Une mère pied-noir, ça trompé énormément. Longtemps cantonnée dans des rôles de maman envahissante (Un éléphant ça trompe énormément), Marthe Villalonga a su, tout au long de sa carrière, sortir des sentiers (re)battus pour montrer sa sensibilité d'actrice, interprétant des mères rudes et blessées, notamment chez Techiné (Ma saison préférée, Les Innocents). Actrice populaire, elle semble alors avoir trouvé son vrai équilibre d'actrice, entre productions grand public et film d'auteur. Née à Fort-de-l'eau, Marthe Villalonga passe tout son temps libre au cinéma tenu par sa grand-mère développant un goût prononcé pour le 7e art. Elle étudie l'art dramatique au Conservatoire d'Alger puis part s'installer à Paris où elle se produit sur scène, dans des pièces comme "Purée de nous z'otres", "Je veux voir Mioussov" et à la télévision, dans les séries "Janique aimée", "Les Saintes chéries" et "Agence intérim". Au cinéma, elle apparaît pour la première fois aux côtés d'Annie Girardot dans Déclic et des claques de Philippe Clair (1964). Actrice fidèle à André Cayatte avec lequel elle tourne quatre fois d'affillée (La Mandarine, Il n'y a pas de fumée sans feu, Verdict et A chacun son enfer entre 1972 et 1977), elle accède à la consécration avec un personnage haut-en-couleurs qui lui collera à la peau : la mère abusive de Guy Bedos dans les deux comédies d'Yves Robert, Un éléphant, ça trompe énormément (1976) et Nous irons tous au paradis (1977). Alter ego féminin de Robert Castel, Marthe Villalonga est souvent cantonnée dans des rôles de mère Pied-noir exubérante, parfois caricaturale comme en témoignent ses prestations dans les comédies populaires Inspecteur la Bavure et Banzaï aux côtés de Coluche, mais aussi Trois hommes et un couffin ou Pizzaiolo et Mozzarel. Dans ce registre, elle côtoie logiquement un autre pied-noir de l'écran, Roger Hanin, incarnant son épouse à trois reprises dans Le Sucre (1978), Le Coup de sirocco (1979), Le Grand Carnaval (1983).A partir de 1985, elle revient au petit écran, avec un autre rôle comique marquant, celui de la très populaire femme de ménage Rose Plouhannec dans la série télévisée "Maguy". Il faut alors attendre le début des années 90 pour que Marthe Villalonga montre toute l'étendue de sa palette de jeu et la vraie sensibilité qui l'anime. Elle reste mère, ancrée solidement dans ses origines pieds-noires, mais ses prestations chez André Techiné dans Les (Innocents 1987), Alice et Martin (1993) et Ma saison préférée constituent le versant noire de ses rôles comiques. Rude, inflexible et marquée par la vie, elle campe une mère aus antipodes des clichés habituels.Toujours accaparée par ses activités théâtrales, notamment dans des pièces de boulevard adaptée de Françoise Dorin, elle revient régulièrement au cinéma dans des comédies populaires qu'elle affectionnait déjà pendant son enfance, incarnant une "Ma" grotesque à souhait aux côtés d'Eric et Ramzy dans "Les Dalton" (2004) ou une pied-noir envahissante (encore et toujours) dans la comédie "Comme t'y es belle" en 2006.