instar des Italiens « déportés » à Colomb-Béchar par les Américains, de mettre en sommeil son activité qui ne reprendra qu’à la fin des hostilités avec un égal bonheur jusqu’à sa fermeture définitive en 1953.
Mais si le Bab El Ouédien désire s’attabler et déguster avec ostentation une glace amoureusement et artistiquement composée, une adresse s’impose indiscutablement : GROSOLI. Cet artiste de la crème glacée débute en vendant, une plaque sur l’épaule, des friandises alentour des squares et placettes du faubourg. Grâce à la complicité d’un compatriote, Mr MOLL, il fabrique des glaces et les propose à la vente itinérante jusqu’au jour où se présente l’opportunité d’ouvrir son salon, rue LAZERGES, qui devient, alors, le nec plus ultra, des glaciers algérois.
Si la glace reste l’apanage des Italiens, la boulangerie-patisserie est l’exclusivité des Espagnols. Il suffit d’énumérer la liste des boulangers qui s’affairent dans leur fournil afin de contenter une clientèle méditerranéenne pour laquelle le pain est synonyme de nourriture de Dieu. Les MULLOR, VILLA GROSSA, SCIANDRA, VIDAL, SOLBES, SANTAMARIA, PRAT, AZNAR, GARCIA, REALE, LOPEZ, MARTINEZ chantent l’Espagne aux quatre coins du faubourg et régalent de leurs multiples spécialités (ah le bon pain espagnol!) le palais des « goulafres1 » Bab El Ouédiens. La calentita à la farine de pois chiches, les montécaos et autres cocas variées témoignent de l’origine ibérique des boulangers de Bab El Oued.
Tony MARIO se veut le roi des beignets italiens. Son kiosque place de l’Alma, situé au cœur du marché de Bab El Oued, attire une clientèle friande de ces douceurs dont le sucre vanillé embaume tout le quartier. Mais un homme ne l’entend pas de cette oreille. Son kiosque à l’angle du jardin Guillemin et de l’avenue de la Bouzaréah respire le Napoli d’hier au travers de l’accent à couper au couteau de PASQUALE, le tenancier de la « Bonbonnière ».
Son succès le prédispose à concurrencer le beau Tony MARIO pour le titre suprême de roi du beignet italien. A la vérité, à goûter les deux sucreries, personne ne se croit habilité à les départager tant les recettes sont identiques et le beignet savoureux. Alors, sagement, chacun s’accorde à reconnaître que Bab El Oued tient dans son sein deux rois du beignet italien.
Il n’en est pas de même pour le beignet arabe dont BLANCHETTE détient le titre envié d’empereur de cette pâte cuite dans une huile quelque peu rance qui donne ce goût si particulier au beignet que certains préfèrent saupoudrer de sucre au grand dam des puristes. Si les zlabia et les mekrodes gardent le mystère de leur fabrication, il n’en est pas de même pour le beignet que BLANCHETTE, sous sa toque blanche de grand cuisinier, prépare à la commande. Ainsi, chacun peut voir cet africain au sourire boulimique jeter dans un geste auguste dont il a le secret la pâte dans l’huile surchauffée, retourner le beignet à l’aide d’un morceau de fer recourbé et le placer dans un papier absorbant grisâtre qui s’imbibe immédiatement de gras. Le festin peut alors commencer.
Avant l’apparition de Monoprix qui ralliera tous les suffrages auprès des femmes tout en accablant la jeunesse du pays et les nostalgiques d’une époque hélas révolue du cinéma- music-hall dont le Trianon se vantait d’en être le dernier représentant, Discophone des sœurs LEGENDRE hérite, dès son ouverture, de l’appellation rare à Bab El Oued de moyenne surface. Sur trois étages, le magasin propose le linge de maison, les vêtements pour hommes, femmes et enfants, les parfums et autres accessoires de beauté féminine. Il jouit auprès de la population d’une flatteuse réputation pour la qualité de ses articles et pour le crédit accordé sans trop de difficulté. DISCOPHONE mérite de figurer au Panthéon des commerces qui ont permis l’élévation du niveau de vie des habitants par la mise à disposition d’un mini « galeries Lafayette» au cœur du faubourg.
