samedi 26 novembre 2011

UN POEME DE CHEZ NOUS de Hubert Zakine

LA LANGUE DE CHEZ NOUS ÔTRES

C’est une langue belle pour qui voudrait l’apprendre.
Elle enrobe ses mots d’arabe et d’italien
D’espagnol, de maltais, de juif et d’alsacien
Elle est un beau bouquet pour qui sait la comprendre.

    C’est une langue éprise de lumière
    Qui parfume son rire d’olive et de jasmin
    Elle a puisé sa source à la carrière Jaubert
    Et a donné son coeur au jardin Guillemin.

C’est une langue-bonheur où règne l’amitié
Depuis la maternelle à l’université
Elle résonne de tape-cinq et de fraternité
Et tape des bras d’honneur à la fatalité.

    C’est une langue heureuse malgré la pauvreté
    Car la richesse du coeur est la seule monnaie
    Elle hérita de Dieu l’amour de son pays
    Et donna ses enfants pour sauver la patrie.

 Elle est venue d’ailleurs, de Méditerranée
 Elle a pris le meilleur des pays oubliés
 Elle s’est fait un prénom à l’ombre de la France
 Et a chanté en choeur un refrain d’espérance.

    C’est une langue chaude quand souffle le sirocco
    Elle  est fille de Dieu, danseuse de flamenco
    Volcan en éruption, pas toujours puritaine
    Elle est tout feu, tout flamme comme une napolitaine.

Elle a conquis la France, la planète toute entière.
La famille Hernandez à l’autre bout de la terre.
Elle a porté sa voix aux confins du désert
Emportant son accent comme une poignée de terre.

C’est une langue différente de sa soeur provençale
     Mais elle est patriote bien au delà des mots
    Aujourd’hui orpheline de sa terre natale
    Elle cultive son accent sans trêve ni repos.

C’est une langue unique, à nulle autre pareille
Elle chante l’amitié, une main sur le coeur
Dans le froid de l’exil, elle reste notre soleil
En rattachant un peuple à la langue du bonheur.              

Hubert Zakine


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire