jeudi 29 octobre 2009

LUC CHERKI


Quarante cinq ans que les aléas de l'histoire ont poussé les Juifs d'Algérie (dont certains y étaient ancrés avant la conquête musulmane) vers la France, qui en 1871, avec le décret Crémieux, leur avait donné la nationalité française.Dans la musique arabe, les Juifs s'étaient taillés une place de choix, comme dans la musique occidentale d'ailleurs... Et l'Iraq n'a toujours pas oublié Salima Murad(surnommée "pacha" par les bagdadi tant elle était influente), Leila Mourad l'Egyptienne, Raoul Journo le Tunisien, Zohra el Fassiya la Marocaine et tant d'Algériens qu'on ne peut tous les nommer : Alice Fitoussi, Simone Tamar, Cheikh Raymond Leyris, CheikhZouzou,etc.

Curieusement, les Juifs Algériens se sont imposés dans deux styles : le style classique arabo-andalou, dont Edmond Yafil note les noubas sur partition au début du siècle, et les essais de modernisation, à base de rumbas, de paso-dobles, comme le regretté Salim Hilali et le "maalem" Lili L'Abassi en ont commis (pour notre bonheur).Luc Cherki est en France depuis quarante cinq ans, et, le gris de l'eau de la Seine remplaçant le bleu de la Méditerrannée, sa musique s'est frottée à la musique de variété qu'on écoute ici... Quand son activité s'exerce principalement dans les mariages, il faut bien un peu de disco, un peu de synthé, un peu de boîte à rythme.Il va nous raconter un peu de sa jeunesse dans l'Alger cosmopolite des années cinquante, les maitres qu'il a connus, à commencer par celui dont il fut le disciple Aabdelghani Belkaid, le grand el Hadj Mohammed el Anka qui l'honora de son amitié, et les artistes avec qui il a joué : Reinette l'Oranaise, Mustafa Skandrani, Aabdelghani Belkaid...Et nous nous laisserons bercer par cette voix sincère, en rêvant à la façon dont les cultures évoluent dans l'exil.