Le TRIANON démoli, s’élève sur l’emplacement de ce cinéma au style rococo une bâtisse moderne de deux étages à l’enseigne de MONOPRIX. C’est l’époque du règne de cette entreprise nationale sur le commerce des moyennes et grandes surfaces et Alger ouvre sa première succursale à Bab El Oued en 1955.
Parmi les gloires locales figurent « BORRAS et SAMPOL », miroitiers de leur état, dont les attentats répétés brisèrent plus de carreaux et de vitrines en quelques années que dans toute une vie de vitrier dans d’autres villes. Les « Porsche » rouges, garées devant le magasin de l’avenue de la Bouzaréah témoignent de la réussite de cette entreprise, ce qui n’empêche pas les deux patrons de conserver leurs habitudes à la Grande Brasserie de « Pépette » SOLIVERES qui s’adosse à la miroiterie.
Une grande figure de Bab El Oued doit sa notoriété à son métier de tailleur-chemisier. Avenue de la Bouzaréah, cet apôtre de l’élégance masculine draine toute une clientèle « bon chic bon genre » qui suit ses avisés conseils. Du banquier au vendeur, de l’employé de bureau à l’avocat et du notaire au chirurgien-dentiste, l’homme distingué s’habille chez « JULES LE CHEMISIER » qui conserve sa clientèle malgré l’arrivée de la mesure semi-industrielle et se paie le luxe d’agrandir son magasin après la fermeture de ROMA GLACES en 1953.
Son pendant féminin « ANNE DE PARIS » offre à la convoitise des promeneuses au 3 de l’Avenue de la Bouzaréah des vitrines superbement habillées par l’étalagiste où des mannequins « que ma parole, on dirait des vraies! » présentent les dernières collections parisiennes. Peu nombreuses sont les élégantes qui ont la possibilité de se payer ces articles « hors de prix » pour la majorité des femmes de Bab El Oued » qui se contentent de s’envoler sur les ailes de l’imagination. « Belles comme on est, on a pas besoin de ces artifices, nous autres! »
Au sein de ce faubourg de cent mille âmes, l’éducation nationale met un point d’honneur à scolariser tous les enfants d’immigrés. Ainsi, chaque quartier possède ses écoles et chaque école se révèle un trésor pour le commerçant avisé et opportuniste. S’ouvrent alors face aux établissements, nombre de cavernes d’Ali Baba, tenues par un marchand de bonheur. Dans ces jardins d’enfance, la jeunesse joue les prolongations en se gavant de caramels COSTA, de bibérine citronnée, de cheving gum GLOBO, en échangeant les illustrés CAPITAINE MARVEL, MANDRAKE, BUCK JONES, TARTINE MARIOLE, BLEK LE ROC ou MIKI LE RANGER’S, en achetant les toupies, les balles, les pétards, les billes ou les « taouètes » que les autres quartiers appellent « tire-boulettes » et la métropole, « lance-pierres ».
Revers de la médaille, ces magasins vendent également toute la panoplie du bon élève, cahiers, crayons, gommes, stylos, plumes sergent-major, encres et plumiers. Et ce rappel perpétuel de l’école dans ces maisons de l’enfance trouble le plaisir presque sensuel ressenti dès le seuil franchi. « Coco et Riri », place LELIEVRE, « La Chinoise » rue FRANKLIN, « Palomba » rue MONTAIGNE, « Baby sports » avenue des Consulats sont les représentants les plus populaires de cette corporation qui demeure dans les mémoires des enfants de Bab El Oued.
A Bab El Oued comme ailleurs, personne n’échappe à la ruée de la rentrée des classes. Parmi les libraires et papetiers, RIVEIL et PINELLI qui se font face avenue de la Marne sont assaillis une bonne partie de la semaine bloquant la circulation malgré la vigilance volontaire des gardiens de la paix réquisitionnés pour la circonstance.
BLOGER et MESQUIDA à l’opposé de Bab El Oued se disputent la clientèle des Messageries en rivalisant d’amabilités et de petits gestes comme le bocal de bonbons trônant sur le comptoir.
