LORSQUE
DANS LES RUES PARISIENNES ON HURLE LES JUIFS DEHORS,
Par
Thérèse
Zrihen-Dvir
Robert
Badinter qui croit encore à l'antisionisme
Il
y a quelque temps encore, on croyait que ce phénomène ne récidiverait jamais,
que la vieille France d’antan n’est plus et que l’antisémitisme, ce détritus
ignoble, est passé de ce monde. Quelques têtes chaudes apparaissaient de temps
à autre dans la foule couinant leur fameux slogan « Juifs dehors », très vite
étouffé par les services de sécurité alors que les médias jouaient aux sourds et
aux muets.
La
Honte réapparait en toute splendeur ; l’horreur n’est plus un murmure, elle
vocifère et se dénude sans honte face au monde entier. Nul d’entre nous ne peut
plus s’accrocher au fil ténu de l’improbable, car il n’est plus, il a cassé. La
France a franchi l'infranchissable, s'est revêtue de sa vieille pèlerine noire,
a repris en galopant cette retraite qu’elle n’a en réalité jamais quittée et qui
s’appelle la « HAINE DU JUIF ».
Les
rues de Paris ont donné aux juifs de France et à ceux du monde entier la réponse
qu’ils repoussaient… Les rues de Paris ont été les premières à faire ce que les
autres ont hésité d’entamer… Les rues de Paris ont refait le chemin,
accompagnées cette fois du partenaire naturel islamique en quête de diversion,
mais qui représente d’ors et déjà, une majorité écrasante - atout indéniable et
terriblement influant.
Alors,
ce n’est donc plus la Palestine, les territoires occupés, la légitimation ou
délégitimation d’Israël qui se dissimulaient sous la fureur des protestations…
C’était bien tout ce que certains d’entre nous avaient cru déceler mais
n’osaient dénoncer tant il nous était incompréhensible et monstrueux. « Pourquoi
cette haine ? » Ne cherchez plus, elle saura se trouver des milliers d’excuses,
de raisons… Les juifs sont riches. Les juifs mènent le monde. Les juifs par ci…
Les juifs par là… On ne cesse d’en parler, ils laissent une traîne, une
empreinte là où ils passent… Ils marquent les sociétés. Ils sont les ingénieurs
de toutes les révolutions… Ils ne sont qu’une poignée.
Ils
sont aussi le bouc émissaire – l’âne - que les animaux malades de la peste
accusent de tous leurs maux.
Erreur,
vous n’y êtes pas du tout. Mais comment parler à un condamné à mort qui sent le
sol se dérober à ses pieds… Car c’est bien ce qui arrive à l’Europe entière.
Elle glisse vers sa perte et dans sa lutte pour conserver sa tête hors de l’eau,
elle s’accroche aux aléas les plus invraisemblables. Il faut donner au peuple
une raison de ses malheurs… Comme l’avait fait Hitler la veille de la seconde
guerre mondiale. Rappelez-vous, le mal avait commencé par l’accusation des juifs
de ruiner l’économie du pays…
Ainsi,
l’histoire se répète avec de nouveaux acteurs mais toujours les mêmes victimes.
L’unique différence est qu’aujourd’hui, les juifs de par le monde savent bien
qu’ils ont un refuge, petit, moins éblouissant peut-être, mais qui est leur
véritable patrie et qui défendra leur dignité et leurs droits jusqu'à la
dernière goutte de son sang.
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