Cette localité de la banlieue d'Alger, érigée en commune de plein exercice en 1870, tire son nom du fort turc, Bordj-el-Kantara, "le fort du pont", ou Bordj-el-Agha, "le fort de l'Agha", qui datait du pachalik d' Abdi (1724) et fut reconstruit, de 1822 à 1824, par l'Agha Yahia.
Pour entrer dans Maison-Carrée, on franchissait la rivière l'Harrach par un pont bâti en 1697 par Hadj Ahmed Bey et restauré en 1736 par Ibrahim Ben Radam, ainsi que le rappelle une inscription turque placée sur le parapet droit. Un tablier métallique y a été ajouté en 1878.
De par sa situation, ce fort pouvait jouer un rôle extrêmement important. Il dominait toute la cuvette de Maison-Carrée et surtout la rive droite de l'Oued Harrach. Il pouvait ainsi surveiller et à l'occasion protéger le pont de pierre, un des plus vieux ponts d'Algérie puisqu'il fut construit en 1697. C'est pourquoi les armes de la ville représentent une maison carrée avec la devise: Je surveille .
Il servait également de base de départ pour les expéditions dans l'est de la Mitidja contre les tribus insoumises. " L'Agha tombait à l'improviste sur les tribus qui refusaient de payer les impôts, quand elles menaient leurs troupeaux paître dans la plaine. Les cavaliers s'emparaient des bestiaux et de ceux qui les gardaient, quand ils pouvaient les prendre et les conduisaient à Alger où les propriétaires ne manquaient jamais de venir payer au Dey, pour les ravoir, une somme beaucoup plus considérable que le montant des impôts arriérés".
Quand ce prince avait trop à se plaindre d'eux, il leur faisait couper la tête, après avoir reçu leur argent et confisquait ensuite les troupeaux .
Maison-Carrée tout au long de cette période barbaresque est un fort turc environné en contrebas de broussailles - les arabes qui vivent dans cette contrée cultivent peu car la plus grande partie du sol est inculte et sert de pâturage à leurs troupeaux - bordé au sud, dans la région de l'Oued Smar, par un vaste marécage long de 5 400 mètres et large de 700 mètres.
Le Fort du Pont (Bordj el Kantara) que les Algériens nomment aussi Bordj-el-Agha, et que nous avons appelé Maison-Carrée à cause de sa forme, est situé à environ trois lieues d'Alger, au-delà du pont de l'Harrach, sur la rive droite et près de l'embouchure de ce fleuve, à deux lieues et demie du fort de la Rassauta. Le terrain de la Maison Carrée avait été acheté par Yahhia, avant-dernier Agha de Hussein Pacha, décapité par son ordre quelque temps avant la conquête d'Alger.
La Maison Carrée était inscrite sur les registres du beylick au nombre des propriétés appartenant au gouvernement turc. C'était une espèce de caserne où l'Agha avait un dépôt d'armes, de vivres, de toutes sortes de munitions, et même quatre ou cinq petits canons de campagne.
Ce sont les troupes qui y pénétrèrent d'abord dès 1830, et occupèrent le bordj lui donnant le nom de " Maison Carrée ". C'était pour elles un poste avancé vers l'est et il le demeura longtemps.
Aussi les débuts de l'histoire de Maison-Carrée se ramènent-ils à des faits de guerre. Dans tous les rapports militaires de l'époque, son nom revient continuellement.
Poste avancé, il est soumis à des attaques quotidiennes, il est pour ainsi dire cerné par les Arabes. On raconte qu'en mai 1832, un groupe d'une trentaine d'hommes tomba dans une embuscade à quelques centaines de mètres du fort et fut massacré.
Les chefs militaires se plaignaient constamment de l'état sanitaire des troupes. Le 8 août 1831 l'état sanitaire de l'Armée empire tous les jours et devient véritablement effrayant, il n'y a pas de jours où il n'entre cent à cent cinquante hommes à l'hôpital. C'est en grande partie l'effet de l'occupation de la ferme modèle et de la Maison Carrée . Dans ces conditions, on ne pouvait plus conserver ce poste, il fallait agir sans retard.
L'autorité militaire décide de faire assécher les marais voisins. Avec courage les soldats valides s'acharnent à cette tâche.les troupes, dirigées par leurs officiers, ont creusé un canal de 12 à 15 pieds de profondeur et d'une longueur suffisante pour assécher les marais qui avoisinent leur poste.
Ils en ont tout de suite cultivé une partie et leurs succès ont encouragé leurs camarades. Ce travail se poursuivit pendant des mois ; y participèrent cinq cents arabes et trois cents disciplinaires ; mais aucune tranchée ne tenait dans cette boue liquide.
Enfin, après sept mois d'efforts surhumains, une soixantaine d'hectares étaient asséchés et les rives de l'Oued à peu près assainies en aval.
Maison-Carrée est alors à l'honneur.
Tous les journaux annoncent la victoire de la ténacité. Le Moniteur Algérien, du 16 septembre 1836, écrit notamment : " En 1830, 1831 et même 1832, les régiments ne faisaient qu'un séjour de cinq jours dans ces cantonnements et ce peu de temps suffisait pour rendre un grand nombre de soldats malades.
Depuis deux ans, la garnison n'y est presque pas changée et les malades n'y sont pas plus nombreux qu'ailleurs ".
Mais on a crié victoire un peu trop tôt. Des pionniers audacieux voulurent profiter de cette sécurité précaire pour s'installer dans la région. Bien vite la fièvre les en chassa, car il s'en fallait de beaucoup pour qu'en 1838 toute la région fût assainie.
Cependant petit à petit un village est né. Il se blottit peureusement au pied du bordj, comme jadis en France les hameaux venaient chercher refuge à l'abri du donjon seigneurial.
La naissance de ce village de Maison-Carrée dans une cuvette hier encore insalubre ne laisse pas de surpendre le lecteur profane et pourtant explication en est simple. Les soldats du fort avaient besoin de ravitaillement, ils étaient des clients tout trouvés pour des débitants venus s'installer là
La commune doit son nom au vaste bâtiment carré construit en 1724 par les Turcs.
Minoteries , briqueteries , tannerie, distilleries , brasseries , fonderie , assemblages automobiles , charpentes métalliques, menuiserie industrielle, huilerie, produits chimiques, entrepôts de
produits pétroliers, etc.....employaient une nombreuse main-d'oeuvre.
Les vins des coteaux de l'Harrach, parmi les vins de liqueurs, de délicieux vins de dessert, le muscat de l' Harrach .
Maison-Carrée comptait également de grands domaines agricoles en périphérie .
Au milieu des vignes s'élèvent le monastère Saint-Joseph et la maison-mère des Missions Africaines "les Pères Blancs ".(dont le créateur est l' Archevêque d' Alger Monseigneur Lavigerie)
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