dimanche 18 juillet 2010

LA COTE ALGEROSE DE SAINT EUGENE A GUYOTVILLE

Des faubourgs d’Alger jusqu’à  Guyotville 

C’est au début du 20 ème siècle que tout se densifie avec l’existence de Guyotville et le développement de l’agriculture. D’autre part Alger se développe, ce qui favorise l’éclosion de résidences secondaires au bord de l’eau et des villages comme Bains Romains ou Baïnem vont voir le jour.
Toute cette partie de la côte algéroise est constituée d’un plateau rocheux qui surplombe la mer d’une quinzaine de mètres ; dans les anfractuosités de ces rochers des plages de sable apparaissent toutes plus belles les unes que les autres, certaines sont difficiles d’accès et les propriétaires de villas, terrains ou lotissements " les pieds dans l’eau " ont déployé des trésors d’ingéniosité pour ouvrir des passages et faciliter la plaisance en mer pour l’armada de nos célèbres pastéras.
Une route nationale longe maintenant ce littoral et toute la partie cultivée se situe en bordure de route et monte sur le versant des premières collines de la forêt de Baïnem.

St Eugène, Deux Moulins, Pointe Pescade, les Horizons Bleus, Miramar, Bains Romains, Villas Bains, Baïnem, Baïnem falaises, le cap Caxine,  tous ces villages ou lieux dits qui chantent le soleil et sentent l’oursin et l'algue marine, voient leur population considérablement augmenter en période estivale à la grande joie d’une jeunesse qui flirte certes, mais qui nage, plonge, pêche, fait de la voile et de l’aviron tout en profitant des plaisirs que procurent les balades en forêt de Baïnem.
L’eau est belle, transparente et salée, chaude et poissonneuse mais elle reste dangereuse. Les fonds marins sont de toute beauté et certains sont très impressionnants, mais tout ça c’est de la joie avec une pointe de grand frisson.
Cette jeunesse c’est nous, nos aînés ou nos cadets et nous gardons la mémoire du bonheur avec des moments très forts et des lieux mythiques, pour certains ce sera l’îlot de Guyotville ou de Miramar, pour d’autres la bosse du chameau, le rocher des rats ou le grand rocher, pour d’autres encore la plage du tir au pigeon, la plage des algues, la plage de l’archevêché ou la crique.
Les fêtes des villages à la mi-juillet ou à la mi-août ont marqué des générations entières par leur originalité et leur diversité. Des personnages hauts en couleurs, barreurs émérites, plongeurs chevronnés, pêcheurs aux grandes performances, grosses têtes ou sportifs de haut niveau pour employer une expression d’aujourd’hui, resteront dans nos mémoires pour ne plus nous quitter.
Jusqu'à la Pointe des Deux-Moulins, deux kilomètres au-delà, la côte devient encore plus dentelée, hérissée de rochers bruns. A gauche, les pentes ravinées de la Bouzaréah se rapprochent à nouveau, les villas du bord de mer devenant plus élégantes.

