QUAND L'ACTUALITE LE RECLAME, JE M'AUTORISE A LAISSER PARLER MON COEUR DE JUIF AVANT MON COEUR DE PIED NOIR MAIS PIED NOIR OU JUIF C'EST LA MEME CONSTERNATION DEVANT LE POLITIQUEMENT CORRECT DE LA FRANCE
Désinformation, la formule, ressassée jusqu’à la nausée, du blocus imposé «par Israël» alors que la plus élémentaire honnêteté voudrait déjà que l’on précise : par Israël et par l’Egypte ; conjointement, des deux côtés, par les deux pays identiquement frontaliers de Gaza ; et ce, avec la bénédiction à peine déguisée de tous les régimes arabes modérés - trop heureux de voir autrui endiguer, pour le compte et la satisfaction de tous, l’influence de ce bras armé, de cette base avancée, un jour, peut-être, de ce porte-avions de l’Iran dans la région.
Désinformation, l’idée même d’un blocus «total et impitoyable» (Laurent Joffrin, éditorial de Libération du 5 juin) prenant «en otage» (Dominique de Villepin, le Monde du même jour) «l’humanité en danger» de Gaza : le blocus, il ne faut pas se lasser de le rappeler, ne concerne que les armes et les matériaux pour en fabriquer ; il n’empêche pas que passent, tous les jours, depuis Israël, entre 100 et 120 camions chargés de vivres, de médicaments, de matériel humanitaire en tout genre ; l’humanité n’est pas «en danger» à Gaza ; c’est mentir que de dire que l’on «meurt de faim» dans les rues de Gaza-City ; que le blocus militaire soit, ou non, la bonne option pour affaiblir et, un jour, abattre le gouvernement fascislamiste d’Ismaïl Haniyeh, on peut en discuter - mais indiscutable est le fait que les Israéliens qui officient, jour et nuit, aux points de contrôle entre les deux territoires sont les premiers à faire l’élémentaire mais essentielle distinction entre le régime (qu’il faut tenter d’isoler) et la population (qu’ils se gardent de confondre avec ce régime ni, encore moins, de pénaliser puisque l’aide n’a, encore une fois, jamais cessé de passer).
Désinformation : le silence, en France comme ailleurs, sur l’incroyable attitude du Hamas qui, maintenant que la cargaison de la flottille a rempli son office symbolique, maintenant qu’elle a permis de prendre l’Etat juif en défaut et de relancer comme jamais la mécanique de sa diabolisation (dans Libération encore, ce titre terrible et qui, si les mots veulent encore dire quelque chose, ne peut qu’aller dans le sens de la délégitimation de l’Etat hébreu : «Israël, Etat pirate»), maintenant, en d’autres termes, que ce sont les Israéliens qui, inspection faite, entendent acheminer l’aide vers ses destinataires supposés - le silence qui se fait donc, alors, sur l’attitude d’un Hamas bloquant la dite aide au check point de Kerem Shalom et l’y laissant doucement pourrir : au diable les marchandises passées entre les mains des douaniers juifs ! à la poubelle les «jouets» qui ont fait pleurer les bonnes âmes européennes mais qui ont été rendus impurs par les trop longues heures passées dans le port israélien de Ashdod ! les enfants gazaouis n’ayant jamais rien été d’autre, pour le gang d’islamistes qui a pris le pouvoir par la force il y a trois ans, que des boucliers humains, de la chair à canon ou des vignettes médiatiques, leurs jeux ou leurs désirs sont la dernière chose dont on ait, là-bas, le souci - mais qui le dit ? qui s’en indigne ? qui se risque à expliquer que s’il y a, à Gaza, un preneur d’otage, un profiteur sans scrupule et froid de la souffrance des gens et, en particulier, des enfants, bref, un pirate, ce n’est pas Israël mais le Hamas ? Désinformation encore - risible mais, compte tenu du contexte stratégique, catastrophique désinformation : le discours, à Konya, dans le centre de la Turquie, d’un Premier ministre qui fait jeter en prison quiconque ose publiquement évoquer le génocide des Arméniens mais qui a le culot, là, face à des milliers de manifestants chauffés à blanc et vociférant des slogans antisémites, de dénoncer le «terrorisme d’Etat» israélien.
Désinformation, encore : le lamento des idiots utiles tombés, avant Israël, dans le piège de ces étranges «humanitaires» qui sont, au IHH turc par exemple, des adeptes du jihad, des fanatiques de l’apocalypse anti-israélienne et antijuive, des hommes et des femmes dont certains, quelques jours avant l’assaut, disaient vouloir «mourir en martyrs» (Guardian du 3 juin, Al Aqsa TV du 30 mai) : comment un écrivain de la trempe du Suédois Henning Mankell a-t-il pu se laisser ainsi abuser ? Comment, quand il nous dit songer à interdire la traduction de ses livres en hébreu, peut-il, lui, pour le coup, oublier la sacro-sainte distinction entre un gouvernement fautif ou stupide et la foule de ceux qui ne se reconnaissent aucunement en lui et qu’il associe pourtant dans le même projet de boycott insensé ? Comment le réseau de salles Utopia peut-il, en France, exactement de la même façon, décider de déprogrammer la sortie d’un film (A cinq heures de Paris) au seul motif que son auteur (Leonid Prudovsky) est citoyen israélien ? Désinformateurs, enfin, les bataillons de tartuffes regrettant qu’Israël se dérobe aux exigences d’une enquête internationale quand la vérité est, à nouveau, tellement plus simple et plus logique : ce qu’Israël refuse c’est l’enquête demandée par un conseil des droits de l’homme des Nations unies où règnent ces grands démocrates que sont les Cubains, les Pakistanais et autres Iraniens ; ce dont Israël ne veut pas c’est d’une démarche du type de celle qui aboutit au fameux rapport Goldstone commandé, après la guerre de Gaza, par la même sympathique commission et où l’on vit cinq juges, dont quatre n’avaient jamais fait mystère de leur antisionisme militant, boucler en quelques jours 575 pages d’interviews de combattants et de civils palestiniens menées (hérésie absolue, sans précédent, dans ce type de travail !) sous l’œil des commissaires politiques du Hamas ; ce à quoi Israël a prévenu (et comment le lui reprocher ?) qu’il n’apporterait pas sa caution à la mascarade de justice internationale que serait une enquête bâclée, aux conclusions connues d’avance et ne visant qu’à traîner, comme d’habitude, de façon parfaitement unilatérale, la seule et unique démocratie de la région au banc des accusés.
B.H.L.
B.H.L.
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