mardi 25 mai 2010

UN DRAME ALGERIEN - POUR RETABLIR LA VERITE -

Le film "Hors la loi", subventionné par la France, présenté au festival de Cannes, relate avec de grossières erreurs historiques (dénoncées par le Ministre délégué aux Anciens Combattants Hubert FALCO) les événements de mai 1945 à Sétif (Algérie).

Le réalisateur, pour sa défense, indique qu'il s'agit d'une "œuvre de fiction" (dont acte !) et le Ministre de la Culture (inutile de le nommer) renchérit en déclarant que le film "répond aux critères esthétiques du festival de Cannes". Pitoyables arguments!
Le secrétaire du Cercle algérianiste de Grenoble a numérisé, à la virgule près, le livre désormais introuvable publié en 1948 par Eugène Vallet, Conseiller Général du Constantinois, qui relate dans le détail les événements de Sétif.
Il nous suggère de le faire connaître en le transmettant à un maximum de personnes. En réponse à la "fiction" et à l' "esthétique", voici donc les faits.

SETIF, UN DRAME ALGERIENDes désordres sociaux d'une extrême gravité se sont produits en Afrique du Nord, pays français depuis cent quinze ans, au début du mois de mai 1945.
Brusquement, les Français d'Algérie se sont trouvés en présence du commencement d'exécution d'un complot de vaste envergure, s'étendant sur tout le territoire des trois départements de Constantine, Alger et Oran.
Ce complot, préparé de longue main, avait pour but de faire disparaître, par le fer et le feu, tout ce qui portait un nom français dans le pays, pour y instaurer on ne sait quelle organisation berbère, à la solde ou agissant pour le compte de puissances occultes non encore divulguées, mais s'appuyant ouvertement sur les partis extrémistes dont la France rencontre l'action destructive chaque fois qu'un conflit mondial met son existence en péril.
Il s'en est fallu d'un simple hasard que l'incendie allumé n'ait pas eu l'entier effet qui était escompté par ses auteurs: l'anéantissement total de l'oeuvre plus que séculaire édifiée par la France en Algérie, oeuvre pour laquelle les étrangers eux-mêmes ont manifesté si souvent, dans le passé, leur admiration. En effet, sur deux points du territoire, Sétif et Guelma, et le jour même de la proclamation de la victoire de la civilisation sur la barbarie — ce qui est particulièrement significatif— les populations autochtones, savamment et longuement travaillées et entraînées, ont confondu préparation et exécution. Ce malentendu a faussé le point de départ
du mouvement, en enlevant à l'action son caractère d'explosion générale devant prendre l'autorité au dépourvu et empêcher toute réaction efficace.
C'est ainsi qu'au lieu de se trouver en présence de près de huit millions de manifestants armés, les Français ont eu à faire face à deux foyers actifs d'insurrection, couvrant près de 6.000 kilomètres carrés, en deux régions à population très dense, où l'émeute — les constatations faites l'ont démontré — n'avait même pas l'excuse de la misère.
Presque simultanément, se sont produits sur tout le territoire, entre Bône et Saïda, c'est à dire sur 900 kilomètres de distance, des remous démontrant la préparation d'une action offensive qui n'était, du reste, un secret pour personne.
Car tous les Français habitant la colonie, de Nemours à La Calle, d'Alger aux confins sahariens,connaissaient le danger qui, chaque jour, s'aggravait avec une audace déconcertante. Les Pouvoirs publics, chaque jour étaient alertés, avec une insistance pressante, par des rapports de fonctionnaires, des relations de gendarmeries, des protestations d'élus, des pétitions citant des faits inquiétants ou graves, soulignant des attitudes, proclamant l'urgence des mesures à prendre pour éviter une catastrophe qui s'annonçait prochaine et dramatique.
Chaque jour, également — nous y insistons — l'opinion publique, stupéfaite et impuissante, assistait à des actes de l'autorité dont le moins qu'on puisse dire est qu'ils traduisaient une ignorance totale des devoirs qui lui incombaient, dans l'intérêt de la paix publique, de l'ordre social, de la dignité française.
C'était la protection officielle, inexplicable, dans les hautes sphères administratives, de tous les éléments hostiles à la France dans les milieux indigènes, d'hommes qui organisaient ouvertement, dans les douars et dans les villes, la révolte et le renversement de nos institutions. C'était l'humiliation de tous les hommes d'origine indigène qui étaient venus à nous, sincèrement, sans réserve, dans notre grande famille, en sollicitant, comme un honneur, la naturalisation française.
Le nombre de nos amis musulmans — en présence des vexations dont ils étaient l'objet et d'un sentiment de légitime découragement — allait s'amenuisant avec rapidité. On n'osait plus, dans la masse autochtone, s'affirmer comme ami des Français. On appréhendait des vengeances possibles, puis probables, puis certaines.
La naturalisation, dans leur statut, des indigènes algériens a porté un coup fatal à la situation morale des vieux naturalisés qui avaient tout sacrifié de leur passé pour venir à nous, sans restrictions, loyalement. Elle les a classés, en quelque sorte, dans la catégorie des réprouvés, alors que la plupart n'avaient pas renoncé à leur foi religieuse de musulmans.
Ainsi, les services rendus, les progrès accomplis, les sacrifices consentis, le labeur accumulé, le passé de protection, de relèvement économique et social, de solidarité et d'affection semblaient — par l'action de certains dirigeants ne tenant aucun compte des contingences dans lesquelles se trouve l'Afrique du Nord — devoir se retourner contre nous, au lieu de nous attirer des sympathies.
Et grâce à une propagande couverte par la censure officielle, l'opinion publique, en France, était, et reste encore, audacieusement trompée, abusée sur la situation et l'attitude des Français d'Algérie , fonctionnaires, commerçants et colons.
Le résultat de cette politique — que l'état de guerre ne saurait expliquer, mais qu'il empêchait de critiquer ouvertement, car la censure à sens unique était impitoyable — a abouti aux journées sanglantes des 8 et 9 mai 1945, où plus de cent Français furent massacrés dans des conditions horribles, rappelant, dans un
raccourci effrayant, le grand drame des circoncellions, dont les mêmes campagnes furent témoins, à quatorze siècles de distance...
Le drame est passé, comme passent tous les événements, même les, plus douloureux, pour les sociétés humaines.Chose triste à dire : le danger n'est pas écarté pour la France et ses représentants, en Afrique du Nord. Il persiste et il s'aggrave. On semble refuser de s'inspirer des enseignements de l'expérience vécue si tragiquement. On fait pis encore : on cache la vérité. On fausse l'Histoire, dans un sentiment que la raison et
l'équité se refusent à expliquer. On jette un voile sur des faits dont il faudrait tirer des conclusions logiques, exemptes de passion, mais fermes, afin d'en éviter le retour.
On gracie les coupables, condamnés régulièrement par des tribunaux. On renvoie dans le bled ces éléments nocifs et perturbateurs qui, forts de l'impunité inattendue dont ils viennent d'être l'objet, et qu'ils attribuent à de la faiblesse (pour ne pas employer un autre mot), deviennent plus arrogants, plus agressifs, plus menaçants.



A SUIVRE.....POUR RETABLIR LA VERITE

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