Les gens aisés achètent plus que le nécessaire tandis que d’autres se contentent de recoudre le cartable, recouvrir les livres récupérés auprès de la famille, du strict minimum pour commencer. Les enfants « nécessiteux », orphelins de père ou de mère, pupilles de la nation, se voient dispensés d’acheter les livres qui leur sont offerts par l’éducation nationale. Les libraires gèrent cette ruée vers l’or du savoir avec diplomatie car chacun veut se faire servir le premier. Aussi, est-il obligé d’instaurer un ordre de passage qui ne fait pas forcément l’unanimité car ici on déteste s’enfermer dans un carcan de servitudes. La débrouillardise voire la resquille sont les seules valeurs dans la multitude.
Contrairement aux vendeurs ambulants qui possèdent une place en bonne et due forme située toujours à la même place comme au sein des marchés, il existe de nombreuses variantes de ce que l’on pourrait appeler le commerce itinérant. Musulmans pour la plupart, ces vendeurs font partie du paysage Bab El Ouédien avec leurs charrettes achalandées de maïs grillé sur la braise sous les yeux de l’acheteur, de figues de barbarie ouvertes avec dextérité par le tenancier qui évite ainsi au client de se piquer les doigts mais pas d’attraper « le bouchon1 », de jujubes et grenades, de tramousses (graines de lupins), d’allumettes aux anchois, de cacahuètes et de bien d’autres produits selon la saison. Une mention spéciale toutefois à ces petites unités qui inventent avant l’heure les « chips » que l’on râpe à la main et que l’on jette dans l’huile bouillante avant de les servir dans un cornet de papier absorbant et que l’on nomme ici « frites de la plage »
Si la grande braderie d’Alger se déroulait le long des rues Bab El oued, Bab Azoun et le long de la rue d’Isly, tristement célèbre, le faubourg, pourtant très commerçant n’organise pas de ces fêtes marchandes pour une raison qui échappe à toutes tentatives d’explication. Aussi, devant ce désert commercial, il reste à stigmatiser la seule gloire que Bab El Oued tire de cette manifestation qui s’interrompît avec les événements : c’est une enfant du faubourg belle « à tomber parterre » qui remporta le titre envié de « Miss Braderie ». On se console comme on peut !
Bab El 0ued suit la mode venue principalement d’Italie. La femme du faubourg s’habille avec « trois fois rien » ; « un rien l’habille » mais elle allie l’élégance à un goût raffiné qui ne la verra jamais sortir, serait-ce pour faire son marché, avec des vêtements mal assortis. Une veste bleue associé à des chaussures marron disqualifie, à vie, la plus belle des jouvencelles.
Lorsque la mode du « blue jean’s » émancipe la jeunesse, les garçons envahissent le marché de Bab Ej Did situé à deux pas de la prison civile de Barberousse, afin d’y « dégoter » la pièce rare au meilleur prix après des transactions « à couteaux tirés » avec le responsable du stand. Les plus aisés préfèrent choisir le « blue jean’s » dans les stocks américains qui détiennent des lots importés de meilleur aspect.
Quant aux chaussures italiennes à bout pointu, elles connaissent un succès fou dans les années 53-55, supplantées plus tard par les mocassins blancs sans semelles et les tennis « B.N.C.I. ».
La chemise blousée, la cravate cote de maille, la coupe « à la Marlon », les pantalons en coutil avant les « pattes d’éléphant » pour les hommes, la robe sac, la robe vichy « à la B.B. », les chaussures de danseuse « à la RIERA » danseuse étoile de Bab El Oued, pour les femmes, autant de signes extérieurs d’intérêt de la part des enfants du faubourg pour l’élégance et la beauté des choses.
A SUIVRE.....................
Bonsoir monsieur Zakine,
RépondreSupprimerJe viens de passer un moment magnifique en parcourant vôtre site que de souvenirs vous avait fait revivre en moi avec les coins et les personnages de Bab-El-Oued c'est formidable.J'ai eu le plaisir de faire vôtre connaissance et de vous acheter un livre sur Alger car j'habite le Var ( La Seyne / Mer ) et je vous est vue également à Uzés avec
l'association dont je fait partie ( Les enfants de l'Algerois ) mais à ce moment vous
n'aviez pas encor vôtre site , c'est une trés bonne idée que d'avoir fait ce site que je vais faire connaitre à mes amis . Bien cordialement . Une compatriote ; Mireille Bucco
Qui connait la patisserie boulangerie Aznar à Bab el Oued ( rue cavelier de la salle)?
RépondreSupprimermagnifique évocation de Bab el Oued! merci pour ce partage! Nous attendons la suite...
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