Après la Vigie, le Casino apparaît, surplombant la mer, le car tournant brusquement à gauche..
Alors s'amorce la descente vers la Pointe-Pescade, entre la Réserve et la cimenterie Lafarge. Face à la mer s'élève la villa Xuereb, là où vécut Camille Saint-Sens.
Le massif s'est un peu éloigné de la mer, en sentiers sinueux, autrefois parsemé d'anciennes fortifications turques, seul Topanet-Mers-el-Debban ayant subsisté occupé par la Douane.
La longue route en car, une demi heure pour 15 kilomètres, par ce temps de canicule, est égayée, surtout devant les villages de Saint-Eugène et de la Pointe, par quelques hommes en bleu et blanc, des femmes en chemisette et jupe aux genoux, bouffantes, des vieilles et des vieux sous des arbres, des groupes d'enfants turbulents. Mais chacun a préféré se mettre sous l'abri tiède et ventilé dans la maison. Le car traverse la Pointe-Pescade, adossée à la montagne, bâtie en losanges autour de la Place du 14 juillet. Du côté mer, après le cap de la Réserve, s'étale une petite plage arrondie, les Bains Franco ou "port aux mouches", autrefois refuge de pirates.
A partir de la Pointe, à mi-distance entre Alger et Guyotville, la température change brusquement et chacun éprouve les premiers bienfaits d'air plus frais, la ville semblant déjà loin. Les rares maisons de campagne apparaissent et les légumes s'étalent, derrière les rangées de roseaux secs, protégeant des rafales d'ouest. La route serpente entre la mer et les pentes du Sahel.
Après la carrière de pierres de Miramar, le car fonce vers les Bains-Romains et c'est le premier arrêt. La pointe pescade puis c’est la lente montée vers les Horizons Bleus et le café restaurant Valenza Pour se faire une idée de l'importance des Horizons Bleus, il faut savoir qu'au début des années cinquante il y avait un épicier (Argento), un marchand de légumes dont la boutique faisait une quinzaine de mètres carrés (Arezki) et un café (Valenza) et puis......... c'est tout.
Le moteur ronfle à nouveau et deux kilomètres plus loin, voici Baïnem-Falaise, dominée par la tache verte de la forêt de Baïnem. Une route étroite y grimpe, bordée de belles villas, jusqu'au garde forestier.
Deux cent mètres plus loin, la chaussée franchit un petit oued, non loin de la maison de loisirs du Palmarium, qui délimite les communes de Guyotville et de Saint-Eugène.
Et c'est le Cap Caxine et son phare, au bout d'une longue allée droite bordée de plantes, dominant la mer. Du haut de ses 22 mètres, assis sur une bâtisse à un étage, il a un feu portant à 65 milles et guide les bateaux venant d'Espagne ou du Maroc. Ses éclats se réfléchissent la nuit à travers les persiennes donnant sur la mer. Monsieur Tournon Claude le dirige.
Avec les légumes, la vigne fait son apparition sur les coteaux en contre-bas de la forêt, derrière les haies de roseaux ou de diss, et les nombreuses norias font leur bruit métallique répété à l'infini.
Un peu plus loin, c'est l'arrêt de Saint-Cloud, avec les établissements Grisa et son groupe de villas surplombant la mer, Les falaises de calcaire bleu, tranchent avec le bistre des rochers de bord de mer.
Guyotville apparaît alors, au bout de la longue ligne droite qui longe la dentelle des rochers du bord de mer, laissant à gauche le cimetière et ses tombes. Et voici l'entrée du village, l'ancienne gare, la Makanghia, les écoles et enfin l'arrêt face au Monument aux morts. Deux autres arrêts suivront, place Marguerite et Docks. Saoulés par le trajet, les personnes descendent enfin, certains prenant une dernière anisette dans l'un des cafés, éparpillés dans le village.

13 commentaires:

  1. Merci de m'avoir fais voyager dans mon enfance tous ces noms que j'ai entendu petite et ces paysages défilent devant mes yeux, jamais je n'ai trouvé un endroit sur terre qui me redonne les mêmes sensations jamais, aussi beau soit-il, jamais!

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    1. Salut tout le monde moi je suis de bainem Falaise j'ai vécu et grandi dans cette belle région. Es qu'il existe qlq'un qui pourrais mettre plus de photo de bainem falaises le cartier qui donne sur la mer a l'époque y avait le docteur Morali ça dit qlq chose ??? je veut savoire plus sur mon cartier l'histoire. Car comme au temps de la guerre d'Algérie nous aussi ont a vécus un temps dure avec le terorisme. Merci

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  2. ma sha allah vive la pointe pescade les vraies algerois houmti laziza nroh win nroh enwali un jour .

