mardi 22 mars 2011

FANTAISIE SUR L'HISTOIRE DE BAB EL OUED - 7 - hubert zakine

 (Il ne faut surtout pas perdre le fil… car c’est  subtil enfin je crois. En tous les cas, je me suis bien amusé à écrire.....Et c'est pas fini!)
CHAPITRE 7
Et les Francais dans tout ça, les Gauthier, les Dupond, les Legendre? Des pathos ! Aucun Martinez, Polito, Marcaggi ou Bensoussan. Mais des pathos qui prennent vite le pli du faubourg. Presqu’y changent de nom pour pas se faire remarquer. Reusement, Bab El Oued il a l’habitude des surnoms. Pour un oui ou pour un non, le surnom y remplace le nom ! Tcho tcho baby, Martoune, Bichelaouère, Parote, Oualione, Kiko, Bozambo, Kikilomètre y poussent comme des champignons. Et tout ça, ça fait d’excellents français.
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En 1939, les Bab El Ouédiens y partent la fleur au fusil. Fiers comme Artaban. D’Artagnan, y préfère déserter. La guerre, c’est pas du cinéma. Cinéma ou zbérote, c’est écran blanc et blanc écran !
Des cinémas ambulants, les pieds noirs y z’en connaissent quelques uns mais le vrai cinéma y connaissent pas. Celui des lyonnais il a débarqué à Alger en 1905.
Au début, c’était le règne des garages et des hangars mais Sebeirras y joue le « faucon maltais » sur les salles d’Afrique du nord. Lili Boniche y se prend de passion pour un petit Bijou. Siari y gagne la bataille du Marignan ! 1515 c’est un chiffre divisible par cinq. Bessarah, mon fils ! 5 dans tes yeux ! Hannoun, y plante sa guitoune au Mon Ciné pendant que Seiberras il oublie qu’il est maltais pour jouer les américains ! Y se paye le Majestic. Cinéma, boxe et chanson au programme. Y a pas à dire, le maltais y marque des points quand Albert Yvel y joue des poings. A Alger, y a pas de jaloux. Chacun y fait son cinéma. Et Bab El Oued y prospère. Youpla boum.
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le jardin Guillemin dans les années 30
Le mauvais garçon il a rangé son couteau au vestiaire. Pour en découdre, y joue des coudes et pour avoir les coudées franches, y se serre les coudes. Le football, le volley-ball, le hand-ball et le basket-ball y se disputent ses faveurs. En plein air, le sportif y respire à pleins poumons. Alger il aime les grands espaces. On choisit « son » club. On aime les « bleu et blanc » et on déteste les « rouge et blanc ».
L’inverse c’est du pareil au même. On s’approprie une équipe à la vie, à la mort. Propriétaire de l’A.S.S.E, du G.S.A. ou du S.C.A. A Bab El Oued, on fait pas les choses à moitié. Toute la famille, elle est embrigadée. On mélange les sports, on confond le football et la boxe quand on est pas d’accord. On se défoule comme on peut dans le faubourg. Chauvin comme tout, le « supporteur » y supporte pas la défaite. La victoire rien que la victoire ! La défaite, toujours à cause de l’arbitre. Partial ou impartial comme tu veux, tu choises ! Dans la rue, le supporter y rue dans les brancards. Au café, il engueule l’arbitre partial et au salon du coiffeur, y se fait des cheveux blancs même s’il est chauve.
A SUIVRE LE CHAPITRE 8

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