C’est une langue belle pour qui voudrait l’apprendre.
Elle enrobe ses mots d’arabe et d’italien
D’espagnol, de maltais, de juif et d’alsacien
Elle est un beau bouquet pour qui sait la comprendre.
C’est une langue éprise de lumière
Qui parfume son rire d’olive et de jasminElle a puisé sa source à la carrière Jaubert
Et a donné son coeur au jardin Guillemin.
C’est une langue-bonheur où règne l’amitié
Depuis la maternelle à l’universitéElle résonne de tape-cinq et de fraternité
Et tape des bras d’honneur à la fatalité.
C’est une langue heureuse malgré la pauvreté
Car la richesse du coeur est la seule monnaieElle hérita de Dieu l’amour de son pays
Et donna ses enfants pour sauver la patrie.
Elle est venue d’ailleurs, de Méditerranée
Elle a pris le meilleur des pays oubliés
Elle s’est fait un prénom à l’ombre de la France
Et a chanté en choeur un refrain d’espérance.
C’est une langue chaude quand souffle le sirocco
Elle est fille de Dieu, danseuse de flamencoVolcan en éruption, pas toujours puritaine
Elle est tout feu, tout flamme comme une napolitaine.
Elle a conquis la France, la planète toute entière.
La famille Hernandez à l’autre bout de la terre.Elle a porté sa voix aux confins du désert
Emportant son accent comme une poignée de terre.
C’est une langue différente de sa soeur provençale
Mais elle est patriote bien au delà des motsAujourd’hui orpheline de sa terre natale
Elle cultive son accent sans trêve ni repos.
C’est une langue unique, à nulle autre pareille
Elle chante l’amitié, une main sur le coeurDans le froid de l’exil, elle reste notre soleil
En rattachant un peuple à la langue du bonheur.
Hubert Zakine
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