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  3. En Grandissant à Alger la Blanche, je ne mesurais pas à quel point cette capital était si spéciale et belle, même unique. A 18 ans je pensais que toutes les plages du monde étaient pareils si non meilleurs que Bain Romain, La Madrague, La Pointe Pescade, Franco, Club des Pins, Moretti, Zeralda, Sidi Férruch, Zemouri, Alger Plage, Corso, Tipasa, Chenoua, etc. Jusqu'au jour où j'ai eu la chance de découvrir le monde en commençant par les Côtes (USA) Floridienne de Miami Beach, Coco Beach, Daytona ainsi que la côte Ouest en Californie. Ensuite le Brésil, Santos, Guaruja, Sao Paulo et les côtes Chiliennes à Valparaiso, les côtes Chinoises, Coréennes, Japonaises, du Moyens Orients et même Israël, et bien sûr sans oublié les côtes Espagnoles, Italiennes et Françaises sans exception aucune, et là finalement j'ai compris que de Tipasa à Alger la blanche et d'Alger la Blanche à Rochet Noir, et de Camus à Kateb Yacine rien au monde ne pourra égaler cette merveille. Maintenant je comprends pourquoi les pieds noirs pleurent toujours ce pays, surtout Alger et ses belles plages. Je vous jure et sans être chauvin, après mon tour du monde, 3 capitales valent tout l'or et le diamant du monde et elles sont, Paris, Alger et Istanbul. Merci pour ce site et bon vent à Hubert. Dommage que tu es en France, je t'aurai offert une de bonnes sardines grillés, une chekchouka de chez nous, une galette faite maison, un peu de piment grillé à la tomate et un filet d'huile d'olive de Kabylie le tout arrosé de gazouz de chez nous « Selecto » et comme je ne bois pas alors je tolèrerai à ta santé une bonne bouteille de Rose ou pelure d'onion tout en écoutant baaziz http://www.youtube.com/watch?v=hcB4D0VyUxY Allez fêtons l’Algérie puis que c’est son 50 eme anniversaire et sans rancune aucune. Nadir_Dziri

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  4. salut et merci pour tous mais je tien a precisé juste une petite chose Monsieur hubert Zakine vous dite que vous etes francais d'algerie juif d'algerie et pied noir d'algerie je pense que la y a une erreurs si je me trompe parce que si vous etes juif d'algerie alors dans se cas vous n'ete pas pied noir peut être français grâce a la loi cremieu mais moi je dirait plutôt que vous etes algérien de souche et té le bienvenu parce que tu est oulid leblad

    Omar de bologhine (ex:saint-eugene)

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  5. La question suivante posée sur RMC quitte où double et qui a fait perdre l'invité...qelle est la plus belle baie du monde et sa réponse fut rio au brésil, la bonne réponse est CHTAIBI ANNABA ex HERBILLON BONE.

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  6. Merci pour l'article !

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  7. Que de belles vacances dans notre maison de pécheur de Baïnem ! Merci pour avoir fait remonter tous ces souvenirs...Pierre

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  8. merci pour les souvenirs

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  9. Dommage je n’ai pas vécu tous cela, né après les années 70, mai grâce à vous et aux témoignages de nos amis, j’ai pu voyager avec vous tous. Je regrette une chose que les sites en question sont laissés à l’abondant ou mal entretenus …. Merci et 1000 mercis, kamel ancien de Bab el oued- BAZITA ya dini

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  10. ah!bains-romains et notre chere madame Biscos!

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  11. Bonjour, merci pour ce blog qui témoigne d'une grande intelligence et d'une belle empathie. Je suis la petite fille de "tout petit jardinier" qui veillait si scrupuleusement à la beauté du Square de Guyotville, ce M. Besos, qui avait laissé son bras dans les Dardanelles, durant le "Grande Guerre". Je ne l'ai pas connu car il est mort avant ma naissance. Je suis heureuse d'avoir trouvé mention de cet homme si modeste. Merci donc.
    Marie-Claire

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