jeudi 17 décembre 2009

LORIS AZZARO -LA TUNISIE AU COEUR-


Loris Azzaro, né le 9 février 1933 à Tunis et mort le 20 novembre 2003 à Paris. Il était couturier et parfumeur français. De parents siciliens, il suit des études à la faculté de lettres de Toulouse. Après avoir obtenue sa licence de lettres modernes il enseigne l'italien dans plusieurs collèges tunisiens. En 1962, il s'installe à Paris. Mais ce n'est que trois ans plus tard, qu'il crée sa première entreprise d'accessoires de mode.
Il devient célèbre en 1968, grâce à Marisa Berenson qui avait porté sa robe aux trois anneaux de strass, dont l'un partait du cou. Le styliste, dessinait des collections féminines, était reconnu par son glamour qui sublimait le corps de la femme.
En 1984, il dessine les robes pour la pièce de théâtre Le Bluffeur de
Marc Camoletti.
Le couturier Loris Azzaro est mort d'un cancer le 20 novembre 2003 à Paris à l'âge de 70 ans.
Il aura suffi d’une robe, en couverture d’un magazine, pour hisser en pleine lumière l’étoile d’un couturier qui enchantait la nuit. Une robe impertinente montée sur des anneaux en bois. Sa griffe va devenir légendaire : Loris Azzaro.
Adolescent, en Tunisie, il dessine déjà des tenues pour sa mère. Il s’enivre de soleil, d’insouciance, de lignes pures, de couleurs sans mélange. Il s’imagine à la fois architecte, artiste, fomenteur de beauté. Un rêve qu’il abandonne, au début des années soixante, lorsqu’il devient professeur de lettres, puis retrouve, grâce à sa femme alors mannequin, quand il lui fabrique des bijoux fantaisie à la place des joyaux qu’elle convoite en vitrine. On lui en commande d’autres. Dans la foulée, il imagine des sacs en perles et d’éclatants mini-tops en
lurex. A Saint-Tropez, espiègle antichambre de la renommée, ses créations séduisent Brigitte Bardot. De la Côte d’Azur à Paris, il n’y a qu’un pas qu’il franchit avec cette inconscience frondeuse qui va toujours de paire avec le talent. Au salon du Prêt-à-porter, organisé au Grand Hôtel, il présente sous sa griffe huit tenues spectaculaires. L’arrêt de mort de la petite robe sage vient d’être signé ! Son ange exterminateur affirme qu’il veut « faire des robes que les femmes mettent et que les hommes leur arrachent. » !
Les nuits seventies deviennent désormais plus éclatantes que le jour. La séduction retrouve son aura fatale, comme aux grandes heures de Hollywood, un glamour années 30 enfiévré par l’hédonisme d’une époque qui interdit d’interdire. Loris Azzaro impose ses jerseys de soie ruisselant langoureusement sur les hanches, ses drapés enchanteurs. Il invente la maille en lurex et chaînettes, ainsi que la Robe Trois anneaux, future icône de la maison. Même faste dans sa vie quotidienne qui l’est si peu : ses arrivées en Rolls décapotable, ou en cercueil porté par des filles du Crazy Horse, les somptueuses soirées drainant toute la jet set. Où qu’il soit et quoiqu’il fasse, Loris Azzaro étonne!
En 1967, l’ouverture de sa maison de couture au 65 rue du Faubourg Saint Honoré attire aussitôt les plus belles femmes du moment : Romy Schneider, Sophia Loren, Claudia Cardinale, Raquel Welch, Michèle Morgan, Marisa Berenson et Dalida deviennent des habituées, ainsi que Tina Turner qu’il habille aussi à la scène. Que trouvent-elle en lui ? Un ennemi des contraintes, un couturier qui déteste la mode et vénère le style. Un complice qui sait comme personne les embellir en soulignant ce qu’elles ont de plus singulier. « Quand une femme a trouvé son style, elle devrait s’y tenir. On n‘est pas belle par hasard. On oublie trop souvent que c’est la robe qui doit servir la femme et non le contraire. » déclare-t-il.
Sa profession de foi traverse deux décennies. Alors que la mode impose d’autres diktats, Azzaro garde sa clientèle de fidèles attachées à son élégance intemporelle. De l’autre côté de l’Atlantique, les impératrices de Hollywood tombent sous l’emprise de ses drapés ravageurs. Nicole Kidman, Liz Hurley et Sharon Stone enfièvrent les tapis rouges dans des tenues qui attirent tous les flashs.
Loris Azzaro disparaît en novembre 2